Année 2020. Semaine 52.
Évolution : l’année 2020 a été pour le moins compliquée, chaotique et empreinte de beaucoup de pessimisme. La situation risque de durer mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas dès aujourd’hui prendre du recul et quand même essayer de voir les bons côtés, ou du moins de trouver et appliquer les façons de s’améliorer. Avec cette crise, la France a par exemple démasqué son énorme retard technologique. À force de se plaindre de la prédominance des mastodontes américains que sont Google, Amazon ou Facebook, nous avons oublié d’évoluer. Peu de commerces étaient présents sur Internet, ils ont rapidement dû se mettre à jour. Ceux déjà connectés ne se sont pas montrés efficaces, il suffit de se rappeler que le jour du BlackFriday les sites de Darty et autres étaient en rade, ne supportant pas le nombre de connexions, alors que les sites américains ont tenu. Il faut donc maintenant que la France se mette au niveau, parce que nous en avons les capacités, il nous manque la volonté. Un exemple concret : une commande passée sur le site d’une librairie qui a dû proposer des services en ligne et ensuite… jamais aucune réponse. Il y a beaucoup à faire pour utiliser les technologies à bon escient, mais la tâche n’est pas insurmontable.
La crise a aussi démasqué à la fois le manque de confiance et le manque de discipline. Depuis des décennies chaque politicien promet de rétablir la confiance entre les Français et leurs institutions. On peut dire que c’est totalement raté. On ne les croyait déjà qu’à moitié avant, maintenant c’est une défiance totale qui s’est installée. Simplement parce que les institutions devraient montrer l’exemple, ne pas propager de fake news, être irréprochables, alors que c’est tout l’inverse qui se produit. Un manque de discipline aussi, parce que les institutions ne font pas confiance aux Français. Chaque nouvelle mesure s’accompagne automatiquement de la menace d’une amende, parce que les institutions savent que les Français ne respecteront pas les directives. Si ces dernières étaient claires, logiques et intelligemment expliquées, les choses iraient mieux. Mais il n’y a plus d’homme (ou de femme) fort que l’on a envie de suivre, il n’y a plus de vrai dirigeant, il n’y a plus d’autorité crédible et indiscutable.
Le monde a changé et nous devons saisir l’opportunité de rendre ce changement profitable, en s’améliorant au lieu de se lamenter. Nous trouvons que 2020 était terrible, mais il n’y a pas eu de guerres, des millions de morts sur le front, la famine ou la déportation. L’humanité a vécu des heures bien plus sombres et s’est relevée, avec brio, nous en sommes donc parfaitement capables. Les Français sont forts pour s’adapter et trouver des parades. Même si cela a été difficile, des travailleurs ont pu continuer leur activité à la maison, les restaurateurs se sont mis à la vente à emporter… nous ne sommes jamais à court d’idées en France. Il faut encourager cette liberté d’entreprendre, notre pays a un potentiel incroyable et si les barrières administratives étaient assouplies nous pourrions encore rayonner grâce à notre inventivité, ténacité et toutes les ressources intellectuelles que nous avons. Bien sûr il y a des métiers plus touchés, qui n’ont pas vraiment pu se renouveler pendant cette crise. Une boîte de nuit qui ferme ne peut pas proposer de la fête à emporter. Il faut donc que cette crise s’arrête, nous renvoyant à la discipline de chacun pour passer rapidement à autre chose.
Il faudra aussi se préparer aux crises suivantes. Mettre à l’arrêt un pays entier est un aveu d’échec, d’une impréparation totale, d’un amateurisme majeur. Tout le monde se souviendra de qui sont les incompétents, pourtant il faut regarder de l’avant, changer, évoluer, réfléchir à l’avenir, mieux se préparer, s’adapter aux évolutions et ne pas se contenter de tout le temps critiquer. N’utilisons la critique que si cette dernière est constructive, permet de repérer les erreurs et de tout faire pour qu’elles ne se reproduisent plus. 2020 nous a donné beaucoup de leçons, c’est ainsi qu’on grandit et qu’on devient meilleur. Chaque échec est une source d’apprentissage pour que la prochaine fois nous fassions mieux. Quand la crise sera terminée, ne revenons pas au monde d’avant, il a échoué, il faut faire mieux et nous avons toutes les capacités, les forces, les idées et les individus pour y arriver. Évoluons pour le meilleur, les défis ne manqueront jamais, mais nous pouvons les affronter plus efficacement.
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Année 2020. Semaine 50.
Comparaison : quand les choses ne vont pas bien en France, soudain nous entendons beaucoup de comparaisons avec les autres pays, surtout européens. Une manière de se rassurer en se disant que les choses vont beaucoup plus mal ailleurs. Une manière également de masquer une mauvaise gestion à l’intérieur de la France. En 2020, avec ce fameux virus, nous avons donc eu droit à beaucoup de comparaisons. Avec l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, qui apparemment ont fait moins bien que nous, pendant la première ou la deuxième vague. Il y a aussi eu des comparaisons avec la situation au Brésil, catastrophique pendant un temps puis nous n’avons plus rien entendu à propos de ce pays. Une comparaison avec les États-Unis, sans mise en perspective par rapport au nombre d’habitants, évidemment. Il est vrai que les comparaisons avec le Brésil et les USA sont un peu différentes puisque dans ces deux cas il convient, pour être bien-pensant, de ne pas apprécier les dirigeants de ces pays et de les critiquer à la moindre occasion. Certainement que la simple arrivée de Joe Bidon permettra de faire diminuer l’incidence du virus. Bref, nous avons entendu peu de comparaisons avec la Suisse, la Suède ou d’autres pays proches qui font partie de l’Union européenne. Parce que la comparaison doit évidemment être une mise en valeur de la France, pour conclure que nous faisons moins pire que les autres.
La comparaison est essentielle, et nous la pratiquons au quotidien. Mais la comparaison négative est la pire qui soit. Elle conduit à conclure que même si je ne fais pas bien, d’autres font encore moins bien. La saine comparaison doit être positive : qu’est-ce que les autres font de mieux que moi et qu’est-ce que je peux faire pour me mettre à leur niveau ? C’est cela que nous devrions entendre à longueur de temps : ce que les autres pays font mieux que la France, pour que nous nous hissions à leur hauteur. Uniquement dans les domaines positifs. Car la comparaison négative nous tire vers le bas, tandis que la positive nous rend meilleurs. Dans tous les domaines, que ce soit au niveau national ou individuel, seule la comparaison positive peut conduire à des jours meilleurs.
Une comparaison dénuée de jalousie, sinon cela ne sert à rien. Par exemple, se comparer à une femme mieux habillée que soi ou un homme plus musclé que soi ne doit pas conduire à dénigrer l’autre, à le rabaisser, pour se sentir mieux. La comparaison doit pousser chacun à aller de l’avant, faire des efforts pour avoir plus de style ou perde quelques kilos. Se comparer à son voisin, qui gagne mieux sa vie et ainsi nourrir une certaine jalousie, voire une haine à son égard, n’aide personne. Se comparer à ceux qui ont du succès ne doit servir qu’un seul but : faire soi-même des efforts pour améliorer sa situation. Se comparer à Amazon et jalouser son succès est inutile. Il faut fournir des efforts pour être tout aussi performant. Le jour du Blackfriday les sites de Darty et de Boulanger étaient hors service, pour cause de trop de connexions. Il ne faut pas ensuite jalouser Amazon mais vouloir se mettre à son niveau et ainsi avoir des sites Internet qui ne nous font pas passer pour le tiers-monde de la technologie.
La comparaison avec les autres n’est utile que si elle a pour objectif de voir ce que les autres font mieux et d’ainsi se transformer, se développer, pour rejoindre ces autres au sommet. Chaque pays, chaque être humain a une leçon à nous apporter. Et, par la comparaison, c’est en ne retenant que le meilleur de chacun pour l’appliquer à soi que l’on devient soi-même meilleur. Comparer pour critiquer nous entraîne vers le fond, comparer pour s’améliorer nous permettra de relever tous les défis du futur…
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Année 2020. Semaine 49.
Essentiel : cette année, nous avons appris la distinction entre ce qui est essentiel et ce qui est considéré comme non-essentiel. Des notions assez terribles quand on y pense. Cela veut donc dire qu’il y a des gens utiles à la société et d’autres qui finalement sont totalement dispensables. Le fait qu’un gouvernement décide de ce qui est essentiel ou non est certainement le plus gros scandale de cette année. Bien sûr, tout repose dans les termes employés. On aurait pu dire que ne restent ouverts que les éléments vitaux pour la société : l’hôpital, les commerces alimentaires parce que se nourrir est quand même indispensable, les services de propreté parce que si les poubelles restent dans la rue et que la peste se développe c’est contre-productif. Mais là, il y a eu une distinction entre essentiel et non-essentiel. Nous avons donc appris que :
-les commerces de vêtements ou de cosmétiques sont non-essentiels. S’habiller est inutile.
-les coiffeurs sont non-essentiels. Se coiffer est inutile.
-les salles de sport sont non-essentielles. Le sport est inutile pour la santé.
-les musées et les théâtres sont non-essentiels. La culture est inutile.
Puis il y a toute la liste de ce qui est considéré comme superflus : les bars, les restaurants, les boîtes de nuit… S’amuser et se changer les idées est inutile. Alors pourquoi rouvrir tous ces commerces ? S’ils sont inutiles, pourquoi existent-ils ?
Par contre, on nous a encouragés à partir en vacances, donc ça c’est utile. On a passé une semaine au chevet du Black Friday, c’est donc essentiel. Bien sûr, difficile de comprendre la logique puisqu’il n’y en a pas. C’est être complotiste que de se référer à un documentaire comme Hold-up, mais il faut savoir réfléchir à partir de tout, prendre du recul, que ce soit en consultant les « vraies » informations comme les avis contraires. Et ce documentaire parlait bien de tous ces gens inutiles qui encombrent les riches et les puissants. Maintenant, nous avons même la liste de ce et de ceux considérés comme inutiles. Il ne reste que l’essentiel : le travail et la consommation, l’un n’allant pas sans l’autre. Que ceux qui ont pu continuer à travailler se rassurent, leur job est essentiel. Les autres, bon bah désolé mais le gouvernement vous considère comme inutiles. Il vous prélèvera quand même toutes les taxes et les impôts qui vont bien, mais en pratique vous ne servez à rien. Dit de cette façon, on comprend le terrible de la chose.
Est-ce vraiment à un gouvernement de décider ce qui est essentiel ou non ? Parce que du coup, si c’est le gouvernement qui juge, il ne se considérera jamais comme lui-même totalement inutile et dispensable. Pourtant…
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Année 2020. Semaine 48.
Culture ? : j’avoue que je suis un peu déçu. Les commerçants ont pu lever le rideau et hier soir j’étais impatient de voir, aux informations, des images incroyables de centaines de personnes faisant des heures de queue pour entrer dans les librairies. Comme à l’époque devant les McDonald’s. Mais rien. Des files d’attente devant les coiffeurs, les magasins de vêtements ou de produits de beauté. Devant les librairies, rien. Que de bruit pendant le confinement version 2 pour pas grand-chose finalement. Pourtant il y avait du monde dans les rues, seulement c’était pour manifester. Cette pratique est intéressante quand même, le déconfinement est synonyme de rassemblements pour certains Français. Dès qu’on déconfine, il y a des grosses manifestations. Des attroupements un peu partout, des rues bondées de consommateurs avides de dépenser de l’argent (apparemment pas dans les livres)… dès le premier jour de déconfinement on sent déjà le troisième confinement pointer le bout de son nez. Pourtant nous avions mis toutes les chances de notre côté. Le héros du premier déconfinement qui fut une réussite éclatante est désormais le premier ministre en charge du deuxième déconfinement. Moi j’avais pleinement confiance, quel naïf je suis. C’est vrai, il faut donner une seconde chance à ceux qui ont échoué, mais peut-être pas quand il s’agit de santé publique. Enfin, rassurons-nous, grâce à un confinement soft, la pandémie a décru plus vite qu’avec un confinement strict. Allez comprendre ! Et les nouvelles mesures me satisfont pleinement. Je ne vois aucune incohérence dans le fait d’autoriser les skieurs à aller sur les pistes mais d’interdire les remontées mécaniques. Non je vous assure, il n’y a rien d’incohérent, tout est parfaitement clair, limpide, logique. Les galeries Lafayette peuvent ouvrir, mais pas les restaurants. On pourra aller au théâtre et dans les cinémas, mais en respectant le couvre-feu. À ce sujet je me demande où l’on verra le plus de files d’attente : devant les théâtres ou les cinémas pour voir des niaiseries ? Le suspense n’est pas très intense. La culture, oui, mais la culture des manifestations, de la contestation et surtout de la consommation. C’est très décevant…
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Année 2020. Semaine 47.
Black Friday : encore une fois, n’ayons pas la mémoire courte en nous projetant dans un passé très proche, celui de l’histoire du Black Friday en France. C’est seulement entre 2010 – 2013 qu’il s’installe lentement dans notre pays, à l’initiative d’un grand site de ventes en ligne, qui a presque le même nom qu’un long fleuve d’Amérique du Sud. Officiellement nous retenons 2013, date à laquelle les sites français s’y sont mis. Que n’avons-nous pas entendu à l’époque. Quel scandale que cette fête du commerce américaine brutalement importée sur les terres gauloises. Partout dans les médias on s’étranglait face à cette agression manifeste. Un Black Friday qui ne sert à rien, purement commercial, sans aucun intérêt avant Noël. Bien sûr, les commerçants français se sont braqués parce qu’ils n’étaient pas prêts pour cette nouveauté, mais on dirait que l’impréparation est devenue une marque distinctive de la France.
La lutte n’a pas cessé depuis, dénonçant cet outrage du capitalisme, ce symbole de la surconsommation. On invente alors le Green Day, pour consommer équitable, écologique, pour ne pas laisser la conscience du consommateur tranquille. Quelle aberration effectivement qu’une fête du commerce durant laquelle les gens achètent ! D’autres scandales plus crédibles voient le jour. Comme lors de nos traditionnels soldes, beaucoup trichent, gonflant les prix juste avant pour donner l’impression que les promotions sont incroyables alors qu’il ne s’agit que d’une illusion sur les étiquettes. Dans chaque entreprise humaine, il existe des dérives. Pour les éviter il faut observer et réfléchir, mais ces deux facultés ne sont pas en vente, surtout pas sur Internet.
Puis nous voilà en 2020. Il est presque surnaturel d’entendre dans le journal de France 2 que le Black Friday est une fête mondialement importante et cruciale, comme s’il s’agissait d’une tradition venue de la nuit des temps. Les commerçants qui à l’époque étaient vent debout face à cet import américain en sont à supplier le gouvernement d’intervenir pour reporter cette célébration du commerce afin qu’elle profite à tous. Ce n’est donc qu’une simple date pour refourguer sa marchandise étant donné qu’on lui enlève son principe fondamental. Rappelons que le Black Friday est le vendredi qui suit Thanksgiving, une journée pour des soldes monstres dans les commerces physiques, l’équivalent de cet événement pour les sites Internet étant le Cyber Monday. Qu’importe, le Black Friday tant décrié est devenu vital, un enjeu national, dans cette cohue nous n’entendons même plus les revendications écologiques.
En moins de dix ans, nous sommes donc passés d’une fête du commerce détestée et rejetée à une fête du commerce attendue et désirée, devenue indispensable. Il n’y a qu’un seul mot pour résumer cette agitation : pathétique.
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Année 2020. Semaine 46.
USA : l’élection présidentielle américaine de 2020 est intéressante à observer car elle met en lumière, de façon brutale, les deux grands travers de notre société. Son manichéisme et sa totale soumission aux médias.
C’est peut-être l’influence des films produits par Hollywood qui nous fait constamment diviser le monde en deux camps : les méchants et les gentils. Lors de cette élection, nous avions évidemment Trump dans le rôle du méchant. Il a tous les travers, il ne fait rien de bien, c’est l’ennemi de l’intelligence, il faut qu’il dégage, un tel président ce n’est pas possible. Impossible aussi de regarder son bilan et d’en extraire ce qu’il y a de positif, et il y en a. Mais non, c’est le méchant désigné, il convient donc de le détester peu importe ce qu’il fait. Il n’a déclenché aucune guerre sous son mandat, contrairement à son prédécesseur, prix Nobel de la paix, qui a beaucoup utilisé l’armée américaine. Mais c’est un méchant, un point c’est tout. Dans le rôle du gentil, il y a Biden. Lui a toutes les qualités, il est parfait, il va sauver le monde, c’est un héros avant d’avoir fait quoi que ce soit. Parce qu’on ne sait pas trop ce qu’il a fait de bien durant sa carrière, on évite de faire le bilan de sa vice-présidence. Quant à son programme, il n’est pas détaillé. Ce n’est pas grave, c’est le gentil désigné, il convient de l’adorer. Cette conception fait que les élections étaient jouées d’avance.
Grâce aussi aux médias, qui amplifient cette distinction entre le méchant et le gentil, dans l’optique de laver les cerveaux pour que les électeurs choisissent celui désigné comme le gentil. Par médias, je ne parle évidemment pas que de la presse, mais aussi des réseaux sociaux, dont l’influence est désormais incontestable. Il est d’ailleurs difficile de savoir qui influence qui. Les grands médias officiels suivent-ils l’opinion des réseaux sociaux pour vendre ? Ou les réseaux sociaux ne font-ils que reproduire ce que les médias officiels disent de penser ? C’est assez flou et il y a évidemment une influence mutuelle. La soumission de la pensée aux médias est désormais claire. Ce ne sont pas les grands électeurs qui ont choisi le nouveau président, ce ne sera pas la Cour suprême, ce sont à peine les électeurs qui ont choisi puisque les médias ont fait le roi avant la fin des décomptes de votes dans tous les états.
