Année 2019. Semaine 52.

Bilan : traditionnellement, en fin d’année il faudrait tirer un bilan des mois écoulés. N’y trouvant rien de très positif au niveau de l’humanité, je préfère ne pas m’étaler. Résumons en soulignant que nous avons célébré le génie de Léonard de Vinci et que dans le même temps, la pensée philoso-phique la plus partagée sur les réseaux français a été cette question existentielle : « C’est quand qu’tu vas mettre des paillettes dans ma vie Kevin ? ». Nous mesurons ainsi le gouffre qui s’est creu-sé en cinq siècles et il est stupéfiant de voir à quel point nous avons régressé, en apparence. Tandis que Léonard nous livrait des œuvres d’art magnifiques, nous retiendrons de 2019 une banane scot-chée à un mur. De là il faudrait certainement conclure que le génie de l’humanité appartient au pas-sé et que désormais nous ne pouvons le croiser que dans les musées. Nous pourrions nous laisser entraîner par le pessimisme le plus sombre, ce serait certainement se méprendre. Car il est probable que si j’écrivais à l’époque de Léonard, je me lamenterais également sur la stupidité grandissante de l’humanité. Il est facile de retenir les heures de gloire du passé, il est plus compliqué de voir les mé-rites de l’époque dans laquelle nous vivons.

Et puis, une nouvelle année est sur le point de commencer, il est donc l’heure d’être optimiste. Car oui, il y a tout de même de quoi se réjouir. Il y a un espoir : nous ! Parce que je peux écrire ces lignes et les diffuser simplement. Parce que vous êtes là pour les lire et les commenter. Rien que cela prouve que tout espoir n’est pas perdu. Sans doute qu’il ne faut pas regarder l’humanité dans son entier, mais plutôt se concentrer sur nous. Individuellement nous pouvons faire la différence. Et surtout, nous pouvons porter le flambeau de ce qui fait la grandeur de l’humanité : la conscience et l’intelligence. Le fait d’avoir conscience de ce qui ne va pas fait déjà de nous des êtres à part. Réfléchir à notre condition nous dissocie de toute la bêtise qui nous entoure. Il ne faut pas croire que nous sommes trop peu pour agir et que le niveau continuera sa baisse inexorable. Toutes les périodes de l’Histoire ont ceci en commun que les contemporains se désespèrent de l’état du monde qui les entoure. Pourtant il y a de l’espoir.

En 2020, continuez à simplement observer le monde qui nous entoure. Il est difficile de ne pas le juger négativement, pourtant il faut réussir à se concentrer sur ce qu’il apporte de plus beau. Il y a des génies à toutes les époques et seuls les livres d’Histoire les font ressortir a posteriori. Alors isolez-vous de toutes les niaiseries, de toute cette négativité, pour simplement porter la grandeur de l’humanité au niveau individuel. Chacun d’entre nous doit, à son échelle, éclairer sa propre existence, toujours aller de l’avant, toujours aller plus loin. Le sens de la vie n’est pas de se plaindre en permanence mais d’être heureux. De savourer et non pas de courir après le bonheur. Car ce dernier n’est pas un objectif à atteindre mais un état à vivre, dans le présent. Profitez de ce qui vous rend heureux, souriez chaque jour, appréciez un moment de douceur quotidien. On peut être heureux malgré le monde extérieur. Chacun bâtit son propre univers, à son image. En 2020, faites de votre petit univers un paradis, n’attendez rien de l’humanité elle ne vous rendra pas heureux, construisez votre propre bonheur car la vie ne vaut d’être vécue que si elle est parsemée d’instants de joie, d’éclats de rire, de découvertes, de surprises. Chacun est responsable de son propre bonheur alors ne prenez qu’une seule bonne réso-lution pour 2020 : être heureux !

.

Année 2019. Semaine 51.

Imagination : Noël est à la base une fête d’anniversaire, celle de Jésus. Bien sûr, nous nous sommes beaucoup éloignés du côté religieux, mais notons quand même la puissance de cette fête. Elle est célébrée pratiquement dans le monde entier, avec quelques variations. On aime quand même voir un sapin bien décoré, chercher des cadeaux pour ceux que l’on aime, se retrouver en famille ou entre amis. Cette célébration est d’une puissance extraordinaire. Que tout soit basé sur des faits réels n’est pas entièrement certain, mais chacun peut croire ce qu’il veut tant que cela ne fait de mal à per-sonne. C’est encore plus beau de penser que tout ceci a été déclenché par une œuvre d’imagination. Car alors, Noël montre la puissance de l’être humain, seul animal capable de l’abstraction nécessaire pour imaginer des histoires incroyables. Et ce récit, celui de la naissance de Jésus, a acquis une telle force que bien des siècles plus tard une grande partie du monde fait une pause simultané-ment.

La puissance de l’imagination est sans limites et c’est ce que nous devons célébrer en cette période. Regardez la force d’une fiction telle que le Père Noël. Une mythologie entière s’est créée autour d’un personnage tota-lement imaginaire. On raconte à l’infini ses aventures, on se fait une idée de l’endroit où il vit, on visualise les lutins préparant les cadeaux puis le gros bonhomme rouge traversant le ciel sur son traî-neau tiré par des rennes qui volent (sans ailes). C’est ça la force de l’imagination, elle ne connaît aucune frontière, elle peut aller dans des endroits qui n’ont aucune existence hors de la pensée. Elle crée des histoires que l’on partage, qui forgent notre appartenance à une même culture. On ne cesse jamais d’imaginer et surtout il faut continuer à construire ces mondes qui n’ont de réalité que dans la fiction.

Un livre, un film, une série, une pièce de théâtre… Des milliers d’œuvres imaginées peuvent nous transporter hors de notre quotidien pour nous faire rêver, rire, pleurer ou même réfléchir à notre condition. L’imagination sert à tout, mais surtout à nous extraire de nos soucis quotidiens pour nous permettre de nous échapper dans des mondes qui n’existent pas mais qui nous font tenir. Car la vie d’un être humain n’est à la base pas très intéressante et le plus terrible est que nous avons conscience d’exister, nous cherchons donc à savoir pourquoi nous sommes là et si notre vie a un sens. Les autres animaux ne subissent pas cette torture. La contrepartie de ce fardeau est d’avoir la faculté de développer une imagination sans bornes. Alors ne cessez jamais de rêver, d’imaginer, de naviguer dans des fictions. Par la pensée, rien n’est impossible et souvent, ce que l’on imagine finit par devenir réalité.

« Le monde est triste sans imagination » alors à Noël, célébrons cette faculté incroyable et essentielle. S’échapper dans des mondes imaginés est le meilleur moyen de se ressourcer.

.

Année 2019. Semaine 50.

Comédiens : notre planète ressemble de plus en plus à une scène de théâtre ou à un plateau de tournage d’une série télévisée. Les acteurs sont plus ou moins bons, le scénario plus ou moins bien ficelé. Mais tout peut être vu par le prisme de cette idée selon laquelle nous sommes simplement des comé-diens. Dans cet épisode, deux camps s’affrontent. D’un côté les syndicats et les grévistes, de l’autre le gouvernement et les médias. Il y a beaucoup d’acteurs, tous ne jouent pas très bien, nous sommes en France quand même, ce n’est pas le pays qui réalise les plus belles superproductions. Le scénario proposé confine même souvent au ridicule. Par exemple avec ce personnage en charge de la réforme des retraites qui a « oublié » de déclarer plusieurs de ses activités, qui pourtant ont une influence sur ses décisions. « Oublié », nous avons quand même là une grosse ficelle dans le scénario, je ne sais pas qui l’a écrit mais c’est peu crédible, simplement digne d’une télénovela dont le seul but est de nous distraire avec des incohérences qui ne devraient pas exister dans la vraie vie.

Mais revenons à l’épisode en cours. Les scénaristes sont face à une énorme difficulté. Le camp des grévistes annonce depuis le début que la lutte continuera jusqu’au retrait de la réforme. Le camp du gouvernement martèle qu’il restera droit dans ses bottes. Donc, personne ne veut lâcher sous peine de perdre la face. Franchement, ce n’est pas hyper intéressant comme scénario et d’ailleurs sur Netflix il n’y a pas à ma connaissance de série basée sur une lutte syndicale, parce que ça n’intéresserait pas les spectateurs. Alors, on instille une dose de suspense : que se passera-t-il pour les fêtes ? Noël est-il maintenu ou annulé pour des millions de Français ? Il faut bien donner un intérêt à quelque chose qui n’en a pas.

Saluons au passage le rôle des figurants. Car il faut bien l’avouer, sur cette scène qu’est notre planète ils sont la majorité. Eux subissent le scénario et ajoutent un peu de piment. On se délecte finalement de ces images montrant des milliers de personnes tentant de monter dans un RER. Il y a des bousculades, des cris, de l’énervement, les figurants jouent très bien leur rôle. Mais quand ces derniers sont interrogés, devant l’objectif des médias, ils sont tout sourire, relativisant une situation qu’ils se contentent de supporter. Ils ne sont pas maîtres du scénario, ce sont simplement des exécutants et ils semblent contents de ne faire que de la figuration. En plus on ne les paie pas cher, seuls les acteurs principaux ont un cachet digne de ce nom, nous ne sommes donc définitivement pas dans un blockbuster mais dans une série à très petit budget.

Observez attentive-ment le monde qui nous entoure. Considérez-le l’espace d’un instant comme un film ou une série. Vous comprendrez que la réalité est une gigantesque fiction. Reste à savoir qui écrit ce mauvais scé-nario, qui nous regarde et qui cela intéresse…

.

Année 2019. Semaine 49.

Révolution : de la Révolution nous avons hérité d’un système qui se veut plus juste et d’un régime qui donne la parole au peuple. Voilà la théorie, mais le problème de la révolution est que le terme signi-fie en réalité un retour au point de départ. Nous n’avons plus de Roi, la terminologie a changé, maintenant nous avons un Président. Est-ce que quelqu’un voit la différence ? Certes le premier est d’autorité divine, choisi par Dieu tandis que l’autre est élu par le peuple. Dans les deux cas le résul-tat n’est pas toujours heureux. L’un vivait dans un château à Versailles, l’autre réside dans un palais à Paris. Les deux ont été formés pour assurer leur charge, l’un par l’éducation, l’autre par l’instruction dans des écoles spécialisées. Mais le premier était peut-être plus attentif au peuple que le second. Être Roi relevait d’une responsabilité, d’une charge prise au sérieux. Le Président, une fois élu, n’a plus besoin du peuple. Nous sommes donc revenus au point de départ, peut-être en moins bien.

Nous avons aussi des ministres. Comme avant. Choisis par le Président, et non plus par le Roi. À l’époque il s’agissait de courtisans, aujourd’hui aussi. C’est dans ce domaine que les choses ont le moins évolué. On ne de-vient pas ministre grâce à ses compétences, mais parce qu’on a les faveurs du dirigeant. Bien sûr, dans certains cas il se trouve, heureusement, que le ministre non élu est à la hauteur de sa charge, ceci ne reste qu’une exception alors qu’il devrait s’agir de la règle. Dans ce domaine donc, la Révolu-tion n’a rien changé.

Mais nous avons des représentants du peuple, à l’Assemblée. Voilà ce qui est le plus bel héritage de la Révolution. Le peuple peut se faire entendre en permanence à travers ces hommes et ces femmes élus pour porter les doléances perpétuelles de la masse. Bien sûr, il est fâcheux que l’Assemblée soit la plupart du temps du côté de la majorité présidentielle. Ainsi il ne s’agit pas tant de porter la voix du peuple que d’aller dans le même sens que le dirigeant pour qu’il puisse imposer sa vision de manière quasi dicta-toriale sous couvert de démocratie. Si le peuple était si bien représenté à l’Assemblée, notre pays vivrait dans le calme et la sérénité.

Pourtant la France est en rébellion permanente. Peu de citoyens sont satisfaits de leur sort. Pour se faire entendre il faut manifester ou faire la grève. Ceci ne serait pas utile si nous avions réussi à établir une véritable dé-mocratie dans laquelle chacun pourrait faire entendre son opinion. La vie en communauté ne peut certes pas satisfaire tout le monde, il y a forcément des perdants et des gagnants. Dès que nous sommes deux il y a des intérêts divergents, alors à plusieurs millions… Tout de même, le niveau d’insatisfaction que nous avons atteint devrait nous mettre la puce à l’oreille. Soit nous avons opté pour le mauvais régime, soit il n’y a pas de bon régime politique parce que tout simplement nous ne sommes pas faits pour vivre en communauté, parce que nous restons des êtres individua-listes.

.

Année 2019. Semaine 48.

Communication : nous avons développé de formidables moyens de communication. Depuis les pigeons voyageurs jusqu’à Internet, en passant par le télégraphe, la poste, le téléphone, le fax, l’humanité a toujours voulu communiquer le plus efficacement possible. Ceci parce que nous sommes les animaux ayant réussi à développer le système d’échange de pensées le plus perfectionné qui soit. Les autres animaux peuvent se « parler », ou plus souvent pousser des cris particuliers pour s’informer les uns les autres d’un danger imminent. Nous, humains, sommes allés beaucoup plus loin. Par le développement d’un langage sophistiqué nous pouvons aisément échanger des informations, plus ou moins futiles, parfois même intelligentes. Notre puissance réside dans cette capacité à communiquer aussi bien des éléments concrets que des idées abs-traites.

Communiquer est à la base de notre règne sur cette terre. Sans cela nous ne serions que des animaux comme les autres. Et aujourd’hui, comme évoqué au début, nous avons développé de fascinants outils pour échanger de manière efficace. Internet est pour l’instant le summum de l’échange d’informations. Je suis capable d’écrire cette chronique dans mon coin puis de la poster sur mon site pour la rendre accessible non pas seulement à quelques proches, mais au monde entier. Tout le monde ne parle pas français sur cette terre, mais théoriquement chacun peut lire ce que j’ai écrit. Prenons un instant pour nous arrê-ter sur cette merveille qu’est Internet, avec ses défauts puisque le réseau a été conçu par des hu-mains, mais nous avons atteint un niveau de communication sans précédent qui fascinerait sans doute des génies comme Léonard de Vinci. Voilà une chose qu’il n’avait pas pu imagi-ner.

Pour les animaux au langage primitif, il est compréhensible qu’ils se battent. Lorsque deux lions veulent régner sur le même territoire, ils peuvent rugir tant qu’ils veulent, à un moment ou à un autre ils devront se battre pour appliquer la loi du plus fort. Mais nous, humains, comment pouvons-nous encore nous battre alors que nous avons l’incroyable faculté de communiquer absolument toutes nos idées ? Vue de l’extérieur, une espèce ayant développé ce niveau de maîtrise du langage devrait passer son temps à se réunir autour d’une table pour discuter. Tous les conflits devraient se résoudre par l’échange intelligent de paroles. Il devient de ce fait incompréhensible qu’il y ait encore des grèves, des mani-festations ou même des guerres. Nous pourrions tout résoudre en discutant ! La communication est notre plus grande force, nous avons tous les outils pour dialoguer, pourquoi les conflits existent-ils encore ? Peut-être que grèves, manifestations et guerres ne sont que des manipulations pour asservir le peuple, l’effrayer, empêcher tout dialogue et pour que certains imposent leurs idées sans avoir à les formuler…

.

Année 2019. Semaine 47.

Électricité : les temps sont moroses, c’est peu de le dire. Rien ne va, le pessimisme gagne la population, personne ne semble être content de son sort. Les mois d’automne et d’hiver, ponctués d’épisodes pluvieux, de ciel gris et de froid ne sont pas vraiment propices à nous remonter le moral. Alors, en-semble, essayons dans les prochaines chroniques de nous rappeler ce que l’humanité a de beau et de grand. Car si nous avons le temps d’être négatifs, c’est que nous ne vivons pas si mal. Les paysans du Moyen-Âge, devant travailler dur plus de dix heures par jour, n’avaient pas vraiment le loisir de se morfondre sur leur sort et profitaient de chaque instant de répit pour apprécier la vie, rire et s’amuser. Lorsqu’un peuple est en état de guerre il n’a pas non plus beaucoup de temps pour dépri-mer ou faire un burn-out, quand le malheur est réel il est inutile d’inventer des sources de pessi-misme. Mais nous vivons une époque de paix, du moins en Europe, alors comme si nous ne pou-vions pas supporter cet état nous cherchons la négativité partout. Nous avons trop de temps libre, et pour le remplir nous créons des situations de tension que nos ancêtres jugeraient ridi-cules.

L’humanité a pourtant accompli de grandes œuvres, dont nous bénéficions aujourd’hui et dont nous devrions jouir au lieu de nous chamailler en permanence. Réfléchissez à ce que l’électricité a d’incroyable. Par le passé, des scientifiques ont réussi à dompter cette puissante énergie naturelle pour la mettre à son service. Car lorsque l’être humain utilise son cerveau à bon escient, il est capable de prodiges, il est en position d’être admiré par les hommes et les femmes du passé. Aujourd’hui, l’électricité nous semble ac-quise. Souvenons-nous du génie qu’il a fallu pour la rendre utilisable, pour qu’elle serve notre déve-loppement, pour qu’elle nous facilite la vie. Que serions-nous sens elle ? Certains, après un épisode neigeux en ont été privés. Plus de réfrigérateur, plus de chauffage, plus d’eau chaude, plus de ma-chine à laver. Mais également l’impossibilité d’utiliser un ordinateur, un téléphone portable, de charger sa cigarette électronique… L’électricité, géniale découverte, nous entoure en permanence et nous facilite la vie aussi bien au travail, rendu moins pénible, que pour les loisirs. Sans elle, point de télévision, de radio. Sans elle, point de trains ou d’avions, ni même de voiture puisque les stations-service en ont besoin pour délivrer le précieux liquide.

L’humanité est grande et puissante. Prenons un instant pour apprécier les bienfaits que les esprits du passé nous ont légués. Prenez un moment pour réaliser ce que serait notre quotidien sans électricité. Voudriez-vous vivre dans un tel monde ? Alors oui, tout n’est pas parfait puisque l’électricité que nous consommons est produite par des centrales à charbon qui polluent dans l’immédiat ou celles nucléaires qui polluent à long terme. Mais sans elle nous ne sommes plus rien. Que chacun prenne quelques minutes pour échapper à la pensée négative et apprécier une chose aussi simple que de pouvoir profiter de l’électricité, symbole de la puissance et de la grandeur de l’humanité.

.

Année 2019. Semaine 46.

Démocratie : cette semaine, les députés ont voté pour considérer l’huile de palme comme un biocarbu-rant, donc pouvant bénéficier d’avantages fiscaux. C’est mal, très très mal, surtout pour un gouver-nement qui veut faire croire qu’il s’intéresse à l’écologie en vue de se faire réélire. Mais la démocra-tie a parlé. Ah non, en fait les députés ont mal voté. Il faut dire qu’ils n’ont pas eu le temps de réflé-chir et de débattre, c’est un peu dommage quand on est élu et payé pour ça. Donc quelques heures plus tard on refait le vote en disant à chacun quoi voter pour voter bien. Ce qui n’a pas été trop diffi-cile puisque dans l’hémicycle ils n’étaient que 60 sur 577. Et voilà, sans 49.3 l’huile de palme n’est finalement plus considérée comme un biocarburant. C’est une belle démocratie que nous avons là. Cette pratique digne d’une dictature passe comme une lettre à l’époque des PTT puisque l’huile de palme c’est mal. Personne ne s’indigne.

Pourquoi s’embêter à voter ? Par référendum les Français disent non à la constitution européenne. C’est mal, donc on dit à l’Assemblée de l’accepter et le tour est joué. Il devient de ce fait inutile de consulter les Français, c’est une perte de temps. Aujourd’hui, lorsque l’Assemblée elle-même vote mal, on lui donne une petite leçon de morale, puis on vote encore et cette fois-ci dans le bon sens. Supprimons les élections et supprimons l’Assemblée. Devenons ouvertement une dictature, tout sera beaucoup plus simple. Nous venons de vivre un déni total de démocratie et personne ne bouge. Le gouvernement vient de s’ouvrir une voie royale pour faire ce qu’il veut…

Drogues : il semble assez évident que la violence qui progresse dans notre pays est en majeure partie liée à la drogue. Un business très lucratif puisqu’il s’adresse à des personnes prêtes à tout pour se procurer leur dose et que l’État ne prélève aucune taxe sur ce genre de commerce. On en vient ainsi à des personnes qui mettent le feu à une structure conçue pour offrir des activités aux jeunes afin de les occuper. Là est pourtant la bonne solution, puisque ce qui conduit à se droguer est la volonté de s’échapper de la réalité, celle qui n’offre aucun espoir, aucune source de contentement. Celui ou celle qui s’ennuie, qui n’a plus d’espoir, qui n’a aucun but, se tourne doucement vers les paradis artificiels pour s’échapper d’une existence qui semble totalement vaine. C’est donc bien en occupant les jeunes esprits, en leur proposant des activités, que l’on prend le problème à la racine. Lorsqu’on a une passion, un objectif, l’envie de se lever chaque matin, on est beaucoup moins enclin à se réfu-gier dans ces mondes qu’offre la drogue.

Ainsi, il semble assez normal que les dealeurs s’attaquent justement aux structures qui peuvent éloigner de potentiels nouveaux clients. On brûle des écoles, parce qu’avec elle on prend le risque de rendre les esprits cu-rieux et plus intelligents. On brûle les structures associatives qui offrent des activités puisque le risque est que les personnes occupées ailleurs ne cherchent pas à trouver refuge dans la drogue. Une lutte est engagée et il n’est pas certain que ce soit le bon camp qui gagne. La réalité, ce n’est pas Hollywood, ce ne sont pas inévitablement les bons qui remportent la partie à la fin.

Les campagnes assé-nant que la drogue c’est mal ne servent à rien. En apparence cela semble fonctionner, comme pour la cigarette par exemple. Les médias sont fiers d’annoncer qu’il y a des millions de fumeurs en moins en France depuis les multiples interdictions et les campagnes de prévention. Évidemment, ces chiffres se basent sur les ventes de cigarettes en France, oubliant ceux qui achètent à l’étranger, sur les marchés parallèles et tous ceux qui vapotent. Les mises en garde sont donc un échec total. Et si cela ne fonctionne pas pour les cigarettes, il n’y a aucune chance contre des drogues beaucoup plus dures. Surtout que lorsque de la drogue pure s’échoue sur nos plages, au lieu de se taire, les médias en parlent tous les jours. Sous couvert de prévention ils incitent les foules à se rendre sur ces plages pour cueillir de la drogue. En lieu et place de la discrétion, on nous en rebat les oreilles tous les jours.

Ce qui éloigne de toutes les formes de drogue, c’est l’espoir, la certitude d’avoir un avenir. Et c’est ce qui manque à une grande partie de l’humanité. On nous dit de toute façon que l’avenir est sombre. Les médias ne montrent que des invasions de migrants, des guerres religieuses et des catastrophes écologiques. En nous assurant évidemment que ce sera bien pire demain ! Il n’y aurait donc aucun espoir pour l’humanité ? Si l’on regarde mal ce que l’on voit c’est que nous sommes de toute façon condamnés, donc autant s’échapper dans les paradis artificiels puisque notre monde est pourri. Le travail des gouvernements et des médias devrait plutôt être de donner de l’espoir à la population. Pourquoi tout serait-il sombre ? La plupart de nos problèmes se résoudraient si chacun voyait devant lui un avenir positif, intéressant, plein d’aventures et de découvertes. C’est à croire que l’on fait exprès de tout assombrir et de maintenir le peuple dans un pessimisme constant, pour ensuite se plaindre que tout va mal…

.

Année 2019. Semaine 45.

Religions : nous sommes en 2019, l’humanité a beaucoup évolué. La science permet de donner des explications aux nombreux phénomènes qui nous entourent. Et même si elle n’explique pas tout, nous avons conscience que les interrogations restant en suspens ne le sont qu’à cause de la limita-tion de nos outils d’observation. Depuis que la science éclaire le monde, l’emprise des religions au-rait dû diminuer. Elles sont pourtant encore bien présentes. Peu importe la forme que prend une croyance, l’idée qu’une entité supérieure, une divinité, dirige tout est encore étonnamment présente. Pour deux raisons principales : nous avons besoin de justifier notre existence, nous assurer que rien n’est vain et nous avons peur de la mort, espérant que ce n’est pas une fin mais le début d’une exis-tence sous une autre forme.

Les croyances en elles-mêmes ne posent évidemment aucun problème. Chacun est libre de croire absolument ce qu’il veut. Il est rassurant de penser que toute vie humaine est voulue, que l’on existe pour une raison particu-lière et même pour accomplir un dessein. Si cela peut apporter la paix de l’esprit le long du passage sur terre, il n’y a rien à redire. Et même celles et ceux qui se disent non croyants conservent tout de même un doute, plusieurs se tournent vers un dieu lorsqu’un malheur frappe ou qu’un deuil sur-vient. Le problème réside, c’est une évidence, dans la volonté de certains d’imposer leur croyance. Chacun devrait être libre de placer sa foi comme il l’entend, que ce soit entre les mains de plusieurs divinités, d’une seule ou même de la science. Pourquoi vouloir imposer son système de pensée aux autres ?

Personne ne détient la vérité absolue. On peut en être convaincu au niveau individuel mais certainement pas affirmer avec certitude que sa croyance est la seule, la vraie, l’unique. Surtout qu’une croyance doit rester à sa place : une manière de penser, de concevoir sa vie ici-bas et après. Dans ce domaine, contrairement à de nombreux autres, il est conseillé de rester pleinement individualiste. Peu importe ce que vous croyez, c’est votre vision de la vie et vous ne devez l’imposer à personne d’autre. S’il existe des dieux ou un seul, sans doute qu’ils n’ont pas conçu l’humanité pour qu’elle s’entretue. Car le meil-leur moyen de rendre hommage à une divinité est d’attacher la plus grande importance à la vie, la sienne et celle des autres. Si un dieu a créé la vie, ce n’est pas à nous de la détruire, surtout pas au nom d’un dieu…

.

Année 2019. Semaine 44.

Éducation : le récent incendie criminel contre une école est traité à la légère comme tous les sujets qui ne doivent surtout pas mettre en lumière les problèmes les plus graves de notre société. Parce qu’il faut garder un semblant de paix au niveau national et que donc il ne faut surtout pas désigner les criminels, afin d’éviter la stigmatisation, que tout le monde fait déjà. De toute manière, lorsque nos « élites » inutiles condamnent fermement un acte, c’est qu’il faut vite passer à autre chose pour ne pas provoquer de crise. Pourtant, l’acte est tout de même assez grave. Incendier une école c’est faire affront à la République elle-même. Car certes on peut critiquer le système scolaire, il n’est certaine-ment pas parfait, mais il reste bien la pierre angulaire d’une société civilisée. On dirait que ce sys-tème, justement, ne fonctionne pas pour certaines personnes. Ceux qui incendient une école sont en même temps ceux qui n’y ont pas appris grand-chose. Ou alors il s’agit juste et plus certainement d’un manque d’éducation. Car pour rappel, puisque la nuance semble souvent oubliée, l’école est là pour instruire et non pour éduquer, ce dernier point est de la responsabilité des parents. La confusion est compréhensible puisque même le langage officiel parle d’éducation nationale en lieu et place du terme instruction. Le sujet de cet incendie ne semble pourtant pas émouvoir outre mesure et la con-damnation ferme des autorités est également le signe que les noms des coupables ne seront jamais prononcés par les médias. Personne ne sera véritablement inquiété pour ces faits puisque ce qu’il faut comprendre c’est que si certains éléments de la République en viennent à incendier une école c’est que cette même République a largement échoué. Il existe des zones entières de non-droit, tota-lement laissées à l’abandon. Et il y en aura de plus en plus puisque la nouvelle mode est de préparer des guets-apens pour caillasser les policiers ou les pompiers. De fait ils y réfléchiront à deux fois avant de se rendre dans ces zones de danger, qui alors seront des poches d’ultra violence. Ceci parce que personne ne veut s’occuper de ce problème et taper du poing sur la table. Quand il s’agit d’un ancien membre du FN on le jette en pâture sur la place publique pour un lynchage en règle et même le trouble psychiatrique ne l’épargne pas. Par contre, lorsqu’on incendie une école dans un « quartier difficile », aucun coupable ne sera clairement désigné. Aucune association ne montera au front, il n’y aura pas de marche de protestation, ce n’est pas si grave finalement, l’État s’en fiche complète-ment. Il faut préserver la paix sociale, c’est l’essentiel, et pour ce faire le plus important est de taxer toujours plus ceux qui travaillent pour aider ceux qui en ont besoin afin qu’ils soient protégés et mieux instruits. La réussite de cette politique est douteuse…

.

