Année 2021. Semaine 39.

 

Éducation : continuons avec mon programme présidentiel fictif dont la colonne vertébrale est la C.E.E. Intéressons-nous au premier E, pour Éducation. Il ne sera pas question des programmes scolaires puisque je persiste à dire que le ministère gérant les écoles devrait porter le titre d’Instruction nationale. Les termes ont leur importance. L’éducation, c’est avant tout la prérogative des parents. Lorsqu’on décide d’avoir un enfant, il faut se préparer à l’éduquer. L’école de la vie n’est pas la meilleure conseillère dans ce domaine… Éduquer un enfant c’est le préparer à affronter son futur, à s’intégrer dans la société, sans bien sûr étouffer l’indépendance, la créativité et les particularités de chacun. Il ne s’agit pas d’imposer un cadre fixe, de fabriquer des robots, de laver les cerveaux, mais d’insuffler les bases de la vie en communauté. C’est permettre à un enfant d’être considéré comme une personne civilisée !

Il est donc d’abord question de comportement, de la manière d’agir et de réagir face aux autres. L’enfant n’est pas un roi, à qui tout est permis. L’être humain est un être social, il faut avoir la capacité de vivre avec les autres pour mener une existence épanouie. L’individualisme est important, puisque la société humaine est composée d’individus et que chacun apporte sa petite pierre à l’édifice commun. Mais pour que chacun soit une chance pour lui-même et pour les autres, il faut d’abord apprendre à se comporter correctement. Qui a décidé des règles que nous devons suivre en société ? Elles se sont construites tout à fait naturellement. Les notions de hiérarchie et de respect mutuel se sont forgées non par des lois écrites dans un code pénal, mais simplement par instinct, pour que chacun puisse supporter les autres et être supporté par son prochain. Car il ne s’agit pas de s’écraser devant une hiérarchie ou des chefs, mais bien de respecter les dons de chacun. Car oui, l’autorité ne devrait pas être quelque chose que l’on impose aux autres, mais bien un mécanisme naturel. Si vous êtes doué en plomberie, vous devenez l’autorité en matière de réparation de fuites. Si vous êtes doué en médecine, vous devenez une autorité dans votre discipline. Si vous n’êtes doué dans rien, vous faites de la politique.

Éduquer c’est donc transmettre des règles de savoir-vivre. Et ce n’est pas à l’école de les enseigner, puisque ce type d’enseignement doit avoir lieu bien avant l’entrée à la maternelle. Dès le premier jour ou presque, les parents ont la charge d’éduquer l’enfant pour en faire un être civilisé qui pourra trouver sa place dans la société parce qu’il en respectera les règles de base et qu’en contrepartie, il sera respecté par les autres. Ce n’est pas simple, évidemment, il y a beaucoup de savoir à transmettre à chaque génération. En même temps, il suffit d’être éduqué soi-même. C’est par mimétisme que les enfants construisent leur socle d’éducation. C’est en observant les adultes qu’ils apprennent de quelle manière se comporter avec les autres. C’est en imitant les adultes qu’ils s’éduquent. Rien qu’enseigner la politesse serait déjà un grand pas, c’est un enseignement qui est tombé en désuétude. Notre langue est belle, riche, beaucoup de mots marquent le respect. Ne pas tutoyer directement un adulte, dire bonjour, merci, au revoir… Est-ce vraiment si compliqué ? Enseigner le respect des autres est le cœur de l’éducation. Enseigner l’empathie est un autre élément essentiel. Quand on voit l’état de notre société, on se dit que ces éléments pourtant très simples ont à un moment donné cessé d’être transmis. Remettre l’éducation au cœur de la fonction des parents, c’est fermer des prisons sur le long terme.

En matière d’éducation, tout ne se limite pas à l’enfance, bien entendu. On peut comprendre que dans ce domaine des parents sont défaillants. Si soi-même on n’a pas reçu une éducation solide, comment serait-il possible de la transmettre ? Imaginons un professeur de français qui ne maîtriserait pas notre langue, comment pourrait-il l’enseigner ? La particularité de l’adulte est qu’il peut s’éduquer lui-même. Principalement en abandonnant son carcan individualiste pour comprendre qu’il vit en société et qu’il faut respecter les autres. Oui, il y a des règles. Oui, c’est embêtant de suivre les règles. Mais nous devons vivre tous ensemble. Personne n’est seul au monde. C’est pourtant ce que certains semblent penser. Encourager l’utilisation du vélo, en ville, est à la base une excellente idée. Moins de voitures, c’est bien évidemment positif. Mais sans éducation, le cycliste individualiste va se comporter comme une enfant roi : griller les feux, couper la priorité aux piétons, faire absolument ce qu’il veut sous prétexte qu’il « sauve la planète » avec son vélo. Le Code de la route est là pour imposer le respect entre les usagers des espaces publics. Et s’il faut un code, c’est que tout le monde n’est pas assez éduqué pour respecter son prochain naturellement, sans la menace d’une amende. On découvre que l’État a donc bien un rôle à jouer dans l’éducation… des adultes ! Les policiers sont là pour ça : faire respecter des règles que des adultes non éduqués veulent faire semblant de ne pas connaître.

Enfin, être éduqué c’est aussi respecter les opinions des autres. Nous ne sommes pas là pour nous battre. Avant de prendre les armes, il y a un mécanisme civilisé qui s’appelle le débat. Une notion que beaucoup n’ont jamais dû apprendre ou ont fini par oublier. Car l’éducation n’est jamais quelque chose de définitif, elle est un art qui se cultive et s’entretient. Débattre devrait ainsi être au cœur de nos sociétés. Inutile de hurler, d’insulter, de s’agiter. Le débat est une discipline paisible au cours de laquelle des êtres humains civilisés peuvent échanger des idées. Et lorsqu’on est éduqué, on accepte que l’autre ne soit pas du même avis. On discute, on argumente et on peut également changer d’avis. Cela fait aussi partie de l’éducation : comprendre qu’aucune opinion, aucun avis et aucun jugement n’est la vérité absolue, définitive. Il faut apprendre à changer d’avis en écoutant les autres. Il faut accepter de changer, lorsqu’on nous fait remarquer que nos idées ou notre comportement peuvent mettre en danger la vie d’autrui. Mais nous débordons déjà du sujet, ou plutôt l’éducation est un très vaste domaine difficile à couvrir en une seule chronique. Pourtant, tout ce que l’on peut considérer comme des incivilités n’a qu’une seule et même origine : le manque ou le néant d’éducation ! Il y a de quoi en faire une vraie cause nationale, qui regrouperait toutes celles promises par les présidents et jamais tenues puisqu’elles n’ont jamais pris en compte le problème de fond : l’éducation à la vie en société, la fabrication d’êtres civilisés…

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Année 2021. Semaine 38.

 

C.E.E. : la campagne de la présidentielle est évidemment le point d’orgue de la vie démocratique. Je parle bien de la campagne, non pas de l’élection elle-même. Le problème, depuis bien longtemps, est que l’on vote pour une personne, celui ou celle qui passe bien à la télé, qui dit les choses que l’on veut entendre, qui est bon orateur. On ne vote plus du tout pour des idées. Or la campagne de la présidentielle est cruciale parce qu’elle devrait être le moment de débats intenses, de réflexions poussées, un foisonnement d’idées nouvelles pour donner une orientation au pays tout entier. Et cette contribution au débat ne se limite évidemment pas aux candidats, cela devrait susciter l’engouement de toute la population. Chacun peut définir son programme, détailler sa vision du pays, même sans prétendre à se présenter et sans être forcément politisé dans le sens d’appartenir à un parti. Ainsi, je vous présente mon programme qui aurait pour colonne vertébrale la C.E.E. : Culture, Éducation, Écologie. Ce sont les trois thèmes qui doivent inspirer toute décision politique, quel que soit le domaine.

Nous commençons ainsi par la Culture. Il s’agit du sujet le plus vaste, le plus fondamental. La Culture est le parent pauvre des politiques de ces dernières années. Pourtant, sous ce terme il faut entendre à la fois la sauvegarde du passé (le patrimoine que l’on nous a légué), l’inspiration présente (aider les véritables artistes de notre temps), la vision pour le futur (les réparations de Notre-Dame ne doivent pas être du rafistolage) et la Culture c’est aussi ce que l’on nomme aujourd’hui l’éducation. Nous verrons la distinction et pourquoi personnellement je rebaptiserais le ministère en Instruction nationale car les finalités ne sont pas les mêmes. Ce que les professeurs transmettent aux élèves, c’est la culture, quelle que soit la matière. Les mathématiques sont de la culture, elles permettent de comprendre le monde économique. Le français est de la culture, qui permet de comprendre le monde actuel. La biologie et la physique sont de la culture, permettant de comprendre les enjeux tant dans le domaine de la médecine que des transformations de notre planète. Nous pourrions continuer ainsi puisque chaque matière enseignée à l’école ou à l’université fait partie de la culture qui donne les clés pour comprendre le monde et y trouver sa place.

La Culture est le patrimoine. Il faut apprendre à chaque citoyen l’amour de ce que le passé nous a légué. Il est pitoyable qu’aujourd’hui il faille organiser un loto pour sauver des vestiges de notre passé, preuve qu’on délaisse ce qui nous a été confié, préférant construire des horreurs plutôt que de restaurer et de s’inspirer des beautés qui ont été réalisées. La priorité est de mettre en valeur le patrimoine. Par ce simple biais, on permet à un peuple de former une nation, avec des bases et des références communes. Certes, le monde évolue, les transformations technologiques sont de plus en plus rapides. Mais alors il ne devient que plus évident qu’il faut un socle commun, solide, intangible. Ce socle, c’est notre patrimoine, ce que l’on peut voir, toucher, visiter de notre passé. Il ne s’agit pas simplement de restaurer des monuments ou de conserver des vestiges, il faut les exploiter dans le bon sens du terme. Ces éléments du passé nous racontent une histoire, notre histoire. Un bon gouvernement français doit promouvoir ce glorieux passé pour inspirer toutes les nouvelles générations, leur insuffler de l’optimisme : peu importe ce qui arrive, la France a été une grande nation puissante, érudite, rayonnante et elle peut le rester, elle peut le redevenir, elle doit avoir pour mission de guider le monde. Elle avec d’autres pays, évidemment, aucune nation n’a le savoir absolu et ne détient la seule vérité. Mais la France ne doit pas rester inaudible, il faut que, forte de sa culture, elle contribue à orienter l’humanité dans le bon sens.

La Culture c’est aussi encourager les créateurs du présent. Sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine est essentiel, mais transmettre un nouvel héritage, encore plus riche, aux générations futures, est également une mission de la plus haute importance. Les nouvelles technologies font qu’aujourd’hui nous avons droit à une culture particulièrement polluée. N’importe qui peut écrire, chanter, peindre, danser et faire sa promotion sur Internet. C’est une formidable opportunité, certes, mais quelle est aujourd’hui l’instance qui encourage les véritables talents ? Il peut y en avoir partout, il faut les mettre en lumière et ne pas les laisser se noyer au milieu d’une offre pléthorique et, disons-le, assez minable. Comme nous avons à cœur de sauvegarder l’héritage du passé, nous devons nous en inspirer pour construire le monde d’aujourd’hui. Les rois faisaient appel aux meilleurs artisans et artistes. Des Académies définissaient le goût du temps et donnaient les moyens aux meilleurs d’atteindre la quintessence de leur art. Dans le fonctionnement, tout n’est pas à garder. Redonner le pouvoir à des Académies n’est pas la solution. Mais financer à outrance le moindre graffiti, le plus haineux des rappeurs ou le film le plus vulgaire n’est pas non plus la solution. Les subventions ne doivent pas servir à promouvoir n’importe quoi, mais à encourager les véritables talents. Ils sont nombreux, ils sont ignorés, ils sont poussés à l’abandon au profit d’épiphénomènes éphémères mis en lumière par les médias, couverts de subventions de toutes sortes et qui pourtant seront oubliés très rapidement et ne constitueront donc jamais l’héritage que nous allons transmettre. Tout est à remettre à plat. Que chacun écrive, chante, peigne et danse. Mais qu’on mette en lumière les grands talents. C’est le rôle de l’Éducation que nous verrons la semaine prochaine.

Découle de tout cela le dernier point. Il faut une vision. Tout ce qui se fait aujourd’hui ne doit pas être uniquement pour aujourd’hui. Nous admirons ce que nos prédécesseurs ont fait. Pour ne parler que de notre capitale, le monde entier admire la tour Eiffel, le Louvre, l’avenue des Champs-Élysées, les immeubles haussmanniens… la liste est longue de ces merveilles du passé. Posons-nous la question de savoir ce que nous allons léguer ! Difficile de voir, actuellement ce que nous faisons et qui sera admiré dans un siècle ou plus. Je ne vois pas. Nous ne faisons que du bricolage, de l’éphémère, des horreurs qui ne tiendront pas à l’épreuve du temps. Il n’y a plus de vision, il n’y a plus d’ambition. Et ce depuis bien trop longtemps, peut-être depuis la fin de la royauté si l’on excepte la tour Eiffel. Les années 80 ont rendu le Louvre fonctionnel mais ce n’est qu’un très bon exemple de la mise en valeur de notre héritage. Car à côté de cela, ces mêmes années ont vu la construction de la nouvelle Bibliothèque Nationale de France, un furoncle au bord de la Seine. À moins d’être totalement fou, il ne viendrait pas à l’idée de quelqu’un de détruire le Louvre. La BNF, par contre, les générations futures n’auront aucun mal à la démolir puisque ce bâtiment n’apporte rien à l’histoire de l’architecture, son esthétique laisse plus qu’à désirer et quant à sa fonctionnalité… Nous savons peut-être encore construire des stades, c’est vrai, de plus en plus grands. Ou d’autres équipements sportifs. Mais ce ne sont pas des visions pour l’avenir. Le Colisée a traversé le temps grâce à son esthétique, le Stade de France pourrait facilement être détruit et remplacé, il n’a rien de bien particulier. Il fut une prouesse pour son époque, quelques années plus tard il est désuet. Que construisons-nous qui fera l’admiration des générations futures ? C’est une question, vous avez peut-être une réponse. Si vous trouvez une construction actuelle qui sera admirée dans plusieurs siècles comme les pyramides d’Égypte, n’hésitez pas à laisser un commentaire.

La semaine prochaine nous aborderons le deuxième E de la C.E.E. : l’Éducation.

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Année 2021. Semaine 37.

 

Cap : la France a-t-elle encore une cohérence ? Nous avons l’impression que plus personne ne dirige ce pays, ou du moins ne se soucie des Français. Le président défend sa grande cause : l’argent. C’est sa seule et unique obsession. Il n’a pas de vision pour le pays, il ne veut pas le voir fort et influent sur la scène internationale. Ce qui compte, ce sont les profits de ses petits amis, le peuple n’a absolument aucune importance. Les milliards sont dépensés sans compter, pour faire semblant de vouloir aider les petites gens. En réalité c’est simplement un piège qui se referme lentement. Notre dette envers l’Europe nous enchaîne à jamais à une union dont à l’instar de la Grande-Bretagne nous ne pourrons plus jamais sortir, même si nous le voulions. Les futurs quinquennats, pour plusieurs générations, seront minés par une dette colossale qui empêchera la moindre marge de manœuvre et obligera à la soumission à ceux tenant les cordons de la bourse. Le ministre de l’Intérieur se lamente à longueur de tweets de la montée de la violence, de plus en plus visible. Il s’attaque ensuite à de faux problèmes pour faire mine de s’agiter. Ce n’est pas en déversant à nouveau des milliards dans les cités ou en arrêtant quelques vendeurs de shit que les problèmes de fond vont se résoudre. Le ministre des Affaires étrangères se lamente sur la situation en Afghanistan et sur un contrat perdu avec l’Australie. Pendant ce temps la France ne brille pas par sa présence sur le sol africain pour lutter contre le terrorisme et ne cherche plus à construire une force militaire européenne qui serait garante de notre sécurité. La ministre de la Culture… bon là j’avoue, elle est difficile à critiquer puisqu’elle ne semble pas faire grand-chose et n’a aucune vision pour la sauvegarde ou l’épanouissement de la culture en France. De manière générale on ne note aucune initiative, aucun cap, on ne fait que naviguer à vue et on se félicite d’utiliser le CSA pour essayer de faire taire un chroniqueur. Car ceux qui n’ont pas de vision, d’idée, passent leur temps à bâillonner ceux qui s’expriment.