Les méchants contre les gentils, la soumission totale aux médias réseaux sociaux inclus. Le terme de démocratie peut-il encore être utilisé ? Dans une démocratie, les électeurs sont des personnes averties, informées, qui pèsent le pour et le contre, prennent du recul, réfléchissent… Ce n’est plus vraiment le cas. Alors facilitons-nous les choses, laissons les médias décider et arrêtons de dépenser des fortunes pour permettre des élections. Laissons-nous porter par le scénario comme lorsque nous consommons un film ou une série…
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Année 2020. Semaine 44.
Vérité : il semblerait que peu à peu la vérité s’estompe. Elle n’a jamais été clairement établie, certes, la foule a toujours été trompée, mais le phénomène s’accentue en cette année qui vire au grand n’importe quoi. Nous savons que les journaux ne disent pas la vérité. Ils sont totalement partiaux. Il suffit pour s’en convaincre de voir comment est traité le sujet des élections américaines. Il a été décidé que Joe était le gentil et Donald le méchant. Alors on se délecte des frasques de Donald, il a tort sur absolument tout, il ne fait rien de bien. Joe lui est le sauveur, il va relever l’Amérique, il sera bien plus sage et intelligent. Il correspond simplement mieux à l’idée qu’on se fait d’un président américain. Mais quelle est la vérité ? Nous ne le savons pas. Il faudrait vivre aux USA pour la connaître, et encore… Tous les événements rapportés sont biaisés, il est impossible de démêler le vrai du faux. Maintenant, il semble qu’on fasse la chasse aux fake news. Mais qui décide de ce qu’est une information valable pour la distinguer d’une fausse information ? Tout ce qui ne suit pas la ligne directrice voulue par les dirigeants est-il fake news ? La crise du coronavirus trouble encore plus la vérité, il devient impossible de savoir à qui ou à quoi faire confiance. Même la science n’est pas une valeur sûre. Elle nous dit que le masque est inutile puis qu’il est indispensable mais finalement il ne suffit pas et il faut à nouveau se confiner. La science incapable de saisir véritablement le virus qui un jour provoque tels symptômes, le lendemain tels autres. Les chiffres que l’on nous balance au visage chaque jour, sont-ils vrais ? Que se cache-t-il derrière les chiffres des contaminations ? Leur augmentation est-elle due à la multiplication des tests effectués ? Et qu’est-ce qui est inclus dans ces chiffres ? Il est fort probable que tout est désormais coronavirus : une grippe devient covid, un rhume devient covid, une toux devient covid… pour gonfler les chiffres. Pareil pour les décès, ces chiffres sont-ils fiables ? Il est facile de sortir des chiffres de son chapeau, personne ne peut les contrôler, même les mathématiques ne disent plus la vérité. On nous raconte tant de mensonges qu’il n’est désormais plus possible de connaître la vérité. Le symptôme le plus évident de cette désorientation est la multiplication des théories du complot. Ces théories ne sont qu’un effet, la cause provient des mensonges proférés par les dirigeants et relayés par les médias. Certains affirment que le coronavirus n’existe pas. Qui peut leur affirmer que cette maladie existe ? Les scientifiques qui mentent à longueur de temps, selon les volontés du pouvoir ou qui tout simplement ne savent rien ? La vérité se trouble, diluée dans une litanie de mensonges, on ne peut plus se fier à rien. Il n’y a plus de source sûre. Alors, chacun se fait sa propre opinion, établit sa propre vérité. Et c’est toute l’humanité qui dérive, les êtres qui se séparent, s’éloignent, puisque chacun conçoit son propre monde avec ses propres règles. Bientôt plus rien ne nous unira, il n’y aura plus une vérité mais des milliards de vérités, inconciliables, sources de conflits. Est-ce le mensonge qui sonnera le glas de l’humanité ?
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Année 2020. Semaine 43.
Réseaux : lorsqu’un drame se produit, causé par l’obscurantisme et par la haine, on a désormais tendance à accuser les réseaux sociaux. Ils seraient un amplificateur de la haine, ce qui évidemment n’est pas totalement faux. Il est désormais possible de s’exprimer publiquement et de toucher des dizaines, centaines, milliers ou millions de personnes. Quoi que l’on dise, que ce soit vrai ou non, que ce soient des paroles d’espoir ou de haine. Mais les réseaux sociaux sont une conséquence et non une cause. Ce n’est pas dans leur nature de propager la haine, ce sont les utilisateurs qu’il faut mettre en cause. Certes, les algorithmes utilisés font que certains messages sont mis en avant, parce que l’intelligence artificielle détecte un intérêt pour ces messages. Mais encore une fois la cause n’est pas les algorithmes, ils sont une conséquence. Ils mettent en avant un message parce que beaucoup d’utilisateurs s’y intéressent. Le problème ne remonte d’ailleurs pas aux réseaux sociaux. La presse traditionnelle a le même effet. Un lecteur de gauche ne lira jamais les mêmes journaux qu’un lecteur de droite. Ainsi, depuis longtemps chacun reste dans sa bulle, évitant la confrontation des idées, préférant ceux qui pensent comme lui, qui vont dans son sens, qui partagent la même vision de la réalité. Et même avant la presse, l’humain a toujours eu tendance à se rapprocher de celles et ceux qui pensent comme lui et de rejeter les avis contraires. C’est la nature humaine qui est la cause, les réseaux sociaux ne sont qu’une conséquence. N’oublions pas que ces derniers ne sont pas le fait d’une apparition ex nihilo dans notre monde, ils ont bien été créés et sont en permanence alimentés par des humains. Ce sont donc les utilisateurs le problème, pas la technologie, comme toujours d’ailleurs. Les réseaux peuvent être une force, il ne faut pas chercher à les brider, mais à les utiliser à bon escient. Avant, les discours de haine étaient moins visibles. On débattait au comptoir d’un PMU ou dans le cercle privé. Désormais, chacun peut déverser sa haine en public, sans filtre, un pseudonyme n’est pas une véritable barrière on le sait bien, il est facile pour qui connaît un peu d’informatique de découvrir qui se cache derrière un faux nom. Ce qui veut dire que désormais, on peut savoir qui tient des discours de haine, qui est susceptible de préparer un crime. Il faut donc que les autorités s’adaptent. Peut-être serait-il utile d’avoir moins de forces de l’ordre pour donner des amendes à qui ne porte pas de masque ou à qui est encore dehors après le couvre-feu et investir un peu plus dans la surveillance des réseaux sociaux. Avant de décapiter un professeur, les barbares s’étaient exprimés sur les réseaux, y avaient attisé la haine. Ils ne se cachaient même pas. Alors, au lieu de dire que les réseaux sociaux sont le problème, il vaut mieux les voir comme une solution. Ils permettent d’identifier certains crimes avant qu’ils ne soient commis. Il ne faut pas brider les réseaux, mais les utiliser contre ceux qui appellent au meurtre. Il est plus simple de demander à Twitter de supprimer automatiquement tout discours qui semble relayer la haine que de former des cyber-policiers. Mais ce n’est pas en suivant la route la plus simple que l’on résout des problèmes compliqués…
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Année 2020. Semaine 42.
Ouverture : David Icke est considéré comme l’un des complotistes les plus prolifiques. Il cherche à dénoncer l’ensemble des complots fomentés par ceux qui dirigent le monde. J’ai voulu en savoir plus et j’ai donc lu L’illusion de la réalité, l’un de ses nombreux livres. Non pas pour assouvir ma soif de complots, simplement pour savoir ce qu’il écrit effectivement et me faire ma propre opinion. Puisque c’est là l’un des nombreux intérêts de la lecture : apprendre ! Il faut rester ouvert, avoir la curiosité de découvrir les idées des autres. Cet homme peut écrire ce qu’il veut, puisque c’est le fondement de la liberté d’expression, qui je l’espère va pouvoir perdurer. De cette lecture, je ne sors pas convaincu par les idées développées, même si je les respecte et si je comprends qu’on puisse y adhérer, car effectivement les arguments se tiennent si l’on part du principe que tout ce que nous vivons n’est qu’un gigantesque complot. Un complot qui a pour objectif d’asservir l’humanité par l’argent et le travail. Un complot qui veut imposer une certaine vision de la réalité, sans possibilité de voir au-delà. Certains points développés dans ce livre méritent effectivement réflexion, nous nous laissons certainement trop rapidement convaincre par ce que nous voyons et entendons, sans réfléchir, sans prendre de recul. D’ailleurs, il y a malgré tout beaucoup d’idées intéressantes dans ce livre. Comme quoi, il faut continuer à lire, apprendre, découvrir, parce qu’il y a certainement toujours des leçons à tirer de ce que les autres écrivent. L’ouverture d’esprit est l’un des grands pouvoirs de l’humanité, il faut continuer à cultiver cette capacité avant qu’elle ne s’éteigne. C’est ainsi que l’on peut se forger sa propre opinion, que l’on peut penser le monde, que l’on réussit à progresser. Garder l’esprit ouvert, sans tomber dans une idéologie, sans prendre pour argent comptant ce qu’un seul messager dit, penser et réfléchir par soi-même, ce n’est qu’en lisant et en apprenant que l’on peut y arriver. Ce livre est imposant, plus de mille pages et je ne vais en garder que deux citations. Pour le reste il m’a ouvert des pistes de recherches, ce qui va engendrer encore plus de lectures… Car ce livre n’est pas suffisant. Il peut impressionner celles et ceux qui croient au complot mondial. L’auteur va un peu loin à mon goût, avec cette théorie de base expliquant que nous sommes sous la coupe des archontes, des reptiliens dont le seul but est de générer la peur au sein de l’humanité, puisqu’ils se nourrissent de la peur. Pourquoi pas, le seul problème est qu’à la fin de l’ouvrage on sort avec beaucoup d’angoisses et aucune solution, c’est dommage. Bref, je me contente donc de deux citations, puisqu’on tire toujours un enseignement de ce qu’on lit (vous avez compris le message, lisez) :
« Une autre technique utilisée est de rendre la vie tellement désagréable et perturbante que les gens seront ouverts à tout ce qui la rend apparemment meilleure. »
« On n’a pas besoin de solutions aux maux du monde. Nous devons éliminer les causes du problème qui sont l’ignorance et l’arrogance. »
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Année 2020. Semaine 39.
Mesures : ces derniers mois, il y a beaucoup de monde pour prendre des mesures idiotes. Les têtes changent, on remplace le ministre de la santé, puis carrément le premier ministre. Mais cela ressemble surtout à un casting pour essayer de trouver la personne la plus incompétente possible face aux défis actuels. Sachant que le coronavirus n’est pas un véritable défi mais une création des autorités qui aiment faire monter la sauce autour de cet épiphénomène pour appliquer la technique habituelle de l’arbre qui cache la forêt.
Voilà qu’on ferme à nouveau les salles de sport dans les zones qui sont rouge vif, intense, éblouissant, voire écarlate, on ne sait plus trop mais c’est bien le but : nous rendre dingues. Donc, nous avons les salles de sport : limitation du nombre de personnes, port du masque obligatoire, nettoyage des appareils après chaque utilisation, limitation du temps passé dans les vestiaires, circulation saine de l’air. Mais maintenant, c’est interdit, on ferme. Par contre, on peut continuer à prendre le métro : dysfonctionnements en pagaille, afflux de personnes, concentration dans les rames, tout le monde collé, respect aléatoire du port du masque (sur le menton il ne sert à rien), aucune forme d’aération. On peut aussi marcher simplement dans la rue et croiser des joggeurs sans masque, transpirant, respirant fort et courant à proximité des piétons masqués. Pareil pour les vélos, puisque tout le monde sait que les cyclistes détestent les pistes cyclables et préfèrent embêter tout le monde en roulant sur le trottoir. Fermer les salles de sport est donc débile.
Autre problème : l’absence totale de policiers. Depuis le déconfinement, à titre personnel, j’ai dû en croiser à peu près aucun. Mais je sais que le gouvernement leur a ordonné de rétablir les lois de la République dans les zones sensibles, qu’ils ont pour mission de stopper les incivilités, puisque l’insécurité baisse de façon totalement évidente. Ainsi les commerçants, les restaurateurs et les employeurs ont l’obligation de faire respecter les règles sanitaires mais dans les rues, l’autorité de l’État (dont la mission principale est la sécurité) est totalement absente, sauf dans les zones où l’on peut dresser facilement des amendes qui seront payées puisque l’objectif est toujours l’argent.
Les leçons tirées de la fameuse première vague : aucune. Pas d’augmentation du nombre de lits de réanimation dans les hôpitaux, pas d’augmentation du personnel soignant. Ah si, on hystérise les gens pour qu’ils aillent se faire mettre un coton-tige dans le nez, d’où les files d’attente de trois heures devant les laboratoires et les sept jours de délais pour avoir les résultats. Résultat qui donc, s’il est positif, ne sert à rien, la septaine est déjà faite, mais pas à la maison. Pour les hôpitaux, il est difficile de trouver les sous. Pourtant, ces derniers temps on dirait bien que les milliards sortent du chapeau, bien entendu uniquement pour les entreprises qui rapportent de l’argent. L’hôpital n’apporte que la santé, les dirigeants s’en fichent totalement. Ils attendent un hypothétique vaccin pour qu’enfin cette épidémie devienne rentable. Je voudrais juste savoir combien coûtent les campagnes de prévention diffusées en boucle à la télévision ? C’est très efficace de voir le joyeux camping où tout le monde fait attention à tout le monde, mais c’est totalement inutile. Et ces millions investis dans de la publicité pourraient bien servir… aux hôpitaux.
Enfin, une petite piste pour comprendre l’hystérie de la crise sanitaire montée de toutes pièces. Que veulent nos dirigeants qu’ils n’arrivent pas à obtenir ? Une Europe fédérale, dans laquelle les nations disparaissent pour n’avoir plus qu’une supra-nation hégémonique gérant tous les Européens. Une couleuvre difficile à faire avaler, malgré les efforts fournis pour sournoisement imposer cette suprématie. Un plan légèrement compromis par le Brexit, qui ne doit pas servir de modèle. Alors, on crée une crise, on confine, on fait s’effondrer l’économie et comme solution on propose un gigantesque emprunt européen. Ainsi, tous les pays sont désormais liés par cet emprunt, autant ceux qui prêtent que ceux qui en profitent et doivent rembourser. Plus question de sortir de l’UE dans ces conditions et plus question de remettre en cause l’autorité suprématiste de Bruxelles. Le coronavirus a permis à l’Europe de devenir fédérale, sans avoir à essayer d’expliquer la chose à ce peuple totalement idiot qui n’est intéressant que s’il consomme et paie ses impôts. On ne lui demande pas de réfléchir mais d’enrichir la bête. Et cette fiction sanitaire, ce gros arbre qui cache la forêt, permet de faire passer une incroyable quantité de lois et de décisions sans que personne n’en parle. Nos dirigeants ont appris des magiciens : pour réussir l’entourloupe, il faut focaliser l’attention du public sur une idiotie pendant qu’on procède au tour de magie. Que découvrirons-nous lorsque l’arbre sera tombé et que nous pourrons voir la forêt ? Qu’importe, il sera trop tard…
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Année 2020. Semaine 37.
Espace : durant la semaine qui vient de s’écouler, l’Armée de l’air et de l’espace a officiellement vu le jour. Il est triste de constater que peu à peu, sans que les médias n’en parlent, évidemment, plusieurs pays développent leurs projets de placer des armes dans l’espace. Lorsque nous levons les yeux, nous pouvons encore rêver en imaginant ce qu’il y a au-delà de notre atmosphère. Comme les poètes de tous les temps, la simple contemplation de la lune et des étoiles nous permet de nous échapper des drames qui touchent notre planète pour nous apaiser et voyager au gré de notre imagination. Mais l’être humain n’est jamais en paix, il ne pense qu’à déployer des armes, pour de se défendre ou pour attaquer, redoutant ou espérant des conflits destructeurs. La route vers Mars est loin d’être gagnée mais bientôt nous aurons des armes nucléaires au-dessus de nos têtes. L’espace, qui devrait être un lieu neutre, qui appartient à l’ensemble de l’humanité, se militarise doucement mais sûrement, constitue désormais une menace. Dans l’indifférence générale. Nous ne savons pas mettre un frein à la violence du quotidien et au lieu de nous attacher à apaiser les esprits, nous préférons préparer la guerre. Il y a tant à faire sur la Terre, ne pouvons-nous pas laisser l’espace tranquille ? Pourquoi gâcher notre énergie à inventer des armes pour l’espace alors que nous avons besoin de cette énergie pour résoudre les problèmes d’ici-bas. Multiplier les conseils de défense pour combattre un virus ne sert à rien. C’est même totalement idiot. Un conseil d’attaque serait quand même plus logique, puisqu’il faut éradiquer le virus au lieu de trembler devant lui. Les messages Twitter qui condamnent fermement chaque « incivilité » sont également d’un ridicule sans nom. Il ne faut pas condamner les violences, il faut déployer toute l’énergie nécessaire pour les combattre. Rien qu’avec ces deux aspects de notre quotidien, il y a assez à faire pour assouvir l’instinct belliqueux de l’humanité. Alors pourquoi perdre son temps à placer des armes dans l’espace ? Parce que nous ne savons pas vivre en paix et en harmonie. Nous ne savons pas résoudre les plus petits conflits qui existent, alors pour oublier notre incompétence et notre impuissance nous sortons les armes en prévision de conflits majeurs. L’humanité sait résoudre des guerres à grande échelle mais est incapable de trouver une solution pour les vols à la tire. Nous sommes faibles, alors nous avons besoin d’armes. Ce n’est pas très joli comme façon de voir l’avenir et nous savons très bien nous auto-détruire sans avoir besoin d’installer des armes nucléaires à côté des étoiles. Au lieu de forcer l’espace à devenir comme la Terre, un lieu de conflits, il faudrait plutôt s’employer à ce que la Terre devienne comme l’espace, un lieu de paix…
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Année 2020. Semaine 34.
