Sans évoquer le contenu, puisqu’il n’est plus à démontrer que beaucoup de livres autoédités  sont excellents, on formule généralement trois critiques à l’encontre d’un livre qui n’est pas passé par une maison d’édition : la couverture, la mise en forme, les fautes ! Nous allons les reprendre dans leur ordre d’importance.

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Les fautes : cela concerne évidemment l’orthographe et la grammaire. Les livres passés par une maison d’édition n’en sont pas exempts, il reste souvent des coquilles. Dans l’autoédition, par contre, il est possible de croiser des horreurs. Des fautes souvent énormes, que le lecteur ne peut pas laisser passer et surtout qui conduisent à abandonner la lecture. De nombreux livres à l’intrigue excellente deviennent illisibles à cause de la multiplication des fautes, qui sont au-delà des coquilles. L’auteur doit se relire plusieurs fois et peut faire confiance à un logiciel comme Antidote, mais cela ne suffit jamais. On peut aussi faire relire le manuscrit par des amis ou de la famille, ce n’est pas suffisant non plus. Le travail de correcteur est un métier à part entière, une spécialisation que l’on acquiert après des années de pratique. Si les autoédités veulent que leurs ouvrages soient considérés, il faut donc dans un premier temps que les textes soient quasiment sans faute d’orthographe ou de grammaire.

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La mise en forme : cela concerne bien entendu la mise en page du livre en version papier. Dans le numérique on voit aussi quelques aberrations, mais moins que pour les exemplaires brochés. Là aussi nous pourrions dire que la mise en page est un métier à part entière. Sauf que ce dernier peut s’apprendre assez facilement, du moins pour avoir les bases et donner un aspect plus esthétique au livre. Se contenter de télécharger le fichier Word ou même PDF de son manuscrit sur une plateforme d’autoédition ne suffit pas. Il faut un long travail de mise en forme pour réussir à s’approcher de ce dont les lecteurs ont l’habitude. Car il s’agit bien de cela : les lecteurs sont habitués aux présentations proposées par les maisons d’édition, où tout est normé. Le moindre changement peut déstabiliser et conduire à l’abandon d’un livre qui semble « brouillon », toujours rien qu’à l’aspect, sans parler du fond. La mise en forme, c’est aussi le respect des règles typographiques, précises et figées : le dialogue, le saut de ligne, l’usage de la parenthèse, l’usage de l’italique, l’usage de la ponctuation… Dans ce domaine, il y a des normes, auxquelles les lecteurs sont inconsciemment habitués. Une nouvelle fois, les déstabiliser dans ce domaine peut engendrer un avis très négatif sur le livre.

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La couverture : tout auteur qui s’est lancé dans l’autoédition connaît l’importance de la couverture, on ne dira jamais assez que c’est elle qui provoque le premier jugement sur le livre. Et même si on ne veut pas l’admettre, nous sommes sans doute tous influencés par l’image proposée. Récemment je me suis surpris à ne pas acheter un livre parce que la couverture ne m’inspirait tout simplement rien, ou alors juste une impression d’amateurisme complet. Les graphistes sont là pour nous aider, mais bien sûr on peut aussi le faire soi-même, en y passant du temps. S’autoéditer c’est accepter toutes les casquettes du processus de publication, sans en négliger aucune. C’est aussi vouloir et se donner les moyens de faire beaucoup de choses soi-même pour ne pas se ruiner avant même la parution du livre. S’il est difficile de s’affranchir d’un correcteur, en prenant le temps (parfois beaucoup) il est possible d’apprendre les bases nécessaires pour une bonne mise en forme et une belle couverture.

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Il existe déjà des plateformes qui proposent d’aider les autoédités dans tous ces domaines, puisque lorsqu’il y a un businesse juteux à faire fructifier des malins se jettent sur l’opportunité. Ce serait aussi bien qu’il existe un site sérieux où seraient proposés les services de correcteurs, de graphistes et de personnes habiles pour la mise en page, à des prix corrects, pour que tous les excellents livres autoédités aient leur chance et que chacun garde la maîtrise de son livre.

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3 commentaires

  1. Bonjour ! J’ai trouvé votre article très intéressant et criant de vérité. Qu’il est dommage d’avoir un mauvais a priori sur un livre quand certaines erreurs peuvent être évitées… Comme vous le dites, il s’agit là d’une palette de métiers. S’auto-éditer, c’est être auteur et entrepreneur à la fois, et cette seconde part n’est pas à négliger !

    Je ne sais pas si vous connaissez la Librairie Jeunes Pousses, 100% digitale, où la gérante met à disposition des auteurs des contacts de graphistes, correcteurs, etc. Je ne peux que vous recommander d’y jeter un coup d’oeil !

    1. Author

      Bonjour, effectivement la Librairie Jeunes Pousses propose un concept très intéressant, en permettant aux auteurs autoédités d’avoir de la visibilité, alors que beaucoup de librairies ne les acceptent pas. Pour ce qui est de la mise à disposition de contacts de graphistes, correcteurs… cela n’apparaît pas sur le site, mais peut-être que ces conseils ne viennent qu’après avoir contacté la gérante.

  2. Bonjour, Jean-Philippe, je découvre (enfin) votre site. Je pense y revenir souvent ! J’ai été bien entendu attirée par certains articles. Au bout du quatrième, je laisse un commentaire. Allez ! Je pense que le problème que vous soulevez (3 critères de qualité souvent absents chez les indés) est lié à plusieurs facteurs sur lesquels il faudrait œuvrer en amont.
    Pour commencer, beaucoup de personnes se lancent en autoédition alors qu’elles ne sont pas de « grands lecteurs ». Elles manquent donc de cette culture du livre.
    Ensuite, un grand nombre d’auteurs publient trop tôt, trop vite.
    On pourrait aussi regarder l’aspect financier. La majorité des auteurs que je côtoie pense « gagner de l’argent » avec leur livre. À tel point que toute dépense afférente à la publication de leur livre leur semble une « perte ». Cette question financière est rarement débattue. On dit qu’avoir recours à des services a un coût, mais j’entends très rarement parler d’investissement. Combien dois-je investir pour publier et promouvoir mon livre ? C’est une question que les auteurs ne se posent pas (assez).
    Si vous n’avez pas encore publié d’article sur cette question précisément, je veux bien échanger avec vous.
    Cordialement, Catarina

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