Année 2019. Semaine 43.

Lâcheté quo-tidienne : une personne qui hurle dans son smartphone, tout le monde la regarde de tra-vers, personne n’ose rien dire. Une personne qui écoute sa musique sans écouteurs dans les trans-ports en commun, tout le monde est exaspéré, personne ne dit rien. Une personne qui crache en pleine rue, tout le monde trouve ça dégoûtant, personne ne dit rien. Des voisins qui font la fête jusqu’à pas d’heure, ils tapent sur les nerfs de tout le monde, personne ne fait rien. Une femme qui lourdement harcelée au milieu de la foule, tout le monde voit ce qu’il se passe, personne n’intervient. Une agression en pleine rue, beaucoup filment, personne ne s’interpose.

Tant d’incivilités, tant de comportements que nous ne supportons pas et pourtant nous ne réagissons jamais. Non pas parce qu’on s’en fiche, mais à cause d’une certaine peur. Peur de la réaction de l’autre. Parce que celui ou celle qui ne respecte pas les règles de civilité ne va pas accepter qu’on le lui fasse remarquer. Chaque jour nos limites sont testées et comme nous laissons tout passer la vie en société se dégrade à une vitesse incroyable. Il existe une certaine lâcheté au quotidien, face à des comportements qui ne de-vraient pas être tolérés.

On est lâche parce qu’on sait que les autres le sont aussi. J’ai conscience que si j’interviens en disant à une personne qu’elle pourrait parler moins fort dans son téléphone, couper sa musique, se retenir de cracher, bais-ser le volume de la fête, arrêter d’être vulgaire envers une femme ou arrêter de frapper son prochain, je n’aurai aucun soutien. Les autres détourneront le regard et me laisseront seul face à cette situa-tion. Alors, comme je ne veux pas m’exposer, me faire insulter, me faire frapper, comme tout le monde je ne réagis pas.

Étrange comportement social. Ceux qui partagent les mêmes codes, les mêmes règles de civilité et qui s’offusquent de ceux qui ne les suivent pas, ne s’unissent pas. Il faudrait que ceux qui ont du savoir-vivre soient solidaires pour éduquer tous ces adultes qui n’ont apparemment pas appris les règles de base pendant leur en-fance. Ou qui font exprès de les briser pour montrer leur supériorité, sachant bien que personne n’osera leur dire quoi que ce soit. Nous applaudissons les héros, ceux qui osent intervenir, ceux qui n’ont pas peur de s’exposer, parce que nous, nous sommes lâches au quotidien…

.

Année 2019. Semaine 42.

Prendre les armes : politiciens de tous bords, descendez un peu de votre univers aseptisé pour venir écouter les rumeurs qui courent dans le peuple. Depuis longtemps la tension monte, doucement mais sûrement. C’est ce que vous avez voulu : diviser pour mieux régner. Bientôt, il faudra gérer les conséquences de cette stratégie, puisque désormais tout le monde déteste tout le monde. On défile contre la PMA, contre la pollution, contre les réformes, pour plus de moyens, même contre la po-lice… La police elle-même défile. La tension devient palpable à toutes les échelles. Sur les trottoirs on se déteste entre piétons, entre cyclistes, entre trottinettistes. Sur la route on se déteste entre con-ducteurs. On se déteste entre religions, ce qui n’est pas nouveau, la lutte entre les catholiques et les protestants a déjà fait des dégâts depuis longtemps, maintenant c’est juste l’ennemi qui change. On ne se supporte plus entre travailleurs, puisque certains ont des avantages, d’autres s’estiment lésés. La situation est peut-être plus grave qu’à la veille de la Révolution. À cette époque certaines franges de la société étaient encore satisfaites. La noblesse et le clergé n’avaient pas à se plaindre. Au-jourd’hui, tout le monde est touché par une certaine dégradation des conditions de vie. Sauf bien entendu et comme toujours ceux qui contrôlent l’argent.

Il est donc plus que grand temps de prendre les armes. Pas celles, terribles et inutiles, qui servent à la guerre. Blesser ou tuer son prochain ne résout absolument à rien. Il y a des armes beaucoup plus puissantes et produc-tives : l’intelligence et la raison. Cessons de jouer à faire n’importe quoi, volontairement. L’humanité peut être belle, elle l’a montré à plusieurs reprises au cours de l’Histoire. Et nous pour-rions vivre une époque formidable, la technologie et la médecine ont amélioré notre quotidien même si toute médaille a son revers. Nous pourrions tous vivre heureux, ce n’est pas une utopie. Ce n’est pas non plus facile à réaliser, mais nous devons essayer. Il y a bien mieux à faire que de nous détes-ter mutuellement et d’essayer sans cesse de ruiner la vie des autres. Où est cette personne qui, armée de l’intelligence et de la raison, pourra guider le peuple vers une grande réconciliation ? Et si cette personne existe, voudrons-nous l’écouter ? L’individualisme a du bon lorsque chacun veut vivre en paix, pour son propre bonheur. Mais beaucoup ont perdu le goût de la quête du bonheur, lui substi-tuant la recherche du plaisir, ce qui est totalement différent. Le plaisir immédiat ne conduit pas au bonheur mais à la compétition, à la jalousie, à la haine de ceux qui réussissent à être heureux (en apparence). Reprenons les armes de l’intelligence et de la raison avant que les différentes tensions ne produisent une explosion qui nous forcera à plus de sagesse au prix de vies humaines…

.

Année 2019. Semaine 41.

Individualisme des transports : nous appelons cela les transports en commun, et pourtant c’est ici que l’individualisme s’observe de la manière la plus évidente. Sur le papier il s’agit de permettre à plusieurs personnes de prendre le même bus, tramway ou métro pour aller d’un point à un autre. L’idée serait géniale si tout le monde était civilisé et respectueux. Car on critique beaucoup les dysfonctionnements des transports en commun, pourtant une simple observa-tion permet de constater qu’aux heures creuses, quand il y a moins de monde, tous circulent bien. Par contre, aux heures d’affluence, les problèmes s’enchaînent. L’origine des retards n’est donc que rarement un problème technique, le souci ce sont les usagers ! Ce qui est assez paradoxal : les utili-sateurs des transports en commun sont la plaie de ces derniers… Mais pourquoi ?

Simplement parce que comme souvent, c’est le monde du chacun pour soi. Le premier objectif est d’entrer au mépris total des autres. Ce sont des transports en commun mais je dois avoir la priorité. Tous les usagers pensent ainsi, on comprend la source du problème. Prenons l’exemple du métro pour mettre en lumière un comportement parfaitement idiot. Il passe une rame à peu près toutes les deux à quatre minutes, aux heures de pointe. Lorsqu’arrive une rame déjà bondée, les usagers sur le quai n’ont qu’une envie : forcer le passage pour absolument prendre cette rame. Ceux déjà à l’intérieur sont alors compressés, les portes ne peuvent pas se fermer, le métro ne peut pas démarrer, de plus en plus de monde stagne sur le quai, les retards s’accumulent. L’effet boule de neige est lancé : parce que les usagers ne peu-vent pas attendre deux minutes, c’est toute la ligne qui finit par être paralysée. Le plus idiot, mais souvent l’être humain est très idiot, c’est qu’il suffit d’attendre la rame suivante pour avoir de la place… Combien de fois ai-je vu passer une rame bondée, que l’on essaie de remplir encore plus, alors que la suivante est quasiment vide ? L’être individualiste ne réfléchit pas, seul lui existe, seul lui est important.

Deuxième objectif de l’usager : être assis ! Il a fallu des milliers d’années d’évolution, selon la théorie en vigueur, pour qu’un animal apprenne à se tenir sur ses deux pieds arrière pour permettre la position verticale, ori-gine de l’espèce humaine. Tous ces efforts pour tenir debout alors qu’au final, aujourd’hui, l’objectif principal de l’être humain est d’être assis… C’est une obsession dans les transports en commun, nul ne supporte de rester debout. Comme si nous en étions incapables. Le matin, les usagers viennent de sortir du lit, ils ont été allongés pendant des heures, mais ils sont déjà trop fatigués pour rester de-bout. Le soir, la plupart ont passé la journée assis sur leur fauteuil, dans un bureau, mais hors de question de rester debout dans les transports. Ce qui génère de nombreux comportements individua-listes, voire des incivilités puisqu’encore une fois c’est chacun pour soi. Une véritable lutte s’engage dans les transports en commun pour avoir une place assise, peu importe le monde qui nous entoure. Et il est bien évidemment hors de question de céder sa place, peu importe qu’il y ait foule ou non. Parce que nous reviendrons sur le concept des strapontins que l’on pourrait nommer les trônes des individualistes.

En attendant vous pouvez déjà apprendre à attendre le prochain métro ou à rester debout, pour qu’à chaque trajet J’AIE de la place et que JE puisse être assis…

.

Année 2019. Semaine 40.

Individualisme de trottoir : la semaine dernière nous avons évoqué les comportements individualistes sur la route, ils peuvent être transposés à la circulation sur les trot-toirs. À l’exception des voitures qui sauf état d’ébriété du conducteur ou pour un objectif terroriste ne s’y trouvent pas. Les scooters n’ont rien à y faire, du moins pas en mouvement, alors que nom-breux sont ceux qui prennent le trottoir pour une voie rapide. C’est bien entendu aux piétons de se pousser. Même chose pour les vélos, qui sauf matérialisation d’une piste cyclable n’ont pas leur place sur un trottoir qui veut bien dire trotter et non rouler ! Comme si cela ne suffisait pas et puisque l’être individualiste a toujours de nouvelles idées pour agacer son monde, les trottinettes s’y mettent. Le mot « trottinette » dérive-t-il de « trottoir » ? La règle est pourtant simple : tout ce qui roule doit être sur la route.

Les piétons sont déjà assez individualistes entre eux. Observez bien, la plupart des êtres humains ne savent pas marcher droit. Ils s’orientent de gauche à droite, de manière totalement aléatoire. Phénomène qui empire avec les portables. Il est effectivement difficile de marcher droit lorsqu’on a les yeux rivés sur les cruciaux messages que l’on reçoit sur son smartphone et qui ne peuvent pas souffrir une seule se-conde d’attente. Il n’y a là que des comportements individualistes de ces piétons qui se croient seuls au monde, les autres faisant partie du décor et devant les éviter. Après, il y a des piétons lents, qui prennent leur temps tel des touristes à la découverte de la ville. Bien entendu, ces piétons lents mar-chent au milieu du trottoir, c’est bien plus intéressant que de laisser la place aux autres. Les autres ne comptent pas dans ce monde individualiste. Notez aussi l’individualisme de chaque piéton qui vient en face de vous. Ce n’est jamais l’autre qui doit dévier de son chemin pour éviter la colli-sion…

Bonheur aussi, procuré par celles et ceux qui prennent le trottoir pour un PMU. Ils s’arrêtent donc en groupe au milieu du chemin puisque pour l’individualiste c’est le meilleur endroit pour une discussion philosophique de haute volée nécessitant de bloquer le passage. Enfin non, ils ne remarquent pas qu’ils bloquent puisqu’ils ne pensent qu’à eux. Preuve également de l’individualisme du piéton est celui qui s’arrête brusquement et rebrousse chemin sans regarder autour de lui. De même celui qui sort de son im-meuble et n’inspecte pas une seconde l’état de la « circulation » avant de s’engager. Que les autres se poussent, je suis le seul qui compte !

Si je remarque tous ces comportements c’est peut-être que moi aussi je suis individualiste et que de ce fait je n’aime pas rencontrer ces obstacles à ma déambulation que sont tous les autres…

.

Année 2019. Semaine 39.

Individualisme routier : c’est certainement sur la route que les comporte-ments individualistes sont les plus visibles. En résumé, il n’existe pas de code de la route à respecter, c’est chacun pour soi. Dans sa voiture, chaque conducteur se considère comme étant prioritaire, c’est à peine si les feux tricolores ont encore une utilité. Pourtant les autorités tentent, en vain, de responsabiliser chacun. Mais toujours encore certains dépassent les limites de vitesse, doublent par la droite, grillent le feu orange pour bien bloquer les carrefours, prennent le volant en ayant trop bu. Difficile de changer les comportements lorsqu’on ne s’attaque pas à la racine du problème qui est, une fois encore, l’individualisme. Comment éviter les accidents, les énervements, les bouchons si chacun se sent tout puissant derrière son volant et estime que les autres doivent le laisser passer ? Les piétons ne sont pas en reste qui, poussés par leur individualisme font fi du petit bonhomme rouge leur interdisant de franchir le passage qui leur est réservé. Et encore, dans ce type de cas le piéton respecte les emplacements qui lui sont dédiés, combien n’y prêtent plus attention ? Il est parfois difficile de faire deux mètres de plus pour rejoindre le passage, et le piéton se croyant seul au monde et exigeant que les autres se plient à ses désirs traverse n’importe comment. Tout en espérant que le conducteur qui arrive ne soit pas plus individualiste que lui. Les cyclistes ne sont pas les plus vertueux. Chacun sait que le cycliste a tous les droits : dépasser n’importe comment, griller tous les feux, ignorer les piétons… Il est étonnant qu’il n’y ait pas plus d’accidents à vélo. S’ajoutent à cela nombre d’individualistes sur leur scooter, moto ou trottinette. Tant d’individualismes présents sur les routes simultanément, c’est à se demander comment ils réussissent à cohabiter ! Grâce à la peur, bien entendu. Pas vraiment celle de l’amende, plutôt la crainte de blesser ou tuer un autre. Par em-pathie ? Bien sûr que non, une fois de plus par individualisme, pour éviter d’avoir un mort sur la conscience ou de finir en prison. C’est donc par individualisme que sur la route chacun croit pouvoir faire ce qu’il veut et grâce à l’individualisme qu’il n’y a pas plus d’accidents, car personne ne veut ruiner sa vie en causant du tort à quelqu’un d’autre. Ce qui impliquerait que l’individualisme ne possède pas que de mauvais côtés, mais permet aussi à la société de fonctionner…

.

Année 2019. Semaine 38.

Individualisme écologique : en apparence, d’aucuns pourraient croire que l’écologie est un sujet fédérateur qui concerne l’ensemble de l’humanité. Pourtant, même dans ce domaine il y a une forme d’individualisme. Car ce que nous pouvons observer est que ceux qui manifestent pour sauver la planète sont de plus en plus jeunes. Un phénomène tout à fait logique étant donné que les décisions que nous prenons aujourd’hui impacteront surtout les jeunes généra-tions, il s’agit de leur avenir. Les plus anciens, même s’ils se sentent concernés, ne le sont que de loin. Beaucoup ne verront pas si les catastrophes que l’on prédit auront véritablement lieu ou non. Surtout, les plus anciens sont ceux qui doivent payer les politiques écologiques. Il est plus simple de vouloir sauver la planète quand on ne doit pas financer ce sauvetage. L’individualisme écologique varie également selon les pays. En Europe nous avons les moyens de pinailler sur des détails comme les pailles, dans d’autres parties du monde ils ont des problèmes un peu plus graves que de savoir s’il est bon ou mauvais de boire dans un gobelet en plastique. Enfin, il y a purement et simplement in-dividualisme parce qu’au niveau de l’individu, il est contraignant de se soucier de l’écologie. Faire attention à ce que l’on achète, à ce que l’on jette, à la manière dont on le jette. La prise de cons-cience globale est actée, il reste à travailler sur la prise de conscience individuelle. Jeter son mégot par terre, jeter ses déchets par la fenêtre de la voiture, balancer une pile ou une batterie directement à la poubelle, lancer des trottinettes électriques dans l’océan… c’est une forme d’individualisme qui émane du fait qu’au niveau de l’individu, il est difficile de concevoir l’impact que son geste peut avoir sur l’ensemble de l’écosystème. Qu’est-ce que cela change si je jette ma bouteille en plastique dans un lac ? Ce n’est pas ce geste qui va tuer la terre. Un raisonnement individualiste qui, partagé par des millions d’êtres, fait effectivement une différence. Encore une fois, pour résoudre le pro-blème, c’est l’individualisme qu’il faut combattre…

.

Année 2019. Semaine 37.

Individualisme corporatiste : la grève est un acte purement individua-liste, elle est déclenchée pour qu’un petit groupe de personnes conserve ses avantages. Lorsque les revendications sont pour le bien commun, de l’ensemble de la nation, cela se nomme une révolte ou une révolution. La grève n’est pas dans l’intérêt de tous, mais uniquement de quelques-uns, elle est donc individualiste. Et la grève telle qu’elle est pratiquée en France est dans la plupart des cas une simple prise d’otages. Les urgentistes ou les pompiers font la grève intelligemment, en manifestant, en affichant leur mécontentement, mais en continuant tout de même leur activité essentielle. La SNCF ou la RATP, exemples au hasard, font la grève de la pire des façons : en prenant en otages celles et ceux qui n’ont rien à voir avec leurs revendications.

Car lorsque le métro ou le train ne circulent pas, ce ne sont pas ceux qui font les lois qui sont privés de transports, ils ont leur chauffeur privé payé par nos impôts. Ce sont uniquement les usagers, qui jusqu’à preuve du contraire ne votent pas les lois et ne proposent pas la réforme des retraites, qui doivent subir. Cette méthode est donc totalement idiote. Pourquoi ne pas faire une simple grève des contrôles ? Les usa-gers de la SNCF pourraient prendre le train sans payer : mauvais pour l’entreprise, indolore pour les usagers et mieux encore, les grévistes seraient soutenus à cent pour cent par la population (même si ce sont nos impôts qui paient le déficit ainsi généré, peu d’individus voient aussi loin). Pour la RATP je consens que ce soit plus compliqué, puisque la gratuité n’impacterait pas la majeure partie des usagers qui ont un abonnement annuel et qui le paient même les jours de grève quand ils ne peuvent pas circuler.

Des réformes, il en faut et nous n’en faisons pas assez. Des réformes intelligentes, bien sûr. Certains ont des avantages, pour la retraite puisque c’est le sujet. Ils font grève à cause de la pénibilité de leurs conditions de travail. Dans ce cas moi aussi je veux partir plus tôt à la retraite parce que prendre les transports en commun c’est une pénibilité ! Des retards, des grèves, des dysfonctionnements, des millions de personnes entassées comme du bétail. Avec la RATP on ne sait ni si on peut partir, ni quand, ni si on va arri-ver, ni quand et parfois où on va arriver. C’est pénible matin et soir, chaque jour de la semaine. Alors nous aussi, usagers, demandons à partir à 55 ans à la retraite parce que toutes celles et tous ceux qui prennent les transports en commun peuvent prétendre à la pénibilité !

Pendant que la grève individualiste est corporatiste braque la colère des usagers contre les employés, les lignes automa-tiques elles circulent. Il ne faudra pas venir pleurnicher…

.

Année 2019. Semaine 36.

Individualisme politique : à la base, prendre la direction d’un peuple c’est se mettre au service de ce dernier. Cette définition était certainement bien plus respectée du-rant l’époque de la monarchie qu’aujourd’hui. Le roi n’avait pas besoin d’être élu pour régner, telle était sa destinée. Cette manière de désigner le chef est arbitraire et contestable, mais au moins le roi se savait au service du peuple dont il avait la charge. Son objectif était de faire fonctionner le royaume du mieux possible, avec le souci de le maintenir ou de l’étendre et de veiller à ce que le peuple ait assez à manger. Il existait déjà certes une forme d’individualisme puisque dans cette con-ception de la gouvernance le principe établi était que la richesse et l’opulence devaient revenir à la cour, il n’existait pas véritablement d’idée de redistribution pour une société égalitaire, mais avons-nous véritablement évolué sur ce point ?

Le fondement de la démocratie est l’élection d’un roi, que l’on nomme président parce que la Révolution est passée par là. Pendant un temps, l’idée d’être au service du peuple a subsisté, dans beaucoup de pays nous avons le souvenir de grands présidents qui se souciaient du devenir des citoyens peut-être plus que du leur. Si les dirigeants de l’époque avaient été aussi individualistes qu’aujourd’hui, il n’est pas certain qu’ils auraient mis en place l’opération du débarquement. Car de nos jours, l’individualisme a envahi les « hautes sphères » de l’État. Pour quelle autre raison que pour soi vouloir devenir Prési-dent ? La tâche est après tout ingrate et n’apporte certainement pas beaucoup de satisfaction. Ni énormément d’argent, du moins si l’on respecte les règles et que l’on se contente du salaire alloué à la présidence.

Les dirigeants actuels le sont par pur individualisme. Pour avoir le pouvoir, pour flatter leur égo, pour le prestige du titre. Ce n’est plus une charge empreinte de solennité, il est fort peu probable qu’un Président ait voulu ce poste dès son enfance et ait reçu une éducation entièrement tournée vers l’accession à la plus haute fonction. Rien qu’en France, aux dernières élections, ils étaient plus de trente à se battre pour accé-der au trône de l’Élysée. Pour le bien du peuple ? Bien sûr que non, uniquement pour soi, par pur individualisme, pour détenir les rênes du pouvoir et en tirer profit. Car cet individualisme, cette vo-lonté de diriger, touche aussi bien le chef de file que ses ministres. On ne sent plus cette envie d’amener le peuple vers le bonheur, l’idée même a disparu depuis longtemps. On veut le pouvoir pour soi, pour briller, pour être quelqu’un, pour le titre et non pas pour les obligations de la fonc-tion.

.

Année 2019. Semaine 35.

Individualisme : l’individualisme, voilà le mal qui ronge notre société, qui cause de nombreux drames, qui dérègle tout, qui nous conduit droit dans le mur. C’est bien l’individualisme grandissant qu’il faut combattre puisqu’il est la seule racine de l’ensemble de nos problèmes. Un individualisme qui a pu croître d’une façon jamais rencontrée dans l’histoire de l’humanité, grâce aux progrès technologiques. Peu à peu, depuis la révolution industrielle, nous nous sommes déconnectés de ce qui fait la force de l’humanité, et d’ailleurs de toute espèce vivante sur cette planète : l’unité. Aujourd’hui chacun vie pour lui-même, pour ses intérêts, les autres n’étant au mieux qu’un marchepied pour avancer vers ses propres objectifs. Objectifs qui ne concer-nent jamais la communauté mais l’individu, au mépris de tout ce qui l’entoure.

L’individualisme a évidemment toujours existé, il est absolument normal qu’un être humain vive pour lui-même, afin de tendre vers son propre bonheur. Nous sommes des êtres conscients, du monde qui nous entoure et de notre propre personnalité. Tout être vivant est individualiste. La fleur qui développe des épines le fait pour se protéger des agressions extérieures, pour pouvoir s’épanouir sans être cueillie lors-qu’elle déploie toute sa splendeur. Lorsqu’un animal en tue un autre pour manger, il est individua-liste, il pense à sa propre survie. Chaque être vivant se bat pour protéger son existence, un méca-nisme tout à fait naturel. Mais les plantes et les animaux, malgré leur niveau d’individualisme, ne se déconnectent jamais du monde qui les entoure. Ils savent avoir besoin les uns des autres, dépendre entièrement de l’écosystème, ne pas pouvoir vivre sans le reste du monde. C’est là que nous mar-quons notre différence. Nous avons la capacité de pousser l’individualisme à l’extrême, au point de croire que notre personne est la seule qui compte véritablement.

Chacun pense pouvoir vivre sans les autres, devenus quantité négligeable et souvent considérés comme une épine dans notre pied. Chacun croit pouvoir s’épanouir au mépris de l’écosystème qui l’entoure. Un individu du Moyen-Âge savait dépendre de la météorologie, de l’agriculture, de ce que la nature acceptait de donner. Nous sommes déconnectés de cette vision, croyant souvent que la Terre est une simple res-source disponible à volonté et à l’infini, deux graves erreurs. Chacun croit pouvoir vivre sans le reste du monde, monde qui doit se plier à ma volonté et non l’inverse. Nous vivons l’époque qui marque le paroxysme de l’individualisme, dans son état le plus pur et aussi le plus dangereux. Dans les pro-chaines chroniques nous verrons à quel point notre individualisme est réellement le seul mal qui ronge notre société et qui peut aussi être la clé, la solution pour revenir sur les bons rails. Car fina-lement il est facile de dévoiler les travers de notre société, il est plus difficile d’apporter une solu-tion…

.

Année 2019. Semaine 34.

Tensions : depuis un moment des cassandres annoncent une guerre civile en France, qui commence-rait dans notre pays ou quelque part en Europe. Les ingrédients sont là : la bien-pensance empêchant de s’exprimer, chacun qui déteste l’autre à cause de sa couleur de peau ou de sa religion, les « pauvres » qui haïssent les riches, les citoyens qui détestent les politiques, l’impression de n’être plus que des moins que rien servant juste à travailler et consommer. La tension couve et elle explosera un jour, c’est certain. Admirons simplement les ruses utilisées par nos gouvernants pour repousser l’échéance. Car le Président a sans doute déjà pas mal d’échecs à son actif mais il est assez malin pour éviter au maximum que la guerre civile n’éclate sous son règne. Les gilets jaunes étaient une formidable opportunité, à croire qu’ils ont été formés par le gouvernement pour faire exploser une colère mesurée, contrôlée. Ce n’est qu’en apparence que certaines manifestations dérapent, c’est simplement un moyen de laisser s’exprimer la colère en sachant pertinemment que cela n’ira pas bien loin. La rage écologiste est aussi du pain béni pour les dirigeants : ils dramatisent le sujet pour ne pas répondre au défi sereinement, pour ne surtout pas aborder les véritables problèmes, ceux qui sont à la racine des tensions et qui pourraient tout faire basculer. C’est une vieille et bonne tech-nique que de laisser le peuple se défouler de temps en temps, afin de relâcher la pression, pour re-pousser le moment où tout explosera véritablement. Mais comme dit, personne ne s’attaque aux véritables problèmes. Et finalement, tout le monde se déteste. Il ne manque plus que la bonne étin-celle pour que plus personne ne maîtrise les événements. Car l’État est doué pour éteindre les incen-dies qu’il a lui-même allumés pour faire diversion. À l’inverse, chacun sait qu’en cas de véritable guerre civile, personne ne sera aux commandes, la police et l’armée ne pourront rien faire, ce sera une boucherie et le peuple ne se calmera que lorsque sa soif de vengeance sera assouvie. Nous n’y sommes pas encore, alors le but n’est pas de faire peur mais de se poser la question qui pourrait nous sauver : comment faire pour éviter une guerre civile ?

En fait, il n’existe qu’une seule cause à tous ces problèmes, un seul mal à traiter et nous y reviendrons dans la pro-chaine chronique…

.

Année 2019. Semaine 33.