Masque : la comédie du masque est tout de même très intéressante et révélatrice de notre société. Cet épisode est un roman à lui tout seul. On se souvient que dans un premier temps nos dirigeants affirmaient qu’il ne servait absolument à rien. Bon, à cette époque il n’y en avait pas en stock, donc il était difficile de dire à la population d’en porter alors qu’on ne pouvait pas s’en procurer. Puis, petit à petit, on nous a fait croire qu’il était indispensable, le geste barrière le plus important contre le virus. Nous ne savons toujours pas s’il est utile ou non. Les scientifiques se disputent sur chaque geste barrière, ce qui est assez étonnant. La science devrait quand même réussir à trancher, c’est une discipline qui est censée nous éclairer et nous donner des réponses fiables. Pourtant, les scientifiques se chamaillent comme à l’époque les catholiques et les protestants. Si on fait appel à la logique, il est certain qu’un masque protège d’une certaine manière puisqu’il empêche les gens de s’échanger des microbes ou des virus alors qu’ils sont obligés de cohabiter dans les magasins, les rues commerçantes, les lieux de loisirs, les transports en commun. Mais l’évidence et la logique ne sont pas des sciences ! Bref, maintenant le masque est devenu le Graal, la solution à tous les problèmes. Nous verrons bien. Les municipalités l’imposent. D’abord dans certains quartiers, ce qui selon moi est totalement débile. Avant de se rendre dans un endroit il faudrait se renseigner pour savoir si le masque est obligatoire ou non. Si on veut être efficace, on l’impose partout ou nulle part, il faut à l’humanité des ordres simples à comprendre. Et encore, cela n’en garantit pas le respect. Puisque lorsque les autorités imposent quelque chose, il y en a beaucoup qui sont instinctivement et automatiquement contre. On voit donc ceux qui n’en portent pas du tout, ceux qui le portent n’importe commun, ceux qui le mettent en voyant la police arriver. Comme si pas mal de gens n’étaient pas convaincus de son utilité ! Peut-être parce qu’une fois de plus il n’y a aucune pédagogie. On impose, on distribue des amendes, parce qu’expliquer à un être humain que c’est pour sa santé ne suffit pas. Depuis des années, des campagnes publicitaires prouvent que fumer donne le cancer, mais il y a toujours des fumeurs, qui ne se plaignent qu’une fois qu’il est trop tard. Ainsi, on est obligé d’envoyer des CRS pour faire respecter un ordre finalement assez simple. Une situation totalement ubuesque, je pense sincèrement que les CSR auraient beaucoup mieux à faire que de contrôler le port du masque. Au lieu de les envoyer sur le vieux port de Marseille pour faire peur aux gens qui viennent faire leur marché, ils seraient sans doute plus utiles dans les zones sensibles où circulent la drogue, les armes à feu et où la violence prend racine. Mais n’oublions pas que nous sommes sur une scène de théâtre, tout n’a pas à être logique. Il faut juste occuper les esprits, mettre un peu d’animation, trouver des retournements de situation, créer des histoires à dormir debout qui font parler aux comptoirs des PMU. Sachant qu’on nous prépare de nouveaux épisodes avec de fortes intrigues pour la rentrée. Et ce ne sera pas forcément très joyeux. Alors profitons de ces derniers jours des vacances d’été avant de nouvelles inventions de nos dirigeants pour nous compliquer la vie. Le scénario de 2020 est tout pourri et ne va sans doute pas s’arranger, alors soyons heureux au quotidien et ne pensons pas à demain.
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Année 2020. Semaine 33.
Théâtre : la culture est mise en péril par la crise du coronavirus et sans doute que beaucoup de petites structures ne se relèveront pas. Les théâtres, en particulier, vont faire face à de grandes difficultés. Ce qui est un comble puisque le monde est un théâtre permanent. Nous ne vivons pas comme sur un plateau de tournage où tout est scénarisé, prévu, peut-être rejoué autant qu’il le faut. Non, nous sommes sur les planches, en direct, sans filet. Et petite particularité : nous découvrons la pièce au fur et à mesure, la vie est donc du théâtre d’improvisation.
Le décor : simplement la Terre. On ne peut pas faire plus grandiose comme décor, et même s’il y a quelques imperfections, il faut avouer que nous sommes bien servis. Ce qui est intéressant est que le décor lui-même, la nature, est un personnage à part entière de ce grand théâtre qu’est la vie. Et quel personnage ! Ses effets spéciaux sont sans limite. Des éclairs, du vent, des gros nuages, une lumière intense le jour, une magnifique voûte céleste la nuit, les arbres, les fleurs, l’eau, le feu, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques. Ce personnage totalement incontrôlable est un élément de suspense capital, puisque totalement imprévisible. Si vous aimez les films catastrophe, vous allez adorer ce que la nature a en réserve.
Le metteur en scène : bon, apparemment il n’y en a pas. Tout le monde fait un peu ce qu’il veut. Certains comédiens prétendent avoir le pouvoir, autoproclamé ou à travers la comédie de la démocratie. Mais en fait ces dirigeants sont assez nuls. Ils tentent vainement de mettre en scène nos vies, de diriger un peu tous ces figurants, ce n’est pas vraiment efficace. Parce que pour être un bon metteur en scène il faut avoir une vision globale de la pièce et surtout savoir ce que l’on veut en tirer, quel but on doit atteindre, quelle morale le public va devoir retenir. Rien de tout cela chez nos metteurs en scène qui de toute façon, puisqu’ils sont plusieurs, ne peuvent pas faire du bon travail. Il en faudrait un seul et non, Dieu ne peut pas y prétendre puisque lui se contente d’être assis au premier rang et de profiter de sa création en mangeant du pop-corn, attendant le prochain coup de théâtre.
Le scénario : la pièce est-elle écrite ? Non, il faut suivre, nous sommes dans du théâtre d’improvisation à cent pour cent. Chaque comédien fait ce qu’il veut et les autres s’adaptent en conséquence. Ce qui donne du grand n’importe quoi, avec des réussites, des échecs, des passages intenses, de longues périodes inutiles… Mais bon, notons quand même qu’en ce moment le scénario est assez palpitant, on se croirait dans un soap opera des années 90. Portez le masque, ne le portez pas, finalement portez le, mais pas partout, pas tout le temps. Allez au restaurant, finalement non, enfin si mais en mettant de la distance. Bienvenue aux Anglais, et puis non, on en veut plus, il faut partir, mais revenez bientôt. Faisons peur aux personnes âgées, puis quand elles sont enfin terrorisées, annonçons que le virus touche les jeunes, il faut les discipliner, faisons-leur croire qu’ils vont mourir. Ceci n’est que l’intrigue principale du moment, il y a bien d’autres petites histoires en parallèle. Il faut quand même divertir et faire jouer 7 milliards de comédiens.
Les comédiens : nous tous, tous les animaux. Il faudra débattre pour savoir si un ours ou un flamant rose font partie des comédiens ou du décor. Pour être qualifié de comédien est-il indispensable d’avoir conscience de sa propre existence ? Disons que la plupart des animaux jouent bien leur partition. Les humains, eux, sont parfois d’excellents comédiens, qui font des merveilles et d’autres sont simplement assez médiocres pour jouer dans une série de TF1. Mais au moins, tout le monde participe à ce grand théâtre et chacun a un rôle à jouer. Parfois secondaire au niveau de l’intrigue générale, mais tenant toujours le rôle principal de sa propre vie. Car chaque comédien a son propre scénario, qu’il écrit en partie, il prend donc certaines décisions. Et je ne parle pas de décision nulle comme de porter ou non le masque. Dans la vie il y a des choix bien plus cruciaux. Chaque comédien est le metteur en scène et le scénariste de sa propre vie. Vous imaginez le pouvoir que vous avez entre vos mains : essayez de vous écrire une pièce digne de ce nom, ne perdez pas trop de temps en futilités. Soyez le Shakespeare de votre vie !
Le public : eh bien, les comédiens sont aussi le public. Je deviens public lorsque j’observe la vie des autres. En regardant par la fenêtre, je vois mes voisins en train d’organiser une fête. Dans les transports en commun j’observe les autres. À la salle de sport je vois comment les autres pratiquent leur activité physique. Au supermarché je regarde les clients. Dans la rue je juge les passants… Bref, chaque fois que je regarde, évalue et juge les actions des autres, je suis un spectateur de ce grand théâtre qu’est la vie. Et chacun son tour est le spectateur des autres, donc il y en a aussi qui me regardent et évaluent ma qualité de comédien. C’est une sensation assez étrange, mais c’est ce qui rend ce théâtre intéressant. Tout le monde est comédien, tout le monde est spectateur, tout le monde est le scénariste de sa propre vie. Personne n’est laissé de côté et le rideau ne tombe jamais. Le spectacle continue, peu importe ce qui arrive à tel ou tel comédien. L’histoire est sans cesse renouvelée. Il y a des redites, on ne peut pas toujours faire de l’inédit, mais la pièce n’est jamais mise en pause.
La vie est une pièce de théâtre improvisée en permanence. Il est impossible de descendre de la scène. Car même quand il n’y a personne, que je suis seul, en quelque sorte dans ma loge, est-ce que je ne continue pas à jouer la comédie pour moi-même ?
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Année 2020. Semaine 32.
Chaleur : dans ma quête de comprendre la logique humaine, je ne cesse d’échouer. Peut-être simplement parce qu’il n’y a pas de logique du tout. Bref, parlons aujourd’hui du soleil, puisque c’est le bon moment pour l’évoquer. À longueur de temps, quasiment tout le monde veut du soleil. Beaucoup se sentent déprimés quand il fait gris. Quand ils sont à leur bureau ils mettent en fond d’écran de l’ordinateur de jolies plages paradisiaques baignées de soleil. Quand il fait froid ils ne pensent qu’à partir sous les tropiques pour profiter de températures plus clémentes. Et puis, patatras, le soleil arrive ! On pourrait croire que les plaintes cessent, après tout l’objectif est atteint : le soleil brille. Je ne devrais voir dans les rues que des gens heureux, sautillant de bonheur puisque maintenant ils ont ce qu’ils désirent le plus tout au long de l’année. Mais non, ils se plaignent encore et font la tronche, ce qui se voit même sous les masques. Parce que le soleil est là, maintenant on se plaint de la chaleur. C’est insupportable ce soleil qui élève la température, nous oblige à nous hydrater. Ce soleil dont on rêve pendant les périodes froides mais qui dès qu’il sort, nous pousse à chercher l’ombre et le frais. Quand je vous disais que l’humain n’est pas logique… Mais suis-je bête, c’est la faute de la nature. Bah oui, ce qu’on veut c’est du soleil mais pas la chaleur. Non franchement, la nature est mal faite, on ne peut jamais avoir ce que l’on veut vraiment. L’humain est pourtant si facile à satisfaire, et la nature ne fait rien qu’à le contrarier. Quand il pleut ça mouille, quand il neige c’est froid, quand il fait beau c’est chaud. Du grand n’importe quoi, moi je vous le dis. S’il y a réellement un architecte à l’origine de ce monde, il faut le licencier. On veut de la pluie pour faire pousser les fruits et légumes, mais pas avec un ciel gris et surtout que ça ne nous mouille pas. On veut de la neige parce que c’est beau et qu’à Noël elle met l’ambiance, mais qu’elle tombe uniquement aux bons endroits pour nous éviter de devoir la déblayer et puis qu’elle soit moins froide aussi, merci. On veut du vent, parce qu’il permet de renouveler l’air, mais pas trop fort sinon c’est agaçant. Et surtout, on veut du soleil, sans la chaleur, la sécheresse, les plaques rouges sur nos corps. À quoi la nature pense-t-elle ? Elle pourrait quand même s’adapter à nous, puisque nous étions là en premier. Ah non, zut, elle nous précède donc logiquement nous devrions nous y adapter sans nous plaindre. Mission impossible. La semaine prochaine nous essaierons d’élucider la logique des agriculteurs qui veulent la pluie mais qui se plaignent quand elle tombe, qui veulent du soleil mais qui geignent quand il tape, qui n’aiment pas la neige, la grêle, le vent. Qui donc n’aiment rien de la nature alors qu’ils travaillent avec la nature… Je sens que je vais encore échouer à trouver une logique. En attendant, si certains pouvaient arrêter de se plaindre parce qu’en été il fait chaud, qu’en hiver il fait froid et que la pluie ça mouille, ce serait pas mal.
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Année 2020. Semaine 31.
Vacances : durant la période estivale, les activités humaines semblent être en suspens. Il devient encore plus inutile qu’en temps normal de suivre les informations, puisque la seule chose que l’on apprend est qu’en été il fait chaud, ce qui pour une fois n’est pas une spécificité propre à l’année 2020. Bien sûr, partout on voit aussi des gens heureux d’être en vacances, étant donné qu’il s’agit de la priorité du moment. Pour relancer l’économie il faut partir en vacances, rien de plus logique que cette manière de voir les choses… Mais il faut aussi faire attention au virus qui circule. Une fois de plus nous nageons en pleines contradictions, comme lorsque dans le métro on nous rappelle qu’en cas de forte chaleur il faut boire beaucoup tout en gardant le masque. La gestion des consignes devient difficile. La base est de respecter la distanciation sociale. Sauf pendant les manifestations et les fêtes improvisées, des rassemblements qui semblent n’aboutir à aucune conséquence pour celles et ceux qui ne respectent pas les directives du gouvernement. Le virus circule toujours donc faites attention. Parce que parallèlement les frontières sont grandes ouvertes avec l’Angleterre et la Chine, sans aucun contrôle, chacun sait que ce ne sont pas des foyers importants du coronavirus. Encore une fois, il s’agit de donner la priorité à l’économie, qui est quand même plus importante que la santé, nous l’avons bien compris pendant cet épisode de crise sanitaire. Le gouvernement ne prend aucune mesure de protection aux frontières tandis que le masque devient de plus en plus obligatoire. Certains diront que maintenant il faut écouler les stocks qui ont été faits bien après le début de la crise. C’est aussi une manière pour nos dirigeants de se donner bonne conscience et de faire comme s’ils agissaient pour notre bien-être, ce sont quand même de très bon comédiens. Bien sûr, on prépare aussi les esprits à des reconfinements ciblés. C’est évident, notre Président ne pourra pas tolérer que la France soit le seul pays à ne pas reconfiner une partie de la population. Tout le monde autour de nous le fait, donc nous devrons y passer aussi, sinon c’est la honte. Quand même, laissons passer les vacances, qui restent la priorité absolue peu importe ce qui arrive. Notre chef disait « nous sommes en guerre », depuis il n’a pas déclaré la paix, mais c’est une guerre un peu spéciale que l’on peut passer au camping ou dans les gorges de l’Ardèche. Bref, il n’y a toujours aucun sérieux dans la gestion des événements. On accuse les Français d’être indisciplinés, de ne pas respecter les règles, de ne pas faire attention à leur santé et à celle des autres. C’est en partie vrai, mais il ne faut pas oublier qu’à force de donner des consignes contradictoires on sème le trouble et qu’au bout d’un moment on ne peut plus suivre. Il faudrait être complotiste pour y voir une volonté affirmée de déboussoler totalement la population, de la soumettre, de la faire vivre dans la peur permanente. Mais pour lui faire accepter quoi, au final ? La réponse sans doute à la rentrée…
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Année 2020. Semaine 29.
Division : ce n’est pas nouveau, l’humanité est divisée. C’est sans doute plus flagrant aujourd’hui, toujours grâce ou à cause d’Internet qui permet de rendre les conversations qui se tenaient à une époque devant un public restreint, au PMU, complètement publiques sur Twitter et Facebook. Les sources de division sont nombreuses. Il y a la traditionnelle distinction entre les riches et les pauvres, entre ceux qui ont énormément d’argent et ceux qui ont du mal à finir le mois. Il y a une division entre les nationalités, puisque nous avons encore des frontières et que même si nous faisons semblant de nous aimer dans la belle utopie de l’union européenne, les rivalités n’ont jamais cessé. Il y a une division à cause de la simple couleur de peau, le sexe ou la religion, là ce serait un peu plus difficile à comprendre pour un observateur extérieur puisque ce sont des critères subjectifs basés sur des concepts généraux et non la prise en compte de la valeur de chaque individu. Il y a des divisions au niveau politique, où là, la chose est totalement artificielle puisqu’on s’écharpe entre partisans de la gauche et de la droite alors qu’une fois au pouvoir ils sont tous pareils. Et finalement, on peut dire que toutes ces divisions sont totalement superflues, aucune ne tient face à une analyse guidée par la raison.
L’humanité divisée, cela n’a pas toujours été. Bien entendu, pour la trouver unie il faudrait revenir à son origine, la préhistoire. Il existait certainement des rivalités entre les êtres à cette époque, mais ils étaient tout de même unis pour réaliser un objectif : survivre. Et plusieurs siècles après, nous avons toujours le même but, celui de survivre sur le long terme tout en essayant de vivre chaque instant, mais nous n’y arriverons pas en restant divisés. Il y a quand même beaucoup de défis à relever, ne serait-ce que celui de combattre un virus ou de remettre notre planète en état. Mais au lieu de nous focaliser là-dessus, nous préférons nous chamailler pour des bêtises, qui n’ont absolument aucun sens ou pour combattre des choses qui ne devraient pas exister… si nous étions unis. Les humains savent s’unir pour de grandes causes. Quand une guerre éclate, par exemple, un peuple sait se souder pour repousser l’ennemi. Mais voilà, pour que l’humanité soit une et indivisible, il faut un ennemi commun. Et comme il n’y en a pas ou plutôt qu’il y a plusieurs petits ennemis, l’on se retrouve avec une multitude de conflits à toutes les échelles. Ce n’est pas de cette façon que nous avancerons.