Ce n’est évidemment pas avec les candidatures qui se profilent pour la prochaine élection présidentielle que nous pouvons espérer voir émerger une vision pour la grandeur de la France. L’écologie à la française est totalement ridicule, les personnages qui la représentent n’ont aucune crédibilité, car lorsque le dogme prend le pas sur les projets rien ne peut se faire. Il est difficile aussi de prendre la gauche au sérieux, dans ce camp aucune idée n’émerge, juste des paroles vaines, des discours vides de sens, des promesses d’un autre temps que, je l’espère, tout le monde considère comme totalement irréalisables. La droite en est au stade de se chercher un chef de file, elle a déjà perdu la bataille des idées, car pour gagner une telle bataille il faudrait déjà en avoir, des idées… Il nous reste le pouvoir actuel, qui on l’a vu ne s’intéresse pas du tout aux Français et à la grandeur du pays. Il semblerait que plus la France est humiliée, plus ils sont heureux. Face à cela, on nous promet que l’autre duelliste sera d’extrême-droite. Là aussi il est difficile de dire que les idées sont d’une grandeur à faire palpiter les cœurs de ceux qui aiment leur pays et n’ont pas envie de le voir sombrer. Est-ce sans espoir ? Certainement pas, il faut essayer de ne pas être pessimiste. Mais il faudrait quelqu’un fixant un cap, ayant des idées, qui ne se contentera pas de bavarder sur Twitter, qui reprenne les choses en main. La France est un beau pays, qui pourrait être puissant, pas forcément militairement évidemment, plutôt à travers ses Lumières. Nous avons beaucoup de forces vives, notre peuple a encore énormément à apporter au reste du monde. Il faut cesser de le brider, de l’ignorer, de jouer avec lui. Pour que la France ne devienne pas le pays du soleil couchant, il lui faut une vision, un cap et un peu de fermeté pour maintenir ce cap. Quel est pour vous le sujet le plus important qui devrait définir le prochain défi à relever par la France ?

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Année 2021. Semaine 29.

 

Monarchie : dans le pays de Descartes et de Pasteur, nous avons perdu la raison, le sens de la logique et la médecine se transforme en charlatanisme statistique. On essaie de détourner notre attention, mais restons focalisés sur ce qui se passe réellement. Face au vaccin, chacun doit être libre de faire ce qu’il veut, sauf en cas de pandémie comme une peste bubonique. Pour le pass des sanitaires, on peut crier à la privation de libertés, mais si on le crie sur Facebook et Twitter c’est qu’on a déjà livré toutes ses données personnelles à des entreprises privées et non à un État sans en faire une crise de nerfs. Ce sont en réalité des futilités. Ce à quoi il faut être attentif, c’est au danger que court la République, donc la démocratie. Le 12 juillet, le président annonce des mesures. Le terme important est « annonce », il dit ce qu’il veut faire. Mais dans une démocratie, il existe ce que l’on appelle un parlement et un sénat. Leur rôle est de discuter, débattre et voter de nouvelles lois ou en modifier pour que la parole du président se traduise en faits, ou non. Il existe aussi le conseil d’État, qui peut être supprimé, on l’a vu changer d’avis sur une question cruciale en moins de dix jours, il ne sert à rien. Et enfin, le conseil constitutionnel (qu’est-ce qu’on paie comme gens inutiles) qui est censé valider la conformité des lois avec la constitution. C’est ainsi que fonctionnent nos institutions. Là, ce fameux 12 juillet, le président annonce un pass sanitaire dès le 21 juillet. Pas de débat, pas de loi, pas de décret, rien… et les établissements concernés commencent à l’appliquer alors même que les parlementaires n’ont pas encore ouvert la bouche ! On en conclut ainsi que la parole du président fait désormais loi et que l’État, c’est lui. Ce qui nous rappelle évidemment quelque chose… Après la Révolution, nous avons loupé le coche de la monarchie constitutionnelle. Nous avons ainsi fabriqué quelque chose nommé République qui devait avoir les apparences de la démocratie. Tout ça pour en arriver à une monarchie constitutionnelle où le président décide et le parlement enregistre. Toutes les institutions de l’État se ridiculisent au plus haut point. Il n’y a plus d’opposition, que des complotistes contre le petit groupe qui décide et dirige selon son humeur du matin. Heureusement pour le pouvoir en place, d’ici aux élections présidentielles tout le monde aura oublié ce piétinement des institutions et pour les quelques-uns qui se déplaceront dans les bureaux de vote, si tant est que deux jours avant on leur dise de laisser tomber le masque pour les rendre heureux, nous repartirons pour cinq ans de plus avec les mêmes…

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Année 2021. Semaine 28.

 

Panique : le peuple panique facilement quand même. Le monarque annonce des mesures totalement folles et soudainement c’est l’embrasement. Pas dans le bon sens, les gens ne sont pas descendus dans les rues avec des fourches, ce qu’ils auraient dû faire, surtout à l’approche de la prise de la Bastille. Non, il a plutôt été question d’une précipitation sur les sites de réservation pour se faire empoisonner librement. Il n’y a pourtant pas à paniquer, officiellement nous sommes une démocratie, le parlement doit ratifier les propos du monarque. Donc voici ce qui va se passer lundi : dans l’hémicycle il y aura une quinzaine de députés sur 577 pour le show, voter tout ce qui a été annoncé, et voilà le travail démocratique. Les représentants du peuple qui ne défendent pas le peuple et ne sont même pas présents dans l’hémicycle, pour cause de vacances… pourquoi tant d’abstention aux élections ?

La semaine dernière je demandais de la pédagogie. Ce que nous avons eu, c’est simplement de l’autoritarisme. Sans liberté, sans égalité et sans fraternité, la France n’est plus ou est en coma profond depuis le 12 juillet. Le principe de la liberté c’est qu’elle s’arrête là où commence celle des autres. Donc en théorie, chacun fait les choix qu’il veut dans la vie mais ne les impose pas aux autres. Dans le cas du poison, chacun devrait donc être libre, en son âme et conscience, surtout pour du poison expérimental. Mais ensuite, les choses deviennent compliquées. Parce que la liberté s’accompagne de devoirs. Pour être libre, il faut être doté de raison. Celui ou celle qui n’accepte pas le poison devrait de lui-même porter un masque, respecter les gestes barrière, ne pas fréquenter les lieux qui brassent trop de public, ne pas voyager. Sans raison, il ne peut pas y avoir de liberté totale et depuis le début du cauchemar on se rend bien compte que la raison a fait ses valises depuis bien longtemps.

Ce qui se passe est grave, même les autres pays sont choqués par l’autoritarisme de notre monarque. Comme nul ne se rebelle réellement, il n’y a désormais plus de limite. Par exemple, nous n’avons pas beaucoup entendu parler des résultats du concert test avec Indochine. La conclusion semble être qu’il n’y a pas de risque plus élevé d’être contaminé dans une foule que chez soi derrière un ordinateur. Super ! Mais ce n’était pas le test. Non, le véritable enjeu était de tester la reconnaissance faciale, qui a été utilisée pour savoir qui portait le masque correctement ou non. Les résultats de ce test sont très clairs : ils restent flous concernant le virus mais sont très précis concernant le nombre de personnes ayant porté le masque, l’ayant enlevé ou simplement l’ayant mis légèrement sous le nez. Pass sanitaire, reconnaissance faciale… c’est un monde étrange qui se prépare. Mais si vous voulez suivre les délires du monarque, pas de problème. Après tout, ce sont les parents qui doivent se rebeller. Moi je n’ai pas d’enfant, l’enjeu concerne leur futur.

Et alors qu’on s’offusque de voir que Brigitte n’a pas porté son masque pendant le défilé du 14 juillet, célébrant cette époque glorieuse où la France existait, un milliardaire américain a inauguré le tourisme spatial. Voilà que nous sommes encore en train de nous chamailler pour des niaiseries alors que les Américains vont de l’avant. Dans quelques années nous entendrons les politiciens pleurnicher et vouloir taxer le tourisme spatial parce que les Américains ont pris le monopole et que ce sont des méchants qui veulent tout rafler. Nous n’apprenons donc rien de l’histoire. À l’époque où Jeff a fondé Amazon, nous en étions à l’âge de pierre d’Internet. Et maintenant, nous faisons nos pleureuses avec cette méthode très efficace consistant à dire : « Je ne fais rien, je n’entreprends pas et ensuite je déteste ceux qui ont réussi ». Évidemment, quand on ne fait rien, on ne risque pas de réussir. Continuons à nous battre pour des bêtises, pendant ce temps le reste du monde avance, progresse, conquiert l’espace. Si seulement Brigitte avait mis son masque, nous aurions déjà des touristes dans les étoiles…

PS : certains termes ont été modifiés afin d’éviter la police de Facebook, mais vous avez quand même tout compris.

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Année 2021. Semaine 27.

 

Résumé : alors que le Président s’apprête à prendre une nouvelle fois la parole, il est à espérer qu’il prend conscience qu’en France, de nombreuses personnes ont tout respecté depuis le début. Une majorité a en effet :

— porté le masque dès qu’il est devenu obligatoire

— respecté strictement les confinements

— respecté les distanciations sociales

— lavé ses mais avec un gel agressif

— respecté le couvre-feu

— évité les rassemblements sauvages

— évité les salles de concert et les matchs de foot réunissant des milliers de personnes

— évité de voyager en France et à l’étranger pour ne pas répandre la contamination

Parmi ces personnes, qui ont appliqué toutes les règles et ont fait preuve à la fois d’intelligence et de discernement, il s’en trouve qui maintenant ne veulent pas des vaccins expérimentaux. Ces personnes ne sont pas complotistes ou anti-vaccin. Il y a chez elles à la fois un ras-le-bol, puisque ceux qui respectent les règles sont punis de la même façon que ceux qui ne respectent rien. Et aussi un manque de confiance, puisque contrairement à ce qui était convenu on ne dit pas la vérité sur les conséquences du vaccin, on ne fait que de la propagande. Peut-être que cette vérité sur les vaccins n’est pas aussi terrible qu’on le pense, mais la confiance est totalement brisée.

Alors, avant de parler, le Président doit avoir l’intelligence de comprendre que ce n’est pas à cause des non-vaccinés qu’il y aura une quatrième vague. C’est à cause de celles et ceux qui ne respectent pas les règles depuis le début, qui organisent des rassemblements sauvages, qui voyagent sans se soucier de répandre un virus. C’est aussi à cause du maintien d’une compétition sportive européenne qui a brassé les peuples et la non-fermeture stricte des frontières qui laisse entrer chez nous de multiples variants venus du monde entier. On rend la vaccination obligatoire pour ceux qui ont respecté toutes les règles, pendant que ceux qui n’ont jamais rien respecté se sont fait vacciner pour continuer à pouvoir faire n’importe quoi.

On peut assister à un match de tennis ou de foot sans masque, on peut danser en discothèque sans masque, mais le danger ce sont ceux qui respectent les règles et ne sont pas vaccinés ?

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Année 2021. Semaine 26.

 

Delta : depuis plus d’un an, nous sommes concentrés sur des polémiques stériles autour d’un virus. Pas le masque ou le masque. Confinement ou pas de confinement.  Vérité ou mensonge. Tout tourne autour de ce virus sans doute créé par l’Homme. Et bien sûr, maintenant on se déchire autour des vaccins. Rappelons que lorsqu’en 2020 Donald Trump affirmait qu’un vaccin serait disponible en décembre, le monde entier s’est braqué contre lui, pour le moquer, affirmant que c’était impossible, que la médecine ne pouvait pas aller aussi vite, qu’un vaccin fabriqué dans une telle urgence ne serait forcément pas efficace, voire dangereux. Fin 2020, les premières injections commençaient aux États-Unis. En 2021 le vaccin devenait la panacée universelle pour stopper le virus. Des vaccins qui seront en phase de test jusqu’en 2023, dont on ne connaît pas tous les effets secondaires et pour lesquels aussi bien les laboratoires que les gouvernements se déchargent de toute responsabilité quant aux séquelles à long terme.

Le battage médiatique fait qu’on pense que les vaccins sont la solution. Peut-être, ils sont certainement une aide pour la fin de cette pandémie grippale. Difficile de juger lorsqu’on n’est pas médecin, pourtant beaucoup se prennent désormais pour de grands scientifiques. Ce qui est sûr, et inutile d’avoir un diplôme en médecine pour le comprendre, c’est que si le virus reprend du terrain, ce ne sera pas la faute des non-vaccinés. Il existe bien d’autres causes : la foule de l’Euro 2020 (dans les stades et sur les terrasses pleines à craquer), les rassemblements pour des fêtes organisées ou spontanées, les vacanciers qui vont et viennent pendant tout l’été aux quatre coins de la France, la non-fermeture des frontières, les gestes barrière qui ne sont plus respectés… Le terreau pour une reprise de l’épidémie est très fertile.

Mais on pointe déjà du doigt les non-vaccinés. Une stratégie des autorités pour imposer la vaccination. D’un côté ceux qui ont les vaccins, qui voient que ce n’est pas libérateur puisqu’il faut quand même porter le masque et respecter les restrictions. Ceux-là sont jaloux des non-vaccinés qui n’ont pas suivi le troupeau et qui ne le vivent pas plus mal. De l’autre côté les non-vaccinés qui pour des raisons plus ou moins fondées ne veulent pas se faire injecter un produit expérimental.  Après la guerre des masques, voilà la guerre des vaccins. Dans les deux cas on hystérise la population pour qu’il y ait un affrontement entre tout le monde. La raison n’a plus sa place, les disputes sont vaines, aucun camp n’a raison ou tort. Il y a autant d’arguments pour que contre le vaccin. L’objectif d’un gouvernement responsable serait d’apaiser les tensions, pas de les créer…

Car qu’importe tous les arguments, obliger une population entière à se faire vacciner par des produits encore en phase de test est une hérésie. La vaccination reste un choix, il s’agit d’accepter ou non de se faire injecter des produits dans son propre corps. Et si la vaccination est une aide, elle ne doit pas occulter le fait que la seule véritable solution serait un remède. Certains disent que le protocole médical pour soigner les patients atteints du virus existe déjà. Encore une fois, n’étant pas médecin je n’ai pas d’avis. Mais l’objectif doit bien être de trouver un remède, de ne pas compter uniquement sur la vaccination. La médecine a déjà su éradiquer de nombreuses maladies et contrer de nombreux virus, elle peut encore y arriver, si elle fournit l’effort.

Alors, cessons de nous disputer inutilement. Depuis un an, beaucoup deviennent hystériques à cause d’un virus. Est-ce vraiment utile ? Ne peut-on plus avoir des débats sereins avec de vrais arguments ? Pour que chacun puisse faire un choix éclairé. Car à la fin, on ne sait plus qui croire, on doute de tout et désormais on doute de la science, on a le sentiment que le mensonge est permanent. Et le virus le plus dangereux est celui du doute permanent. Dans de nombreux domaines nous avons des défis gigantesques à relever. La foi n’est plus un levier, n’est plus une source d’espoir. Si à son tour la science cesse d’être un espoir, alors nous sombrerons doucement mais sûrement.

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Année 2021. Semaine 24.