Armée : attention, la nature est armée ! Nous sommes à son image et donc, si elle est agressée, comme nous elle se battra. Nous l’oublions parce qu’il y a quand même une grande différence avec notre comportement. Nous sommes du genre à nous agiter. Très vite nous sortons nos petits fusils, nos missiles ou même nos bombes nucléaires, parce que nous sommes des nerveux. La nature, elle, est patiente. Elle nous a précédés et elle nous survivra. Elle a déjà subi bien des cataclysmes, elle s’est toujours relevée. Évidemment, les drames précédents étaient eux aussi naturels, je pense prin-cipalement aux météorites qui se sont écrasées sur le sol terrestre. Maintenant, l’ennemi est une des créations de la nature. Cela ne fait en réalité aucune différence pour elle. Observons comment notre corps se défend : lorsqu’un virus vient l’attaquer, il lance une opération de défense. C’est la nature qui se défend et la règle vaut à toutes les échelles. Quelles sont ses armes ? Il y en a beaucoup. Mais surtout, sous la glace, qui est en train de fondre, reposent les armes les plus dangereuses pour nous. Des bactéries et des virus qui sommeillent depuis des millénaires et qui, si la fonte continue, vont finir par être libérés. Ce sont des petits corps qui vont reprendre vie et devenir très agressifs, puisque nous n’avons aucun moyen de défense. Nous continuons à faire les marioles en pensant que nous sommes invincibles. La nature attend son heure, patiemment et lorsque ces petites bombes à retar-dement vont se répandre, il ne faudra pas longtemps pour éradiquer la cause de tant de dérèglements. Personne ne sait où et quand l’attaque aura lieu, mais nous sommes dans le camp ennemi et face à la nature, il n’est pas très difficile de savoir qui sortira vainqueur. Les dinosaures étaient innocents, ils n’ont rien fait pour mériter leur extinction. Nous par contre, nous l’aurons bien cherché. La na-ture, elle, n’est pas agressive, elle n’a même pas conscience de ce qu’elle fait. Elle fonctionne telle une horloge bien huilée, elle donne sans rien demander en retour mais elle agresse lorsqu’elle est meurtrie. Malheureusement, l’humanité n’a pas la sagesse de respecter celle à qui elle doit tout et c’est pourquoi son sort est scellé. Au moins on se souviendra de nous comme de la première espèce à avoir précipité sa propre fin…

.

Année 2019. Semaine 32.

Au revoir : celui qui a été mon professeur d’Histoire de l’art pendant mon année au Manchester Col-lege (Indiana, USA) s’en est allé. Cela fait 17 ans qu’il a croisé ma route et pourtant je suis triste. Parce qu’il y a heureusement des personnes qui, sur le chemin de la vie, nous marquent positi-vement d’une manière indélébile. Outre ses connaissances dans la discipline il était aussi un artiste accompli. Peintre, il savait sculpter et dessiner avec talent. Archéologue, il possédait une collection incroyable d’objets qu’il avait lui-même exhumés et rapportés à une époque où il n’y avait aucun contrôle sur la sortie du territoire des vestiges d’autres civilisations. Vidéaste, il savait transformer ses voyages en documentaires visibles par tous. Toujours avec cette volonté d’enseigner, de per-mettre aux autres d’apprendre, de se cultiver. C’est si beau de consacrer sa vie à l’enseignement, non seulement dans une salle de classe mais encore plus loin, ouvrir le savoir à toutes et à tous. Poly-glotte, il aurait pu lire cette chronique puisqu’il maîtrisait sept langues, dont le français. Très exi-geant avec lui-même, il l’était aussi avec les autres, mais en toute gentillesse et c’est évidemment ce qui a touché les personnes qui ont eu la chance de croiser sa route. Une générosité sans limites, et je ne parle pas d’argent, mais de cette disponibilité pour aider les autres. Nous sommes restés en con-tact bien des années après mon séjour aux États-Unis, grâce aux réseaux sociaux, parce qu’ils peu-vent se montrer utiles. Il y a des êtres comme lui qu’on ne fait que croiser et qui pourtant nous tou-chent, ils nous font dire que tout n’est pas perdu et que l’humanité peut être belle, qu’il y a toujours de l’espoir. Il ne laisse derrière lui que des bons souvenirs, c’est sans doute l’enseignement principal qu’il a délivré : toujours être gentil avec les autres, donner sans rien attendre en retour, chercher à élever les personnes que l’on croise en partageant ce que l’on sait. C’est une belle personne qui vient de nous quitter. Il s’appelait Jim Adams et même s’il est impossible de résumer une telle richesse, je vous livre quelques-unes de ses œuvres dont il était tellement fier :

.

Année 2019. Semaine 30.

Novlangue : j’aime tout le monde. L’humanité est belle, peuplée de gens merveilleux. Tous les êtres humains sont civilisés, intelligents, ils permettent de nous élever au-delà de nos limites. Le réchauf-fement climatique est vraiment une catastrophe, nous avons fomenté notre propre Apocalypse. Mais à quoi pensons-nous donc ? Nous sommes au-dessus de la nature, les maîtres à bord du vaisseau terre et nous faisons n’importe quoi. Nous sommes les seuls responsables de ce qui arrive puisqu’avec ses millions d’années d’existence notre planète n’a jamais connu aucun changement climatique donc tout est notre faute, nous sommes des méchants. Les dinosaures nous en veulent encore d’avoir pollué leur espace, causant leur disparition. La nature n’avait rien à voir là-dedans.

Les policiers aussi sont très très méchants, ils veulent faire respecter l’ordre et utilisent tous les moyens pour instaurer le calme. C’est vraiment très méchant d’envoyer des gaz lacrymogènes contre des gens qui manifestent illégalement et sauvagement, qui détruisent des vitrines, pillent des magasins, brûlent des voitures et des scooters. Non la police est très méchante, on en veut plus, sauf quand on en a besoin parce qu’on vient de se faire agresser..

Notre société est par-faite, nous n’avons absolument rien à nous reprocher. Nous utilisons tout le pétrole que nous pou-vons, nous consommons du plastique à ne plus savoir qu’en faire, des populations entières meurent de faim mais le pire dans tout ça c’est que Kim Kardashian a appelé sa marque de vêtements Kimo-no, c’est vraiment un scandale, une insulte faite à la culture, nous avons des problèmes très graves dans notre société hyper connectée qui ne s’intéresse qu’à des sujets sérieux. Aucune futilité sur Internet.

Le nucléaire c’est très mal, il n’en faut plus. Construisons de belles éoliennes qui défigurent le paysage et ne fonctionnent pas en été quand tous les ventilateurs sont en marche parce qu’il n’y a pas de vent dehors et que les pales des éoliennes sont à l’arrêt. L’énergie verte c’est le paradis, l’atome c’est l’enfer, qui a besoin d’électricité après tout ? Oui, taxons encore plus les gens qui ont des petits salaires pour la grande et noble transition écologique dont on voit les effets chaque jour. Plus il y a de taxes, moins il y a d’argent pour acheter des produits vraiment écologiques, c’est tout à fait logique, continuons et al-lons encore plus loin. Que les pauvres ne puissent plus acheter de pailles en plastique et nous serons sauvés !

Je l’affirme ce monde est merveilleux, tous les êtres sont civilisés, courtois, polis. Il n’y a pas de communautarisme, tout le monde s’aime et se respecte mutuellement. Les religions sont l’avenir de l’humanité. Les hommes et les femmes vivent en harmonie, ils ne sont pas en guerre. Tout le monde se comporte bien sans distinction de genre ou de couleur de peau. Il n’y a aucun problème plus grave que de savoir qui va gagner Ninja Warrior. Notre monde est si subtil, éduqué, logique, sensible, raisonnable… Il faut inventer de nouveaux adjectifs pour décrire notre perfection. Car il n’y a rien à critiquer, à part tous les méchants qui ne pensent pas bien.

Voilà, ça devrait plaire aux réseaux sociaux. Orwell pensait que la dictature de la bien-pensance viendrait d’en haut, des élites, pour museler le peuple. On lui pardonne, il ne pouvait pas savoir que la nouvelle Inquisition contre celles et ceux qui dévient de la bonne pensée officielle se ferait sur Twitter et compagnie, par des Internautes fanatiques…

.

Année 2019. Semaine 29.

Raison : sans surprise, le ministre de l’écologie a démissionné. On semble s’émouvoir des dérives du pouvoir chaque fois qu’elles sont mises en lumière, or nous ne sommes pas si naïfs, nous savons bien à quoi nous en tenir avec ceux que nous élisons. Un homme ou une femme politique vertueux, cela n’existe pas. Donc en réalité, cet événement est totalement anecdotique, mais les journaux le montent en épingle dans le seul but de continuer à vendre du papier et des publicités pendant que les Français sont en vacances. De toute façon, l’écologie n’est pour un gouvernement qu’une façade. On peut bien imposer des règles, des interdictions, des taxes, pour changer les mentalités il faudrait que chacun revienne à la raison. Ce qui est bien plus difficile que de faire semblant de trier ses dé-chets. En toute chose il faut raison garder, comme dirait l’autre. On ne jette pas son mégot de ciga-rette sur le trottoir. On ne balance pas ses déchets par la fenêtre de sa voiture. On n’abandonne pas sa bouteille d’eau dans la mer. On utilise ce que l’on appelle une poubelle. Tout ceci ne relève pas de l’écologie mais de la raison.

Et la raison a été de-puis longtemps abandonnée : les pompiers devaient payer à chaque péage, on se chamaille pour des histoires de drones afin de valider une guerre auprès de l’opinion, on vend des smartphones au prix d’un RSA, on abandonne des animaux avant de partir en vacances, on prie pour le soleil et on pleure à cause de la sécheresse, on veut une réforme des retraites mais pour les autres, on affirme que tous les Français mangent des kebabs, on est obsédé par la jeunesse et on télécharge une application pour se vieillir… La liste est beaucoup trop longue. Que serait notre monde dominé par la raison ? Les pompiers ne paieraient pas au péage, la guerre n’existerait pas ou au moins pas pour des questions d’argent, le smartphone ne coûterait pas plus de cent euros, on n’abandonnerait pas lâchement son animal de compagnie, on apprécierait le soleil autant que la pluie puisque les deux sont utiles, on réfléchirait avant de parler (ah oui ça ce serait vraiment un petit pas pour l’Homme et un très grand bond pour l’humanité), on arrêterait de télécharger des applications débiles…

Il a l’air pas mal le monde de la raison, si on tentait le coup ?

.

Année 2019. Semaine 28.

1789 : comme chaque année, nous célébrons ce 14 juillet la date symbolique de la prise de la Bas-tille. Un événement qui a sonné la fin de la monarchie en France (pour résumer). Enfin, dans les livres d’Histoire uniquement. Il semblerait bien que les Français n’aient jamais renoncé à la monar-chie, qui a simplement changé de nom pour devenir République. Déjà à l’époque on faisait dans le politiquement correct, pensant qu’une simple modification du nom permettrait de tout résoudre. Le monde a évolué, du moins du point de vue technologique ; en ce qui concerne la politique, ce n’est pas si sûr. Les présidents de la France n’ont pas grand-chose à envier aux fastes du roi Soleil. Les ministres n’ont pas à jalouser les intrigues d’un Richelieu. La seule, sans doute, à avoir véritable-ment perdu des plumes lors de la Révolution, c’est la religion catholique. Pour le reste, rien n’a changé. L’exécutif siège dans un palais, les impôts sont toujours aussi lourds, les dépenses publiques chroniquement incontrôlables, le peuple est mécontent pendant que les élites mangent du homard accompagné de grands crus.

La République a sim-plement muselé le peuple. Il faut imaginer les origines de la Révolution : des milliers de personnes laissant exploser leur ras-le-bol mais qui finalement ont réussi à s’organiser, parce que des têtes pen-santes ont pris en main la rébellion. Ils n’avaient pas Facebook, Twitter, pas de smartphones ou d’ordinateurs. Étrangement, ils ont réussi à se coordonner et à renverser le pouvoir. Aujourd’hui, nous avons tous les moyens technologiques à notre disposition et nous n’accouchons que de gilets jaunes qui se sont parfaitement fait avoir, n’ont rien obtenu, n’ont pas amélioré leur situation ou alors seulement temporairement. Bien sûr, c’est joli de donner des leçons, ce qui manque c’est une solution. Par quoi remplacer le régime actuel ? Nous aimons nous plaindre et critiquer, il faut aussi savoir construire. Pour cela, il faut une vision. Avant de se révolter il faut savoir par quoi nous vou-lons remplacer le système actuel. Et là, la chose devient beaucoup plus difficile. Surtout, voulons-nous vraiment changer ? N’aimons-nous pas ces feuilletons de l’été dans lesquels des élites se font lyncher publiquement ?

.

Année 2019. Semaine 27.

Examens : 2019 est l’année qui a vu les épreuves du Brevet repoussées à cause de la chaleur. Étrange, puisqu’à mon époque, il n’y a pas si longtemps à l’échelle de l’Histoire, je me souviens que nous avions passé les épreuves du baccalauréat sous une chaleur écrasante. Et personne ne s’en souciait, il n’y a eu aucune mesure de précaution. Mais il est vrai que la théorie du réchauffement climatique n’existait pas encore. Désormais nous en faisons une obsession et plus les températures augmentent, plus les autorités deviennent frileuses ! Au moindre petit pique de chaleur, la France est en état de siège. Nous ne sommes pas loin du délire total et collectif.

2019 est l’année sco-laire qui se termine avec des copies du Baccalauréat prises en otage. Comme toujours, ceux qui n’ont rien à voir dans la négociation des réformes sont les victimes de chamailleries avec le sommet de l’État. On peut accuser les professeurs qui manquent à leur devoir en retenant ces copies. Heu-reusement ils sont minoritaires et la majorité a encore le sens de leur mission. Enseigner n’est pas un métier comme les autres, c’est une vocation. On voit que pour certains c’est un job choisi par défaut, ils n’ont pas pris la dimension de leurs responsabilités. Notons quand même qu’à longueur d’année beaucoup critiquent les fonctionnaires, mais quand ces derniers refusent d’accomplir leur mission, c’est la panique. Aurions-nous besoin d’eux finalement ?

2019 est l’année qui révèle au grand jour que la seule obsession des Français ce sont les vacances. Le Brevet est repoussé et, devant les caméras, parents et élèves pleurnichent parce que cela décale la date des vacances. Les résultats du Baccalauréat sont diffusés de manière chaotique et le cœur de la crise semble bien le fait que cela empêche de partir sereinement en vacances. Enseigner et apprendre, ces notions n’ont au-cune valeur, juste des épines dans les pieds des professeurs et des élèves qui subissent ces contraintes les éloignant des vacances ! Voilà la promesse d’un bel avenir pour notre pays, peuplé de citoyens qui ne pensent qu’à se dorer la pilule au soleil, pourvu qu’il ne frappe pas trop fort, sinon c’est en-core la crise…

En fait nous n’avons que des raisons de nous plaindre. Peut-être parce que nous sommes dans un beau pays qui s’acharne à assurer le bonheur de tous (on en est loin mais c’est dans l’esprit). Être professeur ou être élève, ce ne sont pas des contraintes, c’est beau d’enseigner et c’est bon d’apprendre. Et si nous cessions un peu de geindre pour nous focaliser sur les beautés de la vie à la française que le monde nous envie ?

.

Année 2019. Semaine 26.

Nature : l’obsession du moment, dans tous les médias et toutes les conversations, c’est évidemment la chaleur. La météo reste le sujet numéro un des êtres humains. Une habitude culturelle qui n’a pas changé depuis des millénaires. Lorsque nous étudions les civilisations anciennes nous constatons que toutes ont eu une divinité pour la pluie et le soleil. Nous semblons aller de l’avant, les technolo-gies que nous développons nous font nous sentir de plus en plus puissants, parfois nous nous sen-tons invincibles. Pourtant, il suffit d’un orage violent pour détruire ce que nous avons bâti. Il suffit de fortes chaleurs pour nous mettre à terre et bouleverser notre quotidien. Les humains pensent ré-gner sur la Terre, sauf que nous devons bien avouer que la nature reste maîtresse en son royaume. Nous ne sommes pas de taille à lutter contre elle. Peu importe ce que nous faisons, peu importe nos avancées technologiques, nous ne sommes plus grand-chose quand il fait trop froid, trop chaud ou que les éléments se déchaînent. La seule différence est que les anciennes civilisations respectaient la nature, j’ai bien dit plus haut qu’ils avaient de multiples divinités pour la caractériser. Aujourd’hui, nous la considérons comme une entrave à nos activités. Nos trains ne circulent plus quand les rails se déforment sous la chaleur. Nos avions ne volent plus quand il y a trop de vent ou trop de neige. Et au lieu d’accepter la souveraineté de la nature, nous ne faisons que nous plaindre des désagré-ments qu’elle cause. Nous ne tolérons plus d’être soumis aux éléments extérieurs. Nous oublions que nous aussi, nous sommes partie intégrante de la nature. Nous ne la divinisons plus, nous luttons contre elle et essayons de la dompter, peine perdue. Nous ne la vénérons plus, nous la souillons au-tant que nous pouvons pour ensuite pleurnicher quand elle est déréglée. Un peu d’humilité ne ferait de mal à personne, bien au contraire. Je ne dis pas qu’il faut à nouveau créer des divinités, il faut simplement accepter que nous ne sommes pas les maîtres de cette planète, simplement des invités tolérés, jusqu’à un certain point. Nous ne faisons pas les règles, la nature les impose. Parfois il fait très chaud, parfois très froid, de temps en temps les éléments se déchaînent : inutile de se plaindre puisque de toute façon nous n’avons pas le choix, il faut s’incliner devant la prédominance de la nature, il faut s’adapter à elle puisque l’inverse n’est pas possible, il faut la respecter…

.

Année 2019. Semaine 25.

9,7 : d’obscurs spécialistes prédisent qu’en 2050 il y aura 9,7 milliards d’humains sur Terre. Si les scientifiques se mettent à faire des prédictions, autant revenir tout de suite à l’époque de l’alchimie et des astronomes, ce sera plus simple. Là n’est évidemment pas la question. Ce chiffre, beaucoup en sont fiers. Parce que oui, c’est une fierté pour un pays d’afficher un taux de natalité élevé, signe de bonne santé. Pour la consommation c’est bénéfique, mais ce n’est certainement pas un présage de bonne santé pour notre planète. D’un autre côté on pleurniche à cause du réchauffe-ment climatique, qui est causé par… les humains. Donc avant de construire des éoliennes improduc-tives et de nous donner des leçons de morale à deux sous, il faudrait stabiliser ou réduire le nombre d’humains, unique solution pour préserver la seule planète habitable connue. Mais on remarque immédiatement la perversité de ces deux solutions. Stabiliser la population signifie empêcher cer-tains d’avoir des enfants. Ce qui semble totalement impossible et même cruel, pourquoi celles et ceux qui voudraient des enfants n’en auraient-ils pas le droit ? On ne risque pas d’invoquer l’écologie dans ce domaine, même s’il s’agit de la seule et unique solution. Au contraire, on encou-rage les naissances, à coup d’aides financières. Lorsqu’on pense à réduire le nombre d’humains, on peut craindre le pire. Il est impensable de revenir au temps des génocides (si ces derniers sont termi-nés), ce n’est pas le sens de « réduire ». Une politique de l’enfant unique imposée à toute la planète ? Vous imaginez le scandale. Quel homme politique gagnerait des élections avec le slogan : « Vivons plus heureux, soyons moins nombreux » ! Évidemment, les prédictions des alchimistes, enfin des scientifiques, se font sur la base d’un certain optimiste, évacuant toute notion de guerre, faisant semblant que nous n’avons plus aucun risque de voir pleuvoir des bombes nucléaires sur nos têtes. Si une telle catastrophe arrivait, cette prédiction ne se réaliserait pas. Si elle devient réalité, nous sommes condamnés. C’est le défaut de la science. Les religions, au moins, elles promettent le Para-dis, elles laissent un espoir, c’est ce qui fait leur force. La science est pessimiste, avec elle, peu im-porte ce qui arrive, à la fin ne reste que le néant… Bon il faut quand même réfléchir à cette question parce que 2050 ce n’est pas très loin et 10 milliards d’humains ce n’est pas tenable. Réfléchir c’est trop dur, alors agissons comme nous avons toujours fait pour toutes les questions importantes au cours de l’Histoire : léguons le problème aux générations futures, ce sont elles qui supporteront les conséquences, pourquoi ferions-nous quelque chose pendant qu’il est encore temps ?

.

Année 2019. Semaine 24.

LBP : cette semaine, j’ai dû patienter au guichet « banque » d’un bureau de Poste, pendant plus d’une heure, c’est vrai qu’il y avait cinq personnes devant moi… Outre le fait que je devrais recevoir la Légion d’honneur, puisqu’on la donne pour n’importe quoi, c’est très intéressant d’observer les humains. Sans surprise, il y a eu beaucoup d’impatience, d’énervement, de leçons à donner parce que vraiment ces fonctionnaires c’est la plaie. Précisons que ces fonctionnaires, justement, à 15h, un jour de semaine, bossent. Contrairement à ceux qui attendant au guichet… Les clients pourraient aussi, peut-être, faire un effort. Voici quelques pistes pour eux. Quand on a une carte bleue, on peut retirer de l’argent à un distributeur et non venir au guichet, vous verrez c’est révolutionnaire. Effec-tivement cela ne fonctionne pas quand on a oublié son code, mais si c’est le cas trop souvent pensez à vous acheter un cerveau en urgence. Pour ce qui concerne les envois d’argent par Western Union, il existe une application pour ça, inutile de venir encombrer le guichet. Vous passez votre vie sur votre smartphone à télécharger des jeux stupides ; pour une fois téléchargez quelque chose d’utile. C’est sur le smartphone, ça devrait vous plaire ! Pareil pour les virements, il existe une application pour ça. Et si jamais il n’y a plus de mémoire sur votre smartphone (parce que déjà il n’y en a plus dans le cerveau), virez Candy Crush, ça vous rend encore plus débiles. Enfin, au lieu de trépigner d’impatience dans la file d’attente en invoquant vos grandes phrases sur les fonctionnaires, profitez-en pour remplir le formulaire qui vous sera demandé. Ils sont tous à disposition sur des présentoirs, il y a même des stylos pour vous, n’attendez pas d’être devant le guichet pour écrire vos nom, prénom et numéro de compte. Voyez toutes ces choses hyper simples et tellement basiques que vous pouvez faire pour vous faciliter la vie et celle des autres ! Imaginez tout ce temps supplémentaire que vous aurez pour traîner comme une loque à la terrasse d’un café insalubre avec vos copains philosophes en fumant des clopes, en buvant une bonne bière tout en pariant sur des chevaux dopés. Au moins là, c’est une perte de temps, mais uniquement pour vous…

.

Année 2019. Semaine 23.

6 juin : c’est en grande pompe que le 75ème anniversaire du débarquement a été cé-lébré. Il est effectivement important de se souvenir de ces épisodes du passé durant lesquels des na-tions se sont alliées pour venir libérer les pays envahis. Quel courage ! Accepter de risquer le sacri-fice de sa vie pour des hommes et des femmes qui vivent de l’autre côté de l’Atlantique, cela nous paraît presque incroyable aujourd’hui. Il n’y aura jamais assez de reconnaissance pour ceux qui sont morts et ceux qui en sont revenus avec des traumatismes indélébiles. Lorsque les êtres humains s’unissent ils sont capables de tout. Car quand même, ce plan de débarquement était une folie pure, mais ils ont tenté et ils ont gagné. Comme quoi nous sommes capables de faire de grandes choses, lorsque nous avons une cause à défendre et que nous mettons nos différends de côté pour tenter l’inimaginable. Il ne faut pas perdre cette richesse de l’humanité. Si un tel plan était prévu au-jourd’hui les critiques fuseraient de partout et comme trop souvent nous serions paralysés par les défaitistes qui ont perdu leur foi en la grandeur de l’humanité. Ensemble, nous pouvons tout réussir. Les petites querelles d’aujourd’hui ne sont rien comparées au défi d’il y a 75 ans. Pourquoi ne réus-sissons-nous pas à mettre les querelles de clocher de côté pour continuer à avancer ? Ils ont sacrifié leur vie pour nous libérer, nous avons maintenant la responsabilité d’être à la hauteur de ce sacrifice. Ils se sont battus pour la paix et dans l’espoir de bâtir un monde meilleur. Avons-nous exécuté les termes de ce contrat moral et fait de notre monde un lieu agréable à vivre pour tous ?

.

Année 2019. Semaine 22.

Intrusion : les assistants personnels se démocratisent et se multiplient. Je parle de ces petits appareils inventés par les membres du GAFA pour nous « faciliter la vie ». Il suffit de poser le machin dans un coin et cet assistant personnel obéit aux ordres : jouer de la musique, donner la météo, débiter les informations et surtout, passer des commandes sur Internet. Puisque les entreprises se fichent bien de nous simplifier l’existence, ce qui compte est de vendre. Nous sommes à l’aube du règne de l’intelligence artificielle, sans doute parce que la réelle va finir par faire défaut. Et beaucoup trouvent cela génial. Sauf que ces machines enregistrent tout, même si les entreprises qui les fabriquent af-firment le contraire. À partir de là, il n’y a donc réellement plus aucune vie privée. Quoi que vous disiez, assis tranquillement sur votre canapé, c’est enregistré. Désormais vous ne laissez plus uni-quement des traces en faisant des recherches sur Internet, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Mais qu’ai-je à cacher ? C’est la question qui devrait tranquilliser tout le monde : il n’y a rien de bien secret dans la vie des gens simples. Imaginons juste un instant que vous deveniez un homme politique ou une star. Il suffira de récupérer les enregistrements de ces assistants personnels pour créer des scandales en cascade. N’importe qui pourra vous mettre en accusation pour ce que vous avez dit soi-disant en privé. Il est étonnant que peu de monde se méfie de ces technologies intrusives qui se retourneront contre nous. Nous avons d’autres préoccupations, en ce moment tous les journaux font leur gros titre sur le soleil…

.

Année 2019. Semaine 21.

Médecine : nous vivons dans le monde merveilleux du tout technologique dans lequel nous avons la capacité de repousser les limites. Et la médecine montre à quel point nous évoluons. Pour diminuer le risque d’un AVC, les médecins ont la solution : adoptez un chien ! Une étude lambda prouve que d’avoir un chien diminue les risques au niveau cardiaque, soit. Juste pour rappel un animal n’est pas un simple médicament, un objet ou un meuble, il faut aussi s’en occuper sinon c’est sa vie qui sera écourtée. Le vingt et unième siècle a aussi la solution miracle pour diminuer les risques d’avoir Al-zheimer ou Parkinson : buvez du café ! Comment les médias peuvent-ils diffuser un tel ramassis de bêtises ? Les gens vont commencer à surconsommer du café, mettant en péril leur cœur, mais heu-reusement ils vont adopter un chien pour éviter l’attaque cardiaque. Et sinon, la médecine compte aussi trouver de véritables solutions ? Par exemple pour détecter de manière fiable la maladie de Lyme, je choisis celle-ci au hasard. Incompétente, la médecine va finir par nous dire que pour éviter tout risque de contracter une maladie à cause d’une tique il suffit d’élever des sangsues et d’en poser régulièrement sur ses bras. Dans les prochains épisodes : les éléphants soignent les maux de tête, les lions les maux d’estomac, les gazelles les fractures de la jambe… pour vivre en bonne santé, ne comptez pas sur la médecine moderne, emménagez dans un zoo, mais qui a une cafétéria !

.

Année 2019. Semaine 20.

Soldats : ils étaient plus nombreux pour venir rendre hommage aux deux soldats de la République que les gilets jaunes qui s’agitent dans Paris. Il subsiste donc encore un espoir pour la France ! Des soldats dont nous ne saluerons jamais assez le courage et l’abnégation. Il s’agissait de sauver deux inconscients qui se sont rendus en touristes dans des zones dangereuses du globe et qui ont ainsi mis en péril plusieurs militaires. Mais justement, ce qui donne le statut de héros à ces soldats est d’être allé sauver, à leurs risques et périls, des citoyens de la République, même stupides. Parce qu’il y a quand même beaucoup de lieux de villégiature qui ne présentent aucun danger. Cela nous rappelle aussi la chance que nous avons de vivre à notre époque. Plus de soixante-dix ans sans guerre sur notre territoire. Nous avons oublié qu’avant, la guerre était une menace permanente. Le fait que nous puissions décemment rendre hommage à deux soldats morts pour la Patrie doit nous faire ap-précier la paix, car au siècle dernier le carnage était tel que nous ne pouvions pas honorer chaque soldat : ne restent que de vastes cimetières et un inconnu sous l’arc de Triomphe ! Et ceux qui ont été pleurés dans la cour des Invalides faisaient partie de ces milliers de soldats qui chaque jour se battent, à l’étranger, pour préserver cette paix, pour que l’horreur ne frappe plus le sol français. Beaucoup de respect, donc, pour ceux qui risquent leur vie chaque jour afin que nous jouissions d’une existence paisible. À nous de profiter de chaque journée pleinement, pour progresser, cons-truire, entreprendre, se développer, s’améliorer. C’est là le meilleur hommage à rendre à ceux qui tombent pour nous : ne pas gâcher inutilement ces temps de paix qu’ils assurent…

.