Avancer vers quoi ? C’est bien le problème, nous n’avons que des objectifs à court terme et non de grands buts à atteindre, sur lesquels focaliser notre attention. L’ennemi actuel est sans doute l’humanité telle qu’elle est aujourd’hui et le combat consisterait à la transformer. Donc effectivement, il est compliqué de souder les humains pour combattre l’humanité et la transformer en quelque chose de meilleur, de plus sain, de plus serein, où toutes les divisions cesseraient pour que chacun puisse réaliser son bonheur en paix, dans le respect des autres. Ce serait un joli but commun à atteindre, moins facile que de se chamailler avec son voisin ou de détester toute personne un peu trop différente à notre goût. Nous préférons la facilité et des combats sans fin, parce qu’ils n’ont pas de base réelle et nous occupent sans demander trop d’efforts. Chacun devrait prendre un instant pour réfléchir à ce qui est réellement important et découvrir que la haine est vaine puisque chaque être, quelle que soit sa fortune, sa couleur de peau, son sexe ou son appartenance politique a la même ambition : le bonheur…
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Année 2020. Semaine 28.
Honnêteté : on dit que le crime ne paie pas, ce qui est faux, c’est l’honnêteté qui ne rapporte rien. Évidemment, il n’est pas possible d’inculquer ce genre de chose aux enfants donc nous faisons semblant de croire que le crime est mal. Pourtant, c’est la seule chose qui fonctionne dans notre monde, au sein de l’humanité. L’honnêteté comprise comme le respect des règles, une certaine droiture et le crime entendu comme tout ce qui déroge aux règles. Les gens honnêtes ne sont jamais reconnus ou récompensés. Quand on respecte les règles du confinement, puis qu’on applique le port du masque dans les transports, tout le monde s’en fiche. Et ce sont ceux qui respectent les règles qui seront punis en cas de reconfinement. Ceux qui ne respectent rien continueront leur vie normalement puisque par définition ils ne respectent pas les règles. Ceux qui sauvent des vies reçoivent une augmentation de 180 euros par mois, ceux qui vont licencier des milliers de personnes reçoivent des milliards. Félicite-t-on ceux qui paient leurs impôts en temps et en heure ? Pas du tout, on ne s’occupe que de ceux qui ne paient pas, vivent au crochet de la société et demandent toujours plus sans aucune contrepartie, à part manifester dans les rues contre l’État… Quand on est honnête, on ne réussit pas et on ne gagne pas d’argent. Par contre, être soupçonné de viol permet de devenir ministre de l’Intérieur. Dans ce cas la présomption d’innocence est érigée en droit fondamental et indéniable, ce qui ne serait pas le cas si une personne honnête était soupçonnée d’avoir volé un bonbon à la boulangerie. Quand on défend des terroristes, on devient ministre de la Justice. Quand on est manipulateur, on devient Président. Mais cela s’applique à tous les domaines. Quand on veut faire des travaux chez soi, qu’on passe par une entreprise, qu’on paie les taxes, que l’on déclare les travaux, on perd son argent et souvent on se fait escroquer. Quand on fait appel au travail au noir, ou dissimulé car ce terme convient mieux à notre société lobotomisée, on paie moins cher et c’est tout aussi bien fait, voire mieux. Quand on est une maison d’édition à compte d’auteur qui escroque les écrivains on s’en sort mieux que les maisons honnêtes. Quelle sottise aussi de payer son titre de transport. Ce sont ceux qui fraudent qui ont raison, ils ne dépensent rien, profitent d’un service public et vu le nombre de contrôles ils ne risquent pas grand-chose. Être honnête et droit ne sert donc pas à grand-chose, mis à part entrer au Paradis, mais de ça nous ne sommes pas certains. Nous avons construit une société où pour réussir il faut être malhonnête, frauder, manipuler, toujours éviter de payer ce que l’on doit tout en brandissant des pancartes pour que l’Etat nous vienne en aide…
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Année 2020. Semaine 27.
Électrique : chaque soir aux informations, on nous parle des vacances, puisqu’il n’y a rien de plus essentiel dans la vie et qu’importe la crise économique post-confinement, on verra ça à la rentrée. Dans ces reportages, on voit que de plus en plus d’activités sont électrifiées. Le surf ne consiste plus à se mettre sur sa planche et attendre la vague, maintenant il y a des surfs électriques. Depuis longtemps le vélo ne demande plus tellement d’efforts, la version électrique est privilégiée. Le skateboard lui aussi passe à l’électrique, il n’est plus utile d’utiliser ses jambes. Évidemment, l’argument écologique est imparable. L’électricité c’est bien, officiellement ça ne pollue pas. Roulez en voiture électrique, préférez votre vélo électrique, appréciez la trottinette électrique… L’électricité tombe donc du ciel et ne pollue pas ? C’est bien de développer des moyens de transport plus sains pour tout le monde, mais quand dans le même temps on ferme Fessenheim parce que le nucléaire c’est mal, il y a une contradiction. Nous avons besoin de plus en plus d’électricité et nous fermons les usines qui la produisent. Ce n’est pas trop grave, tout le monde paiera plus cher pour faire venir du courant d’Allemagne ou d’autres pays qui utilisent encore beaucoup les usines à charbon. C’est très écologique… Il y a aussi les éoliennes et les panneaux solaires, quelle belle aventure, pour fournir de l’énergie à quelques maisons, pas à toutes ces machines qui fonctionnent à l’électricité. Le nucléaire n’est pas la panacée, évidemment, ce sont surtout les déchets produits qui posent problème. Mais il nous faut de plus en plus d’énergie puisque c’est trop dur d’utiliser ses jambes pour le vélo, la trottinette, le skateboard, le surf… On ne voit pas pour l’instant poindre un projet viable et crédible pour remplacer ce nucléaire dont on ne veut plus, à part comme dit de devenir dépendant des autres pays. Nous ne polluerons plus, officiellement, et qu’importe comment est produire l’énergie que l’on importe, c’est le problème des autres. Je croyais que l’écologie devait être un effort commun de toute la planète et pas simplement une excuse pour briller à la télévision, mais bon…
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Année 2020. Semaine 26.
Justice pour : de quoi parle-t-on vraiment lorsqu’on évoque une « Justice pour… », en plaçant différents noms à la suite ? Est-ce vraiment de la justice dont on parle ? Cette dernière ne va pas toujours dans le sens des plaignants. Donc ce n’est sans doute pas une justice impartiale que l’on invoque sur les pancartes, mais bien une justice qui irait irrémédiablement dans le sens de ceux qui protestent. La justice ce n’est pas tout à fait ça, théoriquement elle ne penche pas d’un côté ou de l’autre, prise dans le tourbillon de l’émotion suscitée par ce qui est considéré comme une injustice. Il y a un ensemble de règles, que l’on appelle des lois. La justice peut certes paraître imparfaite, elle a ses défauts mais disons que dans notre pays elle fonctionne bien la plupart du temps. Lorsqu’elle déraille c’est généralement sous la pression médiatique, initiée par celles et ceux qui veulent un certain jugement et n’en n’accepteront pas d’autre. Jusqu’à présent c’était surtout vrai dans le milieu politique, la justice pouvant décider de l’issue d’une élection pseudo-démocratique en écartant un Strauss-Kahn ou un Fillon encombrants. Peut-être à raison, mais dans ces cas la justice s’emballe, elle devient soudain très rapide, efficace, pour répondre à l’urgence de cette société qui ne vit que dans l’émotion et plus dans la raison. Désormais, on réclame une certaine justice pour d’autres personnes que des hommes politiques. La justice est lente, elle doit se baser sur des faits concrets, la balance ne penche pas toujours dans le sens que l’on voudrait. Mais malgré tout, la justice fait son office, il vaut mieux ne pas imaginer un monde sans elle dans lequel chacun règlerait ses propres comptes, nous avons vu le résultat, Kalachnikovs à la main, à Dijon. La justice n’est pas une commodité, que l’on invoque quand on veut être protégé et que l’on rejette lorsqu’elle ne va pas dans notre sens. Le principe n’est pas d’avoir une justice pour une personne en particulier mais une justice égale pour tout le monde ! Ce n’est pas forcément le cas et il y a beaucoup de travail à faire, mais la gestion de la vie humaine en communauté est finalement un travail de chaque instant…
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Année 2020. Semaine 25.
Capitaine : il devient difficile de rédiger une seule chronique par semaine et de choisir un thème particulier. Chaque jour un nouvel événement se produit, de nouvelles personnes se révoltent, de nouvelles futilités font scandale, des révélations surgissent. C’est voulu, bien évidemment, nous sommes arrivés au point critique où, noyés par les informations et leur succession infernale, il n’y a plus une seconde pour prendre du recul, réfléchir, trouver un sens à ce qui arrive. Comme s’il y avait une volonté de déstabiliser complètement le « peuple », donc l’ensemble de ceux qui subissent sans qu’on leur explique réellement ce qui arrive. En 2020, nous perdons complètement pied. Il faut sans cesse réviser ses habitudes. Tout commence avec les grèves de décembre 2019 où chaque jour il fallait consulter les horaires des trains et des transports en commun pour savoir comment se déplacer. Puis du jour au lendemain, en mars, on annonce le confinement, un changement brutal. Puis on déconfine, mais avec des restrictions qui évoluent en permanence. Même si on ne le veut pas, il faut garder un œil sur les informations simplement pour savoir si le lendemain on peut sortir, aller travailler, faire des courses… L’être humain sait s’adapter, mais en douceur. Surtout que dans le contexte actuel il y a un sentiment de solitude. Car il n’y a pas de chef, pas de capitaine dirigeant le navire. Normalement c’est la tâche confiée au président de la République. Mais il faut bien avouer que la communication n’est pas à la hauteur. Ses discours sont au mieux vides, une façade de bons sentiments, au pire mensongers, avec une réécriture avantageuse des épisodes précédents. Pour ce qui est du gouvernement, là les informations sont totalement contradictoires et peu crédibles. Parce que désormais le peuple est méfiant, on ne peut plus lui faire croire que le nuage de Tchernobyl s’est arrêté à la frontière française (enfin on pense ne pas être manipulables). Il n’y a plus de figure forte, faisant autorité, montrant le cap, donnant des directives claires. On ne fait que subir les humeurs de ceux qui nous dirigent, ils ont une certaine autorité mais très largement affaiblie. Ce n’est pas nouveau, le pouvoir se délite depuis bien longtemps mais la situation actuelle le montre de façon plus évidente. Être élu capitaine du navire c’est bien, mais pour occuper le poste il faut du charisme, une légitimité naturelle, de la fermeté. La démocratie a besoin d’une figure forte, le peuple doit se sentir en sécurité, sinon c’est le chaos et des émeutes quotidiennes…
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Année 2020. Semaine 24.
Contextualiser : aux États-Unis, et sans doute bientôt en France, on s’attaque aux statues, on les déboulonne, on les fracasse sur le sol, on les jette à l’eau. Ceci nous donne une bonne idée de ce à quoi ressemblait une période sombre de l’humanité, celle de l’iconoclasme, lorsque la religion ordonnait de procéder à la destruction méthodique de toutes les représentations des divinités. Bien sûr, ici nous ne parlons pas de divinités mais de personnages historiques qui représentent une forme d’oppression. Il y a donc un sentiment de libération à détruire ces statues, comme plus récemment dans l’histoire cela a eu lieu en Russie lors de la fin du communisme avec les représentations de Lénine ou en Irak, lors de la « libération » avec les effigies de Saddam Hussein. Nous avons donc un peu de recul pour constater les résultats. Grâce à la destruction des statues de Lénine, la Russie est désormais une grande démocratie totalement libre, sans censure, sans oppression, sans aucune trace de communisme, un pays dirigé par un chef qui se renouvelle à chaque élection présidentielle et qui n’impose rien à sa population. Depuis la chute des statues de Saddam Hussein l’Irak est un pays libre, égalitaire, une belle est grande démocratie laïque sans aucune guerre, sans aucun conflit entre les différents ordres religieux. Nous voyons donc bien que le simple fait de détruire des statues résout tous les problèmes ! On peut aussi simplement déposer ces statues dans des musées, où elles pourront bénéficier d’une contextualisation. Retenez bien ce mot, il va devenir à la mode. Bientôt il faudra tout contextualiser : les films, les livres, l’art en général. Bien sûr, il existe déjà un bon moyen de contextualiser les différentes traces de l’Histoire. Ce moyen s’appelle l’école. Lorsqu’on va régulièrement en cours, que l’on écoute le professeur, que l’on apprend ses leçons, que l’on augmente sa culture, la contextualisation est en quelque sorte automatique. Mais aujourd’hui, il faut encore faire un effort pour contextualiser, puisqu’apparemment l’instruction ne suffit plus, ou qu’elle passe généralement au second plan dans les priorités de beaucoup d’élèves. Détruire des statues est symbolique, mais dangereux. Ce ne sont pas les grandes démocraties qui interdisent la représentation de la nudité et demandent à rhabiller les statues grecques. Ce ne sont pas les grandes démocraties qui détruisent les traces du passé pour en instaurer de nouvelles afin d’asseoir un Reich millénaire. Effacer l’Histoire est le meilleur moyen pour qu’elle se répète. L’art permet de se souvenir des événements tragiques du passé dans l’espoir qu’ils ne se reproduisent plus. Si nous oublions ou réécrivons le passé, il se répètera immanquablement. Pourquoi commémorer chaque année la fin de la Seconde Guerre mondiale ? Pour se souvenir de l’horreur de cette période et faire en sorte qu’elle ne se reproduise plus. Le passé nous donne des leçons pour progresser et nous améliorer. Si nous le renions, nous referons les mêmes erreurs…
Succès : félicitations, l’opération COVID-19 a dépassé toutes les espérances, nous pouvons tous être fiers. Le New York Time a raison, les Français sont ingrats, notre président a été l’un des meilleurs pour ce test grandeur nature permettant de voir à quel point il est simple d’asservir les populations. Macron est un héros. Imaginez donc : un président illégitime, élu avec peine face à l’extrême droite et par une faible participation de la population déjà résignée ; un peuple réputé comme le plus rebelle de la planète, dans lequel coule l’ADN des révolutionnaires, qui fait grève pour tout et n’importe quoi, qui se plaint en permanence. Et pourtant, en un claquement de doigts, du jour au lendemain, un pouvoir à peine légitime ordonne au pays de rester confiné et ça fonctionne ! C’est un véritable miracle. Le peuple querelleur ne dit rien, se soumet, reste à la maison, tous les commerces ferment, la vie est en suspens. Deux mois, ils ont réussi à exercer leur emprise pendant deux mois. Certes il y a eu quelques entorses aux règles, mais à la marge. On s’attendait à ce que le peuple qui a décapité son roi se soulève contre un simple président, qui n’est même de droit divin, mais non, rien, soumission totale. Orwell serait certainement ému de voir à quel point la réalité dépasse son roman d’anticipation, ou il serait totalement dépité parce qu’il nous avait prévenus et nous n’avons rien fait. Pas de guerre, pas d’armes, pas de bruits de canons, pas de méchant tyran à combattre et pour la première fois, dans un pays qui n’est pas en guerre, la population se soumet, s’enferme, pose un genou à terre sur simple demande. C’est tout bonnement incroyable, le champagne coule à flots à l’Élysée. Ceci ne devrait être qu’un test, il aurait pu échouer, mais devant sa réussite complète, pourquoi s’arrêter ? Le peuple est prêt à une soumission totale. Et ce serait une erreur de s’arrêter en si bon chemin. L’économie a été à l’arrêt pendant deux mois, mais quel bonheur ! Maintenant l’excuse est toute trouvée pour licencier en masse, baisser les salaires, augmenter les heures de travail. La population ne bronchera pas, c’est la faute au virus. On nous dit de porter des masques, nous le faisons. On nous dit de nous laver les mains, nous le faisons. On nous interdit de faire les bises, nous coopérons. Même un troupeau de moutons est plus indiscipliné. Et toujours sans aucune arme physique, mais en utilisant la plus puissante jamais inventée par l’humanité : l’information ! Ceux qui maîtrisent l’information maîtrisent le monde, ce n’est pas nouveau mais assez visible suite à l’opération COVID. Et pour que la masse plie, l’information doit véhiculer la peur. Alors continuons, le peuple est prêt à se soumettre, pourquoi se priver ? Déclencher une deuxième vague virtuelle du virus serait trop flagrant, on s’en gardera bien. Par chance, il y a des manifestations, les meilleures possible dans ce contexte. Les gilets jaunes ce n’est pas bien, ils luttent contre le système et le dénoncent, c’est mal. Mais avec des manifestations contre le racisme, les dirigeants sont au paradis. Parce que oui, ces manifestations sont celles qui instillent le plus la peur, celle de l’autre, celle de l’avenir, tous les démons remontent dès que l’on prononce ou écrit le mot racisme. C’est merveilleux, se dit-on à l’Élysée, il faut encourager ces manifestations, c’est de la liberté d’expression et en plus, tout le monde va avoir peur, c’est vraiment génial. On peut désormais tout demander à la population, elle n’a plus aucune réaction, encéphalogramme plat : portez des masques, travaillez pour un salaire de misère, restez loin des autres, n’allez pas au restaurant, n’allez pas au cinéma, payez les amendes quand vous n’êtes pas assez soumis. Ce monde est merveilleux, la France de la Révolution est enfin morte. Le peuple rebelle qui agace tout le monde est devenu plus docile qu’un chaton. Chapeau bas, Orwell l’avait imaginé, nous l’avons fait. Alors soyez fiers, posez un genou à terre, baissez les yeux, vous avez remporté la victoire de l’opération COVID, vous êtes soumis.