 

Discipline : pourquoi l’être humain est-il si indiscipliné ? Bon, ne généralisons pas trop vite, c’est une pratique détestable. En ce moment on entend des hérésies comme : « Toute la France est derrière les bleus », « Toute la France se passionne pour le football », « Toute la France est devant son écran ». Quinze millions de téléspectateurs ce n’est de loin pas toute la France. Cessons cette généralisation détestable et mettons un peu de nuance dans nos propos, une grande partie des Français n’en a rien à fiche du ballon rond et des ragots concernant l’équipe de France qui était perturbée hier parce que le match se déroulait pendant l’heure de la sieste… Bref, donc tout le monde n’est pas indiscipliné mais celles et ceux qui manquent de discipline sont quand même nombreux.

Analysons cela à partir de la salle de sport, qui est un petit monde en soi, reflet concentré mais exact de ce qu’il se passe de manière générale. Il y a des règles. Elles sont sans doute débiles, mais passons. Le masque est obligatoire lorsqu’on circule dans la salle, on ne peut l’enlever qu’une fois assis sur une machine. Ce qu’entendent certains est simplement : pas de masque. Il faut nettoyer les machines après utilisation. Rien de bien dramatique, un coup d’essuie-tout imbibé de produit antibactérien, ça prend trente secondes. Mais il y aura toujours ceux qui se diront : la règle n’est pas pour moi. Et qui donc, ne respectent rien. Ce sont les premiers à se plaindre lorsque la salle ferme pour raison sanitaire…

Sortons de la salle et voyons les terrasses des cafés. On peut se réunir, pas plus de six par table, avec un mètre soixante-deux virgule vingt-cinq entre chaque table. Résultat : des tables de douze et tous les clients amassés presque les uns sur les autres. On peut se réunir entre amis dans un parc, toujours pas plus de six (je crois) et en respectant des distances sanitaires. Résultat : des milliers de jeunes aux Invalides sans masque, sans distance, à s’agiter et postillonner. On ne peut pas vraiment leur en vouloir puisque Roland-Garros a eu le droit de dépasser le couvre-feu. En parlant de ce dernier, il va être aboli, mais beaucoup ne le respectent plus depuis longtemps, s’il a jamais été respecté.

L’indiscipline est un grave problème, c’est en fait la source de tous les problèmes. Les rodéos sauvages, les vols à la tire, les agressions, les drogués se battant en pleine rue… tout cela n’a qu’une seule cause : l’indiscipline. Certains ne semblent pas avoir le contrôle d’eux-mêmes. Certains se sont pris d’une passion étrange : ne pas respecter les règles. Cela concerne tous les aspects du quotidien. Le cycliste qui brûle le feu, le trotinetteur qui roule sur le trottoir, celle qui jette son masque à côté de la poubelle… tout se relie à un manque de discipline. Le civisme, la politesse, l’altruisme, tous ces concepts sont le signe qu’on est discipliné, envers soi et envers la société.

L’indiscipline met toujours en danger ceux qui suivent les règles, qui sont disciplinés. Si en septembre ou un peu avant on revient au masque et peut-être même au confinement, ce sera à cause des indisciplinés. Que faire ? La bonne nouvelle est que la discipline est quelque chose qui s’acquiert. La mauvaise est qu’elle dépend des parents et bon nombre n’ont eux-mêmes pas cette corde à leur arc, et aussi de l’école, à laquelle on ne donne plus vraiment les moyens d’enseigner une certaine rigueur, il est déjà devenu assez difficile d’enseigner tout court. S’il y avait plus de discipline, nous n’aurions certainement pas eu besoin des confinements et, de manière générale, la vie de chacun serait plus agréable. Car être discipliné ce n’est pas suivre bêtement des règles (parfois débiles), c’est savoir vivre en société !

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Année 2021. Semaine 23.

 

Nervosité : il n’a fallu qu’un an pour nous déshabituer à vivre ensemble. Depuis mercredi, les travailleurs reviennent en force au bureau. Bien sûr, certains se plaignaient du télétravail, de devoir rester constamment à la maison. Mais désormais, ils se confrontent au grand retour, et c’est encore pire. Il faut dire que nous aimons nous plaindre, peu importe la situation, nous voulons toujours ce que nous n’avons pas et détestons ce que nous avons. Le moment est quand même intéressant à analyser, pour savoir si les gens arriveront encore à se supporter !

Le télétravail, c’est d’abord ne pas avoir à endurer les transports. Le retour à la réalité est difficile. Dans ceux qui sont communs il faut réussir à supporter ces autres, bien trop nombreux, qui sont bruyants, agités, odorants et qui portent aléatoirement le masque puisqu’on nous a promis un retour à la vie normal, pourquoi continuer à se soucier des autres ? Il y a aussi les transports individuels. La nervosité de se retrouver derrière un volant au milieu de la circulation, de ça on perd vite l’habitude et les nerfs qui vont avec. Vélos, motards, scooters, voitures se mélangent à nouveau dans une gigantesque cacophonie. Car là aussi, pourquoi respecter les règles que l’on nomme « code de la route » et pourquoi faire attention aux autres ? C’est chacun pour soi.

Une fois au bureau il faut réapprendre à partager l’espace avec des collègues. Certes, on a pu geindre de devoir passer son temps devant un écran et de ne se voir que dans le monde virtuel. Ce dernier a quand même ses avantages. L’autre n’est que de passage, pour un temps déterminé et à distance. Lorsque la conférence se coupe, on retrouve le calme et la sérénité. Il n’y a pas à supporter les collègues plus que de raison. Au bureau, évidemment, il faut reprendre l’habitude de tolérer ces autres, intrusifs, qui viennent discuter, qui sont là à chaque instant, même la pause-café n’est pas tranquille, ni le repas de midi. Difficile de s’isoler, on est en permanence entouré par ces autres qui étaient bien mieux en webcam. Sans compter que le télétravail laissera des traces, les entreprises se font une joie de réduire l’espace de location des bureaux. Souvent, il n’y a plus que sept fauteuils pour dix employés, l’ère du bureau individuel est révolue.

La nervosité est palpable, nous avons perdu l’habitude de tolérer la présence des autres. Cela n’a jamais été une joie que de côtoyer d’autres êtres humains dans les transports ou au bureau. Mais comme c’est ce que nous avions toujours connu, nous avons fait avec. Et puis il y a eu cette coupure, qui a permis de ne plus partager sa journée avec d’autres, qui a permis de s’isoler, dans le calme, le confort, sans trop de bruit, sans interruption perpétuelle. La tolérance n’est plus de mise, on ne se supporte plus. Les autres n’ont que des défauts, du fait de leur simple présence dans notre espace. A-t-on bien préparé ce retour physique au travail ? Il ne s’agit pas juste de faire revenir les gens, il aurait aussi fallu former les managers pour gérer les nombreuses crises qui ne manqueront pas d’éclater. Juin est la première vague de nervosité, la deuxième, en septembre, sera pire. Entre temps il y aura eu les vacances, un mois de présence au bureau c’est épuisant. Mais sans doute qu’en septembre il y aura une autre vague, la énième dite de confinement, puisque rien n’est anticipé et les règles sont jetées au sol comme des masques usagés…

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Année 2021. Semaine 21.

 

Individu : il est toujours intéressant d’observer la manière dont les médias utilisent la langue pour orienter la perception des téléspectateurs ou des lecteurs, dans le cadre des journaux papier ou en ligne. Chaque jour fait naître son nouveau drame, des agressions et des meurtres qui deviennent presque une banalité dans une France qui doit renier le sentiment d’insécurité puisque ce dernier n’existe pas, les élites sont là pour nous protéger. Lorsque le crime est commis par un Charles-Henri, immédiatement nous avons droit à sa photo, son nom, son prénom, et une explication rationnelle à son acte souvent prémédité. Charles-Henri commet ses meurtres en étant pleinement en possession de ses moyens et conscient de ce qu’il fait.

Et puis il y a la catégorie des « jeunes ». Notion assez trouble, mais bien sûr chacun sait ce que cela définit. Enfin, il y a « l’individu », le fameux, dont on entend très souvent parler. Ce terme d’individu essaie d’édulcorer la réalité. Il ne faut pas stigmatiser ou amalgamer, il ne faut donc pas pointer du doigt une catégorie de la population et faire passer certaines personnes pour des criminels. Il ne faudrait surtout pas faire monter encore plus, dans les intentions de vote, un certain parti politique. Alors, dès que le criminel ne se prénomme pas Charles-Henri, il devient un « individu ». L’individu, on évite de dire son prénom, à la consonance qui pourrait apparaître comme une stigmatisation. Bien sûr, la photo de l’individu n’est jamais diffusée, car encore une fois cela pourrait encourager la haine contre une partie de la population.

Ce paragraphe n’aurait même jamais dû être écrit car il signifie qu’effectivement nous divisons la population en catégories et en groupes homogènes selon la consonance d’un nom ou une couleur de peau. Cela montre le vrai problème. Mais continuons…

La caractéristique principale de l’individu est de toujours être mentalement instable. L’individu a immanquablement des problèmes psychologiques, il est bipolaire, schizophrène ou au moins échappé d’un hôpital psychiatrique. Contrairement à Charles-Henri, l’individu n’est jamais mentalement stable ou conscient de son acte au moment des faits. Contrairement à Charles-Henri aussi, l’individu a déjà un casier judiciaire lourd, avec de nombreuses condamnations et autant de remises de peine. C’est tout de même incroyable tous ces individus mentalement dérangés que nous avons en France. Si l’on regarde trop les informations, nous pourrions finir par croire que la France est un gigantesque asile.

Mais l’individu est aussi un personnage charmant au passé difficile qui peut expliquer son acte. Lorsqu’on interroge les voisins de Charles-Henri ces derniers insistent sur le fait qu’il était étrange, bizarre, solitaire et finalement son crime n’étonne personne. L’individu, quant à lui, est un homme charmant, toujours prêt à aider les personnes âgées à porter leurs courses, très impliqué dans les associations. Ses voisins sont toujours surpris par son acte, qu’ils ne voyaient pas du tout venir, quand bien même l’individu a depuis longtemps un casier long comme le bras et s’est radicalisé sans se cacher.

Tout le monde sait parfaitement ce que cachent ces termes : « des jeunes », « un individu ». Mais on continue à les employer pour ne surtout pas faire trop peur à la population. Pour ne surtout stigmatiser aucun groupe de population, parce que la stigmatisation est un crime et la preuve que nous ne sommes de loin pas prêts au vivre ensemble imposé. L’acte odieux de l’individu est ainsi « condamné fermement » par les politiciens en charge du pays. Mais c’est tout, un simple tweet qui condamne fermement suffit. Aucune mesure n’est prise, tous les multi-condamnés et mentalement instables ne sont pas pour autant inquiétés. On attend sagement le prochain crime perpétré par un individu. Cette différence de traitement entre Charles-Henri et un individu a pour objectif de juguler la haine et le racisme. Mais la méthode est bien trop utilisée et cette volonté de ne pas faire élire un certain parti politique risque de provoquer un grand étonnement lors des prochaines présidentielles…

Et si dire réellement les choses, puis faire plus que de condamner fermement, était la solution pour que la France ne glisse pas vers l’extrême droite ? Bien sûr, pour que nous puissions dire la vérité, il faudrait avoir confiance dans la population et sa capacité à ne pas faire d’amalgame. Tout le monde n’est pas débile et il vaudrait mieux affronter les problèmes que de chercher la meilleure astuce linguistique pour détourner l’attention…

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Année 2021. Semaine 20.

 

Novlangue : comme la chronique de la semaine dernière a suscité l’intérêt de la police de la pensée et de la liberté de parole, il ne faut plus aborder certains sujets. Alors, voici une chronique compatible avec le nouveau monde, lisse et sans arguments contraires.

Le soleil c’est bien, la pluie c’est mal. Voilà le sujet le plus crucial de notre société, il n’existe pas de thème plus important à part les vacances. Parce que cette semaine nous avons de nouveau eu le droit de prendre un café ou un verre en terrasse. Manque de chance, les nuages étaient gris et la pluie est venue compromettre ce jour de fête. Car il n’y a rien de plus vital que de prendre un verre assis à une terrasse, comment avons-nous pu traverser cette épreuve plus terrible que toutes les guerres de l’humanité : la privation de terrasse ! L’humanité s’est montrée forte, solidaire, elle a surmonté cette apocalypse inimaginable et que d’ailleurs aucun auteur de science-fiction n’avait imaginé. Des livres sur l’invasion d’extraterrestres il y en a plein. Les livres sur la fin du monde sont nombreux. Mais personne n’a eu assez d’imagination pour écrire un roman où la fin du monde serait provoquée par la fermeture des terrasses.

Le soleil, donc, est primordial. Pas trop chaud non plus, parce que c’est mal, c’est méchant. La pluie c’est nul, elle nous empêche de vaquer à nos loisirs en toute quiétude. Et qu’y a-t-il de plus important que les loisirs ? Rien. À côté, la santé n’est rien. Qu’ils sont fous ces soignants qui ont préféré sauver des vies plutôt que de prendre des vacances. N’ont-ils donc pas conscience que les vacances sont vitales ? Ils auraient dû quitter les hôpitaux pour rester chez eux et tant pis pour les malades, les vacances c’est sacré. Surtout quand il y a du soleil. Heureusement maintenant nous pouvons profiter de l’air libre. Nous étions en prison, puisque sachez-le, être chez soi c’est être en prison, c’est le goulag, c’est impossible à vivre. Encore une épreuve que nous avons traversée avec grandeur : rester chez soi devant Netflix sans s’ouvrir les veines.

Vraiment, après ce drame que nous avons vécu, l’impossibilité d’aller au cinéma voir des niaiseries françaises, l’impossibilité de prendre un café en terrasse parce que c’est mieux que chez soi, nous devrions tous et toutes recevoir la Légion d’honneur. Après une éternité de privations, à peu près un an, nous méritons du soleil comme s’il en pleuvait et surtout des vacances, des vacances et encore des vacances. Tant pis pour l’économie, tant pis pour le remboursement de la dette, tant pis pour la société qui s’effondre, chacun a droit à des vacances, c’est écrit dans la constitution, c’est la loi, c’est obligatoire, il faut partir en vacances. En toute liberté puisqu’il ne s’est rien passé et qu’il n’y a plus aucun danger de quelque nature que ce soit.

Des vacances et du soleil, rien d’autre n’a d’importance.

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Année 2021. Semaine 19.

 

Magouilles : cette semaine nous avons pu assister en direct à la démocratie en marche, puisqu’il n’est même plus utile pour l’élite de cacher ses magouilles. Petit résumé de la situation : le projet de loi instaurant le pass sanitaire est rejeté par l’assemblée. Quelques heures plus tard, le premier ministre annonce à la télévision, sans aucune émotion, que le pass sanitaire sera adopté, il suffit de revoter après quelques arrangements entre amis. Dans la nuit, le projet est remis au vote et miracle, il est adopté à la majorité absolue.

Premier élément inquiétant, durant cette séance à l’assemblée n’était guères présents que moins de la moitié de ces chers députés. Il y en avait un peu plus lors du second vote, certains ont dû être réveillés en pleine nuit pour venir voter en accord avec la volonté gouvernementale. Donc, inutile d’avoir 577 députés, on pourrait aisément n’en financer copieusement que moins de la moitié, avec obligation de présence, cela ne changerait rien aux délibérations et aux votes.

Deuxième élément inquiétant, la complicité totale des médias. Si sur les réseaux sociaux les citoyens se sont déchaînés, les journaux télévisés ont à peine évoqué cet événement. Silence quasi total sur l’échec du premier vote. Puis silence total sur la manière honteuse consistant à faire revoter le texte après s’être assuré qu’il sera adopté.