Année 2019. Semaine 19.

Europe : les élections européennes seraient un sketch assez drôle si ce n’était en réalité totalement pathétique. Les Anglais vont élire des députés alors qu’ils sont censés être sortis de l’UE depuis deux mois. Les sondages prédisent que les jeunes ne vont pas se déplacer pour voter, sans doute parce que c’est un dimanche. Quand il faut manifester pour l’écologie il y a du monde sur les heures de cours, pour choisir ceux qui peuvent agir il n’y a personne. La presse utilise la vieille ficelle du péril d’extrême droite pour faire gagner le parti au pouvoir. Des candidats qui sont pour la sortie de la France de l’UE se présentent pour siéger au parlement de l’UE, la paie doit être bonne pour pas grand-chose. Pendant ce temps, le peuple ne sait toujours pas à quoi servent les parlementaires de l’UE. Quand un journal télévisé essaie de l’expliquer, c’est assez basique et contre-productif : ils votent des lois (super info) et ont parfois jusqu’à cinq assistants (à multiplier par le nombre de dépu-tés pour avoir peur). Pourquoi ne nous explique-t-on pas ce qu’ils font réellement et en quoi nous devrions nous sentir concernés ? Personne n’arrive, de manière claire, à exposer ce que l’UE apporte à la vie quotidienne de chaque citoyen européen. On va finir par croire que cette entité abstraite ne sert à rien et que la CEE, union purement économique, était largement suffisante…

.

Année 2019. Semaine 17.

Suicide : les manifestants jaunes scandent à la police l’ordre de se suicider. Sommes-nous en France ? Qu’importe que l’on soutienne le mouvement ou pas, qu’il y ait des abus ou pas, là n’est pas la question. Les forces de l’ordre connaissent en 2019, alors que nous ne sommes pas à la moitié de l’année, un nombre important de suicides dans leurs rangs. C’est ainsi totalement déplacé de scander ce genre de slogan. Et surtout, désolé mais c’est d’une connerie sans nom. Que se passerait-il si les policiers cessaient de faire leur métier ? Il n’y aurait plus que l’anarchie et plus personne ne pourrait manifester sans se faire abattre en pleine rue puisque lorsque les humains sont laissés à eux-mêmes, ils ont tendance à s’entretuer. La police est un organe de l’État essentiel pour préserver la liberté de chacun. Et même si tout ne va pas bien dans notre société, même si on peut avoir du ressentiment envers le gouvernement, si les forces de l’ordre se retirent c’est la société entière qui s’écroule. Sur-tout, dire une horreur du type « suicidez-vous » c’est se déshumaniser complètement. Avant de re-présenter l’État, policières et policiers sont des êtres humains. Souhaiter la mort de son prochain en dit long sur la débilité ambiante qui paralyse nos samedis…

Châteaux d’eau : il faut faire attention lorsqu’un auteur se déplace hors de chez lui, parce que sa caractéristique principale est de tout observer. Ainsi, en prenant le TGV j’ai été choqué par un élé-ment du décor extérieur. Le long de la voie, il y a de nombreux châteaux d’eau. Ceux-là mêmes qui alimentent plusieurs habitations et permettent à des milliers de gens de s’abreuver. Le problème ? Ces châteaux d’eau sont « décorés » d’antenne-relais pour la 4G ! Ainsi, des ondes puissantes sont libérées à la source d’eau potable de milliers de personnes. On crie au scandale quand une antenne est placée près d’une école, mais est-ce que quelqu’un se soucie des châteaux d’eau ? L’eau a une mémoire, elle n’est pas seulement contaminée par la chimie. Elle peut aussi être polluée par les ondes. Le lendemain je vois un reportage avec la nouvelle mode d’avoir une fontaine à eau chez soi, dans laquelle on fait macérer des fruits dans le souci d’avoir un liquide détox de première qualité. La détox fonctionne-t-elle si l’eau est chargée en ondes ? Personnellement je suspecte un scandale sani-taire à venir…

Travailler plus : l’idée flotte dans l’air de faire travailler plus ceux qui sont actuellement à 35 heures. Stop ! C’est la solution de facilité. Chaque candidat à la présidentielle vend au peuple ses bonnes paroles : réduction d’impôts, ceci par une meilleure maîtrise des dépenses sociales, une baisse du nombre de hauts fonctionnaires parasites, une rationalisation du fonctionnement de l’État… Et chaque fois, devant l’impossibilité de réformer ce pays, on tape sur les travailleurs. Non, d’abord l’État fait un effort dans ses rangs et ensuite il vient nous demander si on veut travailler plus. Si l’Etat ne fait rien pour baisser ses dépenses, je ne vois pas pour quelle raison les travailleurs donneraient plus. Ce sont toujours les mêmes qui renflouent les caisses. Ces mêmes travailleurs qui, pour certains, finissent avec une retraite inférieure à celle donnée aux personnes arrivant en France sans n’y avoir jamais bossé. Ceux qui paient ne disent jamais rien, il serait temps de se manifester. Non pas forcément pour demander plus de sous, mais plutôt pour exiger que chaque heure de travail fournie soit béné-fique à celui ou celle qui travaille ! Être solidaire, d’accord, c’est la beauté de notre société. Jeter l’argent par les fenêtres et ensuite venir demander plus d’efforts toujours aux mêmes, là non !

.

Année 2019. Semaine 16.

Notre-Dame : imaginons l’espace d’un instant l’époque où des hommes et des femmes décidèrent d’édifier au cœur de Paris une majestueuse et vaste cathédrale. Sa construction s’est étalée sur plu-sieurs siècles, elle a souvent été transformée, magnifiée, pour se figer dans nos mémoires trônant au bord de la Seine. Imaginons encore ceux qui de leurs mains ont taillé chaque pierre, les artistes qui ont confectionné chaque vitrail et décoration, la somme de travail nécessaire et les exploits accom-plis par des hommes portés par la foi. Il s’agit de bien plus que d’un édifice religieux, c’est une véri-table prouesse technique que nous avons du mal à concevoir. Sans les outils modernes ils ont réussi à bâtir une impressionnante cathédrale qui a plus de huit siècles.

Le passé n’est pas fier de nous. Notre-Dame a traversé les époques, des temps où les secours n’étaient pas aussi efficaces et où l’on s’éclairait uniquement à la bougie. Aujourd’hui, malgré nos avancées techniques, nous avons mis le feu à la charpente de cette vieille dame. Comment est-ce possible ? La sécurité devait être une priorité, apparemment seulement pour rassurer le public. En réalité le feu a pu se propager à une vitesse incroyable et les hommes sont restés impuissants. Symbole d’une époque où prévaut un manque de sérieux, une grande incompétence et un m’en foutisme général. La négligence se paie, par la destruction d’un symbole universel.

Nous aurons la version officielle des causes du drame, nous aurons les versions complotistes et peut-être n’aurons-nous jamais la vérité. Ce qui compte ce sont les faits : la destruction et l’envie de reconstruire. Saluons le travail des pompiers qui malgré l’étendue du drame ont réussi à préserver une bonne partie de l’édifice. Grâce à eux, Notre-Dame ne s’est pas effondrée. Elle est gravement blessée mais nous au-rons les moyens de lui redonner son lustre. Nous rebâtirons ce que nous avons détruit, dans la lignée de ces architectes, ouvriers et artistes qui n’ont pas reculé face au défi de l’édification de la cathé-drale. Et lorsque nous aurons réussi, le passé sera à nouveau fier de nous…

Médiatisation : les médias sont très doués pour faire taire toute forme d’émotion. Nous l’avons vu avec l’incendie de Notre-Dame mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il est parfaitement normal que le jour même, voire le lendemain, les journaux en parlent abondamment, jusqu’à devenir mo-nomaniaques. Mais ensuite les images tournent en boucle, on s’étale inutilement sur des questions vaines pendant des heures, on programme des éditions spéciales. L’objectif est, semble-t-il, de pro-voquer l’écœurement général. Une overdose du même sujet rappelé constamment qui fait que l’émotion des premiers instants laisse place à une totale indifférence, jusqu’au refus d’en entendre parler une seule seconde de plus. Et les médias de rappeler sans cesse qu’il s’agit d’un événement historique, pour bien laver les cerveaux et contraindre les gens à en redemander, parce qu’ils ont le sentiment de vivre l’Histoire. Bon, le seul problème est que les livres d’Histoire se rappelleront l’incendie, pas ceux qui ont vécu à la même époque. Laissez un peu de place à l’émotion, n’allez pas jusqu’à nous soûler. De toute façon vous (les médias) passerez vite à autre chose et ne délivrerez pas les informations utiles, réfléchies et indispensables pour comprendre la suite des événe-ments.

Argent : les réseaux sociaux se déchaînent, parce que de grands groupes donnent des sommes énormes pour la reconstruction de Notre-Dame. Réfléchissez ! Nous sommes à peine à 1 milliard d’euros pour la reconstruction. Les Jeux Olympiques vont coûter plus de 6 milliards. Je résume les JO : 15 jours à regarder des dopés courir, s’exciter pour attraper une balle, sauter, faire du skate-board… Intérêt ? Nul. Mais à cette occasion les gilets jaunes auront de quoi s’acheter une nouvelle télé et commander de la bière, des pizzas… pour se divertir comme lorsqu’ils regardent des million-naires courir après un stupide ballon, ce qui ne les choque pas. Que vaut-il mieux entre dépenser l’argent pour reconstruire un monument huit fois centenaire et lui permettre de traverser encore plusieurs siècles pour porter fièrement notre passé, notre culture, notre savoir-faire. Ou alors, dépen-ser des milliards pour des jeux olympiques éphémères qui n’apportent absolument rien à part des CDD ? C’est tout le problème de la culture : la majorité ignorante n’en comprend pas la portée. C’est pourtant la culture qui permet la réflexion, qui conduit à l’intelligence, le tout menant à des solutions autres que de casser des vitrines ou brûler des voitures pour des revendications égales au néant.

.

Année 2019. Semaine 15.

Trou : comprendre l’autre est une chose difficile. Nous avons déjà souvent du mal au sein d’une même famille. Chacun possède son caractère, a vécu ses épreuves, porte son passé. Entre amis ce n’est pas simple non plus, dans ce cas il existe forcément beaucoup d’atomes crochus, mais cela ne suffit pas pour comprendre et tolérer l’autre. Lorsqu’on élargit encore le cercle, les choses se compli-quent. Les collègues de travail ne restent que des relations de surface, nous ne connaissons alors de l’autre qu’une infime partie. Plus loin, l’intolérance commence à naître. Nous ne réussirons jamais à nous mettre à la place de celles et ceux que nous croisons dans la rue, il est quasiment impossible de comprendre leur comportement, leur attitude. Et puis il y a cette idée terrible qui consiste à distin-guer les humains par rapport à leur couleur de peau. Dans cette situation nous touchons bien sou-vent à des codes culturels que nous ne réussissons pas à intégrer. C’est encore pire du point de vue de la religion. Tout ceci parce que nous restons en surface, nous ne cherchons pas à comprendre les autres, à se mettre à leur place. Nous avons chacun des idées bien arrêtées et il est rare que des per-sonnes s’ouvrent à la culture ou aux croyances des autres. Il existe un gouffre énorme entre chaque être humain. Mais au final, l’humanité est belle justement parce qu’elle est complexe. D’ailleurs, il est bien plus compliqué de comprendre l’humanité que de photographier un trou noir…

.

Année 2019. Semaine 14.

Culture : la culture apaise. Toutes les formes de culture. La plupart des divertissements proposés aujourd’hui sont abrutissants et stressants, ils rendent les consommateurs totalement dingues. La télévision n’apporte pas grand-chose, pour rester aimable et parce qu’il y a quand même quelques émissions à sauver. Internet est d’une pauvreté culturelle assourdissante, on préfère l’utiliser pour des niaiseries et se lancer des défis toujours plus débiles. Les journaux ne répandent que de fausses informations pour manipuler les masses. Sans parler des smartphones et des millions d’applications dont une très faible partie permet de faire évoluer le cerveau. Toutes ces sollicitations rendent bête et nerveux. La culture, elle, apaise. Prendre le temps d’arpenter un musée et regarder les chefs-d’œuvre du passé. De ces hommes et ces femmes qui ont pris le temps de s’adonner à leur art, en opposition avec les artistes actuelles qui jettent vite fait de la peinture sur une toile. Prendre le temps de lire un bon livre, de la véritable littérature, des textes travaillés, rédigés dans notre belle langue, nous trans-portant dans un imaginaire ou simplement une autre époque. À éviter sont la plupart des romans médiatisés d’aujourd’hui qui ne parlent que niaisement d’amour. Se couper du monde et le temps d’une soirée regarder une pièce de théâtre, pour réfléchir ou pour rire, mais au moins être face à de véritables humains qui donnent le meilleur d’eux-mêmes chaque soir. La culture, à l’inverse des autres sollicitations, mobilise une grande partie du cerveau. Et cet organe apprécie que l’on utilise ses capacités, cette machine merveilleuse doit être nourrie pour fonctionner correctement. La culture ne se contente pas de rendre plus intelligent, elle calme, ouvre l’esprit, relativise les événements du quotidien, rend plus serein. Tout le monde devrait s’y mettre, même si ce serait une mise en péril de la société actuelle, qui apparemment n’est pas si appréciée que cela…

.

Année 2019. Semaine 13.

Sketch : Benny Hill serait fier de son pays ! Car la politique anglaise dépasse les sketches que cet homme a pu imaginer. Le Brexit est une bouffonnerie digne de l’humour à l’anglaise. On ne com-prend pas grand-chose à ce qu’il se passe mais les personnages sont comiques, des acteurs de talent qui s’agitent et trouvent chaque jour un moyen de se ridiculiser encore plus. Et il est permis de rire puisqu’il n’y a aucun enjeu. Qu’ils restent ou qu’ils partent cela ne fera aucune différence, de toute façon la place du Royaume-Uni dans l’Europe a toujours été ambiguë, jamais totale. Ce qui est dommage c’est tout l’argent public dépensé et cette énergie mobilisée pour un événement qui n’a absolument aucun intérêt. Le peuple a voté mais de cela on se fiche aussi complètement, un jour peut-être les élections et les referendums seront-ils pris au sérieux, enfin dans un futur lointain, lorsque la démocratie sera une réalité et non pas juste un mot vide de sens. Profitons juste du spec-tacle et souvenons-nous de ces scènes des sketches de Benny Hill où des gens se courent après sans jamais réussir à se rattraper. Car c’est exactement ce qu’il se passe aujourd’hui : l’Europe et l’Angleterre s’agitent dans le même couloir, courent dans tous les sens, mais ne se rencontrent ja-mais…

Responsabilité : voilà qu’on pleurniche sur l’augmentation du nombre de morts parmi les cyclistes. C’est un excellent exemple pour illustrer la maxime : ne demande pas ce que les autres peuvent faire pour toi mais ce que tu peux faire pour sauver ta vie ! Ce n’est pas aux autorités de régler le problème en multipliant les pistes cyclables, il y en a déjà beaucoup. C’est bien aux cyclistes de prendre leurs responsabilités. Le trottoir n’est pas pour eux, une première règle totalement oubliée. Le feu rouge, par contre, les concerne, là encore la règle de base est totalement bafouée. Doubler par la droite est interdit, comme de slalomer entre les voitures ou d’ignorer les passages piétons. Si les cyclistes commençaient à respecter ne serait-ce que ces quelques préceptes de bon sens, le nombre de morts diminuerait drastiquement. Et si les amendes prévues pour corriger ces infractions étaient réellement appliquées, ce ne serait pas plus mal non plus. Chacun est responsable de sa propre vie…

.

Année 2019. Semaine 12.

Cassette : après le retour en force du disque vinyle, il semblerait que ce soit désormais cette bonne vieille cassette qui renaît de ses cendres. De plus en plus de chanteurs et de groupes en font un objet collector, puisque les fans aiment les objets de collection. Ainsi, finalement, rien ne meurt jamais, tout est un éternel recommencement. Certainement à cause d’une certaine nostalgie du temps passé. Une époque où tout semblait beaucoup plus simple. Un temps où les fumeurs n’étaient pas diaboli-sés et où l’on pouvait fumer dans tous les lieux publics, y compris dans les transports et au travail. Un temps où l’on ne culpabilisait pas ceux qui boivent lors d’une soirée en famille ou entre amis. Une époque où l’on pouvait manger de la viande sans que certains viennent nous donner mauvaise conscience. Une époque où l’on ne parlait pas chaque seconde de l’écologie et où n’étaient pas in-terdits les couverts en plastique ou les cotons-tiges. Était-ce vraiment un monde meilleur ? Plus libre et insouciant, c’est certain. Un monde dans lequel les professeurs avaient encore une autorité et n’étaient pas sans cesse agressés autant par les élèves que les parents. Un monde où personne n’avait les yeux rivés en permanence sur son smartphone et dans lequel les enfants avaient une star à la télé, qui permettait une certaine unité culturelle. Mais tout n’est pas parfait dans le passé et la nostalgie ne devrait pas nous faire oublier que nous pouvons encore construire un avenir meilleur. Nous ne sommes certes pas sur la bonne voie, pourtant rien n’est impossible. En attendant, nous nous rac-crochons à des objets du passé puisque l’avenir ne semble véhiculer aucune promesse. Et tous ces jeunes qui déambulent dans les rues pour imposer une discipline écologique vont en même temps acheter des cassettes qui sont entièrement faites en plastique. Notre époque est tellement contradic-toire, il n’y a plus de cap, plus d’ambition de grandeur, plus d’espoir d’un avenir radieux. Et si James Bond avait tort en disant que « Demain ne meurt jamais » ?

Autorité : où est passée l’autorité ? Nous savons déjà que depuis longtemps elle n’est plus dans les salles de classe, sauf pour quelques établissements dans lesquels l’image du professeur est encore respectée. Elle a aussi disparu du foyer puisque désormais les enfants sont rois et leurs caprices sont considérés comme un besoin de s’exprimer, il faut donc capituler de peur de les « traumatiser ». L’autorité a disparu aussi au sommet des États. Chaque geste de Donald Trump est immédiatement raillé sur les réseaux sociaux et soulève la fronde. Chaque décision d’Emmanuel Macron est vive-ment contestée, mais ce n’est pas une découverte, le fait que les Français n’aiment pas les réformes. Theresa May a l’air totalement ridicule, elle ne peut rien imposer ni à ses opposants ni à son propre camp. Ne parlons même pas d’autorité au niveau de l’Union européenne, on se demande encore à qui sert ce machin à part à ceux qui sont payés une fortune pour s’agiter sans agir. L’autorité reli-gieuse ? Elle fait plus que de battre de l’aile. Chacun est conscient que l’autorité a disparu de nos existences, et pourtant tous s’étonnent que les mouvements radicaux gagnent en puissance. Le peuple aime la liberté mais il a besoin d’autorité. Alors il se tourne vers les niches où cette dernière semble encore subsister. Le Rassemblement National est (en façade) autoritaire, c’est ce qui attire beaucoup d’électeurs. Les extrémistes religieux montrent également une certaine forme d’autorité, il n’est donc pas surprenant que beaucoup basculent dans le fanatisme. Lorsque l’autorité saine s’évanouit, l’autoritarisme prend le pas, les dictatures ne sont pas loin. Il faut rapidement rétablir une forme d’autorité, à tous les niveaux, de la famille au sommet de l’État. Sans autorité, l’humanité est juste un troupeau de bêtes qui n’en font qu’à leur tête…

.

Année 2019. Semaine 11.

Destructions : honte à la France en ce samedi 16 mars où les destructions ont été nombreuses le long des Champs-Élysées. Des imbéciles saccagent la vitrine de la France dans le monde et le gouvernement laisse faire. Car il y a une responsabilité à assumer dans les deux camps. Dans le premier, bien sûr, il y a les casseurs, totalement idiots, qui ne détruisent pas seulement des restaurants et des magasins mais aussi des emplois ! Le Fouquet’s est certes un symbole de richesse, parce que l’établissement est prestigieux, mais si les casseurs savaient compter ils verraient que les prix ne sont pas exorbi-tants, en tout cas moins que dans des restaurants gastronomiques étoilés. Si les casseurs savaient lire, ils n’auraient pas bêtement incendié un kiosque à journaux, qui n’a rien à voir dans toute cette histoire, comme les scooters et les voitures brûlés. Si les casseurs avaient reçu une éduction de la part de leurs parents, ils ne seraient pas des casseurs. Mais pathétiques aussi sont ces images des voitures de police qui reculent devant les manifestants. Il n’y aura jamais de preuve mais on peut fortement supposer que le gouvernement a donné des ordres pour laisser le saccage se perpétrer, dans le but de démolir l’image des gilets jaunes. S’il y avait une vraie volonté du gouvernement pour stopper les casseurs, l’armée serait déjà sur place, le chef des armées ne serait pas au ski. On ne com-prend ni la stratégie des uns, ni celle des autres. La France a besoin d’un bon nettoyage, d’une re-mise en ordre, d’autorité ! Ces images ne devraient pas exister dans un monde civilisé, mais le sommes-nous encore ?

Salon : la première impression lorsqu’on entre à Livre Paris, le salon du livre événement de la capi-tale, est que les visiteurs ne sont pas là pour la lecture. Puisque la première chose que l’on voit c’est la longue file d’attente devant Paul, qui n’est pas un éditeur mais qui remplit les estomacs… Parce qu’apparemment on ne peut pas se contenter de consommer de la culture, il faut toujours l’associer à la nourriture. On le voit bien au cinéma où peu de spectateurs se sentent capables de tenir deux heures sans manger et boire. Mais bien sûr il y a aussi du monde sur les stands, on vient quand même pour découvrir le monde de la littérature. Les grandes maisons d’édition sont celles qui atti-rent le plus de visiteurs, ce qui est somme toute assez logique. Surtout qu’elles ont sur leur stand les auteurs les plus connus, qui viennent dédicacer leurs ouvrages. Il y a des stands bien moins fréquen-tés, ce qui reste le principe de ce genre de salon. Il est difficile de se faire une place lorsqu’on est une petite maison d’édition ou un auteur peu connu. Mais finalement, l’important est de capter l’attention, même si ce n’est que de quelques personnes. C’est quand même presque gênant de voir beaucoup d’auteurs attendant les lecteurs alors que pour d’autres il y a de longues files d’attente. Un tel salon est aussi l’occasion de découvrir d’autres univers. Le frein principal est qu’on ne peut pas non plus tout acheter. On aimerait ressortir de Livre Paris avec une brouette chargée de livres, il y en a tellement à découvrir… Personnellement j’aime beaucoup l’ambiance, c’est un événement impor-tant et j’y découvre toujours des choses que je ne prendrai pas le temps de chercher en me conten-tant d’Internet. Je souhaite un bon salon à tous les auteurs et tous les visiteurs, avec au moins le même succès que le salon de l’agriculture où là on vient encore pour consommer de la nourriture et en même temps voir à quoi celle-ci ressemble avant de finir dans nos assiettes…

Proximité : si l’on observe les humains en surface, on pourrait conclure qu’ils ne s’apprécient pas trop entre eux. Peu de gens aiment la foule et la promiscuité. Si par contre on observe d’un peu plus près, on se rend compte que l’humain cherche la présence de l’humain. Je ne prends que deux exemples. Quand il y a plein de place dans le métro (ce qui arrive) je trouve incroyable que les usagers qui en-trent choisissent de s’installer de préférence là où il y a déjà quelqu’un plutôt que d’aller vers les places libres. Dans les vestiaires de la salle de sport, le même phénomène se produit. S’il y a beau-coup de places, la majorité préfère venir du côté où il y a déjà quelqu’un plutôt que de se retrouver isolé. C’est certainement instinctif, ce besoin d’être proche des autres même si officiellement on déteste les inconnus et qu’on veut les éviter à tout prix. L’humain est un être craintif, il a besoin de se rassurer en se rapprocher d’autres êtres de la même espèce. Il y a une forme de panique qui l’envahit lorsqu’il se retrouve seul, isolé. L’humain est un être sociable, malgré les apparences, il éprouve le besoin d’être avec les autres. Par peur de l’isolement ou par besoin de se sentir apprécié, certainement un peu des deux. Moi ça m’énerve, qu’une personne vienne s’asseoir à côté de moi dans le métro alors qu’il y a plein de place ou qu’un sportif choisisse le casier à côté du mien alors qu’il y en a des dizaines de libres ailleurs. Parce qu’il existe aussi des humains qui apprécient la soli-tude. Ce n’est pas aussi simple et évident qu’il y paraît. On rêve souvent de s’exiler sur une île dé-serte mais peu supporteraient de se retrouver totalement seuls. C’est peut-être aussi pour cela que les touristes affluent aux mêmes endroits du globe : ils détestent les autres touristes et en même temps sont rassurés de ne pas être seuls. Est-ce qu’au fond les humains apprécieraient leur prochain ?

.

Année 2019. Semaine 10.

Peuple : en Algérie, le peuple est dans la rue pour empêcher que le président en place ne se présente une nouvelle fois. Ils manifestent avant les élections, signe que ces dernières sont déjà jouées, qu’il n’y a aucun suspense, que l’issue est comme une fatalité. Le Venezuela a deux présidents qui se disputent la légitimité du pouvoir. Des tractations dans les hautes sphères du pouvoir qui se fichent totalement du bien-être des peuples concernés. Le peuple vit dans la pauvreté, il y a des coupures d’électricité géantes, les ressources du pays ne servent qu’à enrichir ceux au pouvoir. Les dirigeants s’en fichent totalement. Dans tous les domaines le peuple n’est qu’une variable d’ajustement. Un peu partout dans le monde, nous avons simplement perdu notre humanité. Les dirigeants ne sont plus en poste par vocation, pour aider leur payer à grandir, pour que le peuple s’épanouisse. Ne res-tent que l’avidité du pouvoir et la frénésie de l’argent. L’humain n’entre plus en compte, il est une quantité négligeable. Peu importe que des millions de gens souffrent, les dirigeants veulent conser-ver leurs petits avantages. Les individus ne comptent plus et dans ce domaine, l’Europe n’est pas beaucoup plus glorieuse. Qui croit encore que les dirigeants européens s’intéressent aux individus ? Il faudrait que le peuple reprenne le pouvoir mais comment ? Pas par les élections, elles sont mani-pulées voire truquées. Il faudrait un soulèvement mondial mais pour remplacer l’organisation ac-tuelle par quoi ? Ce sont ces questions qui comptent et pour les résoudre, il faudrait que le peuple s’unisse, nous sommes plutôt dans la division : féministes, véganes, défenseurs du climat, chacun sa religion… Nous préférons donc nous opposer et être soumis à des dirigeants qui se fichent de nous plutôt que de nous unir pour construire un monde meilleur !

Michael : un seul documentaire minable et une foule se tourne à nouveau contre Michael Jackson. Des stations de radio ne veulent plus diffuser ses chansons, les producteurs des Simpson retirent l’épisode pour lequel il a prêté sa voix. C’est ainsi que le monde fonctionne aujourd’hui, il suffit qu’une ou deux personnes en accusent une autre pour que le jugement tombe. Sans aucune preuve, sans aucun débat, sans aucune réflexion, sans mise en perspective, sans écouter les arguments des uns et des autres. Quelques images ou un seul tweet peuvent totalement ruiner la réputation d’une personne, même disparue depuis presque dix ans. Ce monde est vraiment devenu du grand n’importe quoi. Principalement parce que la majorité des gens ne réfléchit plus ! C’est tout bête, mais c’est ce qui manque cruellement à ce monde : la réflexion. Trop nombreux sont celles et ceux qui prennent pour argent comptant ce qu’ils voient à la télévision ou sur Internet. Les esprits sont totalement asservis, il y a dans les cerveaux beaucoup d’espace disponible pour la manipulation, il n’y a plus de place pour la réflexion. Juste parce que vous le lisez ou le voyez à la télévision, n’en faites pas une vérité… C’est en substance ce que dit Michael dans l’une de ses chansons. Nous avons perdu un génie, il ne reste plus que les abrutis. L’Inquisition revient en force et elle n’est plus le fait de quelques pays, elle est devenue mondiale. N’importe qui peut être touché. Nous ne travaillons vrai-ment pas à préparer un bel avenir pour l’humanité. Les Kardashian et autres futilités sont adulés, les génies au véritable talent sont conspués. Je vous souhaite un bon second Moyen-Âge, bien plus obs-cur que le premier…

.