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Année 2020. Semaine 23.
Après : que n’a-t-on pas entendu sur les nombreuses qualités que devait avoir le monde d’après le confinement ? Il n’a évidemment pas fallu attendre longtemps pour que les illusions soient perdues. Cet épisode de crise sanitaire, que nous n’appellerons pas guerre par respect pour ceux qui ont participé au débarquement, devait nous enseigner tellement de leçons. D’abord être plus sensible à l’écologie, avoir enfin une certaine humilité face à la nature qui a bien montré qu’elle est encore maîtresse en son domaine. En voyant les images de ces parcs et jardins, de rues et de trottoirs jonchés de masques en plus des détritus habituels, on ne peut que conclure que le monde d’après est identique au monde d’avant. Est-ce vraiment une surprise ? Deuxième leçon, nous allions nous convertir à l’achat auprès des artisans locaux, pour soutenir les agriculteurs et tous ceux qui travaillent de leurs mains pour fabriquer des produits, alimentaires ou non, de qualité. Le premier réflexe a été de faire la queue devant les McDonald’s et Zara, autant pour les petits producteurs locaux qui retournent dans l’ombre. Il y a certainement quelques convertis, enfin sans doute des personnes qui achetaient déjà des produits locaux avant le confinement. Donc c’est encore raté. Mais surtout, après cette crise il devait y avoir un débordement d’amour, de solidarité, de fraternité. À peine le déconfinement annoncé les gilets jaunes sont dans la rue, les soignants sont dans la rue, la haine brûle autour du palais de justice de Paris. La colère qui grondait avant le confinement n’a pas été remplacée magiquement par l’amour de son prochain. Au contraire, toutes les tensions n’ont fait qu’augmenter durant cette période. Le monde d’après n’est donc pas fait de balades dans les champs au contact d’une nature que l’on respecte, d’une remise en cause de la société de consommation pour devenir plus responsable, d’une solidarité et d’une fraternité à toute épreuve. La seule différence est que nous portons des masques, enfin de moins en moins. Sinon, le monde d’après est comme le monde d’avant. Rien n’a vraiment changé, c’est décevant, puisqu’on finit par se demander à quoi cela a servi…
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Année 2020. Semaine 22.
Application : nous avons vraiment la capacité de transformer tout et n’importe quoi en débat. D’ailleurs, il y a désormais tellement de débats qu’il est impossible de savoir sur lequel se focaliser. Mais prenons l’exemple de l’application Stop Covid, mise en place par le gouvernement. Que de batailles autour d’un sujet aussi inutile. Il y a semble-t-il beaucoup d’opposants, arguant que c’est une atteinte à la vie privée, une façon de tracer tout le monde. Certes on ne peut croire ni le gouvernement ni la CNIL qui affirment qu’aucune donnée ne sera conservée et qu’il n’y aura pas de géolocalisation, ils mentent c’est un fait. Alors beaucoup se plaignent, sur Facebook. Sur ce réseau où les mêmes personnes qui geignent postent en permanence un savant mélange de niaiseries et de photos de leur vie privée, où ils annoncent fièrement où ils se trouvent, prenant des selfies devant un bar, sur une plage paradisiaque, ou dans leur salle de bains. On se plaint aussi beaucoup sur Twitter, qui n’est pas du tout une application de partage des données privées et qui ne permet pas du tout le traçage (si tout le monde y croit très fort ce sera vrai). Ces mêmes personnes qui crient à l’intrusion dans la vie privée postent sur TikTok, Instagram, se jettent sur la moindre application un peu drôle (bof) qui permet par exemple de se vieillir. Applications basées on ne sait où, mais auxquelles on confie nos portraits sans aucun souci, sans savoir ce que ces données vont devenir. On échange des mails, on s’inscrit sur plein de sites, mais à part ça l’application proposée par le gouvernement est une violation de la vie privée. Sur Internet et donc sur les smartphones, il n’y a plus vraiment de vie privée. Toutes les données que l’on transmet sont enregistrées quelque part et utilisées à des fins que nous ne soupçonnons même pas. Toutes les applications que je viens de citer et bien d’autres, comme les jeux en ligne auxquels on confie son numéro de carte bleue pour progresser, sont gratuites. Et n’oublions jamais que lorsque quelque chose est gratuit, nous sommes le produit. On peut même se demander ce que les gens ont si peur de partager. Les vies privées ont-elles réellement un intérêt majeur ? Avons-nous donc tous quelque chose à cacher que l’on ne poste pas volontairement sur les réseaux sociaux ? D’ailleurs, cette application Stop Covid est aussi sur la base du volontariat, pour l’instant. Elle est donc dès le départ totalement inutile. Il faut que 60% de la population l’utilise pour qu’elle porte ses fruits, et l’utilise correctement, en se déclarant effectivement malade si tel est le cas. Donc chacun a le choix de la télécharger ou non. Évidemment que je ne le ferai pas puisqu’elle ne sert absolument à rien, à part donner bonne conscience à certains dirigeants. Il n’y a pas de réel débat, utilisez-là si vous voulez, sinon ne le faites pas. Je ne vois pas quel est l’intérêt de se rebeller contre une chose aussi triviale, comme s’il n’y avait pas de problèmes plus importants. On craint que le traçage devienne obligatoire mais pourquoi un gouvernement ferait-il une telle chose ? Le simple fait d’avoir votre smartphone avec vous permet de vous tracer, puisqu’il envoie sans cesse des données aux bornes qui permettent de l’utiliser. Si une institution a envie de savoir où vous êtes, elle le saura, parce que vous avez volontairement acheté un smartphone et volontairement téléchargé de nombreuses applications qui récoltent vos données. Reste la question des informations concernant la santé, toujours sensibles. Mais beaucoup postent des selfies pour montrer qu’ils sont malades, donc encore une fois les données sont déjà partagées. Si vous voulez protéger votre vie privée, partez de tous les réseaux sociaux, n’utilisez pas d’ordinateur, jetez votre smartphone…
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Année 2020. Semaine 21.
Science : face aux défis actuels, la science se décrédibilise au quotidien. Non pas la discipline elle-même, évidemment, mais celles et ceux qui l’utilisent pour affirmer tout et n’importe quoi. Des études fleurissent chaque jour pour étrangement appuyer les décisions prises par les gouvernants, et ceci dans le monde entier. En France par exemple, un obscur conseil scientifique, composé de membres choisis par le gouvernement, conseille le gouvernement ou plutôt lui sert de caution « scientifique » quelle que soit la décision prise. Au début il était prouvé que les masques n’étaient pas utiles, puis finalement de nouvelles études, dont une sur les hamsters, prouvent que le masque est très utile contre le virus et qu’il faut absolument le porter. Et bien sûr, la science se mêle énormément des médicaments qu’il faut utiliser ou non, du vaccin que chacun rêve de découvrir en premier pour se faire beaucoup d’argent, on ne parle par contre pas de remède… Car face à ce virus la science est en échec, personne n’arrive à le comprendre réellement. Les scientifiques ont été plutôt minables durant cette crise sanitaire. Affirmant au début que les symptômes étaient clairs puis face à la réalité, tout est devenu trouble. Au final on ne sait pas trop quels sont les véritables symptômes. On ne peut même pas se fier aux tests mis en place qui peuvent être des faux positifs ou des faux négatifs. Bref, la science se montre totalement incapable de relever des défis majeurs, qui touchent la santé. Les études menées sont contradictoires, elles s’adaptent à l’air du temps, dramatiques en période de confinement, soudainement plus souples en période de déconfinement. Ce n’est donc pas vraiment de la science, puisque dans cette discipline, normalement, les résultats sont clairs et définitifs, ils ne peuvent pas sans cesse se contredire. À une époque, on se réjouissait que la science ouvre l’ère de la raison, mais ce n’est de loin plus la raison qui mène les études scientifiques de tous bords. La science elle-même est totalement manipulée, principalement par les lois du marché. C’est très décevant qu’une aussi belle discipline se vende aux politiciens et aux économistes. Sans cette chape de plomb sans doute que nous ferions des avancées bien plus importantes, bien plus rapidement, au lieu d’attendre de trouver le vaccin ou le remède qui rapporte le plus d’argent. Une « étude scientifique » est devenue arme de propagande, efficace puisque le commun des mortels ne risque pas d’aller vérifier ces études, donc nous pouvons faire dire n’importe quoi à la science. L’indépendance des recherches n’existe pas et c’est ainsi nous utilisons mal les outils mis à notre disposition. La science ne sert qu’à manipuler les masses, comme les religions qu’elles étaient censées anéantir…
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Année 2020. Semaine 20.
Vérification : la crise dite du coronavirus a mis en évidence bien des travers de notre société. Elle a aussi porté un éclairage sur les dangers qui nous guettent. L’un de ces dangers est la diffusion de fausses informations. Avec les réseaux sociaux, et ces milliers de messages publiés chaque seconde, il devient difficile de savoir quoi et qui croire. Nous sommes coincés entre la propagande officielle et les messages complotistes. Il n’y a pas de vraie source d’information, fiable à 100%. Alors, de plus en plus, les gens croient n’importe quoi. Parce que nous voyons arriver à maturité la génération Wikipédia, c’est-à-dire ces personnes qui pensent que l’encyclopédie en ligne est fiable, qui vont se renseigner sur Doctossimo à chaque petite douleur, dont Internet devient la référence principale. La génération qui précède Internet a appris à se tourner vers des sources fiables, les livres, les encyclopédies papier, en croisant les différentes sources pour s’assurer que ce que l’on affirme est vrai. On ne peut jamais être certain de détenir la vérité, évidemment, mais les arguments sont plus solides lorsqu’on se tourne vers des sources crédibles plutôt que le réseau mondial. Certes, parmi les nouvelles générations il y en a encore à qui l’on apprend à toujours vérifier ce qui est dit ou écrit. Il est à craindre que ces personnes deviennent la minorité. Maintenant, on boit littéralement tout ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux. Il est possible d’y créer n’importe quelle information et peu importe le niveau de bêtise ou d’irresponsabilité, il y en aura toujours pour les croire. Essayant d’entrer en compétition avec Internet, les journalistes se précipitent pour délivrer des informations en exclusivité, puisqu’être le premier à diffuser une nouvelle est ce qui compte le plus. Ainsi, les médias même les plus sérieux finissent par tomber dans certains pièges, se contredisent, doivent corriger les informations délivrées trop rapidement, perdant en crédibilité. Les informations viennent de partout et par fainéantise nous prenons rarement le temps de les vérifier. Le monde en est ainsi déstabilisé et au final, plus rien n’a vraiment d’importance puisque tout est également valable. Il faudrait un véritable organisme indépendant, ne donnant que les informations brutes, sans parti pris. Une entité qui n’existe pas, n’a jamais existé et n’existera jamais, puisque par exemple les journaux papier ont toujours une coloration plutôt à droite ou à gauche. Ce qui manque est un phare dans cette multitude d’informations, une source totalement fiable, qui permette de vérifier ce qui est affirmé sur les réseaux, à la télévision, à la radio, dans la presse écrite. Une telle chose n’est peut-être pas possible, il est humain de ne vouloir diffuser que certaines vérités, en cacher d’autres et en transformer la plupart pour orienter la manière de penser de la masse…
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Année 2020. Semaine 19.
Promiscuité : lundi, la foule va retourner dans les transports en commun. Le gouvernement compte sur le civisme de chacun pour que tout se passe bien, que les gestes barrière soient respectés, même si l’on ne voit pas bien comment appliquer la distanciation sociale dans les transports en commun. Parler de civisme pour les usagers du métro prouve que nos dirigeants profitent bien de leur voiture de fonction et n’ont aucune idée de la réalité qu’affronte le peuple chaque jour. Le fait d’obliger les gens à avoir une attestation de leur employeur est une bonne idée. Mais cela restera une simple idée. Comment contrôler ? La question ne se posera pas lundi puisque cette fameuse attestation n’a pas été dévoilée à temps, avant le week-end de trois jours, donc personne ne pourra l’avoir dès le départ… Bien évidemment, les transports en commun sont un gigantesque casse-tête, personne ne peut les organiser au point d’y faire respecter les gestes barrière, c’est tout simplement impossible. Il y a certaines choses concrètes que l’on peut espérer de la part des transporteurs. Comme par exemple de faire circuler assez de métros, de façon régulière, sans pannes, sans retards, sans arrêts inopinés. On voit bien que tout ceci n’est qu’un ensemble de chimères que l’on ne verra jamais se produire en France. Encore une fois, cette crise dévoile les dysfonctionnements de notre société, qui ont toujours existé mais sont plus visibles aujourd’hui. Dysfonctionnements qu’on ne tente pas de résoudre. La RATP peut continuer à mal fonctionner, ce sont les usagers qui recevront des amendes s’ils ne respectent pas les règles. L’État et les grandes entreprises publiques ne recevront pas d’amendes pour ne pas avoir réussi à délivrer le service que l’on paie chaque mois ! La solution miracle est d’encourager les travailleurs à prendre le vélo. Que de beaux sourires aux informations, sur les visages de ces cyclistes heureux de vivre sur leur vélo. J’aimerais que l’on interroge à nouveau ces Bisounours les jours où il pleuvra des cordes. Pour limiter la deuxième vague, et notons qu’on parle de deuxième et non pas de seconde donc on en attend encore plusieurs, la seule solution est effectivement que tout le monde soit respectueux des règles et des autres. Ce serait beau que cela se produise enfin. J’ai un doute, mais ne soyons pas totalement pessimistes. Ceux qui étaient déjà civilisés, respectant les autres, continueront à l’être. Ceux qui ne l’étaient pas ne le deviendront pas. Ah mince, ce n’est pas optimiste comme conclusion. Bon, nous verrons comment les choses se passent, n’imaginons pas tout de suite une catastrophe. Je fais partie de ceux qui ont la chance de pouvoir continuer à télétravailler. Je souhaite bon courage à celles et ceux qui doivent reprendre les transports dès lundi. Déjà qu’en temps normal les usagers du métro sont des héros du quotidien, qui devraient bénéficier d’une retraite anticipée pour pénibilité quotidienne, ce sera d’autant plus vrai à partir du 11 mai…
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Année 2020. Semaine 18.
Déstabilisation : il y a deux éléments que l’être humain essaie d’éviter : l’incertitude et le changement. Pourtant, nous vivons en permanence avec ces éléments, mais bien évidemment la situation actuelle les rend soudain plus perceptibles, presque palpables.
En tant qu’êtres conscients nous vivons en permanence dans l’incertitude. Ceci parce que nous pensons très souvent au futur. Nous ne pouvons pas nous en empêcher. Nous essayons de savoir ce qui va nous arriver, pour nous rassurer. La chose est bien souvent impossible, mais nous aimons tout de même prévoir, même si l’on se trompe, simplement pour avoir l’esprit tranquille. Nous apprécions la sensation de maîtriser les événements et d’être maîtres de notre destin. On constate aujourd’hui cette sorte de panique qui nous gagne lorsque nous devons affronter l’incertitude. Le gouvernement parle de la reprise des cours le 11 mai et de nombreuses angoisses s’expriment : pour qui ? comment ? est-ce seulement possible ? est-ce que je dois envoyer mon enfant à l’école ? Rien n’est précis, nous détestons cela. Le gouvernement veut imposer les masques et le manque de précision fait encore souffler un vent de panique : où les acheter ? est-ce que je vais en avoir assez ? est-ce que tout le monde va en porter ? est-ce que cela suffit à me protéger ? Le futur immédiat n’a jamais soulevé autant de questions concrètes. Nous sommes dans l’incertitude la plus totale, non pas par rapport à ce qui va se produire dans 20 ou 30 ans, mais la semaine prochaine ! D’habitude nous tentons d’éviter de penser à cet élément qu’est l’incertitude, parce que nous prenons vite peur lorsque l’avenir est flou. Et la plupart du temps nous arrivons très bien à ne pas y penser, mais la situation actuelle nous oblige à constater que nos vies ne sont qu’une succession d’incertitudes qu’il faut avoir la force d’affronter.
Le second élément que nous détestons, toujours parce que nous sommes des êtres doués de conscience (même quand l’intelligence fait défaut), c’est le changement. Surtout celui qui est imposé par l’extérieur. Nous sommes accrochés à nos habitudes, elles nous rassurent, elles sont confortables. Voilà des millions de gens qui critiquaient le monde d’avant le confinement. Ceux qui détestaient leur travail, ceux qui protestaient contre le capitalisme, ceux qui rejetaient purement et simplement le fonctionnement du système. Nous retrouvons ces mêmes personnes ayant un souhait commun : que tout redevienne comme avant. Il semble en apparence absurde de vouloir revenir à un état que nous avions en horreur. Pourtant, le mécanisme est parfaitement compréhensible. Certes, le monde que nous avons construit est loin d’être parfait, mais nous en avons l’habitude. L’habitude de se rendre au travail, l’habitude de passer sa journée au bureau, l’habitude d’aller faire ses courses, l’habitude de payer ses impôts, l’habitude aussi de protester contre tout et n’importe quoi. L’être humain n’aime pas le changement, il lui fait peur. Même lorsqu’il a contracté de mauvaises habitudes, il se bat pour les conserver, car changer est difficile. C’est pourquoi il est si compliqué d’arrêter de fumer, de boire, de manger n’importe quoi. Nous avons beau savoir que c’est mauvais pour notre corps, nous continuons, par habitude, parce que changer nous semble impossible. En ce moment, de grands changements nous sont imposés : passer de la liberté de circuler au confinement, passer du travail au télétravail, passer de l’habitude de mettre les enfants à l’école à l’obligation de les garder à la maison. Et dans un très court laps de temps nous allons encore devoir subir un changement imposé, puisqu’il va falloir reprendre le travail, l’école, recommencer une vie différente, où il sera obligatoire de contracter de nouvelles habitudes.