Troisième élément inquiétant, mais qui existe depuis toujours en politique : qu’ont obtenu ceux qui avaient voté non pour finalement voter oui ? On sait bien que les politiciens n’aient aucune conviction profonde, ce n’est qu’un jeu pour s’assurer un poste rémunérateur. Les choses deviennent quand même un peu trop évidentes.

Donc le pass sanitaire est adopté. Démocratiquement parlant ce n’est pas tout à fait le cas puisque le texte doit encore passer au Sénat. Ce n’est pas trop inquiétant puisque de toute façon, il reste le 49-3. Sachant que le pass sanitaire est une volonté de l’Europe, qui l’impose à tous ses « partenaires », peu importe la méthode, ça passera, comme la constitution européenne dont les Français ne voulaient pas.

L’obligation de vaccination pour voyager à l’étranger n’a rien de scandaleux, c’est déjà le cas pour avoir le droit d’aller dans certains pays, il suffisait d’ajouter les vaccins Covid non encore homologués à la liste. Cela ne nécessitait pas un vote. Mais bien sûr, c’est cet aspect qui est mis en avant puisque l’essentiel dans la vie est de voyager, l’humanité ne vit que pour être en vacances. On le voit pour le week-end de l’Ascension, durant lequel des millions de Français voyagent. Le virus disparaît doucement, on ne sait pas par quel miracle, donc reprenons le brassage, on verra en septembre pour un nouveau confinement. Et puis il y a ces millions de Français qui calculent leur période de vacances en fonction de l’injection de la seconde dose de vaccin. Ce qui prime ce sont les vacances, l’inoculation du vaccin doit s’adapter. Les loisirs passent avant tout, même la santé.

Il y aura donc un pass sanitaire en France, à l’intérieur de nos frontières. Il faudra prouver sa bonne santé pour participer à de grands événements, nous dit-on, mais bien sûr une fois voté le pass pourra être utilisé pour tout et n’importe quoi. Il n’est d’ailleurs pas une preuve de bonne santé, juste de l’inoculation d’un vaccin quelconque dont l’efficacité n’est pas encore prouvée. D’ailleurs, on ne parle pas de toutes ces personnes en bonne santé et infectées par le covid seulement après avoir reçu le vaccin. Ainsi, on interdira des activités à une personne en bonne santé mais non vaccinée, alors que ce sera autorisé pour une personne vaccinée portant potentiellement le virus. Logique.

Cela veut dire aussi que, sur notre territoire, des milliers de personnes circulent sans papier d’identité. Des milliers d’individus sont présents illégalement en France, travaillent au noir, touchent des allocations, sans aucun document tel que la carte d’identité. Par contre, les Français qui respectent la loi, paient toutes les taxes et s’acquittent des impôts devront eux présenter un pass sanitaire. Il est toujours plus simple d’exiger toujours plus à ceux qui respectent la loi que de courir après tous les illégaux.

Le pass sanitaire était de toute façon l’objectif de cette mascarade générale. Et la majorité l’accepte. Même ceux qui étaient contre les autorisations de déplacement veulent du pass sanitaire, qui est bien entendu encore pire que de simplement imprimer un papier grâce auquel on s’auto-autorise à sortir. Ce pass permet d’obliger la population à se vacciner, avec des produits dont on ne connaît pas les conséquences à long terme. Dans quelques années, on se rendra compte des effets secondaires et toute cette période covid sera retenue comme un crime d’État, dont les instigateurs seront responsables mais jamais coupables. Ils ont réussi, la population a peur, elle est totalement asservie, prête à se plier à toutes les règles. Le virus n’a jamais été le plus grand danger…

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Année 2021. Semaine 18.

 

Critiquer ou créer : il devient de plus en plus facile de critiquer tout et n’importe quoi. On critique les hommes politiques, mais ça c’est une vieille tradition et le propre d’un pays qui n’est pas dirigé par une dictature. On critique Blanche Neige, ou plutôt le prince, parce qu’il lui a déposé un baiser sans demander son consentement. Donc, ces critiqueuses devraient signer une décharge pour qu’on ne les ramène pas à la vie si pour cela il faut leur faire du bouche-à-bouche, après il y aurait procès contre le sauveteur pour contact non consenti. Il est ainsi possible de faire une longue liste de critiques formulées chaque jour sur n’importe quel sujet, puisque désormais le moindre mot peut faire polémique. « Polémique » étant devenu le terme le plus utilisé en France, absolument tout est sujet à polémique.

Ces critiques sont inutiles car elles ne sont pas constructives. Il est simple de critiquer ce qui est dit ou fait, plus difficile est de créer soi-même. Le bicentenaire de la mort de Napoléon est célébré en catimini, puisqu’il fait polémique. Alors oui, on peut critiquer certaines décisions qu’il a pu prendre. Mais au lieu de perdre son énergie à sans cesse polémiquer, il serait bien plus profitable de créer. Napoléon appartient au passé, ceux qui le critiquent n’ont qu’à faire émerger leur Napoléon vertueux sans aucune ombre au tableau. Critiquer pour se rendre intéressant c’est détruire ce qui existe. Mais ce n’est pas ça le chemin de l’évolution. Évoluer, c’est créer, pour rendre le monde meilleur. Peu importe le passé, c’est dans le présent qu’il faut créer. Évidemment, il est bien plus facile de dégainer les critiques depuis son smartphone que de prendre des initiatives et d’essayer de faire mieux, d’améliorer la situation. Parce que celui ou celle qui quitte son statut de critique, pour prendre des initiatives, va être critiqué de toutes parts…

Il y a eu des critiques constructives et donc créatrices. Ne prenons qu’un exemple, parce qu’ils sont rares. La critique d’art, à son origine, était faite par des écrivains de talent, de la trempe de Huysmans ou de Diderot. Il ne s’agissait pas de critiques vaines, au point que ces textes sont devenus des œuvres littéraires à part entière. En comparaison, aujourd’hui la critique ne mène à rien. Un dessin animé ne vous plaît pas ? Faites comme Walt Disney et créez votre propre monde imaginaire qui ira conquérir la planète entière. Amazon vous dégoûte parce que c’est le grand méchant ? Faites comme Jeff Bezos et fondez un empire du numérique. Tous les politiciens se valent ? Présentez-vous comme candidat ne serait-ce que comme maire de votre commune. Ah non, tout ceci demande des efforts et vous exposerait à des critiques… vaines.

La critique est un élément essentiel de l’évolution de l’humanité. On ne peut pas dire que tout est parfait dans ce monde, il est donc sain de critiquer de manière constructive pour améliorer les choses. Mais aujourd’hui, comme tout est sujet à critique et à polémique, ce qui pourrait nous aider à avancer est étouffé par la cacophonie générale. On s’éparpille et on s’épuise à tout critiquer. Or, le propre de la critique constructive est de faire émerger un débat entre personnes intelligentes pour trouver des solutions, pas simplement pour détruire sans objectif de construire sur les ruines ainsi éparpillées. Quand on critique en permanence rien n’avance, rien ne s’améliore. Et comme rien ne va mieux, on critique encore plus. Ce monde a besoin de moins de critiques et de plus de solutions…

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Année 2021. Semaine 17.

 

Déconnexion : quand on reste très connecté aux informations : la télévision, la presse écrite, les débats plus ou moins crédibles sur les réseaux sociaux, on en a rapidement la tête qui tourne. Il semble se passer énormément de choses chaque heure. La fin des 100 jours de Robinette permettent aux bien-pensants de louer les prouesses, la rapidité et l’efficacité de ce président exceptionnel. Grâce à lui 30% des Américains sont vaccinés, un résultat impossible à atteindre si l’administration Trump n’avait pas mobilisé toutes les forces du pays, y compris l’armée, pour développer un vaccin le plus rapidement possible. Il donne des chèques aux Américains, pour relancer l’économie, qui pourrait dire que c’est une mauvaise idée ? Qui va donc ensuite chercher à vérifier comment et si cet argent est réellement distribué ? Il fait revenir les USA dans l’OMS, le pays pourra de nouveau financer ce machin qui a été si utile pendant la crise du Covid. Il ramène son pays dans l’accord de Paris, qui fait des merveilles pour appliquer des mesures écologiques de pacotille. Il lance la lutte contre les inégalités, c’est un peu comme nos politiciens qui « condamnent fermement » tout et n’importe quoi sans agir. Il désigne le suprématiste blanc comme le plus dangereux des terroristes. Il ouvre la porte à tous les clandestins (migrants, utilisons la novlangue), ah non, là il a reculé et maintient les mesures de Trump… Il a signé 50 « executive orders », plus que tous ses prédécesseurs en affirmant qu’il « ne fait pas la loi, il supprime des mauvaises lois ». On l’adule pour cette efficacité, imaginez un président français légiférant à ce niveau par ordonnances.

Justement, pendant ce temps, en France, on s’excite sur le texte rédigé par d’anciens militaires. Quand on est intellectuellement malhonnête, on y voit un terrible appel à l’insurrection, à un coup d’État. Quand on sait lire le français on n’y voit rien de tout cela. Ce n’est qu’une simple mise en garde, parce que nous ne pouvons pas vraiment dire que notre pays est apaisé. Chaque soir des quartiers s’embrasent, des professeurs et des policiers se font égorger, la haine de tous contre tous ne fait qu’augmenter, mais le problème c’est une simple tribune qui met en garde contre les dangers qui gangrènent notre pays. Punissons plutôt que de réfléchir, de regarder la vérité et de chercher à résoudre les problèmes, c’est notre méthode. Pendant ce temps, les centres de vaccination sont vides. On accuse les plus de 55 ans de refuser tel ou tel vaccin. On ne se demande jamais si ce ne serait pas simplement parce que la majorité ne veut pas se faire vacciner. C’est encore un choix, jusqu’à ce que soit imposé le pass sanitaire, équivalent du code barre pour les produits… On affirme aussi que des millions de jeunes trépignent d’impatience et veulent le vaccin. Alors ouvrons la vaccination à tous et regardons des images de la foule se précipitant au Stade de France pour recevoir une piqûre. Bon, si encore une fois il n’y a personne, que vont-ils inventer comme excuse ?

Des dizaines de sujets chaque jour, mal traités, mal analysés, détournés. Une voix discordante et on est fasciste. Une tentative d’analyse et on est complotiste. La France semble partir à la dérive, il y a des morts du covid partout, de la haine partout, des meurtres partout. Et puis on se déconnecte. Éteindre l’ordinateur, la télévision, la radio, ranger son smartphone et aller se promener dans un parc. Surprise ! Il n’y a pas d’apocalypse. Il y a des gens heureux. Certains s’allongent sur l’herbe pour lire ou déjeuner. D’autres s’activent pour faire du sport. Des enfants jouent, rient. De tous les âges, de toutes les origines, de toutes les confessions, de tous les partis, il n’y a pas de conflits, juste des Françaises et des Français qui veulent profiter de la vie. Et qui savent le faire ! Parce que finalement, la grande majorité, ce qu’elle veut, c’est simplement le bonheur, profiter des rayons du soleil, rencontrer des amis, discuter, rigoler, en toute liberté. Les problèmes précédemment cités semblent si loin quand on s’éloigne de la propagande. Il ne faut pas nier les graves menaces, bien entendu. Mais nous élisons des représentants du peuple, à eux la charge de faire en sorte que l’on puisse continuer notre quête du bonheur sans entendre parler d’une éventuelle guerre civile. Alors, que les politiques cessent de parler et passent à l’action pendant que la majorité profite de la vie. C’est ainsi que les choses doivent être, c’est pour ça que nos prédécesseurs ont voulu un système démocratique. Si des choses ne vont pas, c’est que les élus ne font pas leur job. Et s’ils continuent comme ça, il ne faudra pas s’étonner si aux prochaines élections ce sont les extrêmes qui gagnent… Chacun sa place, chacun son job, chacun ses responsabilités (un gros mot en France). Moins de politiciens et de médecins sur les plateaux télé, plus d’action !

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Année 2021. Semaine 16.

 

La suite : nous nous dirigeons lentement et dans le flou vers une autorisation d’ouverture pour les commerces comme les bars, les cafés, les restaurants, les théâtres, les salles de sport… avec toujours des restrictions et une jauge. C’est plutôt malin de faire ce genre de chose. Ainsi, en apparence, le gouvernement donne-t-il à nouveau un semblant de liberté aux citoyens, qui sont tout contents et ne voient que l’arbre qui en réalité cache la forêt. Avec cette méthode, l’État va pouvoir suspendre toutes ses aides à ces commerces, car effectivement ils auront la possibilité d’ouvrir. Mais avec une jauge si faible et des contraintes si grandes qu’en réalité ils s’enfonceront encore plus dans le marasme économique et cela multipliera encore les faillites. Dans les circonstances actuelles il vaut peut-être mieux ne pas avoir l’autorisation d’ouvrir et ainsi percevoir des aides. Ouvrir un restaurant c’est payer les fournisseurs, le personnel, l’électricité, l’eau… avec une jauge de clients qui ne suffit amplement pas à régler les factures. D’un autre côté, les aides se tarissent. On ne voit pas vraiment comment un commerce pourrait survivre dans ces conditions.

Mais il y a un acte bien plus grave qui se profile, avec l’idée du passeport sanitaire ou vaccinal, les communicants n’ont pas encore trouvé le nom le plus glamour pour faire passer cette horreur. Qu’il y ait une obligation de se faire vacciner pour voyager hors de nos frontières, cela n’a rien de bien choquant et existe depuis très longtemps. Par contre, peu à peu ils arrivent à faire accepter l’idée que, à l’intérieur du territoire, pour pouvoir accéder aux lieux culturels, aux restaurants et aux salles de sport il faudra présenter un QR code. Donc montrer patte blanche et confirmer que l’on est vacciné. La vaccination n’étant ainsi pas obligatoire sauf si l’on veut vivre normalement. Sur ce sujet, une fois de plus, la population semble totalement amorphe. Il n’y a guère plus de réactions. Nous allons donc devoir présenter un passeport à l’intérieur des frontières françaises. C’est une telle aberration qu’elle n’aurait jamais pu passer sans une année consacrée à faire peur à tous les Français. Il faut pourtant bien se rendre compte que c’est une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir. En s’engageant sur cette pente, nous nous préparons à ne plus être des individus, mais de simples données, traçables à souhait, asservies comme jamais. Pour l’instant cela semble de la science-fiction, mais c’est ce vers quoi nous nous dirigeons si nous acceptons cette idée de devoir prouver sa bonne santé pour pouvoir faire une chose aussi simple que de manger dans un restaurant.

Malheureusement, la propagande fonctionne parfaitement. Elle permet apparemment de faire accepter absolument tout et n’importe quoi. Il n’est plus possible de contredire cette propagande sans être traité de complotiste ou de militant d’extrême-droite. Le débat est totalement verrouillé. Peu de gens semblent prendre conscience du monde qui se prépare, celui d’une soumission totale. Toute information diffusée par l’État devient vérité intangible et toute personne qui ne s’y conforme pas est pointée du doigt, de loin pas par une police politique, mais par l’endoctrinement de la masse. Alors, il devient impossible de choisir sereinement, de dire non, il faut des soumettre ou être marginalisé. Pourquoi la masse semble-t-elle totalement aveugle ?

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Année 2021. Semaine 15.

 

Discrédits : au pluriel, car dans l’affaire des vaccins il est difficile de savoir qui perd le plus de son crédit entre les politiciens et la science. La certitude est que les firmes pharmaceutiques sont les grandes gagnantes, financièrement.

Faisons un peu d’Histoire récente. 2020, Donald Trump annonce que les premiers vaccins seront prêts d’ici à la fin de l’année. Franche rigolade du monde entier, le Président français le premier ironise et affirme, comme il sait si bien le faire, qu’aucun vaccin ne sera prêt avant fin 2020. Décembre 2020, les premiers vaccins sont disponibles aux États-Unis. Silence radio de ceux qui rigolaient.

