Difficile de classer un roman si original dans un genre. Ce pourrait être un roman policier, voire un polar, étant donné qu’il y a l’intervention de policiers et qu’il s’agit d’une enquête. Ce pourrait être un thriller, parce qu’il y a énormément de suspense et que, bien des fois, les situations ont fait trembler le lecteur que je suis. En fait, ce sont les deux genres en même temps et bien plus encore.

L’action se déroule dans une ville bretonne, qui par le nom choisi n’existe pas sur la carte mais qui à travers ses descriptions pourrait correspondre à de nombreuses villes de Bretagne. Vous l’avez compris, l’auteur aime semer le trouble et dans ce qui est son premier roman, il y arrive avec une maîtrise incroyable. Dans cette ville, il y a un étrange manoir, dont les occupants sont plus que bizarres, on pourrait dire totalement dérangés.

L’enquête semble assez simple. Un groupe s’amuse à visiter les maisons abandonnées en laissant une trace de leur passage : des inscriptions à la bombe de peinture. Ce genre de chose s’est déjà vu dans le coin et la police ne semble pas avoir à prendre les choses trop au sérieux. Mais, quand ce groupe visite le fameux manoir, l’enquête se complique. Un policier, Enky, se souvient que ce lieu a aussi été le théâtre de disparitions non résolues…

Aujourd’hui, dans ce manoir, vit un peintre. Discret, bien trop discret. Son passé est largement retracé puisqu’il permet de comprendre l’origine de son talent. Autour de lui, des phénomènes suspects se produisent, mais de là à savoir s’il est mêlé à ces événements dramatiques, il n’y a qu’un pas que la police ne peut pas franchir, puisqu’il n’existe aucune preuve…

Durant tout le roman, on se laisse porter par une histoire rondement menée. Les chapitres se succèdent, on sait que chacun est capital pour résoudre les énigmes, l’ambiance nous le fait comprendre. Par contre, c’est un défi que d’essayer de démêler tout ce qui relie les événements évoqués. Ce n’est que dans le dernier bon tiers du roman que tout s’accélère et que la lumière est faite. Alors, le lecteur tourne les pages à en perdre haleine, ou plutôt à s’en user les doigts, stupéfait par les révélations.

Tout devient clair, l’enquête fait s’imbriquer l’ensemble des pièces du puzzle. Et si je reste vague, c’est pour ne pas vous gâcher les surprises, car oui il y en a plusieurs. S.H. Kovski a mené le rythme de son livre d’une main de maître. Vous allez trembler et même après avoir fini le roman vous ne serez pas tranquilles. En tout cas, vous n’oublierez jamais cette histoire, elle est de celles qui marquent votre esprit. Quant à l’art de la peinture et ceux qui ont le talent de créer des toiles qui interpellent, vous en aurez sans doute aussi une autre vision…

Ce livre mérite un énorme succès littéraire et ensuite, un film qui fera frissonner les lecteurs devenus spectateurs de cette terrible histoire.