Bien entendu, le changement et l’incertitude sont en réalité le même élément. Puisque lorsque je dois changer, soudain je suis dans l’incertitude. Je quitte mes anciennes habitudes pour en apprendre de nouvelles. Une mutation pour le moins effrayante, pour un être qui n’aime rien de plus que de maintenir le statu quo, de ne pas avoir à changer. Pourtant le changement est permanent, à tous les niveaux. Le corps change en permanence, puisque jamais les cellules ne cessent de mourir et de se régénérer, que jamais les organes ne stoppent leur fonctionnement et heureusement. Mais je peux aussi changer d’humeur au cours de la journée, d’une heure ou d’une seconde à l’autre. Passer de la joie à la tristesse, de la colère à l’apaisement… Tout change à chaque seconde, mais en général c’est à peine perceptible, nous n’avons pas conscience de changer perpétuellement. Et si l’on prend conscience du changement, alors naît le sentiment d’incertitude. Je connais mes habitudes mais je ne sais pas ce que seront celles que je dois désormais adopter. Alors la panique gagne et l’être humain s’affole. Pourtant, il n’y a pas de raison d’avoir peur. Car nous, et cela concerne cette fois-ci tous les êtres conscients ou non, sommes dotés d’une faculté incroyable que l’on nomme l’adaptation. Nous changeons et nous sommes dans l’incertitude en permanence, mais en permanence aussi nous nous adaptons. Alors soyez apaisés, peu importe ce qui arrive, vous avez la capacité de vous adapter à absolument tout. Ce qui ne veut pas dire n’importe quoi, vous avez encore la faculté de choisir ce à quoi vous voulez vous adapter. Mais il ne faut craindre ni le changement ni les incertitudes, puisque ces deux éléments sont l’ADN de ce que l’on nomme la vie. Vivre, c’est s’adapter en permanence. Inconsciemment la plupart du temps, consciemment dans des périodes de crise. Vous vous adaptez depuis votre naissance et vous continuerez à le faire, alors au lieu de craindre ce qui se profile, conservez la maîtrise, acceptez le changement, acceptez les incertitudes, prenez le temps de réfléchir à ce que vous voulez, réinventez-vous, adaptez-vous avec un seul objectif en tête : votre bonheur ! Ne subissez pas, soyez acteur de ce que vous allez devenir…
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Année 2020. Semaine 18 (off).
Suite : le 11 mai, les écoles vont rouvrir. Comment ? Pour qui ? C’est assez confus. Mais ne vous inquiétez pas, les autorités sortent une carte quotidienne avec des zones rouges, d’autres vertes et surtout de l’orange qui signifie : on ne se sait pas (enfin ils l’avouent). Bref, si les écoles rouvrent ce n’est évidemment pas pour instruire vite fait les enfants à deux ou trois semaines des vacances d’été, que tout le monde compte bien prendre, les vacances sont vitales. Non, c’est simplement pour que les parents retournent au travail et que l’économie reparte. Sachant que l’économie a toujours été la préoccupation principale. Mais pas de panique, tout est bien organisé et tout repose sur le civisme des Français, ayons confiance ils vont tous porter un masque et respecter les distances de sécurité. On verra d’ailleurs grâce au masque quelle frange de la population respecte les règles. Et puis il y aura la deuxième vague. Le confinement ne servait qu’à s’agiter, à avoir l’impression de faire quelque chose. Mais ce virus créé par les Hommes, dans des laboratoires, ne s’est pas éteint. D’ailleurs nous n’entendons pas parler de remède, mais de vaccin, on ne prévoit donc pas de tuer le virus, mais d’essayer de l’éviter. Ayons confiance dans la médecine, elle a prouvé sa grande efficacité depuis ces dernières semaines…
Bref, la deuxième vague aura bien lieu. Les médias en parleront moins, parce que quand même il ne faudrait pas détruire totalement l’économie. Le confinement servira d’excuse aux grandes entreprises et à l’État pour des licenciements massifs et une précarisation généralisée, c’est l’objectif depuis le début. Quelle aubaine, ce virus, fini les gilets jaunes, nous serons tous trop pauvres pour nous battre et oser nous rebeller. Il fallait sauver le soldat capitalisme, les riches veulent rester riches. Donc les petites mains reviendront au travail, tant pis si le virus est encore là. On mettra des jolies couleurs sur une carte pour amuser la population et ça suffira bien. On distribuera des masques rassurants, puisque soudain on distribue des masques dans les transports et on en vend au supermarché. Soit il s’agit d’un miracle, soit c’est la preuve qu’on nous prend pour des cons (il n’y a pas d’autre mot), mais la population reste étrangement très docile. C’est pour cela qu’il faut encore des victimes après le déconfinement, parce que nos dirigeants ne veulent pas rendre des comptes et la peur (d’un virus, du chômage) a toujours permis de faire taire la masse.
Il faudrait être positif, mais c’est assez difficile alors que cet épisode a mis en évidence l’incompétence à tous les niveaux. Que dire de bien d’un pays qui laisse mourir ses personnes âgées, celles qui ont construit la nation et qui dans le même temps donne l’ordre de laisser tranquilles les « jeunes de banlieue » qui ne respectent pas le confinement ? Que dire de bien d’un pays qui sait distribuer des amendes à cause d’un bout de papier mal rempli mais qui ne condamne pas le terrorisme parce que les terroristes sont toujours des cas psychiatriques ? La carte colorée a bien raison, il y a deux France qui s’affrontent. Celle de ceux qui respectent les règles et font grandir la nation. Celle de ceux qui combattent les règles et veulent la mort de la nation. Ce n’est pas le virus qui est le plus à craindre, le plus grand danger serait de continuer comme avant sans remettre de l’ordre à tous les niveaux.
Ah oui, accessoirement le Pentagon vient d’avouer que les vidéos d’objets volants non identifiés qui circulent depuis 2017 sont authentiques. Mais si les habitants d’une autre planète ont étudié notre comportement durant ces dernières semaines, nous n’avons rien à craindre, ils ne chercheront jamais à entrer en communication avec nous… Et inutile de chercher à nous détruire, il suffit d’attendre un peu.
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Année 2020. Semaine 17.
Priorité : le monde d’après sera totalement différent. Plus rien ne sera comme avant. Nous avons appris notre leçon et nous sortirons tous plus sages de cette épreuve. Nous serons plus respectueux des autres et de la nature. La solidarité est entrée dans les habitudes. L’individualisme a été éradiqué par le virus.
Nous pourrions penser ce genre de chose, mais voici qu’un sujet capital commence à faire la une des journaux. S’agit-il de la vague de licenciements qui suivra le confinement ? S’agit-il de se remettre en cause suite à la très mauvaise gestion de la crise ? Pas du tout, la question qui revient le plus souvent est : vais-je pouvoir partir en vacances ? Voilà la préoccupation principale. Les congés, c’est ce qui semble être le plus important, comme avant. Le confinement n’est donc même pas terminé que nous commençons à reprendre nos vieilles habitudes. Sur les réseaux sociaux on se lamente de louper le 1er mai et le 8 mai, non pas parce qu’il s’agit de fêtes importantes, mais parce que ces jours fériés tombent un vendredi et qu’ils auraient permis de beaux et longs week-ends. On somme le gouvernement de se prononcer sur la possibilité de réserver des vacances d’été ou non, éventuellement de les prolonger en septembre, comme s’il n’y avait pas d’autre urgence en cours. Peu importe ce qui arrive, les Français angoissent à l’idée de ne pas pouvoir partir en vacances ! Au passage, ceci prouve que le Président avait tort, nous ne sommes pas en guerre, puisque j’imagine qu’en vraie période de guerre on ne pense définitivement plus aux vacances.
On ne pleure pas nos morts durant cette période, du moins pas officiellement, pas collectivement, ils ne sont pour les médias que des chiffres qui doivent être sensationnels, pour justifier la situation. Par contre, que de longs reportages sur la difficulté de poursuivre les fêtes religieuses. Que de sujets sur le soleil qui brille alors que nous sommes enfermés et la peur qu’il pleuve quand nous serons libérés. Le changement n’est pas vraiment en marche, les priorités restant les mêmes : les vacances, la météo, la religion. Des priorités inébranlables. Le monde d’après ne sera pas différent. Tout restera identique. Nous n’apprendrons rien et ne sortirons pas plus sages de cette épreuve. Nous ne serons pas plus respectueux des autres et de la nature. La solidarité restera de façade. L’individualisme en sera renforcé…
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Année 2020. Semaine 16.
Bricolage : dans un passé qui n’est pas si lointain, nous avons eu un président nous présentant sa boîte à outils. C’était risible, évidemment, puisque tout son mandat n’était qu’une farce pathétique qui n’a laissé que des ruines. Aujourd’hui, la crise montre au grand jour que notre monde n’est que du bricolage. Car ce n’était pas mieux avant, ce n’est pas pire aujourd’hui, tout est juste plus visible, plus évident. Avant Internet il était facile pour les politiciens et tout le monde d’ailleurs, de cacher l’amateurisme qui fait tourner le monde. Mais avec les réseaux sociaux, il est plus difficile de masquer l’énorme incompétence qui règne. Si l’on y regarde de près, enfin c’est assez grossier pour être vu de loin, l’ensemble de l’édifice sur lequel notre société repose n’est que du bricolage, voir du bidouillage. Ce qui somme toute est assez normal. Personne n’est qualifié pour diriger un pays, diriger des êtres humains. Le système est ainsi fait que nous avons besoin d’un chef, prenant les décisions pour l’ensemble de la communauté. Ces chefs ne sont évidemment pas des super héros hollywoodiens, ils n’ont pas de super pouvoirs, même pas celui de l’intelligence.
Alors chaque jour, on bricole. On tente des choses, on prend des décisions mal informées, on ajoute un peu de mastic par-ci, un coup de plâtre par-là, en espérant qu’il n’y ait pas de fuite ou que tout simplement rien ne s’écroule. C’est à se demander comment notre société peut tenir debout. L’humanité n’est pas un colosse aux pieds d’argile, si seuls les pieds étaient faibles nous pourrions nous estimer heureux. Il s’agit plutôt d’une ruine dont on tente sans cesse de masquer les fissures et à chaque étape il faut bricoler quelque chose pour maintenir à flot ce navire qui sombre doucement. Cela peut sembler pessimiste, évidemment, c’est simplement la réalité. Nous sommes tous des bricoleurs de nos vies, essayant de construire un édifice à l’apparence solide sur des bases mouvantes. Certains sont doués pour le bricolage, d’autres n’y arriveront jamais.
Il faudrait pouvoir prendre une pause pour tout remettre à plat, non pas consolider l’édifice mais lui redonner une base saine, puis continuer à construire de manière solide en utilisant les bons matériaux. Le confinement n’est pas cette pause salvatrice, loin de là. Une semaine après la fin du confinement pour tous, l’ensemble des bons sentiments auront disparu et nous continuerons notre bricolage pour conserver nos vieilles habitudes, même si ces dernières ne sont pas les meilleures. C’est l’ensemble de l’édifice qui est bancal et qu’il faudrait revoir. Il vacille parce qu’il est construit par des humains, qui ne sont pas parfaits, ce qu’ils édifient ne peut donc pas être exempt d’erreurs. Pourtant nous sommes issus d’un système qui lui semble absolument parfait. Il suffit d’imaginer d’où nous venons, de particules de matière qui se sont agrégées pour former l’univers, les galaxies, les étoiles, les planètes, les soleils pour finir par fabriquer la vie, d’abord unicellulaire puis de plus en plus complexe jusqu’à permettre à des animaux de peupler la terre. Mieux encore, cet édifice n’est pas vide, la conscience est apparue et nous pouvons admirer l’œuvre, la contempler, l’apprécier.
Pour être honnête, cette perfection que représente la nature est elle aussi du bricolage. Ce ne sont que des éléments combinés entre eux pour fabriquer des choses et l’ADN est aussi du bricolage pour fabriquer le vivant. Tout n’est donc que du bricolage. Et beaucoup connaissent les déboires de faire appel à un mauvais plombier ou à un électricien qui n’y connaît rien. Au pouvoir nous avons des bricoleurs du dimanche, vous imaginez la catastrophe. Alors y a-t-il une solution ? Toujours ! Il suffit de la trouver. Peut-être que si nous laissions une intelligence artificielle nous gouverner tout irait mieux. Quoi que, l’intelligence artificielle est mise au point par les humains bricoleurs… Alors, pour l’instant, continuons à bricoler du mieux que nous pouvons. Il y a quand même des êtres doués dans leur domaine. Je ne peux pas tous les citer mais il y a les médecins qui bricolent l’organisme pour le soigner et le réparer, beaucoup de bonnes volontés qui bricolent pour fabriquer des masques et aider la population, des cuisiniers qui bricolent de la nourriture pour venir en aide aux plus faibles, des artistes qui bricolent des idées pour créer des œuvres merveilleuses, des professeurs qui bricolent le savoir pour le transmettre aux générations futures.
L’humanité est un corps de métier, qui embauche des milliards de bricoleurs. Et comme dans toute entreprise artisanale, il y en a qui sont doués, d’autres nuls, d’autres dangereux à la mesure de leur incompétence. La vie est un gigantesque bricolage et vivre c’est devenir le meilleur bricoleur possible pour faire d’une ruine un édifice gracieux…
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Année 2020. Semaine 15.
Confinement : le confinement figurera certainement dans les livres d’Histoire comme le plus grand échec de notre société moderne. Nous avons eu, bien en amont, des exemples de la force du virus dans les pays d’Asie. Mais comme toujours, aucune leçon n’a été tirée. Et comme toujours, nous avons cru que la France allait être épargnée, comme si nos frontières avaient un pouvoir supérieur qui nous protège de tout ce qui est néfaste. Donc, il n’y a eu aucune préparation. Ce qui a conduit à la situation ubuesque actuelle. Il n’y a pas assez de masques pour tout le monde. Ce qui fait qu’un mensonge d’État a prévenu, dans un premier temps, que les masques ne servaient à rien. Nous n’avons pas fait de provisions de tests, un autre mensonge d’État voulait nous faire croire que c’était inutile. Cette impréparation, alors que dans certains cas nous abusons du principe de précaution, a nécessité d’ordonner le confinement, pour avoir l’air de faire quelque chose, d’agir, de masquer une montagne d’incompétences. Nous devrions pourtant être plus évolués qu’à l’époque des grandes pestes.
D’ailleurs, certains pays ont pris les bonnes mesures. La Corée du Sud a immédiatement imposé le port du masque pour tous, ils n’avaient sans doute pas détruit leurs stocks par pure idéologie. L’Allemagne multiplie les tests pour savoir qui doit efficacement rester confiné, mais nous sommes moins bien organisés et préférons maintenir les municipales que de faire déplacer la population sa santé.
Le confinement est une aberration. Avec une once de préparation, d’organisation et de discipline, nous aurions pu l’éviter. Il ne prouve d’ailleurs pas son efficacité, nous avons le modèle tragique de l’Italie. Certains construisent des hôpitaux en dix jours, d’autres utilisent très rapidement des infrastructures publiques pour accueillir les malades. Nous, nous avons des militaires qui mettent quinze jours à construire une tente, dont nous n’entendons plus parler, sans doute parce qu’il ne s’agissait que d’une agitation à l’utilité discutable. Les hôpitaux sont pleins, il faut faire des choix, les plus âgés sont abandonnés. Nous ne savons pas encore combien sont morts, délaissés dans les Ehpad, puisque les chiffres ont tardé à venir et soudain une panne informatique ne permet plus de les communiquer.
Une pile de mensonges, des actions totalement inutiles, un manque de disciple, une organisation bancale au jour le jour au lieu d’une vision à long terme, des querelles sans fondement autre qu’économique en ne pensant qu’à ce que les laboratoires pharmaceutiques pourraient gagner dans cette histoire et quels acquis sociaux vont être détruits… tout dans cet épisode est absolument lamentable. Le confinement est la marque d’un échec, celui d’une société qui ne se remettra sans doute pas en cause après cet événement. Heureusement qu’il y a du positif, à chercher du côté des plus petits salaires qui sont en train de sauver la France. C’est dans la tempête que l’on reconnaît les plus utiles, les fameuses « petites mains ». Les politiciens et les traders ne servent à rien !
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Année 2020. Semaine 14.
Bêtes : à situation exceptionnelle, intervention exceptionnelle. Margarita a réuni ses amis dans la grange, car tous ne comprennent pas la situation.