Année 2019. Semaine 9.

Les plus fidèles à mes chroniques se souviennent sans doute de Margarita, cette vache qui prend le contrôle pendant la durée du salon de l’agriculture. Elle est de retour…

Carence : quoi de meilleur que le lundi pour parler du jour de carence ! Oui parce que ce week-end votre Président est venu nous rendre visite, il a passé des heures au milieu de la ferme géante en plein Paris. C’est un berger intelligent qui mène bien son troupeau. Donc j’ai un peu regardé ce qu’il faisait. Ce n’est pas totalement stupide de vouloir imposer un jour de carence, qui signifie simple-ment que le premier jour de maladie, personne n’est payé. Un peu comme la grève. Sauf qu’il y a une différence entre être vraiment malade et faire grève. La seconde option est un choix qu’il faut assumer, dans le premier cas personne ne demande à avoir la grippe. Il faudrait être un peu plus sub-tile. Beaucoup de personnes utilisent les congés de maladie comme un supplément aux congés payés, ce sont les arrêts de confort. Mais tout le monde n’est pas dans ce cas et il est dommage de punir l’ensemble de la population à cause des abus de quelques-uns. Soyez raisonnables, imposez ce jour de carence seulement au bout du deuxième ou troisième arrêt dans l’année. Ceux qui ne s’arrêtent que lorsqu’ils sont vraiment malades ne vont pas plus loin qu’un ou deux arrêts. Vous avez de la chance quand même parce que nous, les animaux de la ferme, quand on tombe malade il n’y a ni subrogation ni carence, on nous abat…

Gilets : je suis allée faire un tour dans Paris et j’ai croisé plein de gilets jaunes. J’ai eu peur, j’ai cru qu’il y avait eu un gros accident. Parce que normalement, quand les humains portent un gilet jaune c’est que leur voiture a un problème. Mais apparemment ce vêtement sert à beaucoup plus : pour les chantiers, pour les cyclistes et pour les manifestants. Comme je suis une vache curieuse j’ai essayé d’interroger quelques-unes se ces personnes. Au final, je n’ai rien compris à ce qu’ils voulaient. Leur message n’est pas clair du tout. Il semble y avoir de bonnes revendications mais elles sont noyées dans une agitation absolument incompréhensible. Vous les humains vous êtes pourtant doués de la parole et normalement d’une certaine intelligence. Pourquoi ne pouvez-vous pas vous mettre autour d’une table, discuter de façon rationnelle et trouver des solutions ensemble ? Enfin, j’ai quand même observé des accidents de voiture dans les rues, certaines retournées, d’autres en feu. Je ne comprends de quelle manière ce genre d’action fait avancer le débat…

Karl : que je suis triste d’apprendre le départ de Karl Lagerfeld. C’était quand même un sacré personnage. Avec du talent. Deux choses que je ne vois plus beaucoup dans la nouvelle génération qui arrive. Aujourd’hui les gens sont trop pressés, ils veulent la célébrité en une fraction de seconde grâce à une vidéo sur YouTube ou en participant à un télé-crochet. Pour être de la trempe de Karl il faut deux qualités : prendre son temps et avoir du génie. Oui, pour construire un personnage il faut travailler pendant des années. Personne ne le prenait pour un fou, exubérant peut-être mais on l’appréciait, parce qu’il avait réussi à se façonner une image différente du reste du monde. Au-jourd’hui nous n’avons que des clones qui se peinturlurent le visage pour essayer d’avoir un peu d’originalité. Et puis ni le génie ni le talent ne s’inventent. On en a ou pas, ce n’est pas quelque chose qui s’acquiert. À l’heure actuelle on admire beaucoup de gens qui n’ont aucun talent particu-lier mais qui savent juste faire le buzz. On opte ainsi de préférence pour une célébrité éphémère plu-tôt que dans la durée. Peu à peu l’ancienne génération laisse sa place, mais à qui ?

Rosbifs : je reviens chaque année au salon de l’agriculture et je suis toujours étonnée que la Grande-Bretagne fasse encore partie de l’Union européenne. Il me semble pourtant qu’il y a fort longtemps déjà un peuple a voté pour que le pays sorte de cette machine à échouer. On sent bien que les élites n’ont pas envie que cela se produise et que tout est fait pour que le projet capote. Je communique souvent avec Theresa, ma copine vache qui broute dans un champ du Yorkshire. Elle est très vexée d’être appelée comme la Première ministre mais moi je trouve que c’est drôle. Je vou-drais aller lui rendre visite et elle aimerait venir dans mon pâturage. Sauf que l’union ne permet que la libre circulation des marchandises. Donc tant que nous sommes en vie, nous ne pourrons pas tra-verser la Manche. Surtout en tant que vache, on me prendrait pour une folle si je demandais à faire un séjour en Angleterre. Enfin bref, je trouve que les humains mettent un temps infini à appliquer leurs décisions, surtout quand ils ne veulent pas. La chose n’est pourtant pas si compliquée puisque des gens sont payés pour ne penser qu’à ça ! Qu’ils justifient pour une fois leur salaire. Si je mettais deux semaines à fabriquer du lait, on ne me garderait pas…

Plate : la nuit, quand je n’arrive pas à dormir, parce que le parc des expositions de Versailles c’est grand et ce n’est pas chez moi, je regarde Netflix avec mes copines. Enfin, elles, elles s’endorment vite, en comptant les moutons dans le box d’à côté où ils ne sont que cinq. Bref, j’ai vu un docu-mentaire sur ces gens, de plus en plus nombreux, qui affirment que la terre est plate. C’est ce que je me disais aussi mais moi je suis une vache, tout ce que je vois c’est mon pré et à partir de là je ne pouvais pas imaginer que la terre est ronde. Mais quand même, vous les humains, vous valez mieux que du bétail ! Beaucoup ne voyagent qu’en voiture ou en train, tout le monde ne prend pas l’avion et encore moins de personnes vont dans l’espace. Pourtant la science a parfois raison et elle a bien montré que la terre est ronde. La nature va toujours au plus simple et ce serait hyper compliqué de faire une terre plate. Le soleil passe lentement au-dessus de nous toute la journée, comment il ferait pour revenir au point initial si tout était plat ? Il ferait des allers et retours, un jour il viendrait de l’est, un autre jour de l’ouest et ainsi de suite. Et les nuages, les étoiles, ce serait très complexe de donner l’illusion du mouvement si la terre était plate. Et puis que verraient les gens habitant dans les coins ? Si je suis au bout de la terre plate, quand je regarde devant moi, je vois juste l’espace ? Non la nature va au plus facile et le plus simple c’est de fabriquer une terre ronde ! À moins que tout ceci ne soit pas l’œuvre de la nature mais d’Hollywood…

Agriculture : agriculteur est un beau métier. Et pas seulement pour venir une fois par an au salon de l’agriculture ou pour tenter de participer à « L’amour est dans le pré ». Comme le fait de devenir médecin, infirmière ou pompier, agriculteur est une vocation. Certes, on l’est souvent de génération en génération et c’est compréhensible. Quoi de mieux que de travailler en plein air, en accord avec la nature, de s’occuper de ses champs ou de ses bêtes. Peu voudraient troquer cette vie pour finir dans un bureau, devant un ordinateur sept heures par jour. Alors ne pensez pas à remercier nos agricul-teurs seulement une fois par an. Si vous avez de la farine pour faire vos gâteaux et votre pain, ou de la viande pour préparer un bon repas entre amis, c’est grâce à eux. Avec toutes vos nouvelles techno-logies je crois que vous avez tendance à oublier que derrière ce que vous achetez, il y a des femmes et des hommes qui travaillent dur. Ce n’est pas votre stupide smartphone qui créera les excellents fromages que vous adorez et ce ne sont pas vos imprimantes 3D qui prendront le temps de laisser reposer les vins les plus prestigieux. L’humanité est belle lorsqu’on la regarde travailler : des hommes et des femmes se levant tous les jours à l’aube pour s’occuper de nourrir la planète ! C’est grâce à cette coopération que vous êtes si nombreux, alors n’oubliez pas d’avoir un peu de gratitude envers les agriculteurs, sans eux vous pourriez bien mourir de faim devant Netflix…

Fin : c’est toujours avec une profonde tristesse que je quitte le salon de l’agriculture pour re-tourner dans mon pré. Parce qu’au fond, vous êtes quand même gentils, vous les humains. Pas for-cément entre vous, ce qui est bien dommage. Vous ne vous rendez pas compte de toutes les oppor-tunités qui vous sont offertes. Et vous ne les voyez pas parce que vous êtes concentrés uniquement sur ce qui est négatif. Soyez un peu plus optimistes, votre époque n’est pas totalement sombre. Mais vous ne pourrez pas continuer à vous élever en cultivant l’individualisme. L’humanité n’est grande que lorsqu’elle coopère pour réaliser un but commun. Et il y a de nombreux défis à relever, alors pourquoi vous chamailler pour des broutilles alors qu’il reste encore tellement à accomplir ! Vous discutez sur les réseaux sociaux, plus qu’en tout autre temps dans l’Histoire, mais vous avez cessé de vous écouter. Unissez-vous pour faire de ce monde un endroit où il fait bon vivre, pour vous et les générations à venir. La vie n’a pas à être une lutte permanente, il y a bien des épreuves inévitables imposées par la nature, ne vous rajoutez pas des bâtons dans les roues. Soyez optimistes, profitez de l’instant présent et n’ayez qu’un seul objectif : le bonheur ! Je reviendrai l’année prochaine voir si vous avez appliqué la sagesse d’une vache…

.

Année 2019. Semaine 8.

Les plus fidèles à mes chroniques se souviennent sans doute de Margarita, cette vache qui prend le contrôle pendant la durée du salon de l’agriculture. Elle est de retour…

Lacets : Salut à toutes et à tous, c’est moi Margarita ! Je reviens à Paris pendant le salon où moi et mes copines nous sommes les stars. En attendant l’ouverture des portes je faisais un tour sur Twit-ter. Et là qu’est-ce que je vois ? Vous avez profité de mon absence pour inventer des chaussures connectées, enfin Nike l’a fait. Quel délire ! Maintenant il vous faut des chaussures reliées à votre smartphone et toute cette technologie pour… ne plus avoir à faire vos lacets ! Franchement, j’ai cru à une plaisanterie mais non, ce truc existe vraiment et en plus il y a des ventes. Les humains de-viennent tellement fainéants qu’ils ne peuvent même plus lacer leurs chaussures. Je n’en reviens pas. Enfin, le plus drôle est quand même que cette innovation inutile ne fonctionne pas du tout. Les gogos qui se sont fait avoir cliquent sur leur smartphone et une seule chaussure se lace. Qu’est-ce que je rigole ! En plus, une fois qu’elle est lacée, il est impossible de la retirer, parce que l’application bug. J’imagine la scène : un pied enfermé dans une basket, sans possibilité de sortir. Ils font quoi les gens, ils vont aux urgences pour qu’on découpe leur Nike ? C’est du grand n’importe quoi. Et bien évidemment, puisque ces chaussures sont technologiques, en rentrant chez soi il faut les… recharger. Vous êtes parfois d’un ridicule, vous les humains. Maintenant, à la maison, il faut recharger son téléphone, ses écouteurs, son livre numérique, sa cigarette électronique, sa trottinette, sa voiture, ses chaussures… Dommage qu’on ne puisse pas charger le cerveau, non avec de l’électricité mais de l’intelligence !

Pliable : je vois qu’une autre grosse annonce technologique de cette semaine est la sortie d’un télé-phone pliable ! Bon, ce n’est pas vraiment une mauvaise idée, de cette manière une machine com-bine à la fois le smartphone et la tablette. Comme de toute façon les humains passent leur temps sur leur portable, il faut bien les rendre encore plus accros. Personne ne m’a fait tester cette technologie, c’est dommage, si Margarita n’est pas dans le panel de testeurs ce dernier n’est pas très crédible… Le choc est évidemment le prix : 2 000 euros. Vous perdez complètement la tête. C’est quand même plus que le salaire net de la plupart des Français ! Et j’imagine aussi des travailleurs dans le reste du monde. Surtout, c’est beaucoup plus cher qu’un ordinateur performant. Cet objet est certainement ultra connecté à Internet mais ce qui est sûr c’est que vous venez de vous déconnecter de la réalité. 2 000 euros pour envoyer des messages, passer son temps sur Facebook et jouer à des trucs abrutis-sants, j’espère que certains sont choqués. Vous savez, il y a un vieux concept qui ressemble à cet objet : il a une taille raisonnable quand il est fermé et il peut s’ouvrir pour avoir deux pages côte à côte. Cette merveille s’appelle un livre. Il coûte cent fois moins cher, éveille l’esprit et si on choisit le bon, rend plus intelligent. C’est sûr qu’on ne peut pas y voir des vidéos de chat bouf-fon…

.

Année 2019. Semaine 7.

Églises : du vandalisme dans nos églises, la presse en parle très peu. Quand il s’agit de la religion catholique les médias préfèrent mettre en lumière les histoires scabreuses, dont il faut parler bien évidemment, mais pour être juste il faudrait aussi traiter des attaques contre l’Église. Heureusement que les dirigeants sont là pour condamner fermement la destruction de statues ou les tentatives d’incendier une église… Cela aide beaucoup à faire avancer les choses que de condamner fermement et surtout c’est une source de solutions ! Bien sûr nous sommes dans une société laïque et les hommes politiques ont du mal à parler de certaines religions alors qu’une autre est implicitement soutenue à des fins électorales. La laïcité c’est tout de même le respect des croyances de tous. Alors il vaudrait quand même mieux dénoncer et vraiment condamner (pas par des mots mais par la jus-tice) tous ceux qui s’attaquent à des lieux de culte ou qui affichent ouvertement leur antisémitisme sur la vitrine d’un magasin. Ce sont nos racines qui sont atteintes. On peut penser ce que l’on veut de la religion, on peut y croire ou non, notre nation ne serait pas la même s’il n’y avait pas eu, pen-dant plusieurs siècles, la puissance unificatrice (mais non sans défauts) de l’Église. Lorsque même les lieux de culte ne sont plus respectés, c’est le signe qu’une société bascule dans la barbarie. Per-sonne ne semble vraiment s’en préoccuper, il est vrai que beaucoup se sont tournés vers l’adoration du dieu suprême : l’argent…

Amendes : à Paris, les automobilistes peuvent désormais se voir infliger une amende si leur voiture bloque un carrefour. Ceci parce que dans ce monde individualiste c’est chacun pour soi et que même si le conducteur voit qu’en passant au vert il bloquera totalement le carrefour, il y va. Pour gagner quelques secondes ? Pas vraiment, puisqu’on avance plus vite quand le trafic est fluide. Évidem-ment, cette nouvelle sanction possible ne servira pas à grand-chose puisque nous savons que des centaines de lois ne sont jamais appliquées, faute de volonté politique et de moyens donnés à la po-lice. C’est quand même incroyable de devoir sanctionner un comportement qu’il devrait être naturel de respecter, si l’être humain était rationnel. Pourquoi avancer si l’on a conscience qu’on va bloquer les autres ? Ah oui, c’est chacun pour soi. La peur de se faire klaxonner parce qu’on respecte le code de la route et qu’on s’arrête au vert pour ne pas perturber la circulation ? De toute façon des auto-mobilistes vont klaxonner une fois que vous serez bêtement au milieu du carrefour sans pouvoir avancer. En tout cas, cette pratique est bien utile aux piétons. Tous les soirs je traverse au moins deux carrefours où les automobilistes, faisant n’importe quoi, se bloquent les uns les autres. Et grâce à cela, le piéton peut aller et venir comme il veut, puisque les voitures sont bloquées. Nous verrons si ce nouveau type d’amende sert à quelque chose, j’en doute…

Greta : grâce à l’idée brillante d’une jeune Suédoise, les collégiens, lycéens et étudiants à travers le monde veulent faire grève tous les vendredis pour sensibiliser les « adultes » aux problèmes clima-tiques. Déjà il faudrait trouver un autre terme que grève, puisque pour faire grève il faut en premier lieu travailler. Les étudiants ne desservent qu’eux-mêmes puisqu’ils manquent des heures de cours et seront donc moins instruits. Ensuite, regardez comment ces manifestations sont organisées : des appels via les réseaux sociaux, des blogs sur Internet, tout ça grâce à un ordinateur, un smartphone ou une tablette. D’où l’utilisation d’électricité, d’appareils qui polluent… Ce que je préfère ce sont les pancartes utilisées pour protester, pancartes qui ne sont autres que des arbres abattus pour servir de carton. On défend donc la planète en polluant et en tuant des arbres. Il y a encore mieux puisque la source de pollution, c’est l’être humain. Le problème majeur est donc la surpopulation. Dans ce contexte, il est assez intéressant de voir que les jeunes manifestent alors qu’ils sont en quelque sorte la source du problème. S’il y avait moins de naissances et moins d’humains, la Terre se porterait mieux, chose que personne ne veut entendre. Bon, si vraiment ils veulent faire quelque chose, le plus logique serait de demander une drastique augmentation des frais de scolarité, pour financer la transition écologique ! Après tout ils ont raison, c’est leur avenir, donc n’est-ce pas à eux de financer les efforts écologiques ?

.

Année 2019. Semaine 6.

Privé : beaucoup d’énergie est déployée par les États pour protéger la vie privée des internautes. Sur Internet on poste joyeusement des photos de soi, de ses sorties, de ses amis, de ses soirées. On veut tout partager sur Facebook, Instagram, Twitter. Mais on ne veut pas que cet étalage de notre vie privée nous revienne comme un boomerang et on demande ainsi à ce que notre vie privée soit proté-gée, qu’on ait aussi le droit à l’oubli. Une entreprise difficile puisqu’Internet est un réseau mondial qui a la mémoire tenace. Rien ne peut réellement être dissimulé ou oublié. Tranquillement assis devant son ordinateur on croit pouvoir tout se permettre, sans aucune conséquence. On imagine être libre de tout dire et tout montrer. Il est un peu facile de faire n’importe quoi et ensuite d’exiger que l’État mette des barrières et permette d’effacer ce dont on finit par avoir honte. Il faut réfléchir avant de poster quelque chose sur Internet, pas après. Il faut en permanence garder à l’esprit qu’à partir du moment où l’on utilise cet outil, tout est tracé, tout peut se retrouver. Si l’on a quelque chose à cacher, si on ne veut pas se dévoiler entièrement, alors il faut cesser de poster tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux. Si on veut protéger sa vie privée, il ne faut pas utiliser des dizaines d’applications sur son smartphone. Si on veut avoir la conscience tranquille il ne faut pas visiter des sites tendancieux. Mais la nature humaine ne changera pas. Chacun aime faire ce qu’il veut, donc généralement n’importe quoi, et ensuite c’est à l’État de réparer les dégâts. Dans ce domaine, les autorités ne peuvent rien pour vous. Désolé de vous l’annoncer, mais vous devez devenir responsable et réfléchir avant d’utiliser Internet…

.

Année 2019. Semaine 5.

Neige : il suffit de quelques centimètres de neige pour que la France soit déstabilisée. Il est vrai qu’en hiver la chose est surprenante : il fait froid et il y a de la neige ! Et puis, seul notre pays est touché par ce phénomène, il ne neige nulle part ailleurs… En fait la situation est bien pire dans d’autres pays mais ils ne sont pas forcément paralysés, la vie continue, parce qu’ils sont préparés et équipés. Chez nous, on sait arroser les trottoirs pendant l’été, pour les nettoyer, ou utiliser une ma-chine infernale pour souffler sur les feuilles en automne, par contre nous sommes dans l’incapacité de déblayer les trottoirs quand il y a de la neige. Il est pourtant plus fréquent de glisser sur une plaque de verglas que sur une feuille… Rappelons juste que chacun est responsable de dégager la neige qui est devant chez lui, ce qui vaut aussi pour les immeubles, mais tout le monde s’en fiche des autres donc il n’est pas étonnant que peu le fassent. Même les endroits stratégiques ne sont pas déblayés, comme les sorties des gares ou des métros. Quant aux automobilistes, ce n’est pas mieux, quelques flocons et ils ne savent plus conduire. Tout ceci est absolument lamentable. La seule solu-tion est alors de continuer à polluer pour que la température augmente réellement de deux degrés à l’échelle globale et que nous ne descendions plus sous la barre des cinq degrés, même en hiver ! Nous partons du principe que la nature est une entrave à nos activités, pas étonnant que nous n’en prenions pas soin…

Augmentations : les prix de certains produits vendus en grande surface ont augmenté en ce début de mois de février. La cause ? Une obscure loi alimentation qui a décidé de mieux rémunérer les producteurs et les industriels. Bien sûr que tout le monde veut que nos produc-teurs gagnent plus pour le fruit de leur travail. Par contre nous ne voulons pas payer plus cher. C’est toujours la même chose : nous en voulons plus en payant moins ! Mais pas de panique puisque les marques des distributeurs vont baisser de prix pour compenser ce nouveau coup donné au pouvoir d’achat. Ce qu’il faudrait c’est donc que tout le monde cesse d’acheter des marques et se concentre sur les produits des distributeurs, puisque le seul moyen de faire pression est de toucher au porte-feuille. Sauf que lorsque vous avez le choix entre un pot de Nutella et de la pâte à tartiner insipide de la marque Leclerc, il est difficile de vouloir le truc sans goût juste pour économiser quelques cen-times. Au final, soyons heureux car les producteurs et les industriels gagneront plus. Ils seront plus heureux, épanouis, ils récolteront vraiment le fruit de leur dur labeur. Est-ce que quelqu’un croit vraiment à cette fable ? L’argent ne va jamais dans la poche de ceux qui bossent…

Smartphone : le smartphone est une belle invention. Pouvoir surfer sur Internet, jouer sur son portable, télécharger plein d’applications, envoyer des messages… nous ne serions plus capables de nous en passer. Le téléphone est effectivement intelligent (smart) par contre, pour ce qui est des utilisa-teurs… Cette technologie est devenue malgré elle le symbole de ce manque de respect envers les autres qui gangrène notre société. Attention, on vous entend quand vous parlez dans votre smart-phone, et votre correspondant aussi peut vous entendre, inutile de gueuler ! Dans les transports, dans la rue, à la salle de sport, partout des gens hurlent dans leur téléphone portable. Souvent parce qu’ils ont leurs écouteurs sur les oreilles et se croient seuls au monde. C’est une véritable plaie. Quand un fumeur a envie de succomber à son péché il doit sortir, mais nous n’avons pas encore interdit de téléphoner dans les lieux publics et c’est bien dommage. La plupart des utilisateurs ne savent pas tenir une conversation normale au téléphone, je ne sais pas de quoi vient cette idée qu’il faut hurler pour se faire entendre de son correspondant. En plus, ce ne sont généralement pas de courtes conversations, cela peut durer tout le temps d’un trajet, à se demander ce que les gens ont à se raconter. Dommage que désormais les appels soient en illimité, il faudrait, comme au lancement des portables, faire payer les conversations. Mais le problème reste quand même l’humain, qui utilise mal une technologie, parce que dans ce monde il y a une valeur qui s’est perdue : le respect !

FNI : pendant qu’on se chamaille pour des âneries, c’est quasiment dans l’indifférence générale que les États-Unis et la Russie enterrent officiellement le Traité sur les Forces Nucléaires Intermé-diaires. Traité signé en 1987 qui fait partie d’un ensemble de décisions prises pour stopper la course à l’armement qui a épuisé tout le monde pendant la guerre froide. Nous n’y prêtons pas vraiment at-tention et pourtant c’est dangereux pour l’Europe. Rappelons que cette Europe n’est toujours pas dotée d’une force militaire commune, l’union est ainsi quasiment sans défense. Car si un jour une nouvelle guerre éclate entre les grandes puissances, pourrons-nous compter sur les USA pour nous protéger ? L’Europe sera encore une fois la grande perdante, subira les plus grandes pertes, sans pou-voir se défendre seule. L’Iran teste des missiles de plus en plus puissants, la Chine se dote d’une armée efficace qui prendra certainement même le contrôle de l’espace, on peut supposer que la course à l’armement entre Américains et Russes n’a cessé qu’en apparence. Et nous, les Bisounours, nous ne faisons quasiment rien. L’Europe est endormie, réduite à une société de consommation, à un marché auquel les autres pays vendent leurs produits. Sur la scène diplomatique mondiale, c’est le néant. L’Histoire ne sert vraiment pas de leçon et se répète à l’infini. Nous voulons tous la paix perpétuelle, c’est une évidence. Sauf qu’autour de nous chacun fourbit ses armes et il ne faut pas oublier que dans l’Histoire, la paix est une exception, elle n’est pas dans la nature hu-maine…

.

Année 2019. Semaine 4.

Pas de chronique cette semaine.

.

Année 2019. Semaine 3.