Le vaccin est le saint Graal pour sortir de ce qu’on nomme officiellement la crise sanitaire. On devrait depuis longtemps utiliser ce terme pour les cancers, qui tuent plus de 150 000 personnes par an rien qu’en France mais passons. Donc il faut des vaccins, c’est indispensable, on en commande plein, on va être super performants. Désastre, évidemment, comment ne pas s’y attendre avec ceux qui nous dirigent.

Au début, les règles sont strictes. La seconde injection doit être faite trois semaines après la première. Bon, la leçon des masques n’a pas suffi, pour les vaccins non plus pas de stock avant les annonces grandiloquentes du chef de guerre et ses officiers. Finalement ce sera quatre semaines entre deux injections et puis maintenant on en est à six, voire deux mois. Discrédit total de la science dans ce cas, soit il y a des règles pour assurer l’efficacité des vaccins, soit on invente au fur et à mesure. Mais la science ce n’est pas affabuler, c’est sérieux. Troisième option, les vaccins ne servent à rien.

Ah oui, parce qu’entre temps il y a eu des variants. Contrairement aux humains, le virus voyage et revient avec une coloration anglaise, sud-africaine, brésilienne, bretonne et je ne sais quoi encore. Il est certain que les voyageurs venant du Brésil continuant à arriver en France, ça n’arrange pas les choses. Comme au tout début, quand les voyageurs chinois pouvaient circuler librement dans le monde entier, surtout en France qui ne ferme jamais ses frontières mais sait enfermer ses citoyens.

Problème, les vaccins ne sont pas efficaces contre certains variants. Pas grave, on prépare une nouvelle version, donc il faudra se faire réinjecter un truc. Puis un rappel tous les ans. Les laboratoires ont trouvé la poule aux œufs d’or, ils ne vont pas non plus cracher dans la soupe. Ça vaccine à tour de bras, continuons, les milliards pleuvent. Il y a des effets secondaires, des morts. Pas grave, l’argent avant tout. Mais quand même, l’un des vaccins devient suspect. Pas grave, on va leur injecter un autre pour la seconde dose. Ce n’est plus de la science, mais de l’alchimie et encore c’est méchant les alchimistes. Du charlatanisme ?

Mais non, regardez les images venues d’Israël. Ces gens heureux, se promenant dans les rues sans masque, assis aux terrasses des cafés. On dirait un film promotionnel tourné à Hollywood, c’est un peu le principe de la propagande. Ils ont l’air tellement heureux d’après les images qu’on nous montre, le vaccin ça fonctionne, c’est sûr, c’est la seule solution. Alors oui, peut-être, mais il y a quand même des sérieux doutes. Dans vingt ans, l’Histoire jugera. Comme toujours les politiciens seront responsables mais pas coupables. Les laboratoires, eux, seront exemptés de tout puisqu’avant de livrer les doses il faut signer un contrat qui les dédouane de toute poursuite ultérieure.

Science et politique sombrent. Les cobayes, eux, restent sagement dans leur cage, tétanisés…

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Année 2021. Semaine 14.

 

Paparazzi : beaucoup d’entre nous ont connu l’époque glorieuse des paparazzi. Ces hordes de photographes poursuivant les stars pour réussir le cliché le plus scandaleux à mettre en première page des magazines spécialisés dans la vie tumultueuse des célébrités. Une relation toujours ambiguë entre le business de la notoriété et les paparazzi souvent décriés. Les uns ayant besoin des autres. Les vedettes pour qu’on parle d’elles, les seconds pour gagner le plus d’argent possible. Pas mal de stars se sont brûlées les ailes à ce petit jeu. Des personnalités à la célébrité internationale comme Michael Jackson ou Britney Spears ont d’abord cherché l’attention des objectifs, pour faire la couverture des magazines, pour occuper l’espace médiatique. Mais le jeu est dangereux et il est impossible de sortir de la spirale infernale lorsque la simple volonté de faire parler de soi se transforme en calvaire. Scandales sur scandales, de la star qui dort dans un caisson à oxygène à celle qui se rase la tête… l’enfer n’est pas loin. Il peut même tuer, nous aurons là une pensée pour Lady Diana.

Cette époque est révolue. Avec l’apparition des réseaux sociaux, chacun devient son propre paparazzi. Des milliers de selfies sur Instagram et autres réseaux. Les stars se chargent elles-mêmes de montrer les coulisses et de faire scandale. Madonna aime poster elle-même des clichés qui hystérisent les fans et les médias. Mais avec ce système, saurons-nous encore produire des stars de la trempe de celles que je viens de citer ? Si chacun s’occupe de sa propre image sur les réseaux, soudain tout devient contrôlé, lisse, une recherche du buzz maîtrisé. Ce qui est lisse est éphémère, cela n’intéresse le public qu’un court instant. Surtout, il faut poster des photos de soi tous les jours là où à l’époque un cliché de Paris Hilton sortant ivre d’un bar faisait le bonheur des médias pendant un mois. Les scandales et les photos volées contribuaient à la notoriété et à asseoir le statut de star. La robe de Sophie Marceau qui dévoile son anatomie fait le tour du monde, une starlette d’Instagram qui se montre nue c’est juste vulgaire.

Les paparazzi photographiaient les personnes intéressantes, parce qu’elles avaient un talent. Même si ensuite les scandales faisaient passer ce talent au second plan. Maintenant, n’importe qui peut se prendre en photo et avoir des milliers de followers en parlant de vide ou en gesticulant comme un possédé. Les starlettes qui émergent le temps d’un tube de l’été contrôlent leur image du début à la fin. Cela n’a aucun intérêt. Une starlette sans défaut n’est pas proche de son public, elle est juste aseptisée, loin de la vraie vie. On ne se passionne pas pour elle, on ne devient pas hystérique à la moindre news. C’est justement parce que les paparazzi montraient le côté humain des stars internationales qu’elles semblaient proches alors qu’en réalité elles étaient inaccessibles. Maintenant, pour percer, il faut compter uniquement sur son talent. Et là, les choses se corsent, parce qu’il y en a finalement très peu.

Nous avions Marilyn, Liz, Elvis, des icônes. Le glamour. Avec un talent incommensurable. Avec leurs faiblesses et leurs drames. Avec des fans inconditionnels même longtemps après leur disparition. Avec pour toujours des images en tête. Des références incontournables. Des personnages historiques. Désormais nous avons Pomme, Cerise, Fraise, Tarte et autres produits marketing interchangeables. Le fade. Avec un talent aléatoire pour ne pas dire inexistant. Avec une image lisse. Avec des drames fictifs. Avec des fans éphémères. Dont on ne se souviendra plus même avant leur disparition. Aujourd’hui tout le monde croit pouvoir devenir une star. Mais les stars sont du passé. Les objectifs des paparazzi se tournent vers les politiciens, se sont détournés des talents…

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Année 2021. Semaine 13.

 

Magritte : ceci n’est pas un confinement. Il faut cesser d’abuser du vocabulaire de la langue française. Les nouvelles mesures idiotes ne ressemblent en rien à un confinement, il est même instamment demandé d’être le plus souvent possible dehors ! De nombreux Parisiens imbéciles veulent fuir la capitale, ce qui est totalement stupide. Où que vous êtes dans Paris vous pouvez aller d’un bout à l’autre de la ville sans dépasser 10 kilomètres. Où est le confinement ? Selon leur logique il vaut donc mieux aller dans une résidence secondaire avec des magasins à plus de 10 km de distance que de rester en ville et de tout avoir à portée de main. Que feront-ils de moins avec cette règle des 10 km par rapport d’habitude ? Rien. Ceci n’est donc pas un confinement, mais purement et simplement une privation de libertés. La liberté d’aller dans un bar, dans un restaurant, dans un théâtre, dans un cinéma, dans un musée… Nous ne sommes pas confinés, nous sommes endoctrinés. Car si l’autre faisait vraiment confiance aux Français, tout serait ouvert. Le masque ne sert-il à rien ?

Ceci n’est pas une vague. Là aussi l’emploi du terme est totalement inepte. Il n’y a pas de vagues, juste un virus qui se transmet plus ou moins rapidement, qui mute, qui infecte, qui fait ce qu’il veut, comme le virus de la grippe. Parler de vagues c’est donner l’impression que nous, humains, maîtrisons un peu la situation. Nous faisons des trucs, les contaminations baissent, nous sommes tellement puissants. En réalité nous ne maîtrisons rien, personne ne le peut, les virus sont le moyen qu’a la nature pour faire un peu de régulation. Des virus il y en a toujours eu, il y en aura toujours. Une vague, ça monte, atteint son pic, s’échoue puis disparaît. Le virus ne disparaît pas, ce ne sont donc pas des vagues !

Ceci n’est pas une statistique. Il y a des statistiques que nous n’entendons jamais. Chaque jour on nous brandit le nombre d’infections, d’hospitalisations, de morts supposément du coronavirus. Mais qu’en est-il des morts dans les Ehpad à cause de la solitude ? Pas de statistiques journalières pour cela, il n’y a jamais eu et nous n’aurons jamais les chiffres. On peut bien se moquer de la Chine et de ses chiffres fantaisistes, nous ne faisons pas mieux. Et cette solitude, qui ne touche pas que nos aînés, et ces fermetures de commerces, ces faillites, combien y a-t-il eu de suicides à cause des mesures prises par le gouvernement ? Là il n’y a aucune statistique, on ne trouve rien, même sur Internet qui normalement sait tout. Pour être complet il faudrait connaître tous ces chiffres : morts dans les Ehpad, morts par suicide, morts après injection du vaccin. Mais on ne dira jamais rien puisqu’il s’agit de crimes d’État, purement et simplement.

Ceci n’est pas une corvée. Les écoles sont ouvertes, c’est la catastrophe, les parents s’insurgent, le virus y circule trop, il faut faire quelque chose. Bon, on ferme les écoles, les parents s’insurgent, c’est inadmissible, il va falloir s’occuper des gamins. Mais n’est-ce pas le but ? Chaque enfant est un projet, le fruit de l’amour, on lui porte donc un amour parfaitement inconditionnel. C’est un déchirement de les envoyer à l’école, c’est nous couper de cet amour merveilleux. On voudrait avoir les enfants avec nous en permanence, pour les voir grandir, pour s’en occuper, pour les éduquer. Bon, apparemment ce n’est pas le cas puisque lorsque l’école fait défaut, les enfants deviennent une charge insupportable qui empêche de vivre. Délaisser les aînés, ne pas supporter ses propres gamins, nous vivons vraiment dans un monde merveilleux ! Si on avait prévenu les parents avant, ils n’auraient pas fait d’enfants ?

Les mesures prises, la population les accepte, alors la population ne doit pas se plaindre. Dire qu’à une époque la France a connu sa Révolution parce qu’on avait privé ses habitants de la liberté de manger du pain…

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Année 2021. Semaine 12.

 

Instruction : cette période étrange met pas mal de choses en lumière. Ainsi, on remarque que, sur les réseaux, beaucoup d’élèves demandent la fermeture pure et simple des écoles. On entend surtout les lycéens, puisqu’ils ont l’âge d’aller sur les réseaux, l’âge légal pas toujours la maturité. Bien sûr, ces demandes peuvent en un certain sens être fondées, puisque le virus circule beaucoup dans les écoles et la situation y est gérée n’importe comment, comme partout ailleurs. Mais allons plus loin. Il y a quand même une majorité d’élèves, et cela ne date pas d’aujourd’hui, qui vivent l’école et donc l’instruction comme une contrainte. C’est épuisant d’apprendre ! Pas mal de choses seraient à améliorer dans le système scolaire, on peut toujours se perfectionner, c’est ce que l’école nous apprend… Le système français n’est quand même pas si mal quand il s’en donne les moyens. Apprendre des théorèmes mathématiques semble contraignant au premier abord et totalement déconnecté de la vie réelle. Au moins, cela permet à la majorité d’ensuite pouvoir compter puisque nous avons besoin des mathématiques en permanence ; savoir comprendre les chiffres, additionner, soustraire, diviser est essentiel au quotidien. Et puis, une petite frange des élèves se prendra de passion pour ces formules, ces derniers deviendront des économistes ou purement des mathématiciens, permettant aux connaissances humaines de grandir. L’école a pour but de transmettre ce que l’on sait, pour qu’ensuite l’humanité puisse aller plus loin.

Il en va de même pour toutes les matières, le système français imposant de tout explorer, c’est là une force qu’il ne doit pas perdre. La biologie permet de mieux comprendre la nature. La physique et la chimie permettent d’acquérir les bases pour réfléchir sur la marche de la science. Chacun donne son avis sur le vaccin à ARN messager mais si tout le monde avait écouté en cours on ne lirait pas tant d’âneries. Les cours de français donnent la liberté de savoir écrire, de pouvoir s’exprimer et de lire pour s’informer ou pour le plaisir. L’apprentissage des langues étrangères donne la possibilité de comprendre les autres, de s’ouvrir à des pensées différentes. L’histoire permet de se connaître soi, sa propre culture, d’où l’on vient, mais aussi de s’ouvrir au monde et de décrypter les événements actuels. La pertinence de la géographie est moins évidente, parce que je n’ai jamais aimé cette matière, donc je suis de mauvaise foi. Mais disons que c’est utile de savoir où est la Chine par rapport à la Russie quand on parle de ces pays aux informations. Oui je suis fâché avec cette discipline mais on m’a contraint à apprendre et je m’en porte mieux. La philosophie ouvre l’esprit. Même les heures de sport sont enrichissantes, donnant à chacun la possibilité de découvrir la discipline sportive qui lui convient.

L’instruction n’est pas une contrainte, lorsqu’elle ne perd pas de vue l’essentiel. Apprendre bêtement le théorème de Pythagore n’enrichit personne. Rabâcher par cœur des cours de physique, chimie, biologie, histoire, géographie… n’a aucun sens. Le cœur de l’instruction est de susciter la curiosité intellectuelle. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre, mais de donner la volonté d’apprendre, de déclencher la soif de connaître. Dans ce domaine nous vivons une belle époque. Pour qui veut savoir, réellement, sérieusement, il suffit d’un clic. Internet regorge de textes et de vidéos gratuits pour continuer à apprendre tout au long de sa vie. Bien sûr, à la base il faut que l’école ait allumé la flamme. Beaucoup de professeurs, de tous les niveaux scolaires, ont encore cette ambition. Certains, malheureusement, ont abandonné. Lorsque des élèves s’impatientent sur Twitter de la fermeture des écoles, c’est peut-être que la soif d’apprendre n’a pas été initiée, c’est donc un échec. Car lorsque les écoles ferment pour cause de virus, beaucoup vont se détourner de la connaissance, personne n’a fait naître chez eux la curiosité, l’envie d’en savoir plus, pour être éclairé, pour avoir la faculté de penser par soi-même. Comment faire pour que tous ces élèves ne voient pas l’école comme une contrainte mais une chance ? Peut-être en leur montrant à quel point on est dépendant, une fois adulte, lorsqu’on ne sait pas compter ou écrire. Lorsqu’on a tant pensé à fuir l’école qu’on ne sait pas gérer son compte en banque seul, qu’on ne sait pas remplir un simple document administratif, qu’on n’est plus capable de penser et qu’on se laisse asservir ou endoctriner, que cesser d’apprendre, cesser d’être curieux, c’est n’être plus qu’un simple animal. Ces derniers temps on crie assez facilement « Stop à la dictature », mais le seul moyen d’éviter une véritable dictature, c’est d’être instruit…

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Année 2021. Semaine 11.

 

Cinquième pouvoir : le pouvoir exécutif a depuis longtemps perdu de sa pertinence. Les décisions sont prises selon l’humeur du moment, sans vision à long terme, manquant ainsi de toute crédibilité. Le pouvoir législatif a lui aussi perdu de sa splendeur. Non seulement la plupart des lois ne sont jamais appliquées, mais en plus elles sont en grande majorité dictées par l’Union européenne et prennent du retard par rapport à l’air du temps. Le pouvoir judiciaire est encore plus ou moins puissant. Dur avec les faibles et faible avec les durs, il ne permet plus de réguler la société et d’effacer les inégalités. Il n’est jamais impartial non plus, manquant ainsi à son essence même. Le quatrième pouvoir, celui des médias, reste quant à lui très fort. Doucement, il se délite, se décrédibilise, est moins écouté. Mais son ascendance reste forte. Ce pouvoir peut décider de l’issue d’une élection présidentielle ou influencer constamment la pensée collective dominante. Le plus important est que désormais tout le monde doit composer avec un cinquième pouvoir : les réseaux sociaux. Ce pouvoir n’est pas Internet lui-même, assez inoffensif. Et les réseaux sociaux ne peuvent pas être inclus dans la sphère des médias, puisqu’il n’y a en théorie pas d’instance centralisée, pas de protection des sources et si les articles de journaux sont signés, les échanges sur les réseaux sociaux peuvent être anonymes.

L’année que nous venons de vivre est, si l’on y regarde de près, totalement dirigée par ce cinquième pouvoir. Il a profité de la déstabilisation mondiale, à cause d’un virus, pour s’imposer et devenir incontournable. Dans le monde politique d’abord. Nous vivons un tournant historique. Avant, pour juger de sa popularité en tant que politicien, il y avait les élections, mais aussi les sondages. Pour tester l’opinion, il y avait la possibilité du référendum, même si certains pays l’utilisent plus que d’autres. Maintenant, à travers les réseaux sociaux, l’opinion se dévoile en temps réel. Il n’est plus possible de dire quoi que ce soit sans déclencher l’ire des internautes, dont certains passent leur vie sur ces réseaux, au point que ces derniers deviennent leur raison d’exister. Un Tweet peut détruire une personnalité. Ce cinquième pouvoir est plus dangereux que les quatre autres parce qu’il réagit en temps réel. L’exécutif réfléchit, le législatif se soumet au parlement et au sénat, le judiciaire prend son temps et le médiatique vérifie ses sources. Rien de tout cela avec les réseaux sociaux, une goutte d’eau peut y devenir un océan, un simple souffle une tempête rageuse. Nous assistons à un phénomène effrayant : la politique se soumet au cinquième pouvoir, comme elle s’est soumise il y a longtemps au quatrième.

Les individus et les entreprises n’échappent pas à la puissance, souvent destructrice, de ce cinquième pouvoir. Pour les entreprises, si vous êtes mécontent, vous avez la possibilité d’appeler le service client, d’envoyer un mail ou une lettre. Ces efforts sont généralement sans effet. Par contre, postez un tweet rageur et l’entreprise réagira immédiatement. Le cinquième pouvoir est un levier incroyable, la réputation en ligne est devenue le souci principal des entreprises. Quelques mots sur les réseaux suffisent à faire réagir autant la Fnac que la petite librairie indépendante de votre quartier. Et bien sûr, ce cinquième pouvoir a également une emprise totale sur les particuliers. Ils permettent un harcèlement d’une violence sans commune mesure. Avant, lorsque vous faisiez un faux pas ou qu’on cherchait à vous déstabiliser, les actions étaient circonscrites à un territoire et un public limités. Maintenant, il est possible de se faire haïr et harceler à l’échelle de la planète. Un mot de travers et la haine se déchaîne contre vous. Pas seulement dans le monde virtuel, certains tweets peuvent conduire à la mort.

Ce cinquième pouvoir est effrayant parce qu’il est dépassé par son propre succès. Ses mastodontes, tous Américains, ont du mal à contrôler ce qu’ils ont créé. Eux-mêmes peuvent être détruits par leur propre création. Lorsque Facebook ou Twitter suppriment des publications ou un compte, les attaques fusent. Il y a du positif à ce cinquième pouvoir, mais majoritairement du très négatif. Exprimez un message de paix ou une pensée intellectuelle, vous n’aurez aucun écho. Crachez votre haine, vous deviendrez populaire. Ce cinquième pouvoir ne peut pas être maîtrisé par les quatre qui le précèdent, ces derniers doivent s’y soumettre. Nous ne parlerons pas de dictature, le terme est bien trop fort et ne s’applique pas puisque ce sont les utilisateurs qui donnent du pouvoir aux réseaux sociaux, ceci avec la plus grande des délectations. Nous avons entre les mains une arme et nous ne savons pas l’utiliser ou la maîtriser. Il serait grand temps de se poser et de réfléchir à la puissance de ce cinquième pouvoir, avant qu’il ne nous détruise.

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Année 2021. Semaine 10.

 

Éducation : cette semaine, le sujet qui a eu droit à un passage sur toutes les chaînes d’information, c’est Pépé le putois. Déjà, rien qu’avec cette première constation, on remarque le ridicule de notre société. On s’attaque aussi à Speedy Gonzales, ce sera la prochaine victime. Le premier ferait la promotion de la culture du viol, le deuxième du racisme envers les Mexicains. Dans les médias il n’y a évidemment personne pour rappeler que des générations ont grandi en voyant ces personnages à la télévision et que pourtant nous n’avons pas une génération composée uniquement de violeurs et de comiques se moquant des stéréotypes envers les Mexicains à longueur de spectacle. C’est parce que ces générations n’ont pas été élevées par la télévision, par des images, mais ont reçu quelque chose en plus et en parallèle : l’éducation ! Bien sûr, si on enlève non seulement l’éducation mais en plus l’instruction, comme c’est de plus en plus le cas aujourd’hui, alors ces personnages commencent à poser problème. Alors, il devient indécent de diffuser Autant en emporte le vent, on lui préfère La chronique de Bridgerton où tout le monde est sur un pied d’égalité même si d’un point de vue historique c’est une aberration. On veut oublier la réalité historique, pour imposer une image lisse et sans bavure. On ne peut plus non plus appeler un livre Les dix petits ***, utiliser le terme soulèverait les foules hystériques. Pour tout ce qui était normal par le passé, il faut désormais des avertissements, contextualiser, parce que les spectateurs ne sont plus ni éduqués, ni instruits. Ils ne peuvent plus prendre du recul par rapport à ce qu’ils regardent et deviennent ce qu’ils voient. Ce monde est effrayant.

Pépé le putois ne fabrique pas des violeurs et les séries ne fabriquent pas des racistes. Pourquoi faire une telle montagne de ces sujets qui n’émouvaient personne avant ? Peut-être parce que nous avons trop de temps libre et que, pour le combler, parce que beaucoup ne savent pas s’occuper, on crée des scandales et des problèmes là où il n’y en a pas. Historiquement il n’est pas si loin le temps où certains étaient occupés à travailler. Les paysans se levaient à l’aube pour trimer toute la journée avant de dormir paisiblement. Et je parle d’une époque où les paysans étaient nombreux. Ils n’avaient pas le temps pour des futilités. À l’autre bout de la société les nobles avaient certes du temps libre mais s’occupaient entre eux, à manigancer, à intriguer. Ils étaient futiles, mais à l’intérieur de leur classe sociale. Aujourd’hui, le travail n’occupe plus nos vies et la futilité est l’apanage de tous. C’est la raison pour laquelle on se crée de faux problèmes, on défend des causes sans fondement, on s’hystérise pour des âneries. On en arrive à un point où Pépé le putois prend plus de place que les violences à Lyon. Ce personnage imaginaire n’est peut-être certes pas de très bon goût, mais il fait moins de dégâts que la violence réelle. Devons-nous en conclure que nous préférons les problèmes imaginaires à ceux qui pourraient nous coûter la vie ?

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Année 2021. Semaine 9.

 

Margarita 2 : « Malgré votre psychopathie sanitaire, j’ai quand même passé une belle semaine à Paris. Le week-end j’ai pu me mêler à une foule énorme sur les quais de la Seine, comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait pas de méchant virus. Même les masques ne semblaient pas obligatoires, c’était merveilleux. Malheureusement je n’ai pas pu sortir le soir, puisqu’il y a un couvre-feu comme pendant une guerre. D’ailleurs c’est un couvre-feu étrange puisqu’il permet à certains de se défouler durant toute la nuit en lançant des feux d’artifice ou pire contre des policiers ou en caillassant des pompiers. J’ai l’impression que chaque année, vous perdez de plus en plus le sens de la logique, du respect, de la civilité, c’est un peu triste.

Donc le soir j’étais dans ma chambre d’hôtel à commander des menus véganes, dans mon cas il est compréhensible que je ne mange pas d’animaux de la ferme… Et comme vos émissions de télévision sont absolument nulles, j’ai longuement surfé sur les réseaux sociaux qui n’ont de sociaux que le nom. Facebook est devenu terne, je trouve. Il ne s’y passe plus grand-chose. C’est sans doute normal puisque c’était le premier du genre, il prend de l’âge et ses utilisateurs aussi. Ce qui ne change pas c’est que tout le monde y fait son auto-promotion, dans un gigantesque dialogue de sourds, comme si lors d’une conversation tout le monde parlait mais que personne n’écoutait ou ne réagissait. Heureusement vous avez innové, avec TikTok. Des humains qui s’agitent dans tous les sens et où le nombre de likes est proportionnel au niveau de la débilité de la vidéo… Ce n’est pas très flatteur pour votre image.

Et puis il y a Twitter. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Ce que j’ai vu c’est purement et simplement un concentré de haine. On dirait que tout le monde est cruel sur ce réseau. J’ai pris une énorme bouffée de pessimisme et de méchanceté. Pourquoi vous vous détestez tellement ? Il n’y a que des critiques sur des pages et des pages, bien sûr elles ne sont jamais constructives. Le moindre petit événement devient le prétexte à une déferlante de haine totalement gratuite. Twitter devrait être interdit. Il y a sans doute des bons côtés mais j’ai eu beaucoup de mal à les trouver. Entre vous, vous êtes d’une violence absolument incroyable. Sur ce réseau par les mots, mais on sait que beaucoup de paroles finissent par se traduire en des actes terribles. Vous devez vraiment stopper toute cette haine. Bien sûr, Twitter n’est qu’une conséquence, il faudrait traiter la cause, ou les causes, parce qu’il y a de multiples sources à cette haine qui vous habite, qui est inutile et qui risque de vous perdre complètement.

Même moi, Margarita, j’ai du mal à être optimiste après avoir passé trop de temps sur les réseaux sociaux. Ils forment une petite dictature de la pensée unique où dès que l’on dévie, la rage explose. Peut-être que vous devriez arrêter d’y aller, ce serait une saine chose à faire. Instagram est plus sympa, j’ai passé des heures à faire défiler de jolies photos de Paris et de la France, ce pays qui regorge de tellement de richesses. Partager de belles choses, ça c’est bien, tout le monde a besoin de se rappeler que le monde est beau. À l’état naturel, déjà, parce que quand même la nature nous a fait un incroyable cadeau en nous offrant cette terre si merveilleuse, avec une diversité inépuisable, des paysages merveilleux, des animaux fascinants et parfois des dangers terrifiants, mais la Terre est belle. Et puis il y a toutes ces merveilles que vous, humains, avez créés. Il n’y a pas que sept merveilles du monde, mais des milliers ! C’est sur la beauté et vos richesses que vous devez vous concentrer, non sur les horreurs et la haine. Vous réussissez à rendre ce monde triste alors qu’il y a de la joie partout, si on prend la peine de la voir.

Ainsi, tandis que je vais retourner dans mon champ, je ne souhaite qu’une chose : vous retrouver en bien meilleur état dans un an. Vous avez déjà montré votre capacité à surmonter les pires épreuves, la plupart que vous avez vous-même mises en place. Prenez soin de vous, prenez soin des autres, arrêtez de vous détester mutuellement, arrêtez d’avoir peur de tout. Vous êtes forts, vous savez créer des merveilles, vous avez la capacité d’être l’espèce la plus heureuse de la planète. Relevez la tête et allez de l’avant. Sortez de ce marasme et laissez place au bonheur. Arrêtez de fabriquer vos propres problèmes, il y a déjà assez d’épreuves à franchir au cours d’une vie ce n’est pas la peine d’inventer des soucis artificiels. Je vous donne rendez-vous l’année prochaine, et alors on fera la fête comme des petits fous pour célébrer toutes les beautés du monde et tout simplement la joie d’être ensemble. Bisous bisous, Margarita. »

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Année 2021. Semaine 8.

 

Margarita : « Coucou les amis, c’est Margarita, non pas votre boisson mais votre vache préférée ! Vous ne vous attendiez pas à cette surprise. Je sais que vous avez annulé le salon de l’agriculture, mais moi je suis quand même venue à Paris, incognito. Rien du plus simple, avec le masque je passe totalement inaperçue. Ou alors c’est juste que les humains font tellement peu attention à leur prochain que plus personne ne remarque une vache dans le TGV, le métro et les rues de Paris… La dernière fois qu’on a parlé, la folie du virus venait à peine de commencer en France alors que tout devait rester à la frontière et ne pas sortir de Chine. Quelques jours plus tard, l’apprenti-président déclarait : “Nous sommes en guerre”. Non mais j’ai eu le lait qui a tourné en entendant ça. J’étais déjà prête à quitter mon champ pour rejoindre une usine et vous aider à fabriquer des bombes pour lutter contre les méchants. Au final, ce n’est pas grave du tout, puisque l’apprenti-président a le temps de jouer avec des youtubeurs. Faudrait savoir, c’est une guerre ou de la télé-réalité ?

Bon, aux États-Unis ce n’est pas bien mieux. À peine un mois après son arrivée, l’ehpad-président bombarde déjà la Syrie. Il doit vouloir faire comme le président dont il était le vice et qui a obtenu le prix Nobel de la paix en multipliant les guerres. Aucune logique ! Ou alors ce prix n’a tout simplement aucune valeur et n’est qu’une composante de la propagande mondiale. Plus sûrement, Robinette cherche à se faire un nom, sachant qu’il n’a aucun charisme et surtout aucun programme à appliquer. Quand bien même, on sait que les démocrates arrivent rarement à appliquer les mesures qu’ils veulent.

Mais je suis aussi très étonnée par votre comportement. Il y a un virus qui fait peur, surtout si vous regardez trop BFM ou Twitter, on vous impose des règles et vous ne respectez rien. Je suis arrivée à Paris à dix-sept heures hier soir. Alors certes, j’ai bien vu des gens faire la queue devant une boulangerie, masque sur le visage, respectant les distances de sécurité. Par contre, juste à côté il y avait un troupeau d’humains sans masque, bière à la main, agglutinés sur le trottoir, pour prendre l’apéro et s’échanger des postillons. Ce n’est pas très sérieux ! Et dans les régions où on impose le confinement strict le week-end, votre premier réflexe est de prendre la voiture et de partir dans un endroit non confiné pour mieux répandre le virus. Bon, je ne peux pas vous en vouloir puisque tous ces gestes barrière ne semblent avoir aucune influence sur un virus hyper mortel, selon la propagande.

Mais vous faites quand même des choses bien. J’ai vu les images de Mars. Il y a du monde qui s’intéresse à cette planète : les Chinois, les Émirats arabes, les Américains. Je pense que vous ne voulez pas y créer une vie meilleure, c’est plutôt l’appât du gain, cette planète est pleine de ressources intéressantes pour vos smartphones. Quand même, ce sont de belles prouesses technologiques. J’ai bien cherché et j’ai vu que la France a quand même participé. Elle est fière d’avoir fabriqué un laser pour le robot Persévérance. C’est bien, vous vous contentez de peu. Cet exemple pourrait être une allégorie de la géopolitique actuelle : il y a les mastodontes qui innovent et repoussent les limites de la science, qui ont encore l’esprit de conquête, à côté de ça les Européens qui tentent de sauver les apparences mais qui n’arrivent plus à être leaders.

Si un jour le voyage sur Mars devient possible, il faudra certainement un passeport. Mais d’abord, vous devrez subir un passeport vaccinal. Bon, le terme est trop fort donc l’apprenti-président a enlevé quelques lettres et ce sera finalement un passe vaccinal. Une fois de plus, cela ne semble pas provoquer de rébellion. Les politiciens ont trouvé la technique, déjà largement utilisée par le passé mais encore plus efficace avec les réseaux sociaux. Un ministre ou un adjoint au maire lance une idée, on observe les réactions. Si elles sont positives, un personnage plus important adopte cette idée, si elle est négative on laisse les sous-fifres éteindre l’incendie. Mais il y a aussi des idées qu’il faut absolument imposer, peu importe le mécontentement de la population. Alors, ils utilisent la technique Apple. La firme en abuse : pour vendre un produit, il faut créer la rareté. Un iPhone à plus de mille euros ? C’est du délire. Quoi, il n’y a qu’un stock limité ? Vite je me jette dessus. Depuis le début de la “crise”, c’est cette technique qui prévaut. Porter un masque ? Moi jamais ! Il y a un stock limité ? J’en veux, j’en veux, j’en veux. Le vaccin ? Moi jamais ! Il risque d’y avoir une pénurie ? Piquez-moi, piquez-moi, piquez-moi. Un passe vaccinal ? Jamais, je tiens à ma liberté ! C’est un privilège et tout le monde n’en n’aura pas ? Vite, tatouez-moi un code-barre sur le bras. C’est ainsi que la population se laisse avoir et c’est ainsi qu’aucune Révolution ne va éclater alors que le gouvernement va vous obliger à avoir un passeport pour circuler à l’intérieur de la France, pour avoir le droit de manger au restaurant, le droit d’entrer dans un théâtre ou le droit de payer un abonnement dans une salle de sport. Les “élites” ont bien travaillé, personne ne va protester, les cerveaux sont bien lavés. Un passeport qui permettra donc de consommer, mais pas d’enlever le masque, de se passer des gestes barrière ou de cesser de porter le virus sur soi. L’asservissement et le traçage de la population, beaucoup de dirigeants en ont rêvé, les 21e siècle le fait sans susciter aucune révolte, puisque ce sont les démocraties qui le font. Tout va bien dans le meilleur des mondes, dormons tranquillement pendant que l’humanité perd totalement sa santé mentale.

Moi je ne suis pas d’accord. Vous valez bien mieux que ça. Si je quitte mon champ une fois par an pour venir vous voir c’est parce que j’admire les êtres humains. Vous êtes capables de tellement de grandeurs. Vous savez créer des œuvres d’art prodigieuses, vous savez philosopher comme aucun autre animal de la planète, vous pouvez être d’une intelligence incroyable, mais vous savez aussi faire rire et inventer des technologies époustouflantes. Quand je viens ici je parle à des gens sensés. Ne vous laissez pas faire. Ne posez pas un genou à terre devant toute cette mascarade. Vous devez agir avant qu’il ne soit trop tard. Je ne veux pas vous voir vous abaisser au statut de simple bétail. J’ai toujours refusé qu’on accroche un numéro à mon oreille, pourquoi accepteriez-vous d’être tracés encore plus ? On vous suit déjà assez, grâce aux smartphones on sait où vous êtes, avec la carte de crédit on sait ce que vous achetez, avec les réseaux sociaux on sait ce que vous pensez. Je crois que ça suffit maintenant. L’apprenti-président à raison, vous êtes en guerre mais pas contre un virus, plutôt pour votre liberté !

Bon, moi je vais aller me promener en essayant d’oublier toute cette folie et me concentrer sur le meilleur de l’humanité. En espérant que votre grandeur ne fasse pas seulement partie du passé, mais que vous avez encore envie de briller, de créer, d’apprécier le bonheur d’être humain… Bises, Margarita. »

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Année 2021. Semaine 7.

 

Normalité : peu à peu, après une année très spéciale, une nouvelle normalité s’installe. La capacité d’adaptation, qui n’est pas propre à l’être humain mais focalisons-nous sur lui, est à la fois une chance et un piège. Une chance puisque nous pouvons nous adapter à presque toutes les situations. Non pas au travers d’une forme de résilience, comme on essaie de nous le faire croire, mais bien par résignation. Il arrive toujours un moment où nous avons l’impression de ne plus pouvoir lutter contre une situation et cela nous conduit à nous résigner à l’acceptation. Porter un masque est devenu normal, on s’habituerait même presque à ce que les restaurants, les cinémas, les théâtres et les salles de sport soient fermés. Parce que nous trouvons d’autres moyens pour nous adapter. Au lieu du restaurant on commande des plats livrés à la maison. Au lieu du cinéma on prend un abonnement à Netflix ou à un autre acteur du streaming. Au lieu du théâtre on fait encore une fois appel au streaming. Au lieu de la salle de sport, on s’entraîne chez soi ou on va courir dans un parc. Bien sûr, ce n’est pas la même chose. On peut visiter des musées virtuellement, mais rien ne remplace le contact physique, les sensations que l’on éprouve devant l’œuvre elle-même. Pourtant, nous avons cette capacité à nous adapter, qui a toujours été une force, surtout en temps de guerre ou de graves crises.

Mais cette faculté de s’adapter, comme écrit plus haut, est une résignation, ce n’est donc pas seulement positif mais également un danger. Nous pouvons nous habituer à tout et n’importe quoi, sans remarquer que le prix de cette adaptation est lourd. Il ne faut certes pas s’accrocher à un idéal de normalité, à un statu quo à préserver contre vents et marées. Le changement est permanent, ce serait idiot de ne pas l’accepter. Pourtant, ne baissons pas trop vite les armes. Lorsqu’une nouvelle normalité s’installe dans les esprits, les luttes s’épuisent, finissent par se taire et l’on perd ce à quoi on tient. Fermer les restaurants n’est pas normal. On s’adapte, mais il ne faut pas pour autant cesser de réclamer leur réouverture. Idem dans tous les autres domaines, ce n’est pas parce que nous avons la capacité de nous adapter qu’il faut cesser de vouloir retrouver ce que nous aimions. S’adapter ce n’est pas renier la liberté de se déplacer, d’aller au cinéma, au théâtre, à la salle de sport. Le danger est que notre résignation finisse par nous faire perdre ce que nous avions. Finisse par nous faire perdre l’espoir que nous pourrons retrouver ce que nous considérions comme la normalité.

Il est difficile de s’adapter sans se renier. Il ne faut ni résilience ni résignation. Il ne faut pas se laisser prendre au piège. Le masque, ce n’est pas normal. L’impossibilité de se déplacer où l’on veut, ce n’est pas normal. Les fermetures de commerces et de lieux de culture, ce n’est pas normal. Et surtout, ce n’est pas à un gouvernement de décider. Ce n’est pas à un gouvernement d’imposer une nouvelle normalité. Mais nous préférons la résignation à la résistance. Le virus, pour ceux qui le contractent, est certes violent. Pourtant, il y a toujours eu des virus et il y en aura toujours, de plus ou moins graves, de plus ou moins intenses. Sommes-nous arrivés à un point tel que nous sommes prêts à renoncer à ce que nous aimons par peur tétanisante d’un virus ? Si c’est le cas, alors oui, il faut définitivement adopter la nouvelle normalité et accepter un monde où pour toujours on porte un masque, on évite le contact avec les autres et dans lequel il faut une attestation pour se déplacer ou un QR code pour être tracé. Ou alors, nous arrêtons de confondre adaptabilité et résignation pour cesser d’avoir peur, cesser de chercher à survivre et simplement retrouver l’objectif principal : vivre pleinement.

PS : comme je l’avais prédit, on ne nous parle plus du COVID aux USA. Robinette fait vraiment des merveilles, quel saint homme…

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Année 2021. Semaine 5.

 

Nervosité : la nervosité est désormais palpable, partout. Chacun est en train de perdre patience, les nerfs sont mis à rude épreuve. La propagande semble découvrir que ce qui se passe depuis un an a des effets psychologiques sur chacun. Les morts dues à la solitude dans les Ehpad, lors du premier confinement, n’étaient pas un signal suffisant ! Il a fallu presque un an pour se rendre compte que la manière de traiter cette crise avait des effets plus dévastateurs sur la santé mentale que le virus sur la santé elle-même. Dans certains pays, ces effets psychologiques se traduisent déjà par des violences. C’est la raison principale pour laquelle en France, pays tout de même assez réputé pour être à fleur de peau, un nouveau confinement n’a pas été décidé. On préfère donner une chance aux Français de bien se comporter avant de les accuser de ne pas être assez sérieux et de présenter le nouveau confinement comme une punition. Ainsi, par la culpabilisation, on espère étouffer toute révolution. Puisque cette fois-ci c’est bien une révolution au sens premier du terme que la majorité veut : un retour à la situation d’avant, celle considérée comme normale. Pourquoi tant de nervosité ?

En premier lieu parce qu’il n’est plus possible de se projeter. Il n’est plus possible de prévoir quoi que ce soit à court, moyen ou long terme. Les atermoiements et revirements des autorités paralysent toute projection. Au sommet de l’État, on parle beaucoup pour ne rien dire. Faire une annonce pour annoncer qu’il y aura des annonces ne sert pas à grand-chose. On ne sait plus sur quel pied danser. Comment prévoir quoi que ce soit quand il est impossible de savoir s’il y aura des nouvelles mesures restrictives, un confinement dur ou mou, de nouvelles fermetures de commerces… Nous traversons une période où plus rien n’est prévisible. Le simple fait de se projeter en réservant ses vacances est devenu impossible. Quand l’être humain ne peut pas se projeter, il se sent enfermé, il n’a plus de soupape de sécurité, comme celle de rêver de plages ensoleillées pour supporter les journées de travail. Quand il n’y a plus aucun moyen de prévoir une récompense pour la peine endurée, le fardeau est plus lourd à porter.

Ensuite, parce qu’il n’est plus possible de s’évader. Des simples rencontres entre amis, dans un bar ou au restaurant sont impossibles. C’est pourtant la manière la plus efficace de se décharger de toutes les tensions, en discutant avec des proches ou des amis. La culture a elle aussi dû baisser le rideau, elle est pourtant l’occasion de s’évader, de se changer l’esprit. Certes, il y a beaucoup de moyens de se cultiver, de penser à autre chose. Des visites virtuelles de musées, des spectacles en streaming… il faut se réinventer même si on perd en intensité. Il n’y a rien de comparable au fait de se retrouver physiquement face à un tableau ou de vibrer « en vrai » pendant une pièce de théâtre ou un concert. Il reste la lecture, le seul pan de culture qui finalement résiste à toutes les restrictions. Mais il faut avoir l’habitude de se retrouver seul face à un livre et de se laisser transporter par les mots. Pour beaucoup la lecture se résume à dévorer le dernier best-seller de l’année sur une plage en été. Voilà l’occasion où jamais de redécouvrir que la lecture est bien plus que cela, de replonger dans les livres qui nous font voyager. Chacun doit trouver un moyen de s’évader en restant chez lui, sinon l’enfermement finit par ronger l’esprit, par rendre fou, par rendre nerveux.

Enfin, parce que la crise met en lumière la rétrogradation de la France. Au fond, nous aimons notre pays, nous voulons en être fiers. Cette année de crise nous fait malheureusement réaliser que nous avons perdu la grandeur passée. Nous n’arrivions pas à fabriquer des masques et nous étions déjà scandalisés, maintenant nous n’avons même pas la capacité de créer un vaccin, c’est encore pire. Pour se soigner, le pays de Pasteur est totalement dépendant des États-Unis, de l’Angleterre ou de la Russie, c’est tout simplement pathétique. Dans tous les domaines nous dépendons désormais de l’extérieur, la France n’est plus un pays leader, mais suiveur. Il ne faut pas négliger les effets de cette rétrogradation sur le moral d’un peuple. Il est difficile de rêver et d’espérer dans un pays qui ne semble plus avoir la capacité de réaliser ses rêves et ses espoirs.

Tout n’est pas sombre, contrairement à ce que l’on peut penser. L’espoir et la force se trouvent au niveau individuel. Beaucoup ont la capacité de surmonter les épreuves, de se réinventer, d’aider les autres. Essayons de ne pas oublier que tout ceci n’est qu’un mauvais moment à passer. L’horizon semble bouché, mais il faut continuer d’espérer. Pour faire baisser la nervosité ambiante il faut retrouver la faculté de se projeter. Ce n’est pas simple, mais en attendant il faut se focaliser sur le positif. Quand les masques viennent à manquer, les Français se mettent à en fabriquer. Quand certains plongent dans la pauvreté, d’autres se mobilisent pour les aider. Il faut parler plus de nos ressources personnelles, de notre humanité, de notre capacité à surmonter les épreuves. Parce que nous savons le faire, parce que c’est ça la véritable grandeur de la France : traverser toutes les épreuves grâce au système D.

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Année 2021. Semaine 4.

 

Réalité : observations de la réalité du terrain après l’instauration du couvre-feu à 18 heures à l’usage des dirigeants déconnectés de la réalité :

-à partir de 17h les rues sont pleines à craquer. Au lieu de répartir les foules, cette mesure concentre en un même endroit et à une même heure les travailleurs, les enfants qui reviennent de l’école, celles et ceux qui veulent faire leurs courses. Tout le monde se mélange sans possibilité de respect des distances de sécurité, c’est la fête du virus.

-le fameux apéro d’après travail, qui a conduit à décider l’avancée du couvre-feu, se tient désormais à 17h. Malgré toutes les mesures, devant plusieurs établissements des Français boivent un verre (en plastique) avec une heure d’avance. Ces groupes sans masque et sans distance de sécurité sont sur les trottoirs, avec la foule croisée dans le point précédent. C’est la fête du virus.

-à partir de 17h, tous les travailleurs franciliens se retrouvent en même temps dans le métro. Les quais sont si chargés qu’ils en deviennent inaccessibles. Les lignes de métro flanchent les unes après les autres, pour une fois non à cause de la RATP mais parce que mathématiquement les métros ne peuvent pas absorber tous les usagers en même temps. Quand on prend une mesure, il faut avoir les moyens de ses ambitions : forcer des centaines de milliers d’usagers à être dans les transports en même temps n’est pas réalisable. Il devient impossible de ne serait-ce qu’appliquer un millimètre de distanciation, c’est la fête du virus.

-à partir de 17h les magasins sont pleins. Dans les commerces alimentaires les queues aux caisses sont interminables. Il est quasi impossible de faire respecter le 4, 8 ou 12 (on ne sait plus) mètres carré par client. La foule se presse simultanément dans les magasins, c’est la fête du virus. Un seul commerce vous assurera la sécurité : les librairies, bien tristement vides alors que nous avons tant milité pour leur caractère essentiel.

-après 18h, il y a quand même encore du monde dans les rues et des fêtes dans certains appartements. On ne peut pas forcer les Français à arrêter de s’amuser, de décompresser, de rencontrer leurs amis.

Ainsi, en observant la réalité sur le terrain il est facile de se rendre compte que le couvre-feu à 18h est au mieux inutile, au pire totalement contre-productif et une aide à la propagation du virus. Il conduira à un troisième confinement, peut-être le 16 février pour laisser les soldes se terminer, l’argent d’abord.

Pendant ce temps, il est conseillé de ne plus utiliser les masques faits maison ou lavables. Officiellement pour des raisons scientifiques, de façon assez évidente pour des raisons économiques : le fait maison et le réutilisable ne rapportent rien ! Il faut consommer. Bien sûr, il est facile de critiquer. Le problème étant toujours qu’on ne peut pas savoir quel serait l’état sanitaire du pays sans toutes ces mesures. Il est ainsi difficile de mesurer leur efficacité, puisque nous n’avons aucune idée de ce qui se passerait sans. La Suède s’en sort bien sans cette frénésie… En tout cas, gageons que désormais nous entendrons moins parler des chiffres du virus aux États-Unis. Robinette est enfin au pouvoir, miraculeusement la situation va s’améliorer, puisque nous ne pointons du doigt que les pays dont nous n’apprécions pas les dirigeants. Et, selon la propagande, Robinette est dans le camp du bien…

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Année 2021. Semaine 3.

 

Censure : depuis le choc de la prise du Capitole, les grands acteurs d’Internet se sont ligués contre Donald Trump et ses partisans. Des milliers de comptes ont été fermés sur Twitter et Facebook. L’application Parler a cessé d’exister alors qu’Amazon a suspendu l’accès aux serveurs hébergeant les données. Les médias tentent de ne pas diffuser la parole de celui qui est encore président pour quelques jours. Cela révèle au grand jour, pour celles et ceux qui n’en avaient pas encore conscience, la puissance des géants d’Internet. Ont-ils raison de censurer la parole de toutes ces personnes ? La tension est palpable et dans l’urgence il faut bien réagir. Mais justement, la censure est toujours le dernier recours d’une société qui a échoué. Une société qui ne sait plus débattre. Une société dans laquelle on ne peut plus échanger des idées mais où chacun cherche à imposer ses idées. Les opposants à l’élection de Joe ne sont pas apparus du jour au lendemain sur Internet. Ils sont plus ou moins organisés, il y a des leaders d’opinion qui fédèrent une foule autour d’eux. Aurions-nous pu agir avant que la violence n’explose ? Bien entendu. Mais le propre de la société actuelle est de faire semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que la violence s’affiche sur les télévisions du monde entier. On ne cherche pas à soigner les causes, uniquement les conséquences. Le cœur et la grandeur d’une démocratie est de permettre le débat, la confrontation des idées. Mais plus personne ne s’écoute, plus personne n’échange. Il n’y a jamais une seule vérité, la diversité touche aussi les opinions, chacun a la sienne. Et tout va bien tant que chacun peut s’exprimer librement, par contre si l’on étouffe des opinions pour imposer une sorte de pseudo-vérité, la marmite finit toujours par exploser. La censure est l’outil de la défaite. Pendant ce temps, d’autres personnes peuvent exprimer des opinions bien plus graves et radicales sur les réseaux sociaux sans que leur compte soit supprimé, c’est un autre problème. La censure est contre-productive, puisqu’au lieu d’instaurer le dialogue et d’imposer la raison, elle conforte ceux qui sont censurés dans leur opinion et ne fait qu’aggraver le problème. Il vaut mieux que les opposants s’expriment librement, au moins on sait qui ils sont et ce qu’ils projettent, plutôt que de les cantonner à ruminer dans leur coin jusqu’à ce qu’ils commettent des actes graves.

Mais nous n’avons pas vraiment le temps de réfléchir puisque nous sommes totalement focalisés sur le virus, depuis plus d’un an, c’est épuisant. Un peu comme la censure, toutes les mesures prises depuis la découverte de ce virus sont autant d’aveux d’échec. Rien ne semble fonctionner, parce qu’il n’y a pas de logique, parce qu’individuellement les êtres humains ne sont pas raisonnables. Pourtant, nous pourrions agir très simplement contre la propagation du virus, sans rien imposer, si tout le monde jouait le jeu. C’est utopique, mais gardons toujours l’espoir d’un retour général au règne de la raison et de la logique. Imposer des mesures inutiles sous la menace d’une amende est contre-productif. Il faut aller au plus simple. Par exemple, il faudrait que les personnes qui ne travaillent pas, pour cause de chômage ou parce qu’elles sont à la retraite, sortent prendre l’air ou faire les courses pendant les heures où ceux qui travaillent sont au bureau. Ainsi, on ne se croiserait pas comme c’est le cas actuellement où les rues de Paris débordent de retraités à dix-huit heures. Pour les travailleurs, parce que chacun doit faire un effort, il faudrait leur permettre de décaler leurs horaires. Ainsi, les journées se dérouleraient de cette façon : le matin, nous laisserions d’abord les jeunes aller à l’école. Puis, ce serait au tour des travailleurs de prendre les transports et de se déplacer. Ensuite seulement, les non-travailleurs auraient les rues et les magasins pour eux. Le soir, ce serait l’inverse : les non-travailleurs sagement à la maison, les jeunes revenant de l’école puis seulement les travailleurs revenant du bureau. On ne se croiserait plus, il y aurait moins de monde en même temps dans les rues, les transports et les magasins. Ce serait déjà une belle avancée. C’est ce que ferait une société logique (en plus de porter un masque, se laver les mains, rester chez soi quand on est malade). Dotés de raison, les gens ne se réuniraient pas pour boire un verre le soir ou organiser des fêtes favorisant la propagation du virus. Cet effort commun, de respect mutuel, d’organisation rationnelle, ne durerait qu’un temps et aiderait à diminuer l’action du virus en évitant les confinements et le couvre-feu. Mais pour que cela fonctionne, tout le monde devrait respecter les règles du jeu… Il faudrait le faire, parce que si le vaccin présente un espoir, on attend encore que les doses de cet espoir soient disponibles.

À ce jour, toujours pas de nouvelles de Mauricette…

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Année 2021. Semaine 2.

 

Avis : j’aimerais pouvoir me faire un avis, après réflexion, sur ce début d’année 2021. Cela devient difficile. Nous sommes noyés par les informations, les contre-informations et la désinformation, tout change extrêmement rapidement. Le vaccin de Pfizer est livré avec un protocole strict, celui qui a été testé. D’après ce que je comprends, il faut une première injection puis 21 jours après la seconde. Soudain, l’Angleterre décide que la seconde injection peut avoir lieu bien plus tard, les autres pays d’Europe sont sur le point de suivre cette modification du protocole (pas pour raisons médicales mais pour cause d’impréparation et sans doute de manque de doses). Officiellement, bien sûr, cela ne change rien à l’efficacité du vaccin. Ils ne peuvent pas le savoir, puisque les tests d’efficacité ont été pratiqués avec une seconde injection à 21 jours d’intervalle. Et puis, miraculeusement, ce vaccin protège des variants du coronavirus (on ne dit pas mutants ce terme fait trop peur). Je ne suis pas médecin, donc je n’ai pas d’avis sur ce vaccin, simplement je trouve surprenant qu’on puisse modifier le protocole et que des variants surprises apparemment bien plus graves étaient déjà prévus. Pour ce qui est des effets secondaires, on nous a promis la transparence, c’est bien, même si ce mot ne veut plus rien dire à notre époque. Sauf erreur, nous n’avons aucune nouvelle de Mauricette, la première vaccinée de France. Ce serait une bonne opération de communication de la montrer à nouveau, puisqu’on espère qu’elle est en pleine forme. Niveau communication, nos élites devraient se faire vacciner en public. Le président ne peut pas puisque très opportunément il aurait eu la covid juste avant la sortie du vaccin, il ne peut pas le faire, il est immunisé. La première dame, par contre, pourrait montrer l’exemple… Il est donc impossible de se faire un avis éclairé sans être médecin, les signaux sont contradictoires, la communication est nulle, la transparence suspecte. La médecine peut réaliser des prouesses, donc dans le doute, disons que ces vaccins sont un espoir.

Difficile aussi de se faire un avis sur la prise d’assaut du Capitole à Washington D.C. De base, l’avis est facile à donner : c’est horrible, ces images étaient surréalistes. Nous sommes bien d’accord. Mais là c’est un avis de l’être émotionnel, dont je parlais la semaine dernière. L’avis éclairé c’est comprendre ce qu’il s’est passé. Les médias ont l’explication : Donald Trump a hystérisé des extrémistes de droite pour détruire la démocratie. C’est une explication, ce n’est pas toute l’explication. Car il y a des faits étranges. Il semblerait qu’on puisse entrer dans le Capitole comme dans un McDonald’s. On ne peut qu’être surpris, surtout un jour comme le 6 janvier quand sénateurs et parlementaires étaient réunis pour confirmer l’élection de novembre. Ensuite, il ne faut pas oublier que les causes sont plus profondes qu’une simple hystérisation par les réseaux sociaux. Parmi la population il y a un mal-être, un sentiment d’injustices (au pluriel puisqu’elles sont nombreuses), le sentiment qu’on nous manipule et nous cache des choses (que ce soit vrai ou non le sentiment de défiance est là). Ce sont des problèmes à prendre en compte et pour y remédier on en revient à la transparence. Malheureusement, nous n’allons pas vers plus de transparence mais plus de manipulation, de mensonges, de contes officiels détachés de la réalité. Heureusement, les réseaux sociaux sont là pour aider les dirigeants à mentir, le compte Twitter de Donald Trump a été tout simplement supprimé. C’est une atteinte à la liberté de parole. Là ce n’est pas un avis sur la teneur de ce qu’il dit, ce dont on devrait se scandaliser c’est qu’on l’empêche de le dire. On ne peut pas éradiquer les fake news ou les complotistes, on peut atténuer leur portée par la transparence et la vérité. Mais on ne sait plus qui croire. Et puis, on parle un peu moins des suites éventuelles de la violation du Capitole. Des documents et des disques durs ont été dérobés, y compris dans le bureau de la très mentalement stable Nancy Pelosi (écrire le contraire serait prendre le risque d’être censuré). Des informations compromettantes referont-elles surface ?

Voilà un rapide tour d’horizon pour montrer qu’il devient difficile de se faire un avis éclairé sur les événements et ce qu’on nous assène à longueur de journée. Bien sûr, il y a toujours eu plus ou moins de manipulation de la part des dirigeants. Du nuage de Tchernobyl s’arrêtant à la frontière au virus qui ne traversera jamais la frontière, la transparence n’a jamais été une vertu gouvernementale ou présidentielle. Mais nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la manipulation, globalisée, mondialisée. Le pouvoir de la censure est passé des mains des politiques aux mains des réseaux sociaux. Nous voulons juste la vérité, pouvoir réfléchir sereinement par nous-mêmes. S’il n’y a plus de référence, de source sûre et indiscutable, nous continuerons à avoir des fake news, des complotistes et des réactions hystériques aux événements…

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Année 2021. Semaine 1.

 

Comprendre : le Nouvel An est une occasion de faire la fête et de prendre des bonnes résolutions. Le passage d’une année à l’autre est uniquement symbolique. Le temps, lui, continue à filer immuablement. Chacun est conscient que dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, les problèmes du passé ne s’effacent pas, les compteurs ne se remettent pas à zéro. Il n’est pas question de tout recommencer à partir d’une page blanche mais bien de continuer avec ce que nous héritons de l’année précédente. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a aucun espoir, évidemment. Ce passage fictif d’une année à l’autre permet de faire le bilan des mois écoulés avant de fixer de nouveaux objectifs et d’aller de l’avant. Bien sûr, on peut faire de même chaque soir, en prenant du recul par rapport à la journée écoulée et en se promettant de faire toujours plus, toujours mieux, dès le lendemain.

Prendre le temps… C’est sans doute l’essentiel, une faculté qui se perd. Car tout va vite, c’est le sentiment que nous avons. Nous sommes connectés en permanence, beaucoup sont encore scotchés aux réseaux sociaux juste avant de dormir. Il semble vital de toujours faire quelque chose, d’occuper son esprit en permanence. Pour ne pas lui laisser le temps de se poser, de réfléchir, au fond nous avons peur de ce que seraient nos réflexions si nous prenions le temps de faire le bilan de chaque journée. La peur d’une certaine vacuité, car si l’on prend le temps d’y regarder de plus près, la plupart de nos activités sont vaines. Les informations passent à une vitesse folle, nous devenons des machines qui n’ont pour seul objectif que de compulser des données. Il nous en faut toujours plus et surtout, il faut réagir toujours plus vite.

C’est la raison pour laquelle nous demandons de l’émotionnel et c’est ce que les médias ou les réseaux sociaux nous fournissent, voilà pourquoi nous y sommes accros. Nous ne cherchons pas d’explications à ce qui arrive, nous voulons sans cesse quelque chose de nouveau, qui parle directement à nos émotions, pas à notre intellect. Lors de l’annonce d’un vaccin, ce n’est pas la réflexion qui a prévalu, mais l’émotionnel : ceux qui sont pour, ceux qui sont contre, sans expliquer pourquoi on choisit l’un des deux camps, nous voulons juste nous affronter sur tout et n’importe quoi pour ressentir une émotion, occuper ce temps qui passe si vite. D’ailleurs on se plaint aussi de cette vitesse… Tout l’épisode du coronavirus sera resté au stade de l’émotionnel. Personne ne prend le temps d’expliquer vraiment ce qu’il se passe, on sort des chiffres, on montre des images dramatiques, on génère la peur. Et si on ne nous explique pas, c’est que nous ne cherchons que l’émotionnel, pas la raison, la logique, la réflexion. C’est un piège, évidemment.

Désormais, la société entière n’est basée que sur l’émotionnel. Par exemple, chaque année nous avons droit à ces histoires de gens dont les maisons sont inondées. On veut voir des larmes, de la souffrance, puis on libère l’empathie en faisant des dons. Mais si ce type de catastrophe se produit chaque année, c’est que nous ne sommes pas dans l’attitude de celui qui veut comprendre, seulement enfermés dans l’envie d’éprouver quelque chose. Nous ne cherchons plus les causes, nous ne nous attachons qu’aux conséquences. Pour revenir à l’exemple, la cause de ces inondations est certainement le fait que quelqu’un a autorisé des constructions sur des zones réputées inondables, cédant à la pression de concitoyens voulant leur maison au bord d’une rivière susceptible de sortir de son lit… Sachant cela il y aurait des décisions drastiques à prendre, mais nous ne voulons pas de remède, nous ne voulons pas affronter les causes, nous voulons notre dose quotidienne de mauvaises nouvelles, d’émotions à éprouver. Quand les hôpitaux sont débordés, on ne cherche pas la cause et donc on ne veut pas remédier au problème, on préfère gérer l’émotion en allant applaudir à sa fenêtre. C’est sympa, mais cela ne règle rien.

Le danger est qu’une société ne vivant que grâce à l’émotion devient manipulable. Car quelle est l’émotion qui nous fait le plus vibrer ? C’est la peur. Et certains savent en tirer profit, nous faisant peur en permanence : peur de l’autre, peur de la différence, peur de la culture, peur de la maladie, peur du vaccin, peur de l’amende, peur de perdre son commerce, peur de perdre son argent, peur de perdre les êtres qui nous sont chers… Si la peur est partout, c’est parce que nous avons soif d’émotions et que la peur est la plus simple des émotions à générer. La peur, nous la cherchons quand elle est absente : on parle de manèges à sensations, les sports extrêmes ont la cote. Nous avons peur de tout et nous aimons cela. Tout ceci nous fait oublier la faculté essentielle de l’humanité : la réflexion qui permet de comprendre. Comprendre, c’est ne plus avoir peur. Réfléchir, c’est résoudre les problèmes. S’il n’y avait plus de problèmes, s’il n’y avait plus la peur, nous devrions apprendre à vivre totalement différemment. Et pour l’instant, nous ne savons pas le faire, car paradoxalement la peur nous rassure, elle nous permet d’éprouver des émotions, de nous sentir vivre. Nous sommes enfermés dans un cercle négatif et nous n’avons même pas la volonté d’en sortir.

Réfléchir plus, et comprendre mieux, ce sont les seuls objectifs qui valent la peine s’il faut en choisir pour l’année qui s’ouvre. Grâce à cela, la peur ne disparaîtra pas, elle est utile en cas de danger immédiat, c’est l’instinct de survie. Mais la peur et l’émotion permanentes nous empêchent de progresser. Prenons le temps de la réflexion, de l’analyse, de la compréhension, pour avancer, nous améliorer, vivre plus sereinement…

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