La chèvre : « Mais donc, les humains sont complètement confinés ? »
Margarita : « C’est exact ma chère amie. Tu vois, pendant le salon de l’agriculture nous sommes derrière des barrières et les humains circulent librement. Aujourd’hui, c’est l’inverse, ils sont dans leurs cages, qu’ils appellent des maisons ou des appartements et nous, nous sommes libres. Enfin, beaucoup d’humains sont indisciplinés et se promènent quand même dans les rues. »
Le cochon : « Si je ne me trompe, c’est à cause d’un virus, qui cause une grave maladie pouvant conduire au pire. Mais lorsque nous, les bêtes, nous sommes les victimes d’un tel drame, ils ne se privent pas pour nous tuer ! »
Margarita, gênée : « Effectivement, c’est la différence entre les humains et les animaux. Quand cela touche l’un des leurs, ils tentent de le sauver. Sauf apparemment lorsqu’il s’agit de personnes très âgées, là personne ne fait rien. Nous les animaux, disons que nous représentons de la nourriture et ils vont donc jusqu’à abattre des troupeaux entiers pour qu’eux ne tombent pas malades en mangeant. Pour leur défense, lorsqu’un virus nous touche ils tentent de nous confiner, pour éviter la propagation. »
Le cochon : « Mais ils ne cherchent pas de vaccin, ne dépensent pas d’argent pour nous soigner et nous tuent sans état d’âme. »
Margarita n’aime pas l’attitude de son ami le cochon. Elle attend une autre question.
L’âne : « Est-ce une bonne chose, ce qui arrive ? Je veux dire, pour nous ? »
Margarita : « Nous sommes des animaux de la ferme, dépendants des êtres humains. Donc non, ce n’est pas une bonne chose. Les bêtes sauvages, elles, se reposent un peu, comme la planète d’ailleurs, elle respire. Mais s’il faut trouver du positif, regardez toute cette solidarité dont les humains sont capables. Sans compter la créativité qui se développe de manière exponentielle, puisque lorsqu’ils ne sont pas occupés à des futilités, les humains créent ! Et puis, cela les fera peut-être réfléchir, même si tous n’ont pas l’intelligence suffisante pour tirer les leçons de cet épisode. »
La poule : « Nous sommes tranquilles pour combien de temps ? »
Margarita : « Un bon moment. Les humains trouvent encore le moyen de se faire la guerre alors que leur espèce est touchée par un virus. Les dirigeants sont souvent très incompétents, donc ce n’est pas demain la veille qu’ils sortiront de leur confinement. Et surtout, ils n’oublient pas qu’il faut chercher à faire du profit, même sur le dos d’un virus, donc les solutions les plus simples sont écartées pour imposer les plus onéreuses, tardant à venir. »
Le mouton : « Et malgré tout ce que tu vois, tu continues à apprécier les humains ? Si la nature elle-même n’en veut plus, je ne vois pas pour quelle raison on s’apitoie sur leur sort. »
Margarita : « Parce qu’il y en a beaucoup qui sont sympas. Ils sont capables d’une grande cruauté mais aussi de la plus étonnante des gentillesses. Ils commettent beaucoup d’horreurs, mais ils savent aussi créer les plus belles œuvres d’art. La plupart ne se soucient pas de nous, mais beaucoup nous aiment. L’humanité est complexe, parfois folle, parfois merveilleuse. Moi je leur souhaite un bon rétablissement ! »
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Année 2020. Semaine 13.
Consciente : on peut raisonnablement se demander si la nature, comprise dans ce contexte comme tout ce qui n’est pas humain, n’aurait pas une conscience. Car bien évidemment, avec les derniers événements beaucoup de ceux qui croient en une force supérieure imaginent que ce virus est une punition divine. Peut-être, mais il y a une explication plus simple. La nature nous envoie des signes de détresse depuis bien longtemps. Ou du moins, elle nous montre qu’elle souffre, en grande partie à cause de nous. Et comme tout symptôme, lorsque la première petite alerte n’est pas entendue, les signes augmentent en intensité pour nous obliger à comprendre le message. Il y a de plus en plus d’inondations, cette alerte n’a pas suffi. Il y a de plus en plus de tornades, cette alerte n’a pas suffi. Nous avons eu droit à des incendies ravageurs sur plusieurs continents, ce signe n’a pas suffi. Nous avons seulement fait semblant d’écouter, comme des enfants qui continuent à faire des bêtises alors que leurs parents essaient de les raisonner sans en venir à une tape sur les fesses ou le confinement dans la chambre… La nature tente de nous envoyer des signes de détresse depuis bien des années, nous sommes restés sourds. Sans doute que là, elle en a eu assez et a donc décidé de frapper un grand coup en s’attaquant directement à la cause du problème. Après de nombreux avertissements, notre mère nature nous donne la baffe que nous méritons. Et la punition est rude, elle nous oblige à prendre des mesures encore jamais vues auparavant. On compare cette situation à la guerre, contre un ennemi invisible. Cet ennemi n’est pas invisible, il est identifié : c’est la nature qui se retourne contre nous. C’est le genre de guerre que nous n’apprécions pas, celles entre humains sont plus simples, d’une certaine manière, puisqu’il est possible de déclarer un cessez-le-feu ou de se réunir autour d’une table pour signer un traité de paix. Là, l’issue est beaucoup moins évidente. En même temps, c’est quand même nous qui avons déclaré cette guerre, la nature ne fait que riposter, et on peut dire qu’elle a été bien patiente. En plus, comme pour nous narguer, elle fait en sorte que le soleil brille. En tous cas en région parisienne nous en profitons, pour ceux qui sont restés et qui ne sont pas partis infecter les régions ! Elle veut rendre la punition exemplaire. Nous n’avons pas écouté les signes. Nous sommes à l’origine de la guerre. Peut-être que finalement la nature a une forme de conscience et a décidé de siffler la fin de la partie. Nous sommes punis, renvoyés dans nos chambres. Est-ce que cette leçon sera suffisante pour nous faire changer ? Selon moi il vaudrait mieux car si une fois de plus nous n’écoutons pas et continuons nos bêtises, la sanction suivante sera encore plus violente. Dans une guerre face à la nature, nous ne sommes pas de taille, nous n’avons aucun moyen de négocier la paix. C’est à nous de capituler et de déposer les armes…
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Année 2020. Semaine 12.
Mauvais film : l’évidence est plus flagrante que jamais : la vie peut ressembler à une fiction. En ce moment nous vivons le scénario d’un film catastrophe. Le scénario est d’ailleurs très mal écrit et les différents acteurs ne sont pas du tout à la hauteur, mais il sera temps de blâmer qui de droit une fois que nous serons sortis de cette situation. Le problème d’un film qui se déroule dans la « vraie vie » est que l’issue n’est pas certaine. Quand Hollywood prend les choses en main on sait qu’il y a un héros et qu’à la fin il sauvera le monde. Là, il manque le héros principal, ou alors il tarde à venir… En même temps, pour la plupart des acteurs de ce film, le script n’est pas très compliqué et se résume à : rester chez soi ! Il semblerait que certains aient du mal à comprendre les consignes. Ce n’est pourtant pas super compliqué quand même. Il vaut quand même mieux ce genre d’ordre qu’un appel à la mobilisation générale pour aller faire la guerre. Personnellement je préfère avoir pour ordre de rester à la maison que de devoir aller au front. Dans les deux cas, l’objectif est d’éviter de mourir ou de faire mourir les autres. Alors arrêtons de nous plaindre et respectons les consignes. Pour beaucoup il est difficile de rester à la maison, mais c’est une occasion aussi de se réinventer. Inutile de se lamenter sur son sort en regardant les chaînes d’information en continu (il n’y a qu’une seule information en ce moment). Chacun peut trouver quelque chose à faire pour sortir plus grand et meilleur de cette période de confinement. Il y a bien sûr la solidarité qui s’organise. Mais au-delà, je ne comprends pas ces gens qui disent s’ennuyer. C’est sûr qu’il est difficile de tenir 45 jours en ne faisant que regarder la télévision. Pour ne pas devenir dingue, il faut une activité qui fait fonctionner le cerveau. Vous pouvez lire, c’est le plus évident. Aujourd’hui les livres peuvent être téléchargés en version numérique et être lus sur une liseuse, un écran d’ordinateur, un smartphone… il n’y a pas d’excuse. Vous pouvez vous intéresser à de nouveaux sujets et apprendre de nouvelles compétences grâce à Internet. Il existe pas mal de formations en ligne, dont beaucoup sont gratuites. Vous pouvez écrire, c’est un bon moyen de passer le temps et de se changer les idées. Je ne dis pas qu’à la sortie du confinement tout le monde aura écrit un roman, mais simplement écrire ce que vous pensez, ce que vous vivez, ne peut que vous détendre et vous occuper sainement. Pour l’activité physique, c’est parfois plus restreint, mais là aussi sur Internet vous trouverez plein d’exercices à faire dans votre salon. Bref, nous sommes quand même entourés par la technologie qui peut nous apporter beaucoup d’occupations, donc personne ne devrait s’ennuyer. Il faut essayer de rester positif, même si c’est difficile, et mettre à profit le temps qui nous est donné. On se plaint de toujours devoir aller travailler et de ne pas avoir de temps pour soi. Maintenant, ce temps, nous l’avons. À nous de le rendre utile, de le faire fructifier pour pouvoir se dire, à la fin du confinement : j’ai progressé !
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Année 2020. Semaine 11.
Vœux : chaque début d’année en se souhaite beaucoup de choses, et principalement la santé, en insistant sur le fait que sans elle rien n’est possible. Nous en avons la preuve actuellement. Alors, cette semaine, en guise de chronique je vous réitère mes vœux : restez toutes et tous en bonne santé !
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Année 2020. Semaine 10.
Vote : il semblerait, pour l’instant, que les élections municipales ne seront pas annulées pour cause de coronavirus. On interdit la tenue du salon du livre de Paris, mais pas les matchs de foot. On repousse le marathon, avec des gens qui courent en extérieur, mais on autorise la tenue d’élections. C’est vrai qu’en général ces dernières ne drainent pas les foules. On préfère tout ce qui nous distrait plutôt que les choses sérieuses. Nos ancêtres se sont battus pour avoir le droit de glisser un bulletin dans l’urne, qu’importe, aujourd’hui on s’en fiche un peu de cet acte citoyen. La situation est peut-être l’occasion de réfléchir à l’instauration du vote électronique. Quand il s’agit de mettre en place une plateforme pour payer ses impôts, il n’y a aucun problème, le projet est réalisé de manière efficace. De façon générale, quand il s’agit de nous faire payer le gouvernement est à la hauteur. Mais le vote électronique, lui, ne rapporte rien. Au contraire, il pourrait mettre en danger la place confortable de certains. Car que signifierait la possibilité de voter depuis chez soi ? Une baisse drastique de l’abstention.
Aujourd’hui, les votes se tiennent le dimanche. Un jour de repos durant lequel il faut donc se lever de son canapé, s’habiller et sortir de chez soi (se laver est une option pour beaucoup). Tout ça pour croiser des gens, patienter, faire la queue, et ce n’est même pas pour acheter un iPhone ou pour participer à un concert, mais pour glisser un papier dans une enveloppe. On ne s’étalera pas sur le sentiment très partagé que de voter ne change absolument rien puisque ceux qui gouvernent sont semble-t-il entrés dans une compétition devant désigner le plus nul, le plus dictatorial, le plus incompétent. Bref, l’abstention n’est pas une surprise. Et surtout, les politiques chérissent l’abstentionnisme. C’est grâce à lui qu’ils peuvent arriver et rester au pouvoir. Sans lui, les cartes seraient redistribuées. Si chacun s’exprimait vraiment à chaque élection, nous serions dans un monde totalement différent.
Et le seul moyen de faire baisser l’abstention n’est pas de proposer des candidats crédibles aux élections, ce genre de chose n’arrivera jamais. Mais permettre le vote électronique, oui, c’est la solution. Imaginez tous ces gens affalés sur leur canapé, à regarder Téléfoot ou une autre niaiserie, qui auraient juste à cliquer sur une touche de leur ordinateur ou de leur smartphone pour voter. Nous obtiendrions des records de participation aux élections ! Il n’y aurait même plus à s’inquiéter d’un virus ou quoi que ce soit. Et puis, il y aurait moins de pression. Dans le bureau de vote on a un peu honte de voter pour les extrêmes. Seul à la maison, il n’y aurait plus de limite. Les gens pourraient vraiment s’exprimer en toute liberté. Mais du coup, comme dit, le paysage politique serait totalement différent. Il y a donc fort à parier que le vote électronique ne verra jamais le jour, parce que s’il est de bon ton de se lamenter sur les chiffres de l’abstention, c’est uniquement elle qui permet à ceux au pouvoir de régner.
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Année 2020. Semaine 9.
Margarita reste un jour de moins que prévu avec nous, puisque notre gouvernement a attisé la psychose du coronavirus le temps de passer discrètement un 49-3. Mais elle ne partira pas sans vous dire au revoir :
« Coucou les amis, j’ai encore passé une super semaine à Paris. Vous étiez nombreux au salon, c’est sympa de venir nous voir. Bon vous êtes un peu agités, avec votre histoire de virus. Je n’y comprends pas grand-chose mais surtout je me demande ce qui cause un si grand affolement. Il ne faut pas paniquer, mais simplement agir. Vous avez normalement la capacité de combattre une maladie, je ne vois pas où est le problème. Vous avez même une organisation mondiale de la santé, c’est dire si vous devriez être efficaces ! De manière générale je vous trouve très stressés. Tout le temps à regarder votre montre, à penser à ce que vous devez faire ensuite, vous n’êtes jamais concentrés sur l’instant présent.
Un petit séjour à la ferme vous permettrait de vous détendre. Là on ne se laisse pas conduire en esclavage par des obligations souvent futiles, on prend le temps. Celui que la nature impose, parce qu’il faut lui faire confiance, la nature sait ce qu’il faut à chacun, à quel moment, dans quelles proportions. Calmez vos esprits, écoutez la nature, elle n’est pas qu’autour de vous mais aussi en vous, puisque vous en faites partie. La vie est très courte, attention, il faut prendre garde de bien en apprécier chaque minute.
Les problèmes d’aujourd’hui seront oubliés demain et de nouveaux surgiront pour prendre toute la place sur le devant de la scène. C’est épuisant et à ce rythme vous ne pouvez accomplir que de petites choses, non pas mener de grandes entreprises comme vous saviez le faire. Croyez les conseils d’une vache, il faut rester zen, prendre les événements comme ils viennent, gérer et se dégager le plus de temps possible pour se reposer, profiter des siens, savourer ce que la vie a de meilleur. N’oubliez pas les instants de solitude, ils sont importants. Il faut parfois se retrouver avec soi.
Vous appelez ça l’ennui, mais vous vous trompez. Être seul avec soi-même est essentiel, pour se ressourcer, se découvrir. Vous prenez des avions et des bateaux pour visiter les quatre coins du monde, mais quand prenez-vous le temps de vous explorer vous-même ? Quand je suis affalée dans mon champ et que je semble ne rien faire à part avoir les yeux dans le vague, je réfléchis sur ma personne, j’écoute mon corps, j’apprends à me connaître. Ces instants sont primordiaux. La vie n’est pas une fuite en avant, elle est ce que vous êtes ici et maintenant.
Je vous laisse avec cette sagesse d’une vache qui retourne dans sa campagne profonde. Parce qu’une semaine à Paris c’est sympa, mais maintenant j’ai besoin de calme. Je vous retrouve l’année prochaine et en attendant, soyez gentils. C’est mon conseil le plus important : être gentil avec soi et avec les autres. Vous verrez que tout ira mieux. Je vous fais de gros bisous, prenez soin de vous ! Margarita »
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Année 2020. Semaine 8.
Comme c’est de tradition depuis plusieurs années, pendant la durée du salon de l’agriculture c’est la vache Margarita qui prend le contrôle pour faire ses chroniques. Je vous laisse donc avec elle…
« Salut les amis, c’est encore Margarita qui revient faire la belle dans la capitale ! Je suis tellement heureuse de vous écrire, même si chaque année j’ai l’impression de vous retrouver dans un état plus critique que la fois précédente. Durant le salon, les gens viennent se confier à moi et c’est assez terrible. Quel pessimisme mes amis, il faudrait penser à arrêter cette addiction à la déprime. Bon d’accord, vous avez vécu une longue période de grèves et ce n’était sans doute pas drôle, mais les Français sont débrouillards et finalement l’impact de ce mouvement a été assez limité. Vous vous battez pour votre retraite, mais au moins vous avez la chance d’en avoir une. Nous les vaches, une fois qu’on ne produit plus rien, ce n’est pas la retraite qui nous attend mais l’abattoir. Et on ne fait pas la grève du lait pour autant. Vous continuez à vous entretuer, ce que je ne comprendrai jamais. Tuer pour une religion, ou tuer une femme parce que c’est une femme, pour ne prendre que deux exemples tragiques, c’est totalement débile, cela ne devrait même pas exister, puisque vous êtes soi-disant l’espèce supérieure, la plus intelligente qui peuple cette terre. On dirait que vous n’avez que des problèmes ! Respirez un bon coup, réalisez que vous avez de la chance d’être humains et positivez.
Je vois aussi que vous êtes de plus en plus accros à vos smartphones, je ne pensais pas une telle chose possible. Beaucoup de gens au salon ne me regardent même plus. Ils passent dans les allées en consultant leur page Facebook, en répondant à des messages sur WhatsApp, en prenant des photos par milliers qu’ils ne regarderont jamais ou en posant avec moi pour des selfies. Je comprends qu’on veuille immortaliser une rencontre exceptionnelle avec Margarita, c’est le genre d’événement qui marque une vie. Mais quand même, levez un peu les yeux, ce ne sont pas les machines qui vous nourrissent, profitez du salon pour apprécier cette belle diversité de la nature qui vous permet de manger et donc tout simplement de vivre ! Nous ne sommes pas qu’un décor pour Instagram, nous sommes la vraie vie !
Venez donc faire un petit séjour dans mon champ. Quand je ne suis pas dans la capitale, je passe mes journées à brouter de l’herbe dans un grand espace tout vert, avec de l’air pur, sans télé, sans smartphone, sans Internet, sans informations. Une petite cure vous ferait le plus grand bien. Il faut apprendre à se déconnecter, à se rendre compte que la vie ce n’est pas Netflix ou les pornos de Griveaux. On s’en fiche de toutes ces âneries, ce ne sont que des futilités. Votre seule mission est d’être heureux, alors laissez tomber tout ce qui est inutile et vous pourrit la tête inutilement. Moi je compte bien être positive et profiter de mon passage à Paris.
Je vais me préparer, mettre un peu de maquillage et une jolie tenue, pour passer inaperçue dans les rues. L’avantage est que les humains sont tellement centrés sur eux-mêmes qu’ils ne remarquent même pas une vache sur les Champs-Élysées. Vous créez tant de beauté. Je crois que je vais d’abord faire un tour dans les musées, j’adore l’art, vous êtes capables de réaliser des merveilles. Ensuite je dois trouver une librairie pour faire le plein de bons romans, vous avez tellement d’imagination, grâce à des mots sur du papier je peux voyager partout dans le monde et l’univers, tout en restant avachie dans mon champ. Après j’irai voir si vous avez inventé de nouveaux cocktails, parce que faire la fête c’est un des trucs que j’adore chez les humains. Et puis je finirai tranquillement assise au bord de la Seine à juste admirer la beauté de la ville qui s’endort. Sans jamais prendre de selfie, juste pour profiter de l’instant présent.
Et puis je dois aussi passer sur la tombe de Jacques. Votre nouveau chef n’est pas aussi sympa, il ne me tape jamais les fesses, c’est nul. Bref, je m’en vais voir toutes les beautés dont vous êtes capables, puisque vous, vous ne savez pas en profiter. Je vous dis à très vite ! »
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Année 2020. Semaine 7.
Déresponsabilisation : à noter cette semaine dans les informations cruciales, non pas l’agitation écologique d’un président en vue des municipales, non pas la libération d’un comédien politicien professionnel pour cause de maladie, non pas les déboires d’un homme public qui n’a pas eu l’intelligence de faire attention à ce qu’il filmait, mais bien la mort d’une adolescente par électrocution. L’histoire est toute bête, puisque c’est un accident. Elle est dans son bain, avec son smartphone branché à la prise. Le smartphone glisse, extinction des feux. Le plus surprenant est la réaction du père : il faut que les constructeurs prévoient une sécurité en cas de contact avec l’eau ! Mais non, ce n’est pas aux constructeurs de pallier la bêtise humaine. Cet accident aurait pu être évité grâce à ce qui s’appelle l’éducation. Cette dernière n’est pas délivrée par les nouvelles technologies, ni même par l’école, puisqu’elle est de la responsabilité des parents. Je ne sais pas mais moi on m’a toujours appris que quoi qu’il arrive, on ne manipule pas un appareil électrique quand on est en contact avec l’eau. Dans le cas cité, nous avons bien vu que le chargeur n’était pas celui du constructeur. Donc que peut-il y faire ? C’est juste une immense bêtise ou de l’inconscience qui a conduit à cette mort. Ce n’est pas la faute des autres, il n’y a rien à faire contre la négligence de chacun. Il paraît tellement logique de ne pas avoir avec soi un appareil branché lorsqu’on est dans son bain ! Mais on déresponsabilise tellement les gens qu’au final ils ne veulent plus avoir à penser, même à des choses de base. Il faudrait prévoir toutes les bêtises dont est capable un être humain. Et il n’existe pas encore de machine assez puissante pour calculer toutes les âneries dont nous sommes capables…
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Année 2020. Semaine 6.
Échec : la peur de l’échec souvent nous paralyse et nous empêche d’agir. Un phénomène tout de même étrange. Car pour avoir peur d’échouer, il faut qu’il y ait en premier lieu la volonté d’entreprendre. Or, lorsque nous entreprenons de réaliser un projet, il semblerait naturel d’y croire à tel point que l’échec ne devrait même pas être une option. L’être humain est ainsi fait que même lorsqu’il se sent sûr de lui, ce n’est jamais à cent pour cent et il y a constamment une petite voix qui lui dit qu’il pourrait échouer. Lorsque cette idée prend le pas sur la confiance en soi, tout s’arrête, nous ne cherchons même plus à entreprendre, certains d’échouer. Ce qui est une fois de plus paradoxal. Bien sûr, ne rien entreprendre nous assure de ne pas échouer. Mais la vie est-elle vraiment intéressante sans projets, sans risques, sans construire quelque chose ? Il faut sans cesse entreprendre et tenter de ne pas penser à l’échec. Il est évident que tout projet comporte une probabilité d’échouer, c’est absolument normal. Il faudrait pourtant ne pas y penser et aller de l’avant. Sans doute que cette peur de l’échec vient du fait que l’on ne supporte pas de ne pas réussir. Les exemples de l’Histoire nous montrent qu’en réalité celles et ceux qui ont réussi ont dans un premier temps dû affronter une multitude d’échecs. Cette peur est donc irrationnelle puisque nous devons nous accorder le droit d’échouer. Le drame, ce n’est pas l’échec, mais bien le refus d’entreprendre ! Si tous les humains se laissaient totalement paralyser par l’idée de l’échec, jamais nous n’aurions connu de telles avancées technologiques et scientifiques. Chacun a des ambitions, à plus ou moins grande échelle. La vie, c’est progresser, aller de l’avant, parfois réaliser ce qui semble impossible au départ. Il ne faut pas avoir peur d’échouer, il n’y a rien à craindre. L’échec est simplement une étape, qui indique que le plan de départ n’était pas parfait. Mais alors, la seule réaction appropriée est de recommencer, en acceptant de tirer la leçon de l’échec, pour s’assurer la réussite. À l’être humain il n’y a absolument rien d’impossible. Quand un projet ne nous semble pas réalisable c’est que nous laissons trop de place à l’idée que nous allons échouer. C’est donc souvent une crainte totalement infondée qui nous paralyse et nous empêche de réussir. Seuls ceux qui ne font rien n’échouent jamais, donc en réalité l’échec est la preuve que vous faites partie des personnes qui entreprennent quelque chose de nouveau et qui donc donnent un sens à leur vie ! Vous n’échouez pas, vous apprenez une leçon qui vous aide à réaliser votre projet. Il ne faut jamais baisser les bras, une vie sans échecs est une vie sans défis.
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Année 2020. Semaine5.
Humilité : la nature est apaisante parce qu’elle recèle toute la sagesse que nous devrions adopter. Elle est imperturbable. Peu importe ce qui nous tourmente, ce qui nous agite, les drames qui nous ébranlent, la nature reste stoïque. Certains jours il pleut, le lendemain il fait beau. La température baisse, puis remonte. Il neige, il vente, parfois violemment. L’océan est calme ou agité. La terre paisible ou tremblante. Les animaux vaquent à leurs occupations, industrieux, certainement qu’ils détiennent aussi un secret, celui du bonheur. Ils ne se torturent pas l’esprit, ils vivent, au jour le jour, insouciants. Les végétaux se laissent bercer par des cycles bien précis, ils savent quand se mettre en sommeil et à quel moment s’épanouir. Nous faisons une montagne de chaque événement. Un pays qui quitte l’UE fait la une des journaux. Un virus et nous paniquons. Nous nous inventons des milliers d’histoires pour nous occuper l’esprit, mais à quoi bon ? L’exemple de la sérénité nous entoure en permanence. La nature n’en a que faire de nos états d’âme, elle n’en a pas. Nous devrions prendre exemple sur cette nature qui nous entoure, en tirer les enseignements au lieu de nous pourrir l’existence avec des sujets qui n’ont finalement aucun intérêt. Retrouvons un peu de cet apaisement qui est la caractéristique de la nature, et qui fait donc partie de nous aussi puisque contrairement à ce que l’on veut croire, nous faisons partie de la nature. Il ne s’agit pas d’une entité extérieure, nous l’oublions trop souvent. Chaque jour simplement vivre. Accepter les changements sans crise. Avancer lentement vers les objectifs que l’on se fixe. Se consacrer à son propre bien-être, en accord avec ce et ceux qui nous entourent. Ne pas être dans la lutte permanente mais au contraire faire de son mieux pour être digne du temps qui nous est octroyé. Baisser les armes pour simplement profiter de la vie. La nature est imperturbable, elle fait son office sans haine, sans combattre ce qu’elle est réellement. Elle est notre modèle quotidien, essayons de suivre ses enseignements. Il en résultera une grande harmonie, bien plus utile que nos luttes si vaines. Accepter ce que nous sommes, ne pas vouloir plus que nécessaire, profiter d’avoir conscience du monde qui nous entoure pour jouir de ses beautés sans les détruire, ne pas s’attarder sur les querelles inutiles. Le seul hashtag indispensable est : je suis la nature…
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Année 2020. Semaine 4.
Pessimisme : les médias aiment montrer ces magasins vides, dans lesquels les consommateurs ne se rendent pas. Ils adorent saper le moral de tout le monde en prouvant par A plus B que les soldes sont un désastre. Et bien sûr, la faute est rejetée sur les grévistes. Évidemment, quand les transports ne fonctionnent pas il est difficile d’avoir envie de sortir. Mais cela concerne surtout Paris, puisque dans beaucoup de régions de France il faut de toute manière prendre sa voiture pour se rendre dans les magasins. L’excuse est donc plus ou moins bidon. Surtout qu’en observant ce qu’il se passe dans la capitale, donc en marchant dans ses rues, on ne peut que constater qu’il y a tout de même du monde dans les magasins et dans les cafés. Il est normal que les médias ne s’accusent jamais eux-mêmes. Pourtant ils sont bien la cause du pessimisme général, c’est leur fonds de commerce. Si l’on ne se fie qu’aux informations, la seule conclusion est que nous allons tous mourir très rapidement ! Des incendies ici, des inondations là, des guerres là-bas, des meurtres, des agressions, rien ne va, ce monde est terrible, et c’est finalement peut-être un virus venu d’Asie qui va nous achever. À force de faire peur à tout le monde et de miner le moral de la population, il est parfaitement logique que les gens n’aient plus envie de sortir et de consommer. Ils ne se déplacent même plus pour assister à des spectacles vivants, les théâtres se vident. A-t-on vraiment besoin d’une telle dose de pessimisme ? Ne pourrions-nous pas essayer autre chose, pour une fois, et regarder le bon côté des choses ? Pour cela, il faut juste fuir les informations et se concentrer sur le monde que l’on peut voir. On peut toujours trouver de la beauté, de la joie, de quoi être heureux. Le monde ne tourne sans doute pas rond, mais ce qui compte est ce que l’on vit au quotidien. Et notre seule tâche, au niveau individuel, est de ne pas se laisser détruire par le pessimisme que l’on tente de nous imposer. La vie peut être belle, il faut essayer de l’apprécier chaque jour…
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Année 2020. Semaine 3.
Automatisation : si les grèves ont permis une révélation, c’est que les lignes automatiques du métro sont un véritable rêve. Elles ne s’arrêtent jamais (sauf manifestations avec casseurs en surface). On se demande d’ailleurs pour quelle raison, parce que j’imagine et j’espère qu’il y a quand même des humains derrière les écrans pour vérifier que tout se passe bien. Mais ils ne se mettent pas en grève. C’est donc un mauvais point pour l’humanité. Ce genre de révélation donne certainement envie à beaucoup d’usagers de voir l’ensemble des lignes devenir automatiques. Au moins avec les machines il n’y a pas d’état d’âme, pas de maladies, pas de grèves. Quand on ne dépend plus de l’humain, tout va mieux. Est-ce la conclusion qu’il faut en tirer ? L’humain peut être remplacé par la machine dans beaucoup de domaines. Tout a commencé sur les chaînes de montage, dans les usines qui fabriquent des voitures. Le phénomène ne va pas cesser de s’accentuer puisque les machines sont de plus en plus perfectionnées et qu’on nous dit qu’elles deviennent intelligentes. Rien qu’avec une once d’intelligence elles dépasseront déjà de loin une bonne partie des capacités humaines. Parce que l’intelligence n’est plus ce qui nous caractérise, ou seulement un faible pourcentage d’humains, nous en avons la preuve chaque jour.
Si l’on résume, la grève pour sauver les retraites prouve que l’automatisation des lignes de métro est une excellente chose et qu’il faudrait accélérer le mouvement pour que toutes finissent par fonctionner sans conducteur. Ce qui veut dire moins d’emplois. Faire grève pour sa retraite et en conséquence en perdre son emploi, c’est assez ironique. Les machines nous remplacent à marche forcée. Que va-t-on faire de la masse humaine, la grande majorité, qui n’a pas de qualification particulière, entendant par-là : qui ne peut pas construire ou entretenir les machines intelligentes ? Nous sommes de plus en plus nombreux, le travail a de moins en moins besoin de nous et la nature aimerait bien que nous cessions de proliférer pour éviter la destruction totale de la planète. Le cœur du dilemme est donc une lutte pour l’intelligence. C’est la machine la plus intelligente qui dominera et si l’on considère que la nature possède une forme d’intelligence elle est dans la compétition aussi. La question est de savoir si nous serons à la hauteur pour avoir toujours un niveau intellectuel supérieur à la machine. Il suffit de se promener quelques minutes dans les rues de Paris pour se rendre compte que ce n’est pas gagné…
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Année 2020. Semaine 2.
Pivot : l’âge pivot de départ à la retraite, ou en novlangue « âge d’équilibre provisoirement retiré », devient une obsession. Le but est donc de partir à la retraite le plus tôt possible, ceux qui travaillent ne rêvent que d’arrêter de travailler pour enfin pouvoir être payés sans avoir à se rendre au bureau, à l’usine ou sur un chantier. Certes, c’est important, mais reprenons conscience que la retraite n’est pas l’Eldorado. Chacun discute comme si la vie professionnelle mettait entre parenthèses tout le reste et qu’il faut attendre la retraite pour enfin commencer à vivre. Ce n’est évidemment pas du tout de cette manière qu’il faut raisonner. La vie est un voyage continu, qui ne prend jamais de pause. Elle est certes ponctuée de nombreuses contraintes propres à l’espère humaine. Les élèves n’espèrent que la fin des cours, les employés ne pensent qu’à la fin de la journée, on ne peut pas vivre en ne pensant qu’à la fin de quelque chose. Il faut profiter de chaque journée pour s’épanouir, apprendre, aller de l’avant, se construire une belle existence, malgré les contraintes. Tous les problèmes ne seront pas derrière nous une fois à la retraite, puisque de fait cette pause bien méritée intervient à un certain âge et c’est alors le corps et ses douleurs qui deviennent des contraintes. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur cet âge qui nous permettra de ne plus travailler, mais profiter de chaque instant, que ce soit en famille, entre amis, au travail… Ne perdons pas une seule occasion d’être heureux, chaque jour nous prenons le risque de tout perdre, alors il est indispensable de tirer le meilleur parti de chaque minute qui s’écoule. N’attendons pas la retraite pour nous adonner à nos passions, à nos loisirs, pour profiter de la vie ! Car la vie elle-même est un travail permanent, un chantier perpétuellement en cours, qu’il est de notre responsabilité de mener le mieux possible pour être heureux au quotidien sans attendre que demain nous apporte un éventuel bonheur. Lorsqu’on prend sa retraite de la vie, il est trop tard, alors ne perdez pas une seconde pour jouir pleinement de ce précieux cadeau. Pour ce qui est du futur, nous verrons bien, de toute façon nous ne pouvons agir que dans l’instant présent.
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Année 2020. Semaine 1.
Repos : en ce début d’année il est heureux de constater que les Français sont positifs. En effet, ce qui a fait la une des médias durant les premières heures de 2020 est une excellente nouvelle : cette année il y a la possibilité de faire de nombreux ponts et de multiplier les congés comme d’autres le pain. Voilà donc ce qui intéresse en priorité les Français : poser des congés ! C’est assez comique finalement, puisque depuis des semaines on se bat pour sauver nos retraites, pour partir le plus tôt possible et que dans le même temps, pour mériter ces avantages, tout ce à quoi l’on pense ce n’est pas à travailler mais à être en congé. Comique aussi le fait que la source principale de ces congés soient les fêtes religieuses catholiques. On se dit laïcs, les églises sont vides, il faut bannir la religion, surtout catholique, de la vie publique et ne surtout pas exhiber des crèches. En revanche, les fêtes religieuses en lien avec Jésus et la Vierge Marie ne semble poser de problème à personne. S’il fallait compter uniquement sur les quelques fêtes républicaines nous n’irions pas bien loin. L’année vient à peine de commencer et nous pensons déjà à nous reposer. Se plaindre que rien ne va et ne rien faire, est-ce cela l’esprit français ?
Ne rien faire est la clé du succès dans notre pays. Quand on regarde le fameux classement des personnalités préférées des Français, on le constate chaque année. Jean-Jacques Goldman est encore et toujours premier. Il a un talent immense, certes, mais ce qui le fait aimer des Français est justement qu’il ne fait rien. Il ne sort plus d’album, il n’est pas à la une des magazines people, il ne propose rien, on l’adore. Du côté féminin il y a Sophie Marceau à la tête du classement. Et elle atteint la première place cette année parce qu’elle n’a rien fait. Lorsqu’elle joue dans des films, elle dégringole à une autre place que la première. Pour être numéro un dans le cœur des Français, surtout il faut ne rien faire. Ne pas parler, ne pas apparaître à l’écran, ne pas être engagé, disparaître de la scène publique. Quand on agit, on est détesté. Surtout, il ne faut pas réussir, avoir du succès dans ses entreprises, sinon il n’y a aucune chance d’entrer dans ce classement. En 2021 je pourrai réécrire la même chose, on ne changera pas les Français qui aiment se plaindre, ne rien entreprendre et qui détestent ceux qui vont de l’avant.
Heureusement ce n’est pas vrai pour tout le monde…