Débat : pour calmer le jeu face aux protestations ce n’est pas forcément une mauvaise idée que d’organiser un grand débat national. Évidemment, quoi que l’on fasse, il y aura toujours des cri-tiques. Pour ne pas susciter la colère de certains, il vaut mieux ne rien faire, ce qui a été le credo de plusieurs présidents avant monsieur Macron. Lui a gentiment envoyé une lettre à tous les Français, grave erreur que de se montrer à ce point érudit et snobe. Les gilets jaunes ne veulent pas la lire, mais en sont-ils capables ? Quand on voit l’orthographe déplorable sur leurs pages Facebook ou la manière dont ils s’expriment devant les caméras, j’en doute. Certains n’ont pas le courage de lire la lettre jusqu’au bout, elle est trop longue ! On croit rêver quand même et on se demande après pour-quoi si peu de romans de qualité sont lus chaque année. Si déjà quelques pages sont insurmon-tables… L’autre excuse est de dire que la lettre est rédigée dans un français trop sophistiqué. Je n’ai pas vraiment vu de mots compliqués. Il aurait fallu l’écrire comment, comme une chanson de rap-peur de bas étage qui incite à pendre les blancs ? La lettre en elle-même est inintéressante au pos-sible, mais la juger trop longue ou écrite dans un langage trop élevé, non ! Nous verrons désormais le niveau du débat. Le problème principal est que l’on n’explique rien aux Français. Pour chaque ré-forme, il faudrait une pédagogie, donner les tenants et les aboutissants, les raisons de la réforme. Mais on préfère se chamailler, écouter les fausses nouvelles et les rumeurs, que de se poser calme-ment et réfléchir. Arrêtez de manifester et cultivez-vous un peu, pour qu’il puisse un jour y avoir une discussion, car sinon le débat sera à jamais impossible entre les « élites » éduquées et une masse qui ne cherche pas à s’instruire…

Enfermement : j’ai entendu dernièrement qu’une étude sortie de nulle part pointait un grand défaut des réseaux sociaux : l’enfermement idéologique. Pour Facebook par exemple, l’algorithme ne propose sur le fil d’actualité de chacun que ce qui serait susceptible de l’intéresser. Ceci par rapport à ses « like », les groupes auxquels la personne s’est inscrite, les centres d’intérêt… Donc, l’étude révèle que si on adhère par exemple aux idées du rassemblement national, on voit défiler des actualités en rapport avec les thèmes privilégiés par ce parti politique. Ainsi se crée un enfermement idéologique puisque l’on ne reçoit plus d’avis contraires, des opinions différentes et on consolide ainsi sa propre manière de penser, finissant par oublier qu’il existe une variété d’idées à l’extérieur. Encore une étude inutile puisque les réseaux sociaux n’ont rien innové dans ce domaine. Quand vous êtes de gauche, vous n’achetez pas Le Figaro. Vous choisissez les journaux que vous lisez, les chaînes que vous regardez, les stations de radio que vous écoutez selon votre sensibilité plutôt de gauche ou de droite. De tout temps il y a donc eu un processus d’enfermement idéologique, cela n’a rien d’exceptionnel, ce n’est pas propre à l’ère technologique. En théorie il faudrait lire et écouter les opinions contraires, mais qui a vraiment envie de s’en donner la peine ? Chacun a son avis sur le monde et se rapproche mécaniquement de celles et ceux qui ont la même vision. Ce n’est pas la faute des réseaux sociaux mais de la nature humaine…

Prélèvement : nous y sommes, le prélèvement à la source est en place. Pour l’instant, selon les autorités, tout se passe bien. Évidemment, puisque la grande majorité des travailleurs n’ont pas encore reçu leur bulletin de salaire. On fait mine de dispenser une certaine pédagogie, d’essayer de rassurer la population. On nous martèle que rien ne change, simplement l’impôt est directement déduit du sa-laire au lieu d’être prélevé sur le compte en banque. Il n’y a eu aucune préparation psychologique, parce que les « élites » oublient que l’être humain n’est pas logique, il est plus souvent instinctif. On a beau théoriser sur les bénéfices du prélèvement à la source, ce que l’on regarde c’est le salaire qui est crédité sur le compte en banque. Psychologiquement, ce sera difficile. Il y aura une chute de la consommation, puisque psychologiquement nous aurons l’impression de gagner moins d’argent. Et puis, il y aura un autre phénomène. Celui qui paie l’impôt aura techniquement une paie infé-rieure à celui qui ne le paie pas. Donc, celui qui a un poste plus élevé et paie l’impôt touchera moins que celui positionné sur un poste inférieur… car en France on raisonne peu avec le salaire annuel brut, on évoque plus fréquemment son salaire net mensuel. Quelles seront les conséquences psycho-logiques ? Personne ne s’en soucie et cela présage encore plus de conflits, de divisions, de luttes entre les « classes ». Encore une fois, les gagnants seront ceux vivant des allocations, aux crochets de l’État, qui ne paient pas d’impôts. Ils représentent la majorité, c’est sans doute la raison pour laquelle on n’a pas dépensé trop d’argent pour préparer psychologiquement ceux qui paient à voir leur salaire diminuer…

Effort : quoi que dise notre président, il est critiqué. Lorsque Kennedy demandait à son peuple de ne pas tout attendre de l’État, mais de plutôt se demander ce que chacun pouvait faire pour contri-buer au bien commun, il était acclamé et le discours est restée dans l’Histoire. Lorsque Macron rap-pelle aux Français qu’il faut faire des efforts, il est conspué. Voyons ce qu’il a dit de mal. « Les troubles que notre société traverse sont parfois dus au fait que beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu’on peut obtenir (quelque chose) sans qu’un effort soit apporté. » Cette phrase crée certai-nement la polémique parce qu’il est interdit, en France, de dire des vérités. « Parfois on a trop sou-vent oublié qu’à côté des droits de chacun dans la République – et notre République n’a rien à envier à beaucoup d’autres – il y a des devoirs. Et s’il n’y a pas ce sens de l’effort, le fait que chaque citoyen apporte sa pierre à l’édifice par son engagement au travail, notre pays ne pourra jamais pleinement recouvrer sa force, sa cohésion, ce qui fait son histoire, son présent et son avenir. » Je ne vois pas non plus la polémique. Ce que je vois surtout, au quotidien, ce sont des gens qui pensent avoir tous les droits en oubliant consciemment qu’il existe aussi des devoirs ! L’État devrait tout donner sans rien attendre en retour, sans exiger aucun respect des institutions, de la loi, des autres. C’est juste-ment le problème, trop de personnes attendent tout des autres sans penser à ce qu’ils pourraient faire pour améliorer leur condition eux-mêmes, sans prendre leur part de responsabilité…

.

Année 2019. Semaine 2.

Richesse : nous pouvons débattre autant que nous voulons, la première chose à faire est quand même de nous regarder, nous en tant que peuple, dans un miroir. Les Français ont un problème avec l’argent et surtout ceux qui en gagnent. Il y a comme une interdiction d’être riche. Beaucoup veu-lent le retour de l’ISF, c’est quand même une bonne décision de ce gouvernement que d’avoir modi-fié cet impôt. Les communistes et autres dingues de social veulent taxer les riches, c’est bien joli, mais que ferons-nous si les plus grosses fortunes quittent le pays ? Ce n’est pas pour rien que les grandes stars et les patrons puissants cachent leur argent hors de France. Si un jour il ne reste plus que des pauvres, alors il ne restera plus rien. Qui finance les allocations ? Qui paie des impôts ? Qui fait tourner l’économie ? Ceux qui ont de l’argent. Et comment obtiennent-ils cet argent ? Tout bêtement en travaillant. L’argent c’est comme les kilos. Pour perdre du poids, il faut arrêter de man-ger des chips et non attendre un miracle. Eh bien, pour gagner de l’argent, il faut travailler. Et pour être riche, il ne faut pas se contenter de 35h, vouloir des RTT, des milliers de congés et du télétra-vail. Observez celles et ceux qui réussissent, ils ne font pas fortune en dégradant l’arc de Triomphe, ils sont riches parce qu’ils bossent. On dira qu’il y a aussi des héritiers qui profitent de l’argent de leurs parents. Mais leurs parents, ils ont eu cet argent comment ?

Succès : le succès est un autre tabou pour les Français. La majorité assistée déteste la minorité qui réussit. On ne critique que ceux qui arrivent à faire quelque chose de leur vie, on ne trouve rien à redire quand on est face à un pilier de bar payant sa bière avec le RSA. Comme si en France il était normal d’échouer et surtout que l’échec était préférable au succès. Les exemples sont nombreux, prenons-en un léger. Il y a des jeunes qui réussissent en faisant des vidéos sur YouTube. Ils ont des millions de suiveurs et font fortune avec, en apparence, des âneries. Mais ces âneries, il faut en avoir l’idée. Et son idée, il faut la concrétiser. Ils commencent peut-être en se filmant vite fait sans au-cune répétition mais ensuite ils se professionnalisent. Il faut du travail pour proposer une nouvelle vidéo chaque semaine, rien ne tombe du ciel. Essayez de me citer quelqu’un qui connaît le succès sans n’avoir rien fait pour (à part les chats qu’on voit sur YouTube, eux font juste les chats). Les mastodontes de la chanson française, vous croyez que leur succès est juste le fait d’une bonne étoile ? À voir un chanteur ou une chanteuse sur scène on croit que c’est facile, mais essayez, vous verrez bien si vous supportez les heures de répétitions. Quand on parle d’un dirigeant d’une entreprise fai-sant des bénéfices insolents, on a la critique facile, mais essayez de faire ce qu’ils ont fait ! Le succès ne vient pas en se marrant devant Ânouna, il se mérite. Critiquons moins, agissons plus. Le succès est à la portée de tous, évidemment pour l’obtenir il faut produire un effort…

Redevance : il faut qu’on parle de la redevance télé. Les gilets jaunes qui devraient prendre des cours de français auprès des stylos rouges exigent le rétablissement de l’ISF, par contre la redevance télé ne leur pose aucun problème. Une redevance qui engraisse Nagui et Drucker. Une redevance qui permet de multiplier les chaînes totalement inutiles qui pour la plupart diffusent des programmes abrutis-sants. A-t-on besoin de tant de chaînes publiques ? La réponse est évidemment non. Il y a un peu de bon sur chacune de ces chaînes. Pourquoi ne pas les réunir en une seule pour ne faire que du bon toute la journée ? A-t-on besoin des idioties proposées par Nagui sur une chaîne publique ? TF1 s’en charge, de diffuser des jeux très légers intellectuellement. On me dit que la télévision publique a besoin d’audience ? Ne faites qu’une chaîne, avec des programmes de qualité, la redevance suffira amplement et vous n’aurez plus besoin de la publicité. Nous nous sommes éloignés du concept de la chaîne publique… Virer Patrick Sébastien, c’est totalement débile. Je ne regardais aucune de ses émissions mais de ce que j’en sais il s’agissait tout de même de qualité, du véritable divertissement, pour tous, pas des niaiseries du type The Voice ou stars sous hypnose. Bon, je veux bien accorder la survivance de deux chaînes publiques, une avec des programmes de qualité, l’autre avec du sport, puisque le but est de rendre tout type de divertissement accessible à tous. Moi ce qui m’énerve, c’est que la redevance télé me coûte plus cher que l’abonnement à Netflix et sur Netflix : tout ce que je veux, sans publicités. Ce devrait être l’apanage d’une chaîne publique… Payer oui, mais pas pour avoir les mêmes niaiseries que sur les chaînes privées !

Résolutions : c’est bon, vos résolutions pour la nouvelle année sont déjà oubliées ? Chaque début d’année j’assiste au même spectacle pathétique et 2019 n’a pas dérogé à la règle. Le 2 janvier il y avait une file d’attente à l’accueil de la salle de sport. Une quantité impressionnante de personnes ayant pris la résolution de se mettre au sport pour perdre du poids ou pour certaines de ressembler à quelque chose. C’est grâce à cela que les salles de sport font du bénéfice, grâce à tous les gens qui en début d’année s’inscrivent directement avec un abonnement annuel et qu’on ne voit plus au bout de dix jours. Au moment où j’écris ces lignes nous sommes le 11 janvier et il n’y a plus de file d’attente à l’accueil de la salle de sport, d’ailleurs il n’y a plus aucune nouvelle tête, que les habitués de l’année précédente. Ceci parce qu’on ne se met pas au sport à cause d’un article dans un maga-zine affirmant que le sport est bon pour la santé. Le même article pourra être écrit l’année prochaine et les suivantes. Surtout, continuez vous qui vous inscrivez pour l’année et ne venez que dix jours. C’est grâce à vous que je paie mon abonnement moins cher. Parce que ce n’est pas avec les gens réguliers qui viennent toute l’année que ma salle fait des bénéfices. C’est grâce à vous qui êtes mo-tivés pendant deux jours avant d’abandonner. Ne faites rien parce qu’un magazine vous dit de le faire. Si vous avez besoin de Elle ou de Femme Actuelle pour découvrir que le sport est bon pour la santé, c’est que vous n’être pas prêt à faire une activité physique régulière. La motivation ne vient pas de l’extérieur, mais de vous…

.

Année 2019. Semaine 1.

Chine : en ce début d’année 2019 c’est une belle prouesse que réussit la Chine en faisant se poser un module d’exploration sur la face cachée de la Lune. Pendant que l’Europe et les États-Unis font leur crise d’adolescence démocratique avec des enfantillages, la Chine vient de prendre une longueur d’avance. Et ce n’est évidemment que la face visible de cette nouvelle grande puissance, dont nos médias devraient explorer la face cachée ! Car nous ne parlons pas beaucoup de la Chine, c’est assez étrange. Nous sommes focalisés sur des broutilles, des stupidités, des futilités. Il faudrait plutôt re-garder et prendre exemple sur ceux qui vont de l’avant et qui regardent vers l’avenir, pas ceux qui ont les yeux rivés sur le passé. La France peut encore être grande, l’Europe peut encore peser de tout son poids dans l’évolution positive de l’humanité. Il faudrait juste un peu de volonté. Nous ne sommes jamais allés sur la Lune, même pas avec une machine. Nous ne développons aucune des grandes technologies qui façonnent Internet, parmi les GAFA pas une seule trace de l’Europe. Nous nous laissons simplement submerger par le monde qui nous entoure. Empêtrés dans une guerre de religions et des révoltes qui n’y connaissent rien à l’orthographe, nous pouvons considérer les Euro-péens comme traversant leur Moyen-Âge en version moderne. Pendant ce temps la Chine progresse à pas de géant, pensant à construire sa propre station spatiale, à s’installer sur la Lune, à viser le premier pas posé sur Mars. Ils ont su profiter de nos faiblesses pour aspirer notre savoir-faire dans tous les domaines qui comptent réellement. Et désormais ils nous dépassent largement. Ils ne se tracassent pas avec des questions écologiques à la noix ou des haines stériles contre des dirigeants qui, chez nous, ne maîtrisent de toute façon rien. La Chine avance, installe sa domination, a cons-cience que nous sommes dans une ère technologique formidable dont il faut utiliser la puissance. Si la France ne se bouge pas, elle ne sera plus qu’un musée pour les touristes chinois voyageant sans s’effrayer vers le futur…

Shutdown : nous n’arrivons pas bien à comprendre ce que représente le shutdown aux États-Unis. Pourtant, connaître la même fermeture des services de l’État serait une bonne leçon pour notre pays. Régulièrement des cris émergent pour demander la réduction du nombre de fonctionnaires. Mais vous croyez que le pays tourne comment ? Imaginez que durant seulement une semaine tous les fonctionnaires entament une grève générale. Il ne faudrait d’ailleurs que vingt-quatre heures avant que cela ne dégénère en chaos. Plus de police, plus d’hôpitaux publics, plus de mairies pour les dé-marches administratives, plus d’éboueurs pour ramasser nos déchets, plus de transports en commun, la fin de la culture sous tous ses aspects, plus de courrier… Il faut arrêter de demander moins de fonctionnaires, il faut simplement exiger une meilleure répartition. Car en effet il y en a beaucoup qui ne travaillent pas des masses, c’est certain. Est-ce vraiment de leur faute ? Beaucoup de services publics sont gérés en dépit du bon sens. Ce n’est pas un problème de chiffres mais bien d’organisation. Comme si la fonction publique était un monstre sans tête. Et puis, il faut aussi dire que rien n’est fait pour motiver les fonctionnaires qui donnent quand même beaucoup d’énergie pour maintenir l’ordre ou simplement soigner les Français ! À ceux qui se plaignent des fonction-naires, vivez avec leur salaire et on verra à quel niveau votre motivation tombera. Il nous faudrait donc un bon petit shutdown de quelques jours pour que chacun se rende compte à quel point il est débile de vouloir brûler tous les fonctionnaires sur la place publique…

Classement : comme chaque année nous avons droit à un classement des personnalités préférées des Français. Un classement qui n’a aucun sens, difficile de savoir comment il a été réalisé. Comme de nombreuses personnes, je vois défiler chaque jour de multiples sondages mais jamais, à aucun mo-ment, pour aucune question, je n’ai été consulté pour ces sondages. Alors je me demande si les échantillons sont crédibles et s’il y a vraiment des personnes interrogées. Au-delà de cette remarque, ce classement est assez symptomatique. Première personnalité : Jean-Jacques Goldman. Nous au-rions pu avoir pire, c’est quand même un grand artiste. Mais ce que ce classement met en lumière c’est que pour être aimé des Français, surtout il ne faut rien faire ! Rien du tout. Ne pas se montrer, ne pas prendre position, ne rien produire. C’est ce que les Français préfèrent. Ils détestent ceux qui agissent, prennent des initiatives, donnent leur opinion, font des choses. Pour être aimé, ne faites rien, c’est assez simple finalement. Car dans ce classement ce ne sont pas les Français qui bossent le plus qui sont appréciés. On me dira que Mbapé fait des choses, ah bon ? Il tape dans un ballon, quelle performance ! C’est tout à fait le genre de chose digne d’être admirée et qui fait avancer le pays, qui le fait grandir, qui lui apporte la richesse et le pouvoir ! Enfin, ce classement fonctionne un peu comme au sein d’une entreprise. Les plus connus sont ceux qui ne font rien, parce qu’ils ont le temps de papoter avec tout le monde, de s’agiter, de se montrer partout. Ceux qui bossent véritable-ment sont inconnus, ils n’ont pas le temps de devenir populaires et de traîner aux pauses café, ils travaillent !

Ponts : mais de quoi parlent les médias en ce début d’année ? Les journaux télévisés ou écrits ont tous, absolument tous, parlé du calendrier 2019. Des grands projets à venir ? Des chantiers à ouvrir ? Des progrès à faire ? Non, la première chose qui intéresse quasi tout le monde ce sont… les vacances ! Nous avons droit à un aperçu très détaillé des jours fériés et de leurs avantages, parce qu’il faut qu’ils soient bien placés pour permettre des week-ends prolongés ou mieux, pour donner l’opportunité de faire des ponts. Voilà la préoccupation principale en ce début d’année : comment moins travailler ! Nous sommes tous contents d’avoir des jours fériés surtout grâce aux fêtes reli-gieuses catholiques dont peu connaissent encore la signification. On reproche au gouvernement de ne pas donner de cap, de ne pas proposer une vision. Mais quelle est celle que donnent les médias ? Les jours fériés ? Voilà un projet d’avenir… 2019 sera donc une année faste, non pas pour l’économie, ni pour la culture, ni pour la conquête spatiale, mais pour les ponts. Ne penser qu’aux vacances et manifester pour que le pouvoir d’achat augmente, n’y a-t-il pas une contradiction fla-grante ? Il est vrai que travailler n’est pas à la mode chez nous, d’en d’autres pays c’est pourtant la priorité. Qui s’en sortira le mieux ?

.

Année 2018. Semaine 52.

2018 : une pensée pour ces facultés qui ont été absentes en 2018 et qui nous manquent plus que les « célébrités » qui se sont éteintes :

-l’intelligence : elle est une espèce en voie de disparition dont personne ne se préoccupe. Il y a des associations pour sauver les baleines, d’autres pour préserver les orang outans, mais qui se mobilise pour sauvegarder l’intelligence ? Le règne de la bêtise s’est ouvert il y a bien longtemps déjà et il est certes plus simple de tirer l’humanité vers le bas que vers le haut, ce qui n’est pas une raison pour abdiquer. Télévision, cinéma, livres… il faudrait lancer une alerte enlèvement car l’intelligence a quasiment disparu de tous ces médias. À une époque les intellectuels étaient de la trempe de Voltaire, Rousseau, Camus, Nietzsche, Schopenhauer, Einstein… aujourd’hui je préfère ne même pas citer ceux qui sont présen-tés comme des intellectuels. L’intelligence est comme tout, il faut la cultiver pour quelle fleurisse. La sécheresse touche malheureusement tous les domaines…

-la logique : autre ab-sence tragique qui cause de nombreux maux. Ce monde a perdu toute sa logique, ceci parce qu’il n’y a plus de vision globale. Chacun défend ses petits intérêts et manifeste dès que sa susceptibilité est touchée. Plus personne ne regarde l’ensemble, ne prend de la hauteur ou ne coordonne les diffé-rentes réformes qu’il faut absolument entreprendre pour que ce monde ne s’effondre pas complète-ment. Cet article ne s’adresse pas uniquement à la France, même si un pays est toujours un conden-sé de ce qu’il se passe à l’international. Et chaque individu est un microcosme de la nation à laquelle il appartient. Alors il faudrait retrouver, dans un premier temps, une certaine logique au niveau indi-viduel. Un exemple ? Se plaindre de ne pas arriver à joindre les deux bouts à la fin du mois tout en tenant le dernier iPhone collé à son oreille…

-la morale : elle n’a pas disparu, je pense plutôt qu’elle est décédée. Il n’y a plus que dans les fables de La Fontaine que l’on trouve une trace de la morale, dans la réalité elle n’existe plus. Ni au niveau individuel ni au niveau des élus, ni au niveau des grandes entreprises qui désormais contrôlent nos vies. En même temps, les consommateurs n’ont pas besoin de morale, on demande simplement au peuple de procréer et de continuer à consommer toujours plus. Bien évidemment aussi de travailler, mais ce n’est pas le plus important dans nos existences actuelles. L’essentiel est d’exister à travers nos achats que l’on exhibe sur son compte Instagram. Ce qui n’est pas diffusé sur Internet n’a plus de valeur, même pas un plat de nouilles. Une pensée pour tous ces grands philosophes du passé qui ont écrit des traités entiers sur la morale. Tout peut passer à la poubelle, elle n’est plus dans le coup, elle ne reviendra pas. Ou peut-être qu’elle n’a existé que dans les essais philosophiques…

Travailleurs : une pensée pour les Travailleurs (majuscule pour signifier travailleurs et travailleuses). Travailleurs qui se lèvent tôt chaque matin pour se rendre à des jobs qu’ils n’aiment pas forcément. Travailleurs qui paient les factures, les taxes et les impôts. Travailleurs qui consomment et font tourner l’économie. Travailleurs sans qui il n’y a pas d’économie. Travailleurs qui sont payés une misère et ne reçoivent aucune aide pendant que d’autres vivent mieux en étant sous perfusion d’allocations. Travailleurs qui n’ont pas le temps de manifester et pas les moyens de faire grève puisqu’ils ne sont pas des syndicalistes payés pour mener des journées « d’action » durant lesquelles on ne fait rien. Travailleurs qui sont ignorés par ceux qui dirigent. Travailleurs supportant des nom-breux affronts. Travailleurs qui ont assez d’empathie pour aider et soigner les autres sans aucun re-merciement en retour. Travailleurs qui veillent jusque tard dans la nuit pour nous transporter ou satisfaire nos envies de faire les courses. Travailleurs qui nous protègent et nous sauvent des flammes en se faisant caillasser en retour. Travailleurs qui persistent à travailler alors que le reste du monde ne fait que profiter. Travailleurs dont finalement tout le monde s’en fout. Levez-vous chaque matin pour aller bosser, personne ne vous félicitera. Postez une photo de vos fesses sur Instagram, vous serez adulé du monde entier. Au fait, pourquoi travaillons-nous ?

Pétition : en résumé, les gilets jaunes descendent dans la rue à cause des taxes sur les carburants qui doivent financer la transition écologique (même si personne n’y croit) et d’un autre côté une péti-tion récolte des millions de signatures pour menacer l’État de poursuites parce qu’il n’en fait pas assez pour l’écologie. À un moment donné il faut savoir ce que l’on veut ! L’écologie a un coût qu’il faut bien répercuter sur les consommateurs. On ne peut pas vouloir tout de l’État sans rien lui don-ner. Et puis, l’écologie se fait en premier lieu au niveau individuel. Si vraiment on veut se décharger de sa propre responsabilité sur quelqu’un d’autre, alors ce n’est pas la France qu’il faut attaquer. Si nous réduisions à zéro nos émissions de gaz nocifs pour la planète, elle ne s’en porterait pas mieux. Plus intelligent serait de faire pression sur les véritables pollueurs, entre autres la Chine et l’Inde… il y en a plein d’autres qui pourraient faire un effort pour sauver la planète. Nous, nous ne sommes que 60 millions et des poussières sur 7 milliards d’humains ! Je ne vois pas de pétition pour interdire au feu de ravager la Californie, parce que le feu détruit des arbres et pollue plus que les 4×4. Je ne vois pas non plus de pétition contre les volcans, interdisons-leur d’entrer en éruption, parce qu’ils anéantissent tous nos efforts. À croire que la nature n’a pas participé à la COP21 ! Si vous avez signé la pétition en ligne c’est que vous avez utilisé un appareil électronique pour vous connecter. Cet appareil et les serveurs qui stockent les données utilisent de l’électricité. Cette dernière n’est pas produite par magie, il lui faut des centrales à charbon ou nucléaires. Sans compter que l’appareil utilisé, une fois à la poubelle, polluera plus que les emballages plastiques de nos aliments. En si-gnant la pétition vous avez donc bien pollué la terre, elle ne vous dit pas merci…

2019 : ce que l’on ne peut pas souhaiter pour 2019 parce que c’est impossible : plus d’argent pour tous, moins de misère, la fin de la famine et des guerres, la réduction de la bêtise humaine, l’amour fraternel, la paix universelle. Ce ne sont que des chimères, cela n’arrivera pas. Même les miss France qui souhaitent toujours la paix dans le monde n’y arrivent pas, alors nous devons en conclure que c’est mission impossible. Ce monde est du grand n’importe quoi, chaque seconde qui passe est une nouvelle occasion de se désespérer ou simplement de s’énerver. Alors pour 2019, ce que je vous souhaite est de créer votre propre bonheur. On ne peut pas toujours changer le monde, mais on peut se changer soi-même. Profitez de chaque instant, célébrez chaque petit bonheur, ne boudez pas votre plaisir quand vous avez l’occasion de le saisir. Nul ne sait de quoi demain sera fait, il faut donc profiter de chaque instant présent. Le monde ne vous apportera pas le bonheur, simple-ment parce qu’il ne vient pas de l’extérieur mais de vous, la source du bonheur est en vous ! Aimez-vous, aimez vos proches, faites-vous plaisir, soyez heureux dans votre bulle. On ne rend pas le monde meilleur en faisant la révolution, on l’améliore en étant soi-même, pleinement, épanoui. Devant vous se déploient 365 jours d’opportunités, autant d’occasions de construire votre bon-heur…

.

Année 2018. Semaine 51.

Doléances : pour calmer la colère du peuple, dont seulement une partie de l’iceberg est visible, se sont multipliés des cahiers de doléances dans plusieurs mairies. On nous dit qu’il ne faut pas comparer la situation actuelle à celle de 1789, puisqu’on ne veut surtout pas parler de Révolution. Alors il ne faudrait pas utiliser les mêmes ficelles qu’à l’époque. Puisqu’il y a plus de deux cents ans, pour cal-mer la colère du peuple il a été décidé de mettre à disposition des… cahiers de doléances. Ceci pour avoir la matière nécessaire à la concrétisation des États généraux. Ici le but est un grand débat natio-nal ou quelque chose de la sorte, ce n’est pas encore très précis : quand ceux considérés comme des moutons s’agitent le berger panique. On peut donc maintenant coucher ses doléances avec l’espoir qu’elles seront entendues. Nous savons très bien ce qui est arrivé autour de 1789 où le peuple n’a jamais été pris au sérieux et a fini par devoir renverser la Bastille pour bouger les lignes. En appa-rence seulement, la Révolution n’a peut-être pas apporté grand-chose. Nous avons toujours une no-blesse et un tiers-État. Le clergé, lui, a simplement pris une autre forme, avec une religion d’ailleurs. Pourtant nous sommes à l’heure d’Internet et les doléances coulent en permanence dans les com-mentaires, sur les réseaux sociaux, les blogs, les chaînes YouTube. On pourrait donc prendre le pouls de la population en temps réel. Peut-être qu’à force de ne savoir que se plaindre sans jamais proposer quoi que ce soit de constructif, on en devient inaudible. Plus personne ne propose rien d’ailleurs, il n’y a plus de vision globale, d’objectif commun. C’est assez terrible à dire mais il n’y a qu’en cas de guerre qu’une nation se mobilise, ne devient qu’une, cesse de se plaindre et que chacun coopère pour la victoire. La paix est préférable mais elle anesthésie les foules, il faudrait susciter un engoue-ment pour un objectif commun qui galvaniserait les foules, qui ferait oublier l’individualisme deve-nu omniprésent. Les cahiers de doléances sont peut-être une bonne chose pour apaiser les foules, mais des cahiers de projets seraient peut-être plus utiles…

Échec : on parle d’échec lorsque nous n’avons pas réussi à apprendre de nos erreurs. Pendant un peu plus d’un an nous avons eu affaire à un syndic de copropriété totalement incompétent, du moins le gestionnaire en charge de l’immeuble. L’exemple particulier peut évidemment être extrapolé à d’autres domaines et même à plus grande échelle. Alors nous avions un gestionnaire incompétent, à qui nous avons plusieurs fois fait remarquer ses erreurs, ses contradictions, ses manquements. Ce n’est pas grave de ne pas tout savoir, on ne peut demander à personne de maîtriser parfaitement l’ensemble des compétences nécessaires pour être gestionnaire d’une copropriété. Il est facile de dire que nul n’est censé ignorer la loi, elle est si dense qu’il est quasiment impossible d’en connaître toutes les subtilités. Alors cet homme est allé d’échec et échec et l’ensemble de sa gestion est un échec. Simplement parce qu’il était doté d’un esprit totalement buté. Le propre de l’imbécile heu-reux est d’avoir le réflexe de rejeter n’importe quelle faute sur les autres. Ce n’est jamais lui, c’est la faute de telle personne, des entrepreneurs, des assurances, du chien du voisin, de Dieu… L’incompétence et la bêtise c’est aussi de ne pas vouloir faire les choses parce qu’elles semblent difficiles et risquées. Alors il a préféré ne rien faire : ne pas entreprendre de travaux, ne pas faire ap-pliquer les résolutions, ne pas répondre aux courriers… Cet homme symbolise l’échec parce qu’il se complaît dans son incompétence et ne voit rien à améliorer dans sa façon de procéder. Un échec se transforme en opportunité lorsqu’on veut apprendre. Il n’y a pas de honte à dire que l’on ne sait pas et se renseigner. Il n’y a pas de honte à avoir peur, l’important est d’essayer, nul n’est tenu à la per-fection. Mais lui n’apprendra jamais rien, il n’évoluera pas, il s’enfoncera dans son incompétence pour le restant de ses jours. Il y a tant de personnes comme lui, c’est bien dommage. Les erreurs et les lacunes sont normales, il faut les accepter et pas à pas, s’améliorer, toujours aller de l’avant, ac-cepter de faire face à ses lacunes et les combler. Celui qui n’essaie pas reste un échec pour l’humanité…

Végane : les fêtes de fin d’année sont l’occasion de parler des véganes. Simplement parce que la grande majorité de la population va se faire plaisir en mangeant un excellent saumon, du foie gras artisanal ou des huîtres bien fraîches. D’autres se contentent de renier tous ces plaisirs pour une idéologie. Chacun fait ce qu’il veut, évidemment, tant qu’il n’essaie pas d’imposer ses idées aux autres, car dans ce cas une bonne idée de départ devient vulgairement sectaire. Ne mangez que des fruits et légumes si vous voulez, mais ne venez pas détruire des boucheries pour vous conforter dans votre délire. L’humain ne peut-il rien faire sans tomber dans les extrêmes ? Chacun ses idées, cha-cun sa conception de la vie, inutile de devenir extrémiste et de détruire ce qui ne correspond pas à votre idéologie. Se battre pour un meilleur traitement des animaux dans les abattoirs, c’est très bien et il faut que cette lutte continue. Mais l’humain est un animal qui a besoin de manger de la viande, tout le monde ne veut pas se nourrir uniquement de fleurs. Et puis il y a un certain manque de lo-gique. La végane part du principe que de tuer des animaux est mal, parce qu’il y a une souffrance. Elle ne s’attaque évidemment pas aux producteurs de viande hallal et aux sacrifices rituels, il ne faut pas prendre trop de risques non plus. Mais devons-nous comprendre que les végétaux ne sont pas des êtres vivants ? Quand on coupe une fleur, n’a-t-elle pas mal ? On lui ôte la vie quand même, il doit y avoir une souffrance. Quand on cueille une pomme, l’arbre ne souffre-t-il pas ? Quand une pomme de terre est brutalement arrachée du sol dans lequel elle a paisiblement grandi, n’est-ce pas une Saint-Barthélemy ? Les végétaux sont silencieux, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne souffrent pas. Donc il faudrait pousser la logique jusqu’au bout et ne plus rien manger ! Se nourrir c’est s’insérer dans la chaîne alimentaire, dont la loi principale est qu’un des chaînons doit périr pour nourrir un autre. Animaux et végétaux sont des êtres vivants à part entière et tous souffrent de faire partie de cette chaîne alimentaire. Alors les véritables véganes dignes de ce nom devraient devenir des ro-cailles, qui ne mangent que des cailloux. Après, il faut encore prouver que les minéraux sont réelle-ment inertes et ne ressentent aucune douleur…

Noël : le père Noël existe-t-il ? Le fait de poser la question permet d’affirmer que la réponse est oui ! Car il faut s’entendre sur la signification du terme « exister ». Ce que l’on peut imaginer et visualiser existe, obligatoirement. Alors vous allez me dire que vous n’avez jamais vu le père Noël, et ensuite ? Vous savez par exemple que les Japonais existent, même si vous ne vous êtes jamais rendus au Japon ou que vous n’avez jamais croisé de japonais dans la rue. Sachant cela vous ne di-riez pas que les Japonais n’existent pas parce que dans votre esprit ils sont juste une idée. Certes nous avons des preuves qu’ils existent et il suffirait de se rendre au Japon pour le confirmer. Pour le père Noël c’est plus difficile, pas sûr de le croiser en se rendant au Pôle Nord. Mais il est plus simple d’authentifier la réalité d’un peuple entier que d’un seul être. Les enfants y croient, les adultes y pensent, nous savons le reconnaître quand nous le voyons à la télévision, dans un magasin ou sur une cannette de coca, donc il existe. Il est une réalité, physique puisque nous avons une idée de ce à quoi il ressemble. D’ailleurs, Noël ne devrait pas nous faire penser à celui qui distribue les cadeaux par la cheminée, c’est quand même officiellement la naissance de Jésus. Jésus, vous l’avez croisé ? Non (oui pour certains croyants) et pourtant vous êtes convaincus de sa réalité. Il n’a peut-être pas fait des miracles et on lui prête certainement de nombreuses fantasmagories, mais à un moment donné, il a existé et comme nous pensons encore à lui il existe toujours. Pareil pour le père Noël (une comparaison qui a une époque m’aurait valu l’excommunication) il ne livre pas tous les ca-deaux et ne passe pas par les cheminées, ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas. D’une certaine manière il est immortel, Jésus aussi puisqu’il y a eu la résurrection et après il n’est jamais re-mort. Alors ne dites pas que le père Noël n’existe pas, le simple fait de penser à lui permet de lui conférer une existence. Chimérique pour certains, mais si vous voulez vraiment me contredire, alors apportez une preuve tangible qu’il n’existe pas ! Par contre, s’il vous envoie un e-mail en vous disant que vous avez gagné un million d’euros, évitez de cliquer sur le lien…

.

Année 2018. Semaine 50.

Terreur : il suffit d’un fanatique armé pour semer la terreur dans une ville et un pays tout entier. Le pire est certainement que nous tournons en rond en ce qui concerne le terrorisme. Cette donnée a été intégrée par la population, le risque d’une attaque fait presque désormais partie du quotidien. Il ne faut surtout pas s’habituer à cette menace, il faut la combattre. Le problème est que nos diri-geants ne font pas grand-chose pour mener ce combat contre les terroristes. Les politiciens sont dans une logique de clientélisme et il ne faut surtout pas pointer du doigt le véritable problème puisque cela pourrait froisser un grand nombre d’électeurs. Et plus encore, dénoncer le fondamentalisme d’une religion en particulier pourrait vexer de riches pays adeptes de cette religion et qui investissent beaucoup d’argent en France ! Donc nous allons continuer à retrouver les mêmes schémas : une personne fichée S, avec de multiples condamnations, qui s’est radicalisée et qui un jour passe à l’acte pour atteindre un paradis imaginaire. Nous savons dénoncer les sectes mais nous ne savons pas engager la responsabilité des religions dans les massacres auxquels on risque de devoir s’habituer. Certes le problème est complexe et il faudrait surtout se demander pour quelle raison, au vingt et unième siècle, la majorité des êtres humains a encore besoin de croire à l’existence d’un dieu pour donner un sens à sa vie. Il est étrange que nous ne réussissions pas à nous défaire de cette nécessité. Regardées froidement et à travers le prisme de la raison, les religions n’ont aucun sens, ce sont au mieux des mythologies, au pire des affabulations. Pourtant elles sont encore au cœur de la vie de milliards de personnes, c’est donc que nous n’avons toujours pas trouvé de sens à nos existences… Et justement, parce que rien ne semble avoir de sens, certains se laissent désormais entraîner dans un fanatisme que les personnes mentalement stables ont du mal à comprendre. Ce n’est pas mal en soi de croire à une religion, évidemment, il faut bien adhérer à un système de pensée pour réussir à se construire. Mais tuer au nom d’une chimère ? Il est de bon ton de regarder avec horreur les an-ciennes civilisations qui pratiquaient les sacrifices humains au nom d’un système de pensée. Il se passe la même chose aujourd’hui. Ce monde ne donne pas d’espoir aux êtres, la vie n’a pas de sens pour beaucoup d’humains. Nous avons conscience d’exister et c’est ce qui nous torture, puisque de là nous cherchons une raison d’exister. Les animaux dépourvus de conscience n’ont pas ce genre de problème à résoudre, ils vivent, simplement. À l’humain il faut donner de l’espoir, il faut donner un sens à sa vie. Lorsque le fanatisme se développe c’est un échec pour l’ensemble de la société. Le combat contre le terrorisme ne se gagne pas seulement par des emprisonnements ou par les armes, la lutte est beaucoup plus vaste : éduquer, instruire, éveiller l’espérance, donner un sens à l’existence de chacun. Le projet est pharaonique, surtout parce que les générations précédentes ont capitulé face à la difficulté. Alors ne faisons pas entrer le risque d’attentat dans notre quotidien, ne reproduisons pas toujours le même mécanisme : la stupeur, la tristesse, les minutes de silence, les marches blanches, les bougies, les messages de paix… À un moment donné il faut agir. Redonnons de l’espoir (autre que celui d’aller au Paradis) et un sens (hors des religions) à nos existences car celui qui espère et connaît le sens de sa vie ne tue pas par fanatisme…

Complot : les théories du complot naissent de ce qui est difficile à croire. Parce que nous n’avons pas la capacité d’appréhender les événements dans leur globalité. Non pas que l’être humain manque d’intelligence potentielle, mais parce qu’il est humainement impossible d’avoir une vision globale des choses. Chacun regarde le monde par le prisme de sa propre existence et échoue à comprendre ce qu’il se passe hors de son système de pensée. Pour certains il y a un complot qui veut nous faire croire que la terre est ronde et non plate. Nous voyons bien la limitation du système de pensée qui entre en jeu. À mon échelle, lorsque je marche dans la rue, oui la terre me semble plate. Si je pars d’un point A et que je marche assez longtemps je reviendrai au point A et prouverai ainsi que la terre est ronde, mais une telle chose est impossible. Il n’est pas non plus à la portée de tout le monde de se rendre dans l’espace pour voir la Terre de loin, l’appréhender dans son entièreté. Et même dans un avion, nous ne pouvons pas avoir le sentiment que la terre est ronde puisque nous avons l’impression de voler tout droit. Alors effectivement je ne peux pas avoir de preuve visuelle par moi-même que la terre est ronde. Certains se cantonnent à ce qu’ils peuvent voir et en déduisent que la terre est plate. D’autres crient au complot en ce qui concerne le premier pas de l’homme sur la Lune. Les images auraient été tournées dans un studio d’Hollywood. L’événement est incroyable, c’est certain. Et il est difficile de s’imaginer l’exploit. Nous trouvons déjà extraordinaire de pouvoir relier Paris à New York. Mais cela reste concevable puisque chacun peut prendre un avion pour prouver que l’on peut passer d’une ville à l’autre. Pour ce qui est de la Lune, il est plus difficile de matériali-ser la prouesse. À part quelques images, que pourrions-nous apporter comme preuve ? Lorsqu’on ne peut pas faire entrer une donnée dans notre système de pensée, on crie au complot, à l’impossibilité même de la chose. Il est possible de déceler un complot dans tout puisque certains vont même jusqu’à croire qu’un attentat est en fait un complot de l’État pour détourner l’attention. Lorsqu’on limite son système de pensée à un rond-point il est évident que l’on n’est pas en capacité de com-prendre le fonctionnement du monde. Quand la seule source philosophique d’un être est puisée dans le PMU du village, difficile de digérer des notions aussi complexes que le fanatisme religieux. Alors, ceux qui n’arrivent pas à élever leur vision des événements préfèrent imaginer un complot contre leur propre personne plutôt que de voir la réalité en face. Ce n’est pas parce que je ne peux pas prou-ver, à mon échelle, que la terre est ronde qu’elle est plate. Ce n’est pas parce que je ne peux pas po-ser un pied sur la Lune que nous n’y sommes jamais allés. Ce n’est pas parce qu’un débile décide de tuer des innocents au moment de Noël que cela a quelque chose à voir avec les gilets jaunes. Il n’y a pas de complots, uniquement des événements incroyables qui dépassent notre système de pensée. Il ne faut donc pas crier au complot, mais plutôt essayer de s’élever pour tenter de comprendre les évé-nements qui se produisent et regarder la réalité en face, celle qui existe au-delà de son nom-bril…

Monarchie : régime officiellement aboli en France vers 1789. Rien n’est moins sûr. Les choses auraient été plus claires si nous avions gardé, comme en Angleterre, une famille royale et à côté de cela un parlement avec un Premier ministre. La démocratie fonctionne mieux de l’autre côté de la Manche. Sans se l’avouer, beaucoup de Français restent attachés à la monarchie et c’est pourquoi le régime présidentiel reprend de nombreux codes monarchiques. Symboliquement, le Président de la Répu-blique vit dans un palais, celui de l’Élysée. Le Premier ministre britannique vit dans un appartement d’une rue de Londres… Dans les termes également il y a ce relent monarchique. Avant la chute définitive de la royauté, la dernière incarnation de la monarchie était le roi des Français et non plus le roi de France. Aujourd’hui nous n’avons pas le Président des Français, mais celui de la Répu-blique, donc d’une entité, pas d’un peuple… Évidemment la différence la plus évidente est qu’il y a des élections. Un système électoral totalement artificiel grâce auquel le peuple n’a que l’illusion de choisir. Il n’y a qu’à observer les dernières élections : un candidat lynché par la presse, une autre diabolisée, un autre ridiculisé, beaucoup totalement inaudibles. Il ne s’agissait donc que d’un choix en apparence comme pour toutes les élections. Il faut peut-être aller chercher du côté de l’élection d’un maire pour trouver la véritable démocratie et donc un véritable choix de la part des électeurs. Car le maire, c’est assez simple, on voit ses actions au quotidien : l’état de la ville, les services pro-posés, la sécurité… Mais lorsqu’il faut voter pour élire un député au parlement européen, comment pourrions-nous choisir ? Nous ne savons même pas ce qu’ils font à part de décider de nous empêcher de tourner en rond en imposant par exemple le nombre de trous réglementaire qu’il faut pour com-mercialiser un pommeau de douche… Il y a là une volonté consciente de ne pas laisser le peuple décider, puisque le peuple fait peur aux élites. Il est vrai que lorsqu’on observe l’état intellectuel de certains électeurs, c’est assez effrayant. Mais la démocratie doit laisser le pouvoir à chacun de faire son choix, c’est ainsi. Inconsciemment par contre nous élisons un roi et non pas un président. Em-manuel Macron faisant son entrée solennelle dans la cour du Louvre le soir de son élection, je crois que la chose est évidente. Le Louvre est quand même un symbole de la royauté, bien plus que Ver-sailles puisque plus nombreux ont été les rois à séjourner au Louvre que dans le château de Louis XIV. Cette réflexion est intéressante puisque le pouvoir royal a commencé à vaciller lorsqu’un roi a montré de manière trop ostentatoire son pouvoir absolu. Le château de Versailles était l’incarnation de la centralisation du pouvoir et ça, les Français n’aiment pas. Ils veulent un roi, mais surtout ne pas voir qu’il a le pouvoir absolu. Pour régner heureux, il faut faire semblant de ne pas régner. Grave erreur donc de notre Président actuel que d’arpenter fièrement les pavés du Louvre et de trop mon-trer sa royauté. Nous voulons être en monarchie mais il ne faut pas le dire, la réside toute la com-plexité de ce qui fait la France…

Ballon : 2018, le fait qu’une femme reçoive un ballon d’or crée l’événement. C’est plutôt pathé-tique. Non pas le fait qu’elle reçoive le ballon d’or, je n’y connais rien en football masculin ou fémi-nin donc je ne peux pas avoir d’opinion. Le pathétique est que cela crée l’événement et soit considé-ré comme une avancée. Alors que non, il ne s’agit pas d’une avancée, cela met en lumière le fait qu’avant, il n’y avait pas de ballon d’or pour les femmes ! Pourquoi avoir attendu si longtemps ? On dirait que les consciences se réveillent, mais pas vraiment de la bonne manière. Rendre la parité obli-gatoire, menacer les entreprises pour l’égalité des salaires, imposer des quotas… tout ceci est abso-lument aberrant. Ce sont autant de signes qu’en fait rien ne va, puisque ce ne sont pas les lois qui imposeront le changement, ce sont les mentalités qui doivent évoluer. La législation est simplement utiles pour se donner bonne conscience alors que dans la réalité on ne fait pas grand-chose pour que les mentalités évoluent. Il y a encore tellement de problèmes à résoudre, non pas pour atteindre l’égalité, mais pour simplement vivre en harmonie, ne plus entendre parler des horreurs qui remon-tent régulièrement à la surface. Le mot « égalité » est assez dangereux. Nous sommes toutes et tous différents, nous ne voulons pas d’une espèce de standardisation générale nous rendant tous pareils. L’égalité poussée à l’extrême ne consisterait pas à distribuer deux ballons d’or mais simplement à créer des équipes de foot mixtes, sans distinction entre hommes et femmes. On ne peut pas imposer l’égalité, ce qu’il faut c’est imposer la raison. La Révolution française devait ouvrir cette fameuse ère de la raison, c’est pour le moins raté. Donner un ballon d’or à une femme c’est bien, mais cela cache la réalité : le foot masculin attirera pour longtemps plus de spectateurs que le foot féminin. Parce que les mentalités n’évoluent pas très vite. Harceler, violer, battre sont des comportements primitifs qui ne devraient même plus avoir cours en 2018. Nous explorons la planète Mars et nous dévelop-pons des intelligences artificielles alors que la majeure partie de l’humanité en est encore au stade des cavernes. Ce n’est évidemment pas ici qu’une solution définitive sera donnée, j’aimerais bien l’avoir pour que chaque être humain ait le droit de vivre en paix et dans l’harmonie complète. La solution ne peut d’ailleurs pas venir de moi puisque je ne comprends pas les distinctions que nous faisons entre hommes et femmes, surtout au niveau des salaires. C’est tellement aberrant et illo-gique qu’on se demande ce que certains humains ont dans la tête. On en est encore à lutter pour que la dignité de chacun soit reconnue, pourtant les droits de l’Homme ne datent pas d’hier. Alors qu’attendons-nous pour évoluer ? Nous aurons réussi le jour où nous ne considèrerons plus comme un événement le fait qu’une femme reçoive le ballon d’or, soit présidente d’un pays ou chef d’entreprise à succès mais que justement nous regarderons cela comme un non-événement, comme autant de choses normales…

.

Année 2018. Semaine 49.

Réveil : la colère qui se déverse en ce moment en France ne devrait être une surprise pour per-sonne. Elle gronde quand même depuis bien des années. Depuis l’élection de François Mitterrand les Français ont été placés sous perfusion de somnifères. La politique n’a consisté qu’en entourloupes politiciennes plus ou moins grossières pour faire accepter quelques petites évolutions sans jamais prendre les véritables problèmes à bras le corps pour les résoudre une bonne fois pour toute. Alors, par souci de conserver leur cote de popularité, les politiciens ont caché sous le tapis les réformes qu’il fallait vraiment assumer pour ne faire que donner et donner encore, toujours plus d’avantages, toujours plus d’argent. Des allocations qui pleuvent, des médicaments qui ne coûtent plus rien, 35 heures de travail par semaine… Une déresponsabilisation totale et désormais une dépendance com-plète à l’État, qui devrait absolument tout gérer. Ce n’est plus l’État providence mais l’État omnis-cient. Le peuple veut des loisirs et profiter de la vie, que quelqu’un d’autre s’occupe du reste. Les allocations c’est bien, les distribuer sans contrôle c’est néfaste. Prenons l’allocation de rentrée sco-laire : virer une somme fixe n’est pas la solution, rembourser les fournitures scolaires serait plus juste. Ressortir d’une pharmacie avec deux sacs pleins de médicaments et n’avoir eu à payer que deux euros sans jamais connaître le véritable coût, c’est une déresponsabilisation complète du ma-lade. Alors oui, notre système de santé est idéal, on peut se soigner sans trop débourser, mais plus personne n’a conscience de cette chance, de ce que cela coûte à la communauté. Qui se plaindrait de n’avoir à travailler que 35h par semaine ? Le problème est qu’en contrepartie beaucoup voudraient être payés comme s’ils boisaient encore 42 heures, l’équation est impossible. Et les gouvernements successifs n’ont rien fait qu’endormir les Français avec des mesures sociales pour toujours plus d’avantages, donc toujours plus de droits sans rappeler les devoirs ! Le réveil est brutal. Cette situa-tion ne pouvait pas durer. Nous héritons de décennies d’une complète léthargie puisque toutes ces mesures sympathiques doivent un jour être payées, la facture est salée. Le règne en place est brutal, parce qu’il faut redresser la barre et comme personne n’a rien fait avant, il faut aller vite et prendre des mesures drastiques. Nous avons contracté l’habitude de ne pas connaître trop de réformes, main-tenant il en faut beaucoup en même temps pour équilibrer les comptes. Nous avons vécu au-dessus de nos moyens, la réalité nous présente la facture. Manifestez, soyez mécontents, demandez la tête du Président, il n’en reste pas moins que si vous ne voulez plus payer de taxes, alors acceptez de toucher moins d’allocations, de payer plus cher vos soins et de travailler plus pour dynamiser le pays…

Héritage : notons que M. Macron est le premier Président de la cinquième République sans enfants ! C’est un constat, non un jugement, chacun fait ce qu’il veut de sa vie privée et contrairement à ce que beaucoup pensent avoir des enfants n’est ni une obligation ni le sens de la vie. On pourra aussi objecter qu’il a des enfants, ceux de Brigitte, ils ont quand même plus ou moins son âge, ce n’est donc pas comme d’élever un bébé. Qu’est-ce que cela change ? Peut-être tout. Avoir des enfants c’est développer une sensibilité particulière qui porte à ne plus seulement penser au présent mais aussi et surtout à l’avenir, au futur de sa progéniture, que l’on veut meilleur. Le Président n’est pas dans cette optique, il s’ancre dans le présent et se pose comme un gestionnaire rationnel de l’ici et maintenant. Il n’est plus question de préparer un avenir radieux, il faut trouver des solutions aux dilemmes actuels. Il y aurait donc un côté néfaste, puisqu’il ne pense pas à la génération à venir, il n’en a rien à faire, seule sa personne compte, c’est ce qui le rend si arrogant voire méprisant. Mais il existe aussi un côté positif. Ne croyant pas aux générations à venir il veut que nous résolvions les problèmes aujourd’hui, ce qui au final permettra de ne pas faire porter le poids de nos bêtises à ceux qui arrivent. Observez notre Président, voyez sa manière d’agir et sa façon de penser et n’oubliez pas qu’on ne réfléchit pas de la même manière lorsqu’on a des enfants et lorsqu’on n’en a pas…

En ligne : les magasins se vident, les stations essence aussi, les lycées flambent et à quoi pense-t-on ? À Noël, évidemment. On soutient les gilets jaunes mais quand même, ils nous empêchent de prépa-rer les fêtes. Certains ont peur de sortir : peur des agressions, peur des blocages, un climat d’insécurité plane et dissuade les consommateurs. Les ventes des magasins sont donc en chute libre. Et c’est une bonne nouvelle pour… Internet. Pour une fois, le consommateur est logique, c’est assez rare pour le signaler. Mais en général le consommateur est rationnel et trouve toujours la meilleure solution quand il veut absolument dépenser de l’argent. Ce consommateur a peur de sortir de chez lui et d’aller dans les magasins, donc il reste sagement sur son canapé et clique sur les sites de com-merce en ligne pour se faire livrer. C’est un moyen de contourner le sentiment d’insécurité et de continuer à préparer la hotte du père Noël. L’effet risque d’être à long terme. Car de nouvelles per-sonnes vont découvrir les avantages d’Internet. Déjà, ce n’est pas comme si les vendeurs et les ven-deuses étaient joviaux, il y en a mais la plupart ne sont pas très commerçants. Rien que le sourire est souvent en option. Ensuite et surtout, ils se rendront compte que les prix sont plus attractifs sur Internet. J’en ai encore fait l’expérience, voyant un produit dans un magasin à 75€ je l’ai retrouvé sur Amazon à 60€. Il faut juste attendre une journée et ne pas payer de frais de port… Vos pseudo-révolutions c’est bien, mais pensez un peu au lendemain et aux conséquences de vos actes. À part les boulangers et à la limite les vendeurs de tabac, les autres commerces ne peuvent pas tenir face à la concurrence d’Internet. Chaque crise pousse plus de consommateurs vers les sites en ligne, ne venez pas vous plaindre par la suite si vous perdez votre job. Parce que ces sites sont, pour la plupart, l’œuvre d’entrepreneurs étrangers (qui ne passent pas leur temps à se plaindre mais qui créent de la richesse) et ils ne paient pas leurs impôts en France…

Triomphe : ces derniers temps nous pouvons observer la capacité que les médias ont à hystériser les foules ! Éditions spéciales aux informations, émissions spéciales le soir, on voit l’apocalypse partout. Car bien évidemment les médias ne s’intéressent pas aux simples blocages gentils de ronds-points, ils veulent du feu et du sang ! Alors tournent en boucle ces images de voitures ou préfectures qui brûlent et de ces manifestants ensanglantés qui attirent les caméras. À qui profite le crime ? Aux médias. Et quel est le crime ? Attiser la haine et pousser à toujours plus de violence. Alors bon, c’est débile de brûler des voitures, mais apparemment il y en a qui aiment ça et qui en sont fiers. Nous savons qu’une partie de la population doit se contenter d’un seul neurone pour survivre. Brûler une préfecture c’est déjà plus grave, puisqu’il s’agit d’une attaque directe de l’autorité. Rappelons à toutes fins utiles que sans les autorités il n’y a pas de police, pas d’ordre et que nous reviendrions vite à l’époque des cavernes s’il n’y avait plus la peur de la sanction. Taguer et saccager l’Arc de Triomphe, c’est selon moi encore plus grave. Cette fois-ci il s’agit d’un symbole national. Ce mo-nument est là pour faire briller l’ancienne gloire de la France, quand elle était une grande puissance. Il fait partie de notre patrimoine, il appartient à tous les Français. Et ne vous y trompez pas, l’Arc de Triomphe nous toise et se moque de nos attitudes ridicules. Il est là, glorieux, nous observant de toute sa splendeur et remet à sa place ces petits mortels qui s’agitent inutilement ne faisant que dé-truire un peu plus le pays au lieu de le reconstruire. La France est grande, la France est belle. N’oubliez jamais que le monde nous regarde. La France est la boussole du monde. Ce qu’il se passe chez nous a des répercussions partout. La France est un exemple, un étalon de valeur. Lorsque la culture américaine bouge, il faut des années pour que la mode née là-bas arrive en Europe. Lorsque des gilets jaunes s’agitent en France, il ne faut que quelques jours pour que le modèle soit repris dans d’autres pays. La France ne brille pas par son économie (même si elle n’est pas mauvaise) ni par son armée (à quand remonte la dernière guerre que nous avons gagnée seuls ?), la France brille parce qu’elle est la France, elle est un concept, une idée, un modèle… la France est une œuvre d’art admirée dans le monde entier. Le Président est arrogant ? Mais la France est arrogante, c’est dans son ADN. La France est grande, soyez fiers d’être français, mais surtout, soyez à la hauteur de notre prestigieux pays !

.

Année 2018. Semaine 48.

Paraître : nous sommes dans une société où l’important est de paraître. Mais il ne faut pas trop le dire car il s’agit d’un élément essentiel pour soutenir la société de consommation qui s’est imposée depuis si longtemps et dont nous n’arrivons plus à nous détacher. Je ne citerai que deux exemples. Le premier est qu’il FAUT que tout le monde ait un smartphone. C’est devenu la norme, on ne peut pas y échapper. Apple l’a bien compris puisque la société vend à des prix de plus en plus indécents des machines qui ne coûtent pas aussi cher à produire. Mais l’important est de paraître, alors peu ont envie de se contenter d’exhiber un smartphone à bas coût, il faut se montrer avec le dernier iPhone. Ce qui conduit à des situations ubuesques comme cette femme portant un gilet jaune qui pleurniche sur ses difficultés à boucler ses fins de mois alors que derrière elle ses deux enfants ont chacun en main un iPhone pour jouer à je ne sais quelle ânerie. Avoir un smartphone, d’accord, mais est-on obligé d’en acheter un qui frôle les 900 euros ? Dans une société basée sur le paraître, la réponse est oui. Deuxième exemple : il FAUT partir en vacances. C’est une sorte d’obligation, il est impossible de simplement rester à la maison pour profiter de son chez-soi, tranquillement. Non, il faut partir et de préférence une fois à la mer et une fois à la montagne. Ne pas partir en vacances est une sorte de honte sociale. Tout ça pour quoi ? Pour avoir quelque chose à raconter à la machine à café… Parce que franchement, quand on met dans la balance les deux options, partir en vacances semble ridicule. Option une, rester chez soi : profiter de son appartement ou de sa maison, se lever à n’importe quelle heure, traîner toute la journée en pyjama, aucune once de stress, passer des heures devant la télévi-sion si on veut… en somme se reposer. Option deux, partir en vacances : stresser pour les réserva-tions, s’exciter au moment de faire les valises, courir pour attraper le train ou l’avion, passer ses journées sur des plages bondées ou des pistes de ski encombrées, mal dormir dans une chambre d’hôtel… en somme revenir épuisé. Sans oublier la pollution que l’on crée, évidemment, parce c’est bien beau de nous culpabiliser à longueur d’année pour trier nos déchets si c’est ensuite pour nous encourager à prendre des avions et des bateaux de croisière qui détruisent l’environnement. La raison voudrait donc qu’on achète un smartphone selon ses moyens et qu’on ne se sente pas obligé de par-tir en vacances. Mais nous sommes dans la société du paraître où ce que l’on projette est plus impor-tant que ce que l’on est…

Punition : voilà que sénateurs et parlementaires relancent le débat sur l’interdiction de la fessée. Non pas parce qu’il s’agit d’un sujet qui les passionne mais bien parce que l’Europe regarde de son œil noir une France qui ne s’est pas encore pliée aux exigences de l’Union Européenne voulant interdire la fessée. Évidemment, quand les médias présentent cela comme un châtiment corporel, tout le monde est prêt à interdire. C’est aller un peu loin que d’utiliser ce terme. Le problème de base est le niveau intellectuel des parents, il faut bien le dire. Parce qu’il y a une grosse différence entre la pe-tite tape sur les fesses et les coups de ceinture ! Mais comme il y a des parents inaptes à exercer leur rôle qui réellement frappent avec violence leurs enfants, il va falloir une loi. Les lois sont faites dans ce but : pallier la bêtise humaine. Si l’éducation est bien faite dès le départ, la fessée devient même inutile. Elle est le dernier recours malheureusement souvent utilisé comme le premier réflexe sous couvert d’éducation. Mais éduquer ce n’est pas lever la main sur un enfant. Comment les animaux, dont l’humain fait partie, apprennent-ils à se comporter en société ? Par imitation. L’enfant va donc imiter les adultes, ce qui voudrait dire que les adultes devraient être des modèles. Il est évidemment plus simple de corriger l’enfant que de modifier son propre comportement et l’image que l’on pro-jette, l’exemple que l’on donne. Des projets de loi aussi débiles que l’interdiction de la fessée ne sont que la preuve de la décadence d’une société. Cela ne résout rien du tout puisque le pilier reste l’éducation. Et je ne parle pas de celle des enfants, mais en premier lieu des parents…

Études : les étudiants français ont l’habitude de régulièrement se plaindre du coût trop élevé de leurs études. Encore une imitation des adultes qui en France se plaignent beaucoup. Bref, il faudrait donc distribuer plus de bourses, proposer plus de logements et encore moins chers, distribuer de la nourriture gratuitement et pourquoi pas des vêtements. Ah non, ils se plaignent du coût de la can-tine, pas des habits achetés chez Zara. Et évidemment, quand l’APL baisse de cinq euros c’est la fronde qui s’organise. On manifeste, on saccage, on tague, on s’offusque, tout ça iPhone en main, évidemment. Les études ont un coût, certes, mais pour moi ce coût devrait être encore plus élevé. Puisqu’on refuse la sélection sur dossier, pourquoi ne pas dissuader avec les frais d’inscription ? Cela permettrait une chose simple : la réflexion ! Si l’année d’études coûtait dix mille euros, les lycéens réfléchiraient bien plus sérieusement au cursus qu’ils veulent suivre. Il n’y aurait plus des milliers d’étudiants en première année de médecine pour seulement quelques reçus (parmi ceux qui restent jusqu’aux examens). Il y aurait moins d’étudiants en Histoire, études généralement choisies par dé-faut qui sont abandonnées par la grande majorité. Avec des frais d’inscription élevés on chercherait à mieux cibler ce que l’on veut réellement faire et l’université ne serait plus une crèche pour jeunes adultes mais un véritable choix. Alors on s’intéresserait peut-être plus à d’autres filières aujourd’hui dénigrées. Dans votre vie, avez-vous eu plus souvent besoin d’un garagiste ou d’un historien ? J’entends déjà hurler : « Égalité des chances ». Certains pays ont des frais universitaires que vous ne croiriez même pas. Et pourtant, chose étrange pour l’esprit français, il y a une certaine mixité sociale parmi les étudiants. Parce qu’il existe des bourses au mérite, des facilités pour certains et, c’est moins reluisant, des prêts que certains remboursent pendant une grande partie de leur vie active. Tout n’est jamais totalement blanc ou noir, il y a des avantages et des défauts dans chaque système. Mais le résultat est que dans les pays où les frais sont exorbitants les étudiants sont motivés et vont jusqu’au bout de leur diplôme. Ils ne perdent pas leur temps sur les bancs de la fac parce qu’ils ne savent pas quoi faire de leur vie, ils y ont réfléchi avant ! Alors, étudiants français, passez moins de temps à vous plaindre et plus de temps à étudier, pour devenir des membres actifs et utiles à la socié-té et pour peut-être la changer en mieux… si une fois adultes vous n’êtes pas occupés à attraper des Pokémon.

.

Année 2018. Semaine 47.

Europe : la propagande pour les élections européennes de mai prochain est déjà lancée. Car s’il y a une chose pour laquelle l’Union européenne est douée, c’est faire sa propagande. De toute évidence il y a le Brexit et ses nombreux rebondissements assez minables qui ne passionnent personne. La comédie est d’ailleurs assez mal jouée. Pour servir la propagande, le bras armé de la désinformation (les médias) insiste sur le fait que la sortie de l’UE est une véritable catastrophe, proche de l’Apocalypse, il ne faut surtout pas y penser. L’UE c’est génial, c’est super, ça nous sauve la vie et améliore notre quotidien. Répétez ce mantra plusieurs fois par jour. Notre Président, que l’on voit toujours venir avec ses gros sabots, lance l’idée d’une armée européenne. Une vieille idée, sorte de serpent de mer de l’UE, qui ne se réalisera sans doute jamais. D’ailleurs nous n’en entendrons plus parler après les élections puisqu’il s’agit simplement d’un outil de propagande : l’UE vous protège, la paix c’est l’UE, dehors c’est la guerre assurée. Vous pouvez aussi répéter ce mantra plusieurs fois par jour si vraiment vous n’avez rien de mieux à faire. Et si la propagande ne fonctionne pas, ce n’est pas grave, on truque les élections. C’est une habitude contractée depuis l’origine de l’UE. Seuls trois pays ont eu droit à un référendum pour ratifier le traité de Maastricht. À l’époque, le Danemark a voté non. Qu’à cela ne tienne, on a refait un référendum et miracle, le oui l’a emporté. Ne critiquons pas les danois, en 2005 on a fait pire en France puisque le non à la constitution l’a emporté lors du référendum mais le Président de l’époque a dit oui, personne n’a manifesté. Pour en revenir à Maas-tricht, notre pays a dit oui à 51%. On ne m’ôtera pas de la tête que ce résultat est totalement truqué. Nous ne saurons jamais la vérité mais ce pourcentage est suspicieux. Tendez l’oreille et écoutez sa-gement la propagande pour les prochaines élections. L’UE c’est le Paradis, l’UE sauvera la planète de la pollution, l’UE nous sauvera des extrêmes (l’UE n’est pas extrémiste elle est la seule et unique voie possible), l’UE pense aux citoyens d’abord et non à enrichir les banques, les parlementaires européens se battent pour vous et n’en ont que faire de leur salaire mirobolant. Votez braves gens, votez ce que vous voulez, les résultats sont déjà connus.

Fake News : il est plus que temps, si vous ne l’avez pas déjà fait, de lire 1984 parce que nous y sommes et la réalité tend même à dépasser la fiction. Nos députés, qui n’ont que cela à faire, planchent sur la manière de condamner efficacement les fake news. Je garde le terme américain pour ne pas utiliser la novlangue qui veut que l’on écrive et dise « infox », contraction d’information et intoxication. Le sujet est assez dangereux. Certes il faut limiter les fake news, qui peuvent provoquer bien des drames, surtout à l’heure des réseaux sociaux où beaucoup partagent tout et n’importe quoi sans une once de réflexion (réfléchir n’est plus à la mode, je ne cesse de le répéter). Bien entendu, la dictature ne veut pas condamner les blagues potaches dont regorgent Facebook et Twitter. Il s’agirait plutôt d’une attaque frontale contre la liberté d’expression. Qu’ils étaient beaux, tous ces officiels qui ont défilé après les attentats de Paris pour défendre la liberté d’expression. Ces mêmes person-nages, ceux qui dirigent, vont pourtant tuer cette liberté. La fake news est-elle une composante de la liberté d’expression ? Nous savons déjà que nous n’avons pas le droit de dire ou d’écrire une phrase qui irait contre la pensée unique. C’est mal, il faut arrêter de penser par soi-même, cessez immédia-tement ! Les fausses nouvelles ont toujours existé mais elles se limitaient aux habitués de la pause-café au travail ou aux piliers de comptoir des PMU. Nous entrons dans une autre dimension avec Internet. Encore une fois, la solution serait d’instruire les gens, pour qu’ils sachent repérer une fake news. Mais instruire est dangereux et l’État est de toute façon là pour penser à votre place. C’est donc lui qui va décider ce que l’on a le droit d’écrire sur les réseaux sociaux ou non. Car les fake news sont dangereuses, par contre ne faisons rien contre la propagande religieuse, surtout islamiste, qui se répand sur la toile et qui est bien plus grave que quelques fake news. Une autre solution serait d’avoir un point de repère. Pour les fuseaux horaires, nous avons Greenwich. Pour les informations, rien, aucune boussole, aucun repère totalement impartial. Les médias ne servent qu’à diffuser la pensée unique. Les réseaux sociaux c’est n’importe quoi puisque tous les abrutis peuvent y poster leurs « pensées ». Donc c’est le néant, rien n’est là pour obtenir une information sûre et certaine. Comme on ne veut pas instruire, que les médias sont pourris et que personne n’est impartial, il ne reste que la censure qui s’exercera contre tout écrit déviant de la pensée unique imposée par le som-met. Des fake news il y en a tous les jours, certaines même institutionnalisées (les sondages). Alors que faire ? Réfléchissez avant de partager ! C’est si simple que personne n’y pense. Malheureuse-ment, j’ai bien regardé partout durant le black Friday et l’intelligence ne peut pas s’acheter, même à prix réduit. La dictature de la pensée a le champ libre. Orwell était en avance sur son temps : bien-venue à Océania…

Transports : il est bien joli et gentil de nous dire de préférer les transports en commun à la voiture indi-viduelle. Cela part évidemment d’un bon sentiment, celui de protéger la planète de la pollution hu-maine. Passons le fait que la nature sait très bien se polluer elle-même, il n’y a qu’à regarder les ré-cents incendies en Californie qui ont fait pendant un temps de San Francisco la ville la plus polluée du monde (information diffusée par les médias donc à prendre avec circonspection). Bref, il faudrait prendre les transports en commun parce qu’on vous dit que c’est mieux. Pour cela, il y a deux points essentiels à travailler : qu’il y ait des transports en commun et qu’ils fonctionnent ! Ce sont bien des politiciens parisiens-centrés qui peuvent débiter ce genre d’ânerie. Ils devraient parfois faire un petit tour hors des murs de la capitale pour constater que mis à part pour les grandes distances, les trans-ports en commun sont loin de couvrir tous les besoins quotidiens de la population. Les politiciens pourraient même rester à l’intérieur de Paris et prendre le métro, le bus puis le tramway. Après ce type d’expérience, ils n’oseraient plus culpabiliser celles et ceux qui préfèrent utiliser leur voiture plutôt que d’entrer dans l’enfer des transports en commun. Le métro, il faut déjà qu’il roule ! Chaque jour il y a des problèmes techniques, des pannes, des ralentissements. Politiciens, savourez la joie de prendre le métro le matin à huit heures quand tout le monde est serré pire que des sardines et qu’il faut une heure pour faire un trajet de vingt minutes. Essayez de prendre le bus, qu’il faut en général attendre un quart d’heure. Car le bus est une invention très récente et donc ils n’ont pas encore compris qu’il est inutile de faire venir deux bus en même temps puis plus rien pendant vingt minutes. À la place il serait plus judicieux d’espacer les bus pour en avoir un toutes les dix minutes. C’est bête comme chou mais laissons-leur le temps puisque le bus vient d’être inventé et que la lo-gique est morte. Le tramway c’est encore pire. Il combine les désavantages du métro et du bus : des pannes, des retards, un temps d’attente exagérément long, les contraintes de la circulation… Alors à tous ceux qui conseillent de laisser sa voiture au garage pour prendre les transports en commun, licenciez votre chauffeur particulier et montrez l’exemple : prenez les transports en commun !

.

Année 2018. Semaine 46.

Jaune : après les bonnets rouges sous Hollande, voici les gilets jaunes sous Macron. Le dernier mouvement est de bien plus grande ampleur, puisque cette fois-ci il est national. En 1789 les fran-çais se sont soulevés à cause du manque de pain, aujourd’hui c’est contre la hausse des prix du car-burant. Bien sûr, il faut tout de suite noter que dans les deux cas les événements sont beaucoup plus complexes. Mais ils sont identiques : un ras-le-bol général de ceux qui paient toujours plus pour recevoir en retour toujours moins !

Le mouvement des gilets jaunes souffre quelques incohérences. Organiser des opérations escargot, c’est débile puisque cela consiste à faire rouler tout le monde lentement, donc à consommer plus de carburant, donc à devoir faire le plein plus souvent et ainsi dépenser une fortune pour rien. Ils se pénalisent eux-mêmes. Débile aussi le fait de bloquer les autres automobilistes. Ce ne sont pas ces derniers qui fixent les prix du carburant ! Si l’on y réfléchit, ce genre d’opération le gouvernement adore et laisse faire, trop content de voir qu’ainsi l’opinion publique commence à se retourner contre les gilets jaunes. Trop de français leur apporte leur soutien, mais s’ils s’obstinent à bloquer les citoyens le vent va vite tourner et c’est ce que veut le gouvernement : diviser l’opinion pour éviter un nouveau 1789 ! Bloquer des stations essence ou rendre gratuits les péages, voilà de bonnes manières de manifester. Bloquer une autoroute est contre-productif… Si les révolutionnaires s’étaient contentés de bloquer les calèches, nous serions encore sous le régime de la royauté.

Les médias ne savent pas trop sur quel pied danser. Bien entendu qu’ils montrent le pire des manifestations, pour essayer de soutenir le pouvoir en place en discréditant les gilets jaunes. Mais on sent bien qu’ils ne sont pas totalement contre cette révolte. Et selon moi il ne faut pas s’arrêter là. La majorité des Français en a ras le bol de payer : des impôts, des factures, la TVA, la redevance télé… pour peu d’avantages en retour. Il faut que ce système soit renversé. Il faut revoir toute la structure de notre société, la réfor-mer en profondeur. L’oppression de ceux qui nous gouvernent, de l’Union Européenne (une belle idée devenue totalement pourrie) ou encore les lois imposées par le marché (des smartphones à mille euros, où va-t-on ?). Nous sommes dans le même cas qu’en 1789 : les institutions n’évoluent pas, elles restent figées dans un carcan d’ancien régime alors que le monde bouge.

N’oubliez pas que si le monde tourne ce n’est pas grâce aux politiciens mais à nous, le peuple, qui travaille ! Le réel pouvoir est entre nos mains parce que sans nous, le gouvernement n’est rien, l’Union Européenne n’est rien, les GAFA ne sont rien. Aux armes citoyens, de tout temps ce sont les Français qui ont montré l’exemple et qui ont lancé les révoltes ayant façonné le monde. Ensemble nous sommes puissants, il manque peut-être encore des leadeurs…

Deux roues : principe de base : les deux roues sur la route ! Voilà la théorie. Dans la réalité, les vélos envahissent les trottoirs. Ce que je préfère quand même ce sont les cyclistes qui empruntent l’espace réservé aux piétons alors qu’à quelques centimètres se trouve une piste cyclable qui a coûté des mil-lions d’euros à la collectivité. Mais j’oubliais que les cyclistes ont tous les droits : griller les feux, ne pas voir les passages piétons, laisser leur vélo n’importe où… Je rappelle que les scooters sont aussi des deux roues (même si parfois il y en a trois) et qu’ils doivent donc également être sur la route. Encore une fois, les trottoirs sont leur terrain de jeu. C’est évidemment aux piétons de se pousser, puisque personne n’est là pour faire respecter l’ordre ou tout simplement la loi (à se demander ce qu’on apprend pour passer son code). Et puis viennent les trottinettes, qui sont un effet de mode et non une invention du vingt et unième siècle. Nous allons donc rebaptiser feu l’espace réservé aux piétons en trottinettoirs, puisqu’apparemment il n’y a aucune limite. Le problème ce ne sont pas les modes de locomotion mais les abrutis qui les utilisent mal, oubliant deux qualités essentielles : le civisme et le respect. Réfléchissons : de plus en plus de trottinettes sont électriques. Et il y en a beaucoup pour trouver cela formidable. Je suis peut-être trop négatif mais moi, ce que je vois, c’est une future génération d’obèses. Si même les piétons n’utilisent plus leurs pieds, c’est ce qui arrivera. Car il semble utile de rappeler que si la pseudo-science recommande de bouger trente minutes par jour, cela veut dire fournir un effort, pas simplement se mouvoir sur une machine…

Eau : pendant que certaines villes essaient de faire reconnaître la sécheresse comme une catas-trophe naturelle, d’autres arrosent… les trottoirs. Paris en particulier, dont la maire se veut une éco-logiste convaincue (comprendre : par opportunisme électoral). Luttons contre la pollution et préser-vons la terre… en gaspillant des litres d’eau ! Il existe deux phénomènes. L’un est de laisser couler l’eau le long des trottoirs pour faciliter le balayage des rigoles. Une profusion d’eau est donc gaspil-lée pour peu de choses puisque généralement je constate que l’eau coule et que personne ne balaie ! On se scandalise lorsque des jeunes ouvrent des bouches d’incendie pendant l’été, mais quand la mairie gaspille bien plus d’eau pour rien, aucune voix ne s’élève. Deuxième phénomène : arroser les trottoirs. Encore pour les nettoyer. Non parce que balayer c’est épuisant et utiliser la machine infer-nale qui souffle de l’air pour repousser la saleté, c’est dur aussi. Sans compter que les piétons, encore eux, sont souvent arrosés avec l’eau sale. C’est agréable de se rendre au travail, marcher cent mètres et avoir le jeans sale à cause de la bêtise générale. Mais après tout pourquoi se plaindre, qui a besoin d’eau ? Peut-être les victimes de la sécheresse…

Automne : lorsque nous sommes trop pessimistes, négatifs, énervés, il suffit souvent de regarder la nature, elle nous apaise. Bien évidemment, cela semble plus simple pour celles et ceux qui vivent au bord de la mer, de l’océan, d’une forêt, de montagnes. En réalité, tout le monde, à tout instant, peut profiter des beautés de la nature. Un geste simple est de lever la tête et de fixer le ciel pour immédia-tement sentir à quel point nous sommes petits face à l’immensité qui nous entoure. Observer les nuages ou les étoiles, puis se dire que finalement les problèmes de ce monde ne sont pas si impor-tants, qu’il y a dehors tout un univers qui s’en fiche royalement ! Ou alors observer les arbres, qui en ville comme à la campagne vivent au rythme des saisons. Les couleurs des feuilles en automne sont si belles qu’on en oublie que c’est une manière pour les végétaux de flamboyer une dernière fois avant de tirer leur révérence. Des jaunes éclatants, des rouges profonds, des mélanges que seule la palette d’un véritable peintre saurait reproduire. Sans cesse la nature peut nous émerveiller. Sans cesse elle nous rappelle également l’essentiel : le changement est permanent ! Fleurir, se parer d’un beau feuillage, produire des fruits, puis rougir lorsque le froid approche, perdre de sa superbe, som-meiller pendant un temps pour mieux renaître lorsque le printemps sonne l’éveil. Aucun arbre ne se plaint, pourquoi les humains n’arrêtent-ils pas ? Parfois la vie est belle, parfois on affronte des pé-riodes sombres, mais toujours il est possible de renaître et de flamboyer à nouveau…

Année 2018. Semaine 45.

Trump : certains ont de l’urticaire rien qu’en entendant ou lisant ce nom de famille. Preuve que les médias peuvent créer une hystérie générale sans réel fondement. Les récentes élections ont été l’occasion de beaucoup parler des États-Unis, mais toujours en surface, simplement le vernis qui crée la polémique. Une démocratie qui fonctionne se fiche de qui est à sa tête et même de quelle majorité se trouve au Sénat ou à l’Assemblée. Une démocratie saine fonctionne indépendamment de ses fi-gures de proue. Et c’est bien ce qu’il se passe aux États-Unis : nous croyons à tort que les Améri-cains vivent, respirent, rêvent Trump en permanence mais comme nous, ce qui les intéresse princi-palement est ce qu’il se passe dans leur vie, dans leur quartier, dans leur ville. Le maire, le sheriff et le gouverneur sont plus importants que les conspirations de Washington et les petites querelles de bas politiciens ne vivant que pour leur carrière. Il ne faut donc pas se focaliser sur Donald Trump et ses tweets provocateurs, il faut utiliser son temps à comprendre pourquoi il est devenu Président, ce que cela dit de l’état d’esprit des Américains. Il faut s’intéresser aux angoisses et aux attentes des électeurs et non remplir des pages et des pages concernant les vêtements portés par Melania ! Notre monde fait face à assez de problèmes, que les médias aiment éclipser en agitant les épouvantails qu’ils ont désignés…

Itinérance : l’itinérance mémorielle engagée par le Président de la République est en soi une excel-lente initiative. Il aurait pu se contenter de briller le 11 novembre et de déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu. Mais il y a un siècle maintenant, la guerre était temporairement suspendue et il est important de se souvenir. Penser à ceux et celles qui ont donné leur vie pour une cause qui les dépassait. Car ce sont rarement les peuples qui veulent faire la guerre (sauf civile), seuls les dirigeants la déclenchent. Penser aussi à toutes les souffrances causées par ce conflit et les traumatismes que beaucoup ont subis pour le restant de leurs jours. Remarquer l’incroyable chance que nous avons de vivre dans un pays en paix avec ses voisins et la très faible (même si jamais nulle) possibilité d’un troisième conflit mondial. Alors, durant cette semaine dédiée à la mémoire de ceux et celles qui ont souffert, quelle est la nécessité d’encore créer des polémiques ? Il faudrait laisser ce temps de la mémoire passer sereinement, ensuite les médias pourront vendre du papier en montant en épingle chaque petite phrase du Président. Ensuite ce dernier pourra parler des réformes qu’il veut faire. D’abord il faut se souvenir, se recueillir, transmettre la mémoire de ce terrible passé en espé-rant que pour une fois l’Histoire serve de leçon. Malheureusement, l’Histoire ne fait que servir le présent, ici elle est récupérée pour redresser une cote de popularité…

Effondrements : des immeubles s’effondrent à Marseille et chacun fait mine d’être surpris. En réalité il n’y a aucune surprise. Dans notre monde, plus personne n’est res-ponsable de rien. La mairie se dédouane de toute responsabilité, sans doute que les syndics gérant ces immeubles ne se sentent pas coupables, les copropriétaires rejettent la faute sur les autres. L’affaire est complexe mais ce qu’elle révèle est que de nos jours tout le monde s’en fiche de tout. Plus personne ne prend ses responsabilités et l’incompétence est le maître mot. Quand je vois de quelle manière est géré mon immeuble, je ne m’étonne pas de ce type de catastrophe. Chez nous la majorité des copropriétaires s’en fiche de l’état de leur appartement et ils ne viennent pleurer que lorsque survient un drame. Là il y a du monde pour geindre car chacun veut que tous paient pour pallier le manque de responsabilisation individuelle. Le syndic pour sa part empoche l’argent tous les trimestres et en retour ne fournit aucun suivi, aucun service, n’est même pas capable de faire appli-quer les résolutions prises en assemblée générale. Il a fallu six mois pour raccrocher l’échelle de se-cours, opération qui a duré cinq minutes. Quand on voit cela, on ne s’étonne pas que des immeubles s’effondrent. Comme plus personne n’est responsable de rien et que tout le monde s’en fiche de tout, ce type de drame aura encore lieu. On préfère garder son argent et sacrifier des vies humaines sur l’autel de la déresponsabilisation…

Prix : cette semaine, déferlement de prix littéraires. À qui profite cet emballement médiatique ? Peu aux lectrices et lecteurs, qui passeront certainement un meilleur moment avec un roman de Bernard Werber qu’avec un prix Goncourt. Je ne fais pas preuve d’honnêteté intellectuelle en écri-vant ceci puisque j’ai lu l’un, mais je ne lirai pas l’autre. Le problème de TOUS les prix littéraires est qu’ils sont biaisés par le copinage. Je n’ai encore vu aucun prix littéraire basé sur la qualité réelle d’un roman. Il ne s’agit que de favoriser un tel, en échange de… je ne veux même pas le savoir. Les prix littéraires font la promotion de l’éditeur, pas véritablement de l’auteur. Je pense que tout le monde en est conscient et pourtant nous faisons semblant que ces prix ont une certaine valeur. Faites la liste de vos romans préférés et demandez-vous si l’un d’entre eux aurait pu remporter un tel prix ? Il est difficile de trouver un bon roman, il faudrait que nous ayons un guide crédible. Mais dans cet univers, comme dans celui de la musique, la gangrène du copinage conduit à la mise en avant de brouillons indigestes alors que de véritables perles restent totalement ignorées. Il ne sert à rien de dénoncer le système, il restera pour toujours en place, il s’est imposé et il ras-sure…

Carburant : en parlant de système, la grogne contre la hausse du carburant est un exemple frappant de la manipulation constante dont nous sommes les victimes. Des victimes consentantes, puisque notre péché est de ne pas réfléchir et de nous laisser endormir par les médias. Une hausse du prix du carbu-rant pour financer la transition écologique ? Difficile de comprendre comment on peut encore sortir une telle ânerie et comment certains peuvent y croire. Favoriser la voiture électrique ? Pas très éco-logique cette dernière puisque l’électricité ne pousse pas sur les arbres. La voiture électrique ne pol-lue pas en elle-même (à part les matériaux utilisés pour la construire) mais les dommages collatéraux sont énormes : centrales à charbon, centrales nucléaires… Il en faut de la pollution et des déchets pour faire avancer une voiture électrique ! Hausse du cours du pétrole ? Voilà la plus belle arnaque, tellement classique : le prix de la matière première augmente, le prix à la pompe aussi. Le prix de la matière baisse, le prix à la pompe augmente encore… Si c’est évident pour le carburant, il ne faut pas se leurrer, ce mécanisme est partout présent. L’hystérie médiatique s’est un temps alarmée de l’éventuelle pénurie de beurre, justifiant une hausse des prix. Ces derniers ont-ils baissé par la suite ? Chaque saison, les médias viennent recueillir les plaintes des agriculteurs : inondation, sécheresse, grêle… pour justifier une pénurie et donc des augmentations de prix. Mais quand tout va bien, le prix baisse-t-il ? Normalement, le capitalisme veut que plus on consomme, plus les prix baissent (si je vends 1 smartphone il coûtera un million d’euros, si j’en vends des millions il devrait être moins cher). Mais en fait, peu importe ce qu’il se passe, les prix augmentent sans cesse et les excuses invo-quées sont aussi crédibles que celles débitées par la SNCF pour justifier ses retards. Tout augmente, sauf les salaires… et l’intelligence !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *