Journal de bord d’une création de maison d’édition
J-28 : il existe beaucoup d’auteurs d’un seul roman. Ceux qui ont une idée, qu’ils arrivent enfin à coucher sur le papier et en général il s’agit d’une belle réussite. Un roman bien construit, original, intense, qui peut potentiellement remporter des prix littéraires. C’est alors que le problème se pose, parce que certaines et certains ne portent qu’un seul roman en eux. Et lorsque le succès est là, il y a une sorte d’obligation à continuer d’écrire. Alors, cet auteur d’un roman unique essaie de reproduire ce qu’il a fait, mais son inspiration est épuisée. Parmi les têtes d’affiche du monde de l’édition, il y en a beaucoup dont la destinée n’était d’écrire qu’un roman et qui ensuite se contentent de reproduire les mêmes structures, en essayant de faire croire que c’est original, inspiré.
J-29 : chaque roman est un brouillon. C’est brutal, mais c’est ainsi que l’auteur doit considérer chaque roman. Nous avons vu que lors des nombreuses relectures, il y a toujours un point à améliorer, à développer, en théorie un manuscrit n’est jamais terminé, on pourrait y passer sa vie et toujours trouver des éléments à modifier. C’est en écrivant qu’on apprend à écrire. Ainsi, au fil des livres, l’auteur se perfectionne, et, normalement, fait mieux à chaque roman. C’est dans ce sens que j’écrivais que chaque roman est un brouillon. Il est un instantané de la carrière de l’auteur et livre après livre, il deviendra meilleur, son style se perfectionnera, ses romans intéresseront de plus en plus les lectrices et les lecteurs.
J-30 : les livres les plus faciles à écrire, et ce sont donc ceux que l’on trouve le plus, sont ces histoires qui commencent avec un personnage qui sort du coma ou d’une autre situation qui fait qu’il ou elle a totalement perdu le souvenir de son passé. C’est une facilité d’écriture, puisque le fil rouge est simple : le personnage qui reconstitue ses souvenirs. Et autour de cela, il est aisé de broder tout ce que l’on veut. Il y a généralement une intrigue simple, un secret qui sera révélé à la fin, une fois que toutes les pièces du puzzle du passé seront réunies. Il n’y a donc, dans ce genre d’ouvrage, que rarement une originalité. C’est à cela que l’on reconnaît un écrivain, que l’on identifie son talent. Lorsque l’histoire semble assez banale, la trame cousue de fil blanc et que, pourtant, l’histoire est passionnante et tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
J-31 : dans beaucoup de romans, les auteurs aiment insérer des lettres. Parce que l’histoire se base sur la reconstruction d’un passé, la redécouverte d’une histoire, celle d’une famille ou d’une personne en particulier. Cela peut rapidement casser le rythme du livre, il faut faire très attention. Car généralement il y a les passages dans le présent, dynamiques, puis soudain de longues pages avec la reproduction d’une lettre fictive. Lorsqu’on écrit, il faut penser au lecteur, qui a toujours envie d’être entraîné par l’histoire, qu’il n’y ait pas d’interruption, pas de longueur. Alors, si vous utilisez cette technique de la lettre, pour remonter le fil de votre intrigue, faites attention à ce que ces passages ne soient pas trop longs. Le pire qu’il puisse arriver serait d’ennuyer le lecteur. Certes, il ira peut-être au bout du livre, puisqu’il l’a acheté, mais il ne vous fera plus confiance pour vos prochains ouvrages. La réputation d’un auteur se joue à chaque livre !
J-32 : on peut aussi écrire de très bons livres en racontant simplement la vie des gens ordinaires, qui n’ont pas forcément quelque chose de spécial, qui ne commettent pas des crimes, qui ne résolvent pas des énigmes, qui ne combattent pas des dragons. Bien entendu, c’est assez périlleux comme sujet, on peut vite tomber dans la banalité et l’ennui total. Tout livre, quel que soit son sujet, doit comporter une intrigue. Non pas dans le sens policier du terme, mais il faut toujours penser à la motivation du lecteur. Il a bien d’autres choses à faire que de lire, s’il continue à tourner les pages c’est parce que l’auteur arrive à lui en donner l’envie. Avec une touche d’originalité, un mystère qui ne sera résolu qu’à la fin et un suspense assez puissant pour pousser le lecteur à continuer et à lui donner envie de la découvrir, cette fin. Même la vie des gens ordinaires peut susciter l’intérêt, si l’auteur arrive à immiscer un suspense.
J-33 : existe-t-il encore des sujets originaux en littérature ? À peu près tout a été écrit, sur tous les sujets. Et pourtant, des milliers de livres sortent chaque année. Puisque bien évidemment, un thème peut être décliné sous de multiples formes. Ce qui compte, ce n’est pas l’originalité du sujet, mais celle de l’auteur.
Ce qui fait un bon livre, c’est le style, le rythme et le point de vue différent de l’auteur sur une situation, forcément déjà rencontrée dans d’autres romans. Bien sûr, il y a les livres qui se basent sur l’actualité. Après les confinements, beaucoup de manuscrits avaient cet événement pour thème. Il faut dire que durant cette période les gens ont eu le temps d’écrire, il fallait bien combler les journées passées chez soi. Mais ce n’est pas parce qu’un sujet fait l’actualité que le livre va se vendre, il faut beaucoup de talent pour intéresser les lecteurs à une situation qu’ils ont eux-mêmes vécue. D’ailleurs, pour ce cas précis, certainement que peu de personnes ont eu envie de lire un roman sur cette période, que l’on préfère oublier. Tout sujet d’actualité peut faire un bon livre, mais bien sûr il faut le talent de l’écrivain pour embarquer le lecteur dans une histoire qu’il croit déjà connaître par cœur.
J-34 : une technique souvent utilisée par les auteurs, est de lire ou faire lire leur livre à haute voix. On peut aussi demander à Word de nous le lire, même si la voix sera très robotique. C’est intéressant comme processus, il permet de repérer des répétitions, et surtout de tester le rythme du roman. De détecter ainsi les passages qui sont trop lents, qui manquent de dynamisme, qui coupent la fluidité de la lecture. Bien sûr, c’est fastidieux, qu’on le fasse soi-même ou qu’on demande à quelqu’un d’autre de le lire. Mais c’est une expérience intéressante, qui donne forcément une tout autre vision du texte.
J-35 : nous avions parlé des relecteurs, professionnels ou sous la forme de bêta lecteurs, ces personnes qui relisent les manuscrits pour le plaisir et rédigent des retours constructifs à l’auteur. Il ne faut bien sûr pas oublier le processus de relecture de la part de l’auteur lui-même. Nous avons appris cela à l’école : après une dictée ou une dissertation il faut garder du temps pour se relire.
La première relecture sera la plus longue, parfois il s’agit d’une réécriture, de certains passages, de certains dialogues, de chapitres entiers. Elle sert à tester la cohérence globale du texte. Puis il ne faut pas hésiter à multiplier les relectures, il y a toujours quelque chose à améliorer.
D’ailleurs, un roman n’est jamais terminé, l’auteur pourrait y travailler toute sa vie. Enfin, l’idéal est de laisser reposer le texte pendant au moins un mois, avant de le reprendre. Il faut un certain recul, avoir le cerveau frais, pour détecter ce qui ne va pas dans le roman.
J-36 : les descriptions sont un exercice difficile, presque pour tous les auteurs. Il faut un équilibre entre le trop peu de détails et les pavés qui prennent plusieurs pages, finissant par ennuyer les lecteurs. Pour ce qui concerne les personnages, leur description peut être subtile, s’immiscer parfaitement dans le cours de l’histoire ou en dévoilant certains de leurs signes particuliers à l’occasion des dialogues. Les lieux aussi peuvent être décrits au fur et à mesure. Le plus intéressant est lorsque les lecteurs découvrent un environnement en même temps que les personnages.
Nous sommes à une époque où l’écriture est plus directe, où l’on ne prend pas le temps d’étaler des descriptions sur plusieurs pages comme Balzac pouvait se le permettre. Surtout que les longues descriptions sont tout un art, avec un vocabulaire précis, pour que les lecteurs puissent parfaitement visualiser les personnages ou les lieux. Selon la vision de l’auteur, mais également en laissant une large place à l’imagination de chaque lecteur.
J-37 : le dépôt-vente est ce système qui permet aux libraires de proposer de nombreux livres, sans avoir à tous les acheter. Sinon, bien entendu, le commerce ne serait pas viable. Ainsi, le libraire reçoit une certaine quantité de chaque livre, qu’il positionne dans les rayons, qu’il conseille ou non à ses clients. Et tout ce qui n’est pas vendu retourne à l’expéditeur. Ces ouvrages sont alors considérés comme invendables et pourraient être proposés en livres d’occasion, ce que les éditeurs ne font pas pour ne pas déprécier la valeur du livre, ils préfèrent jeter. Ce processus est difficilement accessible pour les autoédités. À moins de se concentrer sur cinq ou six libraires, car le dépôt-vente demande un suivi strict, un moyen pour retourner les livres, puis la possibilité de facturer le libraire qui sur chaque vente se rémunère de 30 à 40% du prix du livre.
J-38 : lorsque l’on écrit, il faut porter une grande attention aux dialogues. C’est en général ce qui paraît le plus simple qui en réalité est le plus difficile. Un dialogue doit apporter quelque chose à l’histoire, autant qu’un long paragraphe. Malheureusement, on lit souvent des interactions vaines entre les personnages. Un peu comme dans la vraie vie, où il nous arrive d’échanger des banalités. Mais ce qui passe à l’oral ne convient pas du tout à l’écrit. Dans certains livres, il est possible de complètement zapper les dialogues, qui n’apportent rien. Dans ceux qui sont bien construits, c’est l’inverse, on pourrait se contenter de lire les dialogues pour comprendre l’ensemble de l’histoire et de l’intrigue. Alors demandez-vous, pour chaque dialogue que vous rédigez, s’il est utile ou futile.
J-39 : il faut, dans la mesure du possible, limiter le nombre de personnages qui interagissent dans le roman. Surtout au début du livre, c’est une erreur de multiplier les apparitions de personnages, le lecteur n’aura pas le temps de bien les identifier et de s’y attacher. Car c’est toujours cela qu’il faut chercher : avoir un ou deux protagonistes attachants. Pas forcément dans le sens où le lecteur pourra s’identifier à eux, même si c’est l’idéal. Ce qu’il faut surtout, c’est qu’on se soucie de la destinée des personnages principaux. Sinon, le livre ne vaut pas la peine d’être lu. Si l’on se fiche des tourments et des épreuves du personnage, alors l’histoire ne provoquera aucune émotion, et le roman échouera à faire vibrer les lectrices et les lecteurs.
J-40 : un livre est une promesse. Que ce soit l’accroche ou le premier chapitre, l’auteur fait une ou plusieurs promesses au lecteur. Il lui annonce ce qu’il va retirer de la lecture du roman. Cela peut-être tout simplement un divertissement. Assurer au lecteur qu’il va passer un bon moment, se changer les idées, se déconnecter de ses problèmes au fil des pages, c’est une promesse. Souvent, cela est formulé de manière plus concrète. Dans un polar, habituellement le récit commence par un meurtre, ou la découverte d’un cadavre, la promesse est alors que le coupable sera retrouvé. Dans un roman de Fantasy, la mission principale est annoncée assez rapidement, la promesse est ainsi de suivre les pérégrinations des personnages jusqu’à l’accomplissement de leur destinée.
C’est ce qui attire les lecteurs vers un livre : le temps qu’ils vont y consacrer doit leur apporter quelque chose. Et ce qu’ils vont en retirer doit indispensablement être exposé le plus clairement possible. Cela sous-entend bien évidemment que la promesse doit être tenue. Si à la dernière page, le lecteur se sent floué, il mettra certainement un mauvais commentaire et ne fera plus confiance à l’auteur pour ses prochains écrits. Mais normalement, avant de commencer la rédaction d’un roman, l’auteur sait clairement où il va, le message qu’il veut transmettre, quel est l’objectif de son histoire.
J-41 : il existe, comme nous l’avons vu, une multitude de genres littéraires et à l’intérieur de chacun, des sous-genres très précis. Nous ne pourrons pas tous les aborder. Alors, nous finissons par la romance. Qui en apparence, semble facile à écrire. C’est un genre qui est largement dénigré par l’élite littéraire, surtout en France, où les médias n’en parlent quasiment jamais, mis à part lorsqu’il y a de grands succès. Et pourtant, c’est le genre qui plaît le plus, qui se vend le mieux. C’est pourquoi les maisons d’édition de la place parisienne se lancent toutes dans la publication de ce type de roman, sans vraiment le dire, en créant un label éditorial distinct.
La romance a bien évolué ces dernières années. Ce ne sont plus des livres que l’on achète à la gare, pour les dévorer le temps d’un trajet en train. De toute manière, nous avons changé d’époque, avec le TGV les trajets sont devenus trop courts pour finir un livre, contrairement à ce temps où on passait plus de cinq heures dans un Corail. Désormais, la romance est plus complexe, plus diversifiée, il y a une multitude de déclinaisons à l’intérieur du genre.
Et ce n’est pas plus facile à écrire que d’autres livres. Nous n’en sommes plus à la jeune femme pauvre et en mal d’amour qui croise la route du riche homme d’affaires beau, musclé et sûr de lui. Les thèmes sont désormais plus proches de la vraie vie. Ce sont plus des voyages initiatiques que des histoires niaises. De toute manière, il n’y a pas de sous-genre, peu importe que les jeunes et moins jeunes lisent des mangas, des BD ou de la romance, pourvu qu’ils lisent !
J-42 : de nombreux auteurs s’essaient à la rédaction de nouvelles. C’est un art qui semble simple en apparence, mais qui en réalité est difficile. Il faut un talent particulier pour réussir à raconter une histoire entière en seulement quelques pages. Le début doit être percutant, pour immédiatement intéresser le lecteur. Le personnage principal doit être rapidement esquissé et avoir une présence solide, pour que le lecteur s’intéresse à son sort. Le suspense doit être bien maîtrisé, l’intensité de la nouvelle augmente au fur et à mesure. Et puis, il y a l’essentiel : la fin. Elle doit être étonnante, troublante, surprenante.
Des auteurs s’attellent à l’écriture de nouvelles par crainte de ne pas réussir à déployer une histoire sur plusieurs centaines de pages. C’est une erreur, car rarement les auteurs de romans réussissent à écrire des nouvelles et inversement. Autant dire que les maisons d’édition reçoivent beaucoup de recueils de nouvelles, alors qu’elles en publient très peu. Simplement parce que cela n’intéresse pas vraiment les lecteurs. Ce que l’on peut regretter puisqu’il y a de très grands auteurs de nouvelles.
Alors, comme pour la poésie, le seul conseil serait d’adresser votre recueil uniquement aux maisons d’édition spécialisées dans les nouvelles, puisqu’elles ont un public de lecteurs fidèles qui apprécient ce genre littéraire.
J-43 : hors de tous les genres spécifiques, il y a ce que l’on appelle la littérature blanche. Un terme plus joli que « généraliste ». Il s’agit de tous ces romans qui n’entrent pas dans une catégorie particulière, qui traitent de sujets divers et variés. C’est ce qui compose la grande majorité des livres proposés aujourd’hui lors des rentrées littéraires. Dans ce domaine, il n’y a pas de règle précise, à la différence des genres très codifiés. On peut intéresser le lecteur avec n’importe quel sujet. Ce qui fait la différence est le style, la construction du roman et bien sûr son originalité.
Car s’il y a des attendus quand on lit un polar ou un roman de science-fiction, en ce qui concerne la littérature blanche on a envie d’être surpris. De passer un moment agréable, la plupart du temps. Ou de découvrir des tranches de vie de personnes qui ont vécu des expériences hors du commun.
Bien sûr, on comprend que dans ce domaine les auteurs ont plus de mal à émerger, à se faire lire, à communiquer, à intéresser les lecteurs. Parce qu’il y a les têtes d’affiche, ces auteurs déjà bien installés, dont on achète les livres pratiquement les yeux fermés. Heureusement qu’il y a des lecteurs qui donnent leur chance à des auteurs émergents.
J-44 : après le polar, il y a deux genres littéraires dont la popularité ne se dément pas : la science-fiction et la Fantasy. Ces romans ont leurs lecteurs, friands de nouveauté. Dans ce domaine aussi, on peut dire que les genres sont très codifiés, toute nouvelle parution est comparée aux classiques du passé. Il faut encore une fois un rythme, certains mécanismes, un développement spécifique de l’histoire, pour que les lecteurs puissent plonger entièrement dans l’univers que l’auteur leur propose.
Ce n’est pas simple d’écrire de la science-fiction ou de la Fantasy. Bien que l’on soit dans d’autres mondes, il faut que tout soit réaliste, par rapport au monde imaginé par l’auteur. La moindre erreur peut faire s’écrouler la crédibilité de romans écrits dans ces deux genres littéraires. Une autre spécificité est que généralement ce sont des romans en plusieurs tomes, dont chaque volume comprend plus de trois cents pages.
Mais si vous avez le talent pour exercer dans l’un de ces deux genres, vous connaîtrez plus facilement le succès que dans l’univers de la littérature blanche, dont nous parlerons demain.
J-45 : parmi les genres les plus populaires, le succès du polar ne se dément pas. Si vous avez le talent pour en écrire, n’hésitez surtout pas à vous lancer. Les lectrices et les lecteurs adorent. La plupart des maisons d’édition en publient, parce que c’est ce qui fonctionne le mieux. L’objectif d’une maison d’édition est d’arriver à l’équilibre, d’avoir des best-sellers qui permettent, à côté, de donner leur chance à des auteurs qui écrivent dans des genres où il est plus difficile de percer.
Pour écrire des polars, il faut d’abord être lecteur de ce type de littérature. C’est un genre assez codifié, qui impose une structuration, un rythme, une manière d’écrire. Car les lecteurs de polar sont habitués à un style, il ne faut pas les dérouter totalement. Le schéma global d’un tel roman est à peu près toujours le même. À l’intérieur de cette sorte de carcan, c’est bien évidemment à l’auteur d’avoir l’imagination nécessaire pour créer des situations inédites, qui vont surprendre les lecteurs.
Il ne faut pas croire que du fait que le genre est codifié, il est plus facile d’écrire des polars. Un auteur ne peut pas écrire de tout, il a toujours un genre de prédilection. Alors ne forcez pas votre plume, ne vous obligez pas à écrire un polar parce que c’est ce qui se vend le plus, ce sera un échec. Mais si vous y arrivez, vous aurez plus de chances de percer, comme pour le genre littéraire dont nous allons parler demain.
J-46 : les auteurs de théâtre sont plus rares. Du moins, contrairement aux poètes, ils n’envoient pas leur pièce à toutes les maisons d’édition dans l’espoir que l’une d’entre elles accepte de les publier. Déjà, c’est un petit cercle, dans lequel on s’entraide. Il est rare que soudain, quelqu’un de totalement extérieur à cet univers, se mette à écrire une pièce.
On pourrait dire qu’il s’agit à nouveau d’une niche, à l’instar de la poésie. Peu de lecteurs vont en librairie pour acheter une pièce de théâtre. À l’exception des lycéens qui y sont forcés, mais là nous parlons des grands classiques. En revanche, les auteurs de théâtre ont un avantage sur les poètes. Normalement, la pièce qui a été écrite finira par être jouée. C’est là qu’il est important d’avoir une version papier de la pièce, car ce sont bien les spectateurs qui vont vouloir l’acheter.
Il existe aussi un certain nombre de librairies spécialisées dans le domaine. En conclusion, il vous sera difficile de percer dans ce genre littéraire si vous ne gravitez pas déjà dans le monde du théâtre. Et il faut vraiment, dans ce cas, s’adresser à des maisons d’édition spécialisées.
J-47 : lorsqu’une maison d’édition reçoit des manuscrits, il y a parmi eux énormément de recueils de poésies. C’est un art littéraire dans lequel beaucoup aiment se lancer. Nous verrons que comme pour les nouvelles, cela a l’air assez simple, en apparence, du moins plus facile que d’écrire un roman entier. Dans la réalité, c’est exactement l’inverse. Il est souvent plus évident d’écrire une histoire complète, qui se déroule sur plusieurs pages, que de concentrer son art en quelques phrases.
Peu de maisons d’édition publient de la poésie, même si certaines se spécialisent dans ce domaine. Il faut dire que ce n’est pas une forme de littérature ayant un large public. Ce qui ne découle pas de la qualité de ce qui est proposé, bien entendu, simplement il y a peu de personnes qui lisent de la poésie. Les recueils sont d’ailleurs difficiles à sélectionner, puisque beaucoup d’auteurs se disent poètes. Malheureusement la qualité n’est pas souvent au rendez-vous parmi les manuscrits reçus.
Il faut aussi que la maison d’édition ait des personnes, parmi son comité de lecture, spécialisées dans ce genre, pour pouvoir apprécier les vers. Ce sont donc beaucoup d’embûches qui se dressent sur le chemin de ceux qui voudraient voir leur recueil de poésies publié. Le seul conseil à leur donner est de se concentrer sur les maisons d’édition spécialisées dans le domaine, les autres n’y prêteront pas un grand intérêt.
J-48 : il existe de très nombreux genres et sous-genres en littérature. Chacun peut y trouver son bonheur ! L’ensemble est basé sur la classification la CLIL : Commission de liaison interprofessionnelle du livre. Elle est disponible gratuitement sur Internet et permet, par exemple, de construire la pyramide éditoriale de la maison d’édition, comme nous l’avons vu dans un précédent article.
Il y a d’abord les intitulés généraux des genres : livres scolaires, ceux de sciences et techniques, l’économie, l’informatique et le droit, les sciences politiques, la religion, la littérature générale, les livres pratiques, les cartes géographiques… Je n’ai pas tout cité.
Dans chaque genre, bien sûr, il y a de nombreuses subdivisions. Ce qui est intéressant avec cette classification c’est qu’elle donne une définition de chacun de ces sous-genres. Par exemple, pour le thriller politique : « La mort de J.F.K. et la guerre froide donnent vie à toute une vague de thrillers politiques où l’action principale tourne autour d’états ou d’organisations politiques. »
Ainsi, si en tant qu’auteur vous ne savez pas trop où vous situer, cette classification peut vous aider. Car lorsque vous parlerez de votre livre, à des amis, lors d’un salon ou d’une dédicace, il est fort probable que la première question soit : c’est quel genre ? Il faut savoir répondre avec précision.
J-49 : aujourd’hui commence la véritable aventure d’Antinoüs éditions. Après des mois de préparation, avec le soutien des premières lectrices et premiers lecteurs, avec votre soutien grâce aux dons dans le cadre de la collecte, nous avons pu travailler à la préparation de notre catalogue. La vie d’une maison d’édition commence réellement lorsqu’elle peut publier des ouvrages de manière régulière. Et en stock, nous avons de quoi vous proposer des nouveautés chaque mois.
Roommate, Le quarterback, ouvre le bal, avec notre auteur star : Andrew Carlson. Ce roman a été écrit, à l’origine, pour Wattpad. Mais l’auteur l’a totalement repris, retravaillé et réécrit pour lui donner l’ampleur que nous publions aujourd’hui. Une histoire avec un personnage principal, Florian, qui parle à la première personne. Mais qui au fil du livre est rejoint par une multitude de personnages.
J-50 : les auteurs posent souvent des questions sur l’incipit et la meilleure manière de l’écrire. L’incipit est la première phrase ou les premières pages d’un roman. Le terme signifie en latin « commencer ». Alors oui, c’est une question essentielle. Il faut beaucoup travailler sur le ton que l’on veut donner à son roman, dès le départ. Il existe de nombreuses premières phrases de roman célèbres, qui sont rentrées dans l’Histoire, comme le fameux incipit de L’Étranger : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. »
Les premières pages vont donner envie au lecteur de lire. S’il s’ennuie dès le début, ce n’est évidemment pas un bon présage. Il faut donc frapper fort dès les premières lignes. Mais n’oublions pas non plus que l’incipit est une promesse. C’est là que l’auteur va sceller un pacte avec le lecteur : je te promets une belle histoire d’amour, ou un thriller palpitant, ou une enquête policière comme tu n’en as jamais lu.
Comme pour un concert, une pièce de théâtre ou un film, il y a trois phases importantes dans un roman : le début, le climax (vers le milieu, on atteint le sommet de l’angoisse, de la peur, de la joie ou de l’amour) et la fin, qu’il faut évidemment aussi bien travailler. Les conseils pour écrire un bon incipit sont difficiles à donner, puisqu’évidemment cela dépend de chaque livre. Les premières phrases sont les plus importantes puisque dans un processus d’achat classique le lecteur procède ainsi : attiré par la couverture, inspiré par l’accroche, convaincu en lisant les premières lignes.
J-51 : chaque maison d’édition a sa pyramide éditoriale. Celle-ci est fixée au lancement de la structure, pour définir les différentes collections qui seront proposées par la maison d’édition. Dans ce domaine, chacun doit faire preuve d’originalité, pour se démarquer des autres, en inventant des noms pour chaque genre. Il y aura par exemple une collection thriller, une autre récits de voyage, éventuellement une pour la poésie… La pyramide éditoriale est importante, d’abord pour le distributeur et le diffuseur. Ainsi, ils savent quel est le genre littéraire du livre qui sera publié. Mais aussi, bien évidemment, en bout de chaîne, pour les librairies en ligne ou physiques, afin savoir où ranger et classer le livre.
Beaucoup de romans n’entrent dans aucun genre en particulier. On appelle cela la littérature blanche, c’est un peu plus joli que « généraliste ». Car beaucoup de romans sont des histoires, qui ne sont ni de la fantasy, de la science-fiction ou du polar. C’est généralement la première catégorie de la pyramide éditoriale. Cette pyramide qui ne se confond pas avec la ligne éditoriale de la maison d’édition. Puisque par exemple, une ME peut se spécialiser dans le roman noir et le décliner en romans, bandes dessinées ou mangas. Ces différents formats seront définis par le nom de la collection dans la pyramide éditoriale.
J-52 : lorsqu’on publie son livre, on peut se poser la question de l’utilisation d’un pseudonyme. C’est une pratique courante et qui est assez efficace. Non pas parce que l’auteur a honte de son livre, ce qui reste le cas pour certains genres, mais simplement parce que c’est une grande étape : l’auteur va être jugé ! Et comme on ne peut pas prédire les commentaires, la réception du livre par les lecteurs, l’appréhension est compréhensible.
Chacun décide de ce qui le met le plus à l’aise, publier sous son vrai nom ou avec un pseudonyme. La seconde solution a ses avantages. Surtout du point de vue de la communication. Lorsque l’on utilise un pseudonyme, on ne fait pas la promotion de soi-même, mais de cet autre dont le nom est sur la couverture. Cela permet de créer un univers distinct de sa vie personnelle, de se détacher de sa propre œuvre, pour se concentrer sur sa publicité. On crée ainsi un univers dédié uniquement à l’auteur.
On peut finir par regretter l’usage d’un pseudonyme sur le long terme. Parce que si vos livres se vendent, qu’ils ont du succès et font l’admiration, vous aurez envie de revenir en arrière et d’apposer votre propre nom sur les couvertures. Une transformation qui s’avère difficile.
J-53 : deux sites se sont spécialisés dans les commentaires de livres : Babelio et lecteurs.com. Le premier est le plus dynamique, celui qui fait référence. Il apparaît très souvent dans les recherches lorsque vous entrez le titre d’un livre. Le second a été racheté par Orange, dont la fondation s’intéresse beaucoup à développer la lecture. Ce sont des sites où il n’est pas nécessaire d’acheter un ouvrage pour poster son commentaire, c’est totalement libre.
Ce qui est intéressant est que les lectrices et les lecteurs qui prennent le temps de poster sur ces sites, rédigent des commentaires élaborés. Comme toujours, c’est une bonne chose quand la critique est positive, c’est moins bien quand l’avis est mitigé. Mais ces sites sont importants, et tout auteur doit encourager ses lecteurs à aller y poster des commentaires. Ils y trouveront votre livre dont les données remontent automatiquement si tout est bien réalisé en amont, vous pouvez aussi l’ajouter manuellement, si vous ne le voyez pas apparaître.
Babelio multiplie les initiatives. Ils ont leurs propres prix, ils organisent des Masse critiques mensuellement, les lectrices peuvent former des communautés, se suivre mutuellement, pour s’échanger leurs avis. Je dirais donc qu’il est indispensable que votre livre soit présent sur ce site, s’il n’y a aucun commentaire sur votre livre certains ne l’achèteront pas.
J-54 : ce que les auteurs, surtout ceux peu connus, recherchent le plus, ce sont les commentaires. Sur Amazon, d’abord, puisque c’est important d’avoir une bonne note sur le site où beaucoup viennent passer leur commande. Mais aussi sur d’autres plateformes, qui réunissent les commentaires de millions de lectrices et de lecteurs (nous en parlerons demain). Le but n’est pas seulement d’avoir des commentaires, mais des bons ! Cinq étoiles, à la limite quatre, mais pas trop en dessous non plus. Pour le lancement, on peut mobiliser sa famille et ses amis, afin de briller. Attention tout de même, quand on a l’habitude, il est assez facile de repérer un commentaire de complaisance.
Pour le reste, on ne peut rien y faire, les lecteurs ont le droit de donner leur avis sur n’importe quel produit, y compris les livres. Vous aurez certainement de mauvais commentaires, qui sont toujours une épreuve pour l’auteur. Personne n’aime être critiqué négativement. Comme pour ce qui se passe sur les réseaux sociaux, évitez de répondre, vous passerez pour quelqu’un de mauvaise foi. Et s’il n’y en a qu’un ou deux de négatifs, ce n’est pas plus mal. Il est assez suspect qu’un livre ne récolte que des cinq étoiles, la confiance dans les commentaires diminue. Quand il y a des avis divergents, on a tendance à faire plus confiance à ce que les lecteurs ont écrit.
Il y a bien sûr des commentaires qui ne servent à rien, de personnes qui mettent une étoile parfois sans rien écrire, juste parce qu’ils aiment détruire les autres. On ne peut rien y faire. Normalement y a des garde-fous, sur certains sites il faut avoir acheté le livre pour commander. Mais on sait qu’il y a des trous dans la raquette. Ne vous focalisez que sur les bons commentaires, ce sont eux que vous allez partager sur vos réseaux sociaux. Car c’est ce qu’il y a de plus efficace : montrer que des lecteurs ont apprécié votre livre encouragera d’autres personnes à vous découvrir.
J-55 : nous parlerons des commentaires demain, mais commençons pas l’aspect négatif qui découle de la publication d’un livre : les critiques ! Il faut se préparer à y faire face. Ceux qui ne font rien adorent critiquer ceux qui entreprennent. Soyons positifs : déjà, si vous avez des « critiqueurs », c’est que votre livre suscite l’intérêt. Les romans qui passent inaperçus ne reçoivent pas de critiques. Si Harry Potter n’avait pas eu le succès que l’on connaît, qui s’intéresserait à ce que JK Rowling dit sur les réseaux sociaux ?
Il existe des spécialistes de la critique, qui de toute façon vont tout trouver nul. De la couverture à la présentation du texte, quoi que l’on fasse, ils critiqueront. C’est généralement, comme dans tous les domaines, une part de jalousie. Ces personnes qui aimeraient avoir le talent pour écrire, mais qui en sont totalement dénuées. Et qui n’ont pour seule arme que de critiquer les autres. Malheureusement, il ne faut pas non plus négliger la malveillance d’autres auteurs. Si vous regardez un peu, on le constate parfaitement lors du concours des Plumes francophones où, lorsqu’un livre commence à avoir du succès, soudain une armée de critiqueurs se mettent à ne donner qu’une étoile au livre avec de supers commentaires comme « C’est nul ».
Armez-vous face à la critique. D’instinct, on a forcément envie de répondre et de se lancer dans une joute écrite contre celles et ceux qui ont la critique facile. Bien souvent, cela est totalement inutile, vous allez vous épuiser à lutter contre des cerveaux appauvris. Laissez faire, du moins sur les réseaux. Sans doute que ceux qui ont aimé votre livre vont prendre votre défense, c’est la meilleure manière de répondre à ces critiques. Par contre, quand les critiqueurs développent leur commentaire, c’est autre chose. Nous verrons cela demain.
J-56 : les livres audio ont beaucoup de succès, c’est d’ailleurs un marché en croissance constante. Il existe de nombreux opérateurs qui proposent des livres audio, mais comme d’habitude c’est Amazon qui a su tirer son épingle du jeu avec Audible. Il est vrai que c’est pratique d’écouter un livre pendant que l’on fait autre chose : du sport, la cuisine, le ménage, ou juste en restant allongé sur son canapé. Certains écoutent aussi des livres pendant qu’ils conduisent, ce qui n’est pas forcément une excellente chose. Parce que le cerveau se concentre sur l’histoire, et non pas sur la route.
Le livre audio reste cher à l’achat. Il faut dire que sa fabrication est coûteuse, puisque pour bien faire il faut embaucher un comédien ou une comédienne, qui va passer plusieurs heures à l’enregistrement, puis peut-être faire un montage, ajouter de la musique pour certains… Le prix est ainsi justifié. Heureusement, il existe, comme pour le livre numérique, des formules d’abonnement, qui pour moins cher que Netflix permettent de profiter de cette solution.
Les autoédités s’y mettent aussi, ils sont toujours à la pointe de ce qui se fait. Je n’ai pas encore écouté de livre audio d’un autoédité, si vous l’avez fait vous pourrez nous en parler en commentaire.
J-57 : les autoédités sont bien plus adeptes du livre numérique que les maisons d’édition, surtout indépendantes. En France, le succès du livre numérique a été bridé, très rapidement, par les grands groupes éditoriaux qui ont la main mise sur le marché. La méthode ? Le proposer à un prix exorbitant, en comparaison de ce que l’on constate dans d’autres pays. Quand il n’y a que quelques euros de différence entre la version papier et digitale, forcément que le lecteur va continuer à choisir le papier. Parce que quinze euros pour un fichier numérique !
Certes, il y a un coût de fabrication, lorsqu’on veut le faire bien et diffuser le livre sur toutes les plateformes. Mais si le prix est aussi élevé, c’est pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or : le livre de poche ! Qui a toujours énormément de succès. C’est dans ce domaine que les autoédités tirent leur épingle du jeu, puisqu’ils peuvent demander le prix qu’ils veulent. Pour ce qui est de la version papier il y a des frais incompressibles, le numérique est beaucoup plus flexible. C’est une chance pour les autoédités dont l’objectif est de se faire connaître. Le lecteur sera bien plus tenté par un auteur qu’il ne connaît pas si la version numérique est à cinq euros ou moins que si elle est à quinze.
Le livre numérique a connu un regain d’intérêt, en France, pendant les confinements, pour des raisons évidentes. Mais la courbe ne progresse plus, nous sommes encore très attachés au papier malgré le bourrage de crâne écologique dont on nous rebat les oreilles en permanence. Le monde du livre semble être épargné par la vertu écologique. Mais il y a aussi la concurrence d’un autre format, qui lui a le vent en poupe : le livre audio.
J-58 : de plus en plus de maisons d’édition, surtout les indépendantes, optent pour l’impression à la demande. Cette dernière est beaucoup plus flexible que l’impression traditionnelle qui oblige à imprimer une grande quantité de livres en une seule fois, puis d’engager des frais à chaque réimpression. Sans compter le coût du stockage. Cela peut rapidement mettre les finances en péril. Car bien sûr, il est impossible de prédire combien d’exemplaires vont être vendus, de ce fait on en imprime toujours trop. Et une grande quantité finit au pilon. Les livres qui terminent leur course à la benne représentent plusieurs millions de tonnes de papier chaque année.
L’impression à la demande est ainsi moins risquée pour la maison d’édition et plus respectueuse de l’environnement. Pour chaque commande passée, un exemplaire du livre est imprimé et immédiatement expédié à l’acheteur. Quel que soit le lieu d’achat : internet, librairie, le site de la maison d’édition… Bien évidemment, on peut commander plusieurs exemplaires à la fois. Ainsi, les libraires peuvent avoir un petit stock, la maison d’édition aussi, mais loin des proportions de l’impression traditionnelle.
Amazon fonctionne ainsi avec les livres des autoédités : chaque commande entraîne une impression. Et l’on remarque que les délais de livraison ne sont pas forcément plus longs. D’autres entreprises peuvent désormais prendre en charge l’impression à la demande, qui devrait se généraliser, pour que le monde du livre soit écologiquement plus vertueux.
J-59 : en ce qui concerne la communication, vous pouvez vous faire aider par l’intelligence artificielle. Car, si au début on a généralement plein d’idées, que l’on publie régulièrement, au bout d’un moment l’inspiration va se tarir. Vous pouvez faire appel l’IA de deux manières.
1. Pour vous donner des idées et rédiger des petits textes. Dans ce cas, vous utiliserez un logiciel comme ChatGPT. En lui posant les bonnes questions, il vous donnera de l’inspiration. L’IA se nourrit de ce qu’il y a sur internet, elle connaît forcément les tendances des réseaux sociaux et pourra vous orienter afin de savoir quoi poster.
2. Pour créer des images artificielles. C’est intéressant pour donner vie, visuellement, à votre roman. En laissant l’IA créer une vision de vos personnages, des lieux que vous évoquez, des situations que le lecteur va rencontrer.
Dans les deux cas, et de manière générale d’ailleurs, il ne faut bien évidemment pas abuser de l’intelligence artificielle. Par exemple, ne postez pas uniquement des images de synthèse, c’est lassant au bout d’un moment. Pour bien communiquer il faut diversifier les approches, alterner entre promotion du livre, prise de position sur un sujet d’actualité, vidéos, images de synthèse. Tout est dans le dosage, l’objectif étant de garder vos abonnés, d’en avoir de nouveaux et de ne surtout pas en perdre.
J-60 : Antinoüs éditions lance aujourd’hui une série littéraire : Mathieu. L’histoire de ce garçon de dix-sept ans (lorsque l’aventure commence) a déjà été un énorme succès sur Wattpad, avec des milliers de lecteurs assidus.
Désormais, Andrew Carlson et Sébastien Chevrey se sont associés pour totalement remanier l’histoire, l’étoffer, l’améliorer pour proposer cette série qui sera diffusée par épisodes, une fois par mois, en version Kindle uniquement. C’est cela qui est intéressant avec le livre numérique, il n’y a pas de contrainte de longueur. Chaque épisode équivaut à environ soixante-dix pages de lecture, ce qui est trop peu pour une édition imprimée viable, à un prix raisonnable. C’est ainsi la version numérique qui s’y prête bien plus.
Le lancement se fait ce 2 septembre, voici l’accroche de l’épisode 1 :
« Mathieu, dix-sept ans, vient d’emménager à Paris, avec ses parents. Une page se tourne, il est temps pour lui d’écrire un nouveau chapitre de sa vie, avec en perspective énormément de défis à relever.
Dans son nouveau lycée, il est bien décidé à se faire des amis. Il n’est pas vraiment doué pour aller vers les autres, mais il veut se forcer. C’est, pour lui, le moment ou jamais de changer, de devenir celui qu’il veut véritablement être.
Heureusement, tout commence bien, puisqu’il se rapproche rapidement de Sébastien et Fabien. Son intégration est sur la bonne voie, il gagne en assurance et se dit que, peut-être, il réussira à réaliser son second objectif : trouver l’amour ! »
J-61 : nous avons évoqué les réseaux sociaux, les articles dans la presse régionale, les influenceurs, les séances de dédicaces… Mais en réalité, il faut revenir à la base, pour trouver le meilleur vecteur de vente : le bouche à oreille. C’est un peu décevant, puisque c’est une chose sur laquelle nous n’avons aucun moyen d’action, que l’on ne peut pas contrôler, que l’on ne peut pas planifier, ou même quantifier. Pourtant, chacun le sait très bien : c’est la méthode la plus efficace. Quand un ami vous parle avec enthousiasme d’un film, vous avez envie d’aller le voir. Ou quand on vous parle avec enthousiasme d’un livre, vous avez envie de le lire.
On ne fera jamais mieux que le conseil direct donné par un proche. Même si nous n’avons pas de moyen d’influer ce mode de communication, on peut essayer. En restant toujours agréable sur les réseaux sociaux ou lors des séances de dédicaces. Certains commentaires, sur internet ou dans la vraie vie, peuvent être blessants. Mais il faut rester courtois, passer outre, répondre à chaque personne qui communique avec vous. On ne sait jamais quel cercle il y a autour d’une personne, à combien d’amis ou proches elle va parler du livre. Rien que le fait de dire « cet auteur est sympa » peut déboucher sur des ventes.
J-62 : les séances de dédicaces en librairie sont plus intéressantes, pour les auteurs qui débutent, que de se retrouver dans un salon du livre au milieu d’auteurs déjà connus. N’oublions pas que le panier d’achats des lectrices et des lecteurs est forcément limité, s’ils achètent les livres d’auteurs qu’ils connaissent, il ne restera peut-être plus grand-chose pour tenter l’aventure avec un nouvel auteur.
Évidemment, décrocher une séance de dédicaces en librairie est une chose difficile. Il faut forcément commencer par démarcher le libraire le plus proche de chez vous. Inutile de s’attaquer tout de suite à la Fnac ou à Cultura. Un auteur de la ville ou de la région aura plus de facilités à obtenir une séance de dédicaces. Et ne soyez pas déçu s’il n’y a pas beaucoup de monde, ce n’est pas grave, comme les groupes de musique qui débutent dans des petites salles pour finir par remplir le stade de France, la réputation d’un auteur se construit pas à pas.
Ensuite, vous pourrez démarcher la Fnac et Cultura, qui sont des lieux très intéressants pour organiser des séances de dédicaces. Le second est sans doute plus facile d’accès que le premier. Certains auteurs organisent aussi des dédicaces dans les grands magasins, comme Leclerc. Attention toutefois à cette dernière option, car il arrive souvent que les clients viennent demander une dédicace et qu’en cours de route, en faisant leurs courses, ils se rendent compte du prix et abandonnent le livre dans le rayon charcuterie.
Les marchés sont aussi un lieu intéressant, si vous pouvez décrocher une place. Il vaut mieux être le seul auteur à proposer des dédicaces, pour commencer, car même si vous n’allez toucher que quelques personnes, vous activerez le meilleur moyen de promotion, dont nous parlerons demain.
J-63 : puisque les lecteurs ont envie d’en savoir plus sur la personne qui se cache derrière le livre, sur l’auteur, il faut aller à leur rencontre. Les salons du livre sont la meilleure occasion. Disons-le tout de suite, la plupart ne sont pas accessibles aux autoédités, même si désormais il existe des salons spécifiques pour eux et que certains autres acceptent leur présence.
Il existe trois types de salons. Tout d’abord, ceux ouverts directement aux auteurs. Ce sont généralement de petits salons, hors des grandes villes, ce qui en fait est un avantage puisque les lecteurs seront plus réceptifs. C’est l’auteur lui-même qui s’y inscrit, qui apporte son stock de livres et qui gère les ventes. Comme il s’agit de salons de taille modeste, la location d’un espace est souvent peu onéreuse.
Puis il y a les salons réservés aux éditeurs. Ce sont alors exclusivement les éditeurs qui réservent un espace, apportent le stock de livres, gèrent les paiements et font venir, ou non, des auteurs pour proposer des dédicaces. Les salons pour les éditeurs indépendants sont encore assez rares, ce que l’on peut regretter. L’idéal est évidemment un savant mélange entre les maisons d’édition nationalement connues, faisant venir des auteurs célèbres, et des éditeurs indépendants, qui veulent se faire connaître.
Enfin, il y a les salons réservés aux libraires. Dans ce cas, ce sont les librairies de la ville et des alentours qui réservent un emplacement, qui gèrent les stocks et les paiements. Si des auteurs veulent venir proposer des dédicaces, ils doivent ainsi s’adresser à l’une des librairies, ces dernières préférant bien évidemment recevoir des auteurs déjà connus qui vont vendre beaucoup de livres.
La présence à un salon permet d’animer la communication, cela fait toujours bien de diffuser des photos de soi en train de dédicacer son livre dans un salon. Mais pour se faire connaître, il vaut certainement mieux se tourner vers les dédicaces en librairie, ce que nous évoquerons demain.
J-64 : faire sa promotion sur les réseaux sociaux est ainsi essentiel, mais vers quoi vont mener tous vos posts ? Directement vers un site d’achat du livre ? C’est une possibilité et cela peut être efficace. Dans ce monde où tout va très vite, où l’on a plus le temps de rien, il faut faciliter le « travail » des internautes. Ne surtout pas leur demander de passer par trop d’étapes pour atteindre l’objectif que vous leur fixez : acheter votre livre !
Mais lorsque vous n’êtes pas un auteur connu, il va en falloir plus pour convaincre les lecteurs. N’oubliez jamais que le livre est un investissement. Ce n’est pas rien d’engager vingt euros pour l’achat d’un livre papier. Alors, ce n’est pas inutile d’avoir un site Internet. De le considérer comme un point d’ancrage, vers lequel va pointer toute votre communication.
Sur votre site, les lecteurs vont pouvoir vous découvrir. Il y a des milliers de livres qui sortent chaque année, ce qui pourra faire la différence est de créer une relation entre vous et vos lecteurs. Ils ont envie de savoir qui a écrit le livre, d’en connaître un peu plus sur cet auteur qui leur est encore inconnu. Votre site ne doit pas uniquement parler de vos livres et essayer de les vendre, on se doute que vous ne communiquez pas (uniquement) pour le plaisir. Parlez de vous, développez votre univers. Si les lecteurs apprécient l’auteur, ils seront plus enclins à découvrir ses livres.
J-65 : les influenceurs, pour ce qui concerne le monde du livre, sont présents principalement sur Instagram et TikTok. Un peu moins, désormais, sur YouTube. Nous devrions d’ailleurs parler d’influenceuses, puisque les jeunes femmes sont majoritaires dans ce domaine, ce qui est tout à fait logique, il y a plus de lectrices que de lecteurs.
Sur Instagram, il y a le hashtag Bookstagram, pour réunir tous les comptes qui font des chroniques de livres sur le réseau social. Ces chroniques peuvent se faire via des courtes vidéos, mais l’utilisation d’images est plus courante.
Sur TikTok, ce sont les Booktokeuses, qui sont nombreuses et font majoritairement des vidéos. Ces dernières sont de plus en plus professionnelles et certaines de ces influenceuses ont des centaines de milliers d’abonnés. Je parle des Françaises, les chiffres sont encore plus vertigineux dans d’autres pays.
Comment les contacter ? La première méthode est de communiquer efficacement autour de son livre, en utilisant les bons hashtags, qui vont attirer l’attention des influenceuses. Dans la plupart des cas, ce sont elles qui vont vous demander un service presse. Surtout les comptes qui débutent. Il faut alors que vous regardiez le nombre d’abonnés, certes, mais aussi la manière dont les chroniques sont présentées. Et surtout, l’implication des followers : est-ce que les publications suscitent beaucoup de réactions ? La deuxième méthode est de les contacter directement, par messagerie privée. Ne visez pas forcément tout de suite celles qui ont des milliers d’abonnés, faites confiance à celles qui se lancent. Vous avez mutuellement besoin de vous soutenir.
J-66 : pour faire connaître un livre et bien entamer la phase de communication, il faut un service presse. C’est-à-dire sélectionner des personnes qui vont recevoir le livre en amont de la parution afin de commencer à en faire parler. C’est essentiel, car ainsi, le jour de la sortie, il y a déjà des avis sur le livre. Et on peut faire ce que l’on veut, ce qui rassure le plus les lecteurs est de pouvoir consulter des avis d’autres personnes (autres que l’auteur et sa maison d’édition qui le trouvent forcément merveilleux).
Le service presse fait référence à l’envoi du livre… à la presse. Donc aux journalistes, de magazines spécialisés ou de journaux. Ces derniers sont très sollicités, ils ne vont pas forcément prêter attention aux ouvrages d’une maison d’édition indépendante ou d’un autoédité. Sauf si l’on cible des journaux locaux, avec des éditions régionales. Dans ce cas il peut y avoir un intérêt particulier, ils aiment parler des locaux qui écrivent.
Aujourd’hui, le service presse, lorsqu’on est encore peu connu, se focalise principalement sur les influenceurs. Il y en a, spécialisés dans les livres, sur tous les réseaux sociaux. Chaque jour, des internautes se lancent, pour proposer leurs chroniques littéraires. Il faut les sélectionner avec soin, ce que nous verrons demain. Mais retenons d’abord que l’intérêt du service presse est d’envoyer votre livre bien avant la parution, car que ce soient les journalistes ou les influenceurs, ils aiment les exclusivités. Une fois que le livre est en vente, les chances de les intéresser diminuent.
J-67 : le dernier réseau social important est TikTok. Très souvent décrié, certainement parce qu’il a du succès alors que ce n’est pas une création des Américains. Certes, ce réseau devient rapidement addictif et on peut y trouver une multitude d’âneries. Comme sur tous les réseaux sociaux. Derrière, il y a des algorithmes puissants. Il suffit de s’arrêter quelques secondes sur une vidéo idiote pour n’avoir, en propositions dans son fil d’actualité, que des vidéos idiotes. Par contre, si l’on s’intéresse aux livres, on va trouver sur TikTok une mine d’informations. Parce qu’on critique le réseau, mais certaines librairies ont désormais un espace « Livres vus sur TikTok » !
Les influenceuses littéraires de ce réseau sont les Booktokeuses, il y a une majorité de femmes. Elles lisent énormément et publient beaucoup, principalement à propos des livres dans les genres de la Fantasy et de la romance, sous toutes ses déclinaisons. Et elles ont une véritable influence. C’est un réseau très dynamique, où il est possible d’avoir des milliers de vues, les utilisatrices sont fortement impliquées. Si votre livre est apprécié par une Booktokeuse, vous allez voir vos ventes grimper !
Il est donc indispensable, selon moi, d’avoir un profil sur TikTok. En plus, de votre côté vous n’aurez pas forcément grand-chose à poster. L’essentiel est de réussir à contacter et intéresser des Booktokeuses, qui se chargeront de vous faire une belle publicité. Les influenceurs, le service presse… ce sont des domaines essentiels de la communication, nous y reviendrons dans les prochains jours.
J-68 : parmi les réseaux sociaux, il y a également X, anciennement Twitter. Est-ce encore utile d’y avoir un compte en tant qu’auteur ? Ce réseau n’est pas forcément propice à la promotion de la littérature. Il est principalement devenu un défouloir. Et son inconvénient est que les informations postées passent très rapidement, sont à peine visibles par les internautes. Il n’en reste pas moins que c’est toujours intéressant d’avoir un compte.
Normalement, selon ce que conseillent les professionnels de la communication, il faudrait préparer des textes et des images pour chaque réseau social, en prenant en compte ses spécificités. Dans ce cas, on ne peut pas être partout. Mais puisque X n’est pas forcément très vendeur, on peut y réutiliser ce que l’on a posté sur les autres réseaux pour alimenter son profil. Il ne faut négliger aucun réseau social, mais se concentrer sur un ou deux, pour lesquels on passe plus de temps pour bien préparer sa communication.
Sur X, il y a quelques hashtags intéressants, comme le #VendrediLecture, qui réunit pas mal de monde. Mais on constate que si beaucoup de gens postent des messages, peu réagissent et retweetent. Le conseil serait donc d’y être, mais de ne pas forcément concentrer toute son énergie sur ce réseau social.
J-69 : le pendant de Facebook, puisque les deux réseaux sociaux font partie de l’entité Meta, est Instagram. Vous pouvez connecter vos comptes pour que ce que vous diffusez sur l’un, apparaisse sur l’autre. À l’origine, Instagram a été conçu pour diffuser des photos prises sur le vif, c’est l’origine du nom, une contraction de instant camera (insta) et telegram (gram).
C’est un réseau très dynamique pour faire connaître ses livres. Bien sûr, c’est un peu moins reposant que Facebook. Car sur Instagram il y a cette notion d’instantanéité, qui signifie que les publications disparaissent très vite du fil d’actualité des utilisateurs. Ce qui implique qu’il faut publier souvent, pour gagner des followers et les garder. Une fois par jour c’est déjà pas mal, il faudrait publier encore plus souvent.
Évidemment, vous n’allez pas sans cesse diffuser la couverture de votre livre, ce serait rébarbatif et ferait fuir les abonnés. Il faut de l’imagination, ce dont les auteurs sont normalement pourvus. Prenez aussi des photos des belles choses qui vous entourent. Un plat de nourriture bien présenté, dans un restaurant, est le genre de photo qui arrive en troisième position de ce que les utilisateurs préfèrent. Sur la deuxième marche du podium, il y a les photos de chats. Et en première place, des hommes musclés qui font du sport torse nu…
Entre, il y a de nombreuses possibilités. Pour ce qui est des publications qui restent sur votre profil, vous pouvez ne montrer que des images de votre livre mis en situation. Mais votre story, qui dure vingt-quatre heures, doit être plus animée. Vous pouvez aussi faire des réels, ces courtes vidéos très appréciées. Dans tout cela, n’oubliez pas de montrer votre visage de temps en temps. Les lecteurs ont besoin de savoir qui écrit. Beaucoup achètent un livre parce qu’ils apprécient la personnalité publique de l’auteur.
J-70 : le premier réseau social auquel on pense est aussi devenu l’un des plus anciens : Facebook. Les community managers vous diront qu’il n’est plus utile de perdre son temps sur ce réseau, qu’il s’est dépeuplé, que l’impact n’est pas énorme. Ce serait une erreur, puisqu’il est parfaitement adapté à la promotion d’un livre. D’ailleurs, sur Facebook il y a énormément de groupes d’auteurs et de lecteurs.
Les avantages sont qu’il n’y a pas de limite de texte, la publication reste alors que les autres réseaux sont plus dans l’éphémère, les interactions sont plus faciles et l’on peut mener des campagnes publicitaires qui fonctionnent bien. N’utilisez pas votre profil personnel, pour ne pas mélanger vos photos de vacances avec la promotion de votre livre. Créez plutôt une page. Pas une page dédiée à chaque livre, ce serait une perte de temps. Plutôt une belle page qui sera consacrée uniquement à votre travail d’auteur.
Après, le contenu de ce que vous publiez doit être varié. La communication ce n’est pas : « achetez mon livre il est super », n’oublions pas que la concurrence est pléthorique. Selon le thème de votre roman, vous pouvez trouver bien des manières de communiquer pour susciter l’intérêt des lectrices et des lecteurs. Bien sûr, les commentaires positifs ou les retours de lecture des influenceurs sont ce qui fonctionne le mieux. Si vous montrez que d’autres ont aimé votre livre, cela va rassurer les futurs potentiels lecteurs.
J-71 : après un long cheminement, beaucoup d’épreuves, énormément de travail, le livre est enfin prêt. La date de publication est fixée. Les premiers exemplaires sont imprimés, il faut désormais réussir le lancement. L’auteur croyait en avoir terminé en posant le point final à son manuscrit, nous avons détaillé toutes les étapes à partir de ce moment et avons vu que la somme de travail est impressionnante. On croit qu’enfin nous sommes au bout du chemin alors que le livre est finalisé, que les premiers exemplaires sont entre nos mains. Il n’en est rien. Car c’est alors que commence une autre phase cruciale : la promotion !
Sans vouloir décourager personne, des centaines de livres sortent chaque année, peut-être même des centaines chaque mois. C’est encore pire lors de la rentrée littéraire. En plus, désormais, il y a les autoédités, dans ce domaine les chiffres sont obscurs mais doivent donner le vertige en matière de nombre de parutions chaque jour. Et bien sûr, il y a la compétition de tous les divertissements proposés qui détournent les gens de la lecture, par exemple Netflix.
La promotion débute idéalement un mois avant la sortie du livre. Je parle là de la communication pour le grand public, celle auprès des médias doit intervenir encore plus en amont, nous y reviendrons. Il faut annoncer la sortie du livre le plus tôt possible et, dans l’idéal, permettre les précommandes. Pour ce qui est du lancement, l’activité principale se déroule quinze jours avant la sortie. Durant cette période, il faut prévoir une communication quotidienne.
Mais comment s’y prendre ? Dans les prochains jours nous détaillerons les différentes méthodes pour faire connaître son livre.
J-72 : lorsque l’on tente de se faire éditer, il faut s’attendre à de nombreuses lettres de refus (plus souvent désormais des mails). Certaines maisons d’édition ne prennent même pas la peine de répondre. Parfois par manque de temps, parfois parce que le manuscrit est vraiment trop mauvais. Il est toujours difficile de dire non à un auteur, sachant qu’il a mis tout son cœur dans la rédaction de son livre. On ne peut pas toujours dire la vérité, pour ne pas être trop brutal. Et puis, ce n’est pas le rôle d’une ME que d’établir une fiche de lecture. Dans un monde idéal, ce serait bien d’avoir la réponse détaillée d’un professionnel, pour pouvoir s’améliorer, mais le nombre de manuscrits est beaucoup trop élevé.
Alors, pour éviter tout problème, la plupart des ME envoient une réponse-type : « Malgré la qualité de votre manuscrit… » Cela ne veut rien dire, évidemment, impossible de savoir ce qu’il en est réellement. Le problème est que certaines ME tentent de rédiger des réponses argumentées, mais en retour elles reçoivent des réactions agressives de la part des auteurs. Ces derniers ne supportent pas qu’on leur dise que leur travail n’est pas parfait.
Il faut apprendre à accepter la critique, lorsqu’elle est constructive. Il est naturel de vouloir croire que l’on a écrit la prochaine merveille littéraire, digne des plus grands noms de la littérature. C’est possible, mais gardons à l’esprit qu’aucun manuscrit n’est parfait et que les auteurs bien établis comptent énormément sur leur éditeur pour les aider à améliorer leur texte. Alors, que le refus soit argumenté ou non, il faut toujours se remettre en question, essayer sans cesse d’améliorer ce que l’on a écrit. Un auteur qui ne doute pas une seconde de la qualité de son texte est généralement un mauvais auteur. Les véritables écrivains ne sont jamais sûrs d’eux…
J-73 : les agents littéraires se multiplient en France. Ils ne sont de loin pas aussi bien implantés que dans les pays anglo-saxons. Là-bas, il est impossible de faire quoi que ce soit sans passer par leur entremise. La plupart des maisons d’édition américaines ne reçoivent pas directement les manuscrits, elles ne sélectionnent que ceux proposés par les agents littéraires. De même pour acquérir des droits de traduction, c’est par eux qu’il faut passer. Il y a de nombreux avantages, puisque l’agence littéraire présélectionne les manuscrits, elle ne va représenter que ceux qui ont du potentiel, puisque l’agence est rémunérée sur un pourcentage des transactions et des ventes.
En France, la tradition est encore forte, ou plutôt le mythe de l’auteur qui envoie son manuscrit à une maison d’édition, cette dernière tombant sous le charme et faisant de l’artiste le nouveau Zola ou Proust. La réalité n’est pas tout à faire conforme à la mythologie. Pour ce qui est des agents littéraires, dans notre pays, ils ont longtemps été l’apanage des auteurs déjà confirmés, dont les preuves ne sont plus à faire, dont les ventes parlent d’elles-mêmes. Parce que ces auteurs n’ont pas envie de s’embêter à marchander avec la maison d’édition, ils laissent faire les professionnels.
Doucement, le concept d’agent littéraire se démocratise dans l’hexagone. Dans le monde de l’édition, comme partout, quand il y a de l’argent en jeu, cela suscite l’intérêt. Et si l’on regarde de plus près, ce ne sont pas les auteurs qui s’enrichissent, mais tous les intermédiaires. Peut-être qu’un jour nous arriverons au niveau des Anglo-saxons, et que les agents littéraires auront une place prédominante. Ce qui ne serait pas forcément un mal, puisque ce sont des professionnels, qui défendent les droits des auteurs. Un seul exemple : c’est angoissant de se retrouver face à un contrat d’édition dont on ne comprend pas tous les termes et toutes les implications. Au moins, l’agent littéraire est là pour donner des explications et conseiller l’auteur…
J-74 : c’est dans le domaine de la traduction que l’intelligence artificielle est la plus menaçante pour les professionnels. Depuis de nombreuses années, il est possible de solliciter Internet pour traduire des textes courts et il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas vraiment une réussite. Puis, les logiciels de traduction ont commencé à se perfectionner, tout est allé très vite. Désormais, il existe des plateformes ou des applications qui offrent une traduction quasi impeccable. Il est même possible de confier un manuscrit entier à un traducteur automatique et, quel que soit le nombre de pages, en cinq minutes maximum l’ensemble du texte est traduit.
Alors bien sûr, ce n’est pas encore parfait. Il y a des tournures de phrases que la machine ne comprend pas et qu’elle interprète. Parfois, ce que l’outil a traduit fait sourire, cela ne veut presque rien dire. L’œil humain reste indispensable. Mais pas forcément l’œil d’un professionnel de la traduction. L’IA réussit à dégrossir le texte, à proposer une traduction qui tient la route. L’intervention humaine se limite à remettre un peu d’ordre dans le texte et à préciser certaines parties. En plus, la traduction est quasi exempte de fautes de grammaire et d’orthographe.
Alors, sans doute que le métier qui sera le plus rapidement et le plus durement impacté par l’utilisation de l’intelligence artificielle est celui de la traduction. Faire appel à un traducteur coûte cher et vu que l’objectif est de réduire la facture… Si l’on peut simplement avoir une personne, employée de la maison d’édition, qui relit la traduction pour l’améliorer, comme pour une relecture de manuscrit simple, évidemment que c’est tentant.
J-75 : les maisons d’édition peuvent opter pour la traduction de livres, généralement ceux qui ont connu le succès dans leur pays d’origine. Nous trouvons en librairies principalement des traductions de romans anglo-saxons, même s’il y a évidemment aussi beaucoup à faire du côté de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne ou du Japon.
La traduction a ses avantages. Le livre est totalement écrit, il n’y a pas l’étape du retravail du manuscrit. Il « suffit » de traduire le texte. Le métier de traducteur est difficile, puisqu’il faut réussir à rendre l’atmosphère du livre, sans trahir le style de l’auteur, tout en rendant la lecture fluide pour les francophones. Chaque langue a ses spécificités, qui sont parfois difficiles à traduire. Des notes d’humour ou des jeux de mots qui ne percutent pas du tout en français. C’est au traducteur d’avoir le talent nécessaire pour contourner ces difficultés et ne pas perdre l’essence du livre.
La traduction a son défaut, qui réside principalement dans les frais engagés. Dans un premier temps, il faut acheter les droits de traduction. Pour ce qui est du monde anglo-saxon, il est indispensable de passer par des agents littéraires, on ne communique pas directement avec la maison d’édition ou l’auteur. Puis il y a les frais de traduction, qui sont particulièrement élevés. Ce que l’on peut comprendre, étant donné la somme de travail. Mais de ce fait, nous allons devoir reparler de l’intelligence artificielle…
J-76 : des livres sont déjà écrits par l’intelligence artificielle. Normalement, il faut le préciser au moment de la publication. Par exemple sur Amazon, il y a désormais une coche spécifique pour indiquer que le roman a été rédigé par une IA ou avec son aide. Parce que la machine ne peut pas encore dérouler un roman entier toute seule, ce qui ne saurait tarder, il faut se préparer.
En Chine et au Japon, des ouvrages ayant été écrits avec l’aide de l’IA ont déjà remporté des prix littéraires. Les membres du jury de ces prix n’y ont vu que du feu, le pot aux roses n’a été dévoilé qu’une fois le prix reçu. Il faut dire que l’IA est assez performante. Si elle est correctement utilisée, avec les bonnes requêtes, il est possible de rédiger un livre entier en une journée. Toujours avec une intervention humaine pour guider la rédaction, mais imaginez pouvoir produire un livre par jour !
Certains genres littéraires seront plus impactés que d’autres. Je pense notamment aux romans de science-fiction ou aux polars. Ce sont des ouvrages assez normés, qui répondent à des structures spécifiques et attendues, avec des trames communes à tous ces romans, avec certains automatismes que les lecteurs apprécient : le policier chargé de l’enquête doit combiner sa vie de famille avec son travail, il est torturé, sa vie personnelle se mêle avec les enquêtes… Ce n’est pas plus simple d’écrire un polar, mais ce sont des livres qui respectent des normes imposées par les prédécesseurs.
Ce qui facilite le travail de l’intelligence artificielle. Puisqu’il existe un schéma bien établi pour rédiger des œuvres de science-fiction ou des romans policiers. Il suffit de maîtriser ces codes, pour aisément guider l’IA dans la rédaction de romans de ce type. Comme nous le disions au début, le respect du lecteur veut qu’on le prévienne qu’il s’agit d’un texte rédigé avec l’IA. Pour l’instant c’est une obligation morale, un jour nous apprendrons qu’un best-seller a été écrit par une machine.
J-77 : l’intelligence artificielle peut faire peur, puisque nous craignons qu’elle réussisse, rapidement, à remplacer les humains pour certaines tâches et que des métiers risquent de disparaître. Pourtant, nous sommes en permanence en train de l’enrichir. En lui confiant les corrections d’un manuscrit, en lui confiant la traduction, en rendant des textes accessibles sur internet. Nous lui donnons ainsi les armes pour nous remplacer. D’ailleurs, demain nous verrons si l’IA peut, purement et simplement, se substituer aux auteurs.
La France est encore assez insouciante, même si récemment la CNIL a listé ses préconisations concernant l’utilisation de l’IA afin de limiter les dégâts. Les Américains sont déjà allés beaucoup plus loin. Des articles concernant l’intelligence artificielle sont ajoutés dans leurs contrats d’édition. Pour éviter qu’un livre soit l’œuvre d’une machine, mais aussi pour que la maison d’édition ne fasse pas n’importe quoi avec l’IA.
Lorsque l’on utilise gratuitement un logiciel d’intelligence artificielle, on le nourrit. Il est tellement facile, en un clic, de transmettre son fichier pour le faire corriger ou le faire traduire. Mais lisez bien les conditions d’utilisation, en faisant cela, l’IA peut conserver ce que vous lui avez confié pour le réutiliser, pour apprendre. Aux USA, les maisons d’édition qui se font épauler par l’IA doivent, contractuellement, avoir un abonnement au logiciel, car il faut payer pour que la machine efface ce qu’on lui donne et ne le réutilise pas. Chacun est responsable, il ne faut pas trop nourrir la bête, sinon elle nous surpassera (et ceci n’est plus de la science-fiction).
J-78 : le plagiat est un risque que l’on court dans tous les domaines de la création, artistique, scientifique ou technologique. Même si c’est une crainte qui habite surtout les auteurs, se demandant sans cesse comment protéger leur texte, leurs idées. Nous pourrions établir la liste de toutes les techniques, comme utiliser l’enveloppe Solo, déposer son manuscrit à la SGDL ou à l’INPI, s’envoyer soi-même son texte en recommandé… Selon le Code de la propriété intellectuelle, toute œuvre de l’esprit est protégée du simple fait d’avoir été créée.
Cette crainte du plagiat apparaît surtout au moment d’envoyer son manuscrit à une maison d’édition. C’est pourquoi il faut faire très attention lorsque l’on transmet son texte à une ME. Car il y a malheureusement une pratique qui commence à prendre de l’ampleur : de fausses maisons d’édition qui lancent des appels à manuscrits, puis prennent simplement les textes, changent le titre, inventent un auteur et publient le roman sur Amazon. Ce n’est plus du plagiat, c’est carrément du vol !
Mais puisqu’on en parle, l’une des meilleures protections est quand même d’autopublier son livre sur Amazon. Puisque dans ce cas, vous avez une date de publication, et donc une antériorité incontestable. Même si, dans le cas où quelqu’un plagiait votre livre, il serait très difficile de le prouver et de le faire reconnaître devant un tribunal. Puisqu’en changeant simplement le nom des protagonistes et le lieu de l’action, un livre devient une création originale.
Alors oui, ce n’est pas très réjouissant, mais le plagiat est un risque et il est très difficile de le contrer. Surtout avec, elle encore, l’intelligence artificielle. La France est d’ailleurs en retard sur cette question, nous verrons pourquoi demain.
J-79 : le rétroplanning est un élément essentiel pour le bon fonctionnement d’une maison d’édition et intéressant aussi pour les autoédités. Dans l’idéal, un livre doit être prêt, totalement finalisé, trois mois avant sa date de parution. Car il faut le temps d’envoyer des services presse (nous y reviendrons), mais aussi de tout mettre en œuvre pour que le jour de la sortie il soit disponible dans le plus de librairies possible.
Le rétroplanning a ainsi pour point de départ le jour de la publication. À partir de là, il faut caler l’ensemble des étapes de l’édition : la date de finalisation du livre, qui permet de définir à quel moment il faut avoir terminé l’ultime relecture, qui à son tour indique à quelle date il faut que les corrections soient terminées, de là découle la date à laquelle il faut envoyer le manuscrit chez le correcteur… Jusqu’à calculer la date à laquelle le manuscrit doit être sélectionné !
Généralement, vers la fin août une maison d’édition a son planning de publication pour toute l’année à venir. Par exemple, ce 31 août, la maison d’édition doit savoir tout ce qu’elle publiera pour 2025. Car dans le monde de l’édition, pour que cela fonctionne, rien ne doit être laissé au hasard. Il y a des moments clés : la rentrée littéraire (septembre), la rentrée de janvier, la Saint-Valentin, les livres de l’été, Noël… Il faut pouvoir être prêt pour toutes les occasions. Et le rétroplanning permet aussi, c’est primordial, de caler la stratégie de communication.
C’est un exercice difficile et souvent les dates prévues ne sont pas respectées, puisqu’il faut organiser le travail de pas mal de personnes (correcteurs, graphistes, maquettistes, imprimeurs…). Mais comme dit, le rétroplanning est essentiel pour ne pas trop courir après le temps et s’organiser efficacement.
J-80 : la diffusion permet de faire connaître un livre auprès des professionnels. Elle vient en appui à la distribution. Il existe de nombreux diffuseurs, de taille plus ou moins importante. Les diffuseurs emploient des commerciaux qui se déplacent dans les librairies pour faire connaître le catalogue d’une maison d’édition et donner envie au libraire de défendre un livre, c’est-à-dire de le conseiller à un maximum de lectrices et de lecteurs.
La réalité n’est pas aussi parfaite et parfois les libraires reçoivent simplement un listing des nouveautés avec un bref résumé. Mais partons du principe que cela vaut la peine de payer un diffuseur pour que des commerciaux parlent des livres. Ce sont surtout les maisons d’édition puissantes qui ont recours à un diffuseur, pour mettre en valeur leur catalogue. Les maisons d’édition indépendantes ont plus de mal. Puisque logiquement, un diffuseur fera plus d’argent en conseillant le dernier Amélie Nothomb (est-ce vraiment utile d’inciter un libraire à conseiller Amélie ?) qu’en essayant de mettre en avant un auteur quasi inconnu d’une maison d’édition que les lecteurs n’identifient pas.
Ainsi, généralement, les maisons d’édition peuvent se passer d’un diffuseur, puisque la valeur ajoutée ne sera pas énorme. On dit alors que la maison d’édition est en autodiffusion, le travail primordial pour faire connaître le livre sera dans ce cas la stratégie de communication, sur laquelle nous reviendrons longuement, puisque c’est une partie qui intéresse énormément les auteurs. Mais un peu de patience, créons le suspense, nous arriverons à la communication après avoir abordé quelques autres thèmes.
J-81 : la distribution est, comme son nom l’indique, la méthode utilisée pour distribuer le livre. Les distributeurs font le lien entre l’imprimeur et le libraire, ou directement le lecteur. Toute maison d’édition peut être auto-distribuée. Dans ce cas, c’est elle qui, d’une manière ou d’une autre, stocke les exemplaires du livre et l’envoie par ses propres moyens.
Il existe également des distributeurs, de différentes tailles, l’un des plus connus étant Hachette Livre. Être inscrit auprès d’eux permet de laisser quelqu’un d’autre se charger des expéditions et des retours. Les libraires privilégient évidemment les grandes structures, qui connaissent parfaitement leur métier et facilitent ainsi, en partie, le travail. Ce qui, pour la maison d’édition a un coût, non négligeable dans le prix final du livre. Mais il est évident que sans distribution, le livre ne risque pas de se vendre.
Faire appel à un distributeur implique d’avoir des stocks, un danger pour les maisons d’édition. En effet, un stock est une immobilisation financière : il a fallu payer l’impression et maintenant on se retrouve avec cinq cents livres ou plus à vendre, qui dorment dans un hangar. De plus, il y a la possibilité pour les libraires de retourner des livres, une gestion très lourde pour la maison d’édition. Le livre arrive en librairie, il est proposé aux lecteurs et s’il ne trouve pas preneur, il est renvoyé. Après cela, il est généralement considéré comme invendable et finit au pilon, qui représente des millions de tonnes de déchets papier chaque année. C’est pourquoi, la diffusion est un élément essentiel, nous en parlerons demain.
J-82 : une fois le dépôt légal effectué, le livre doit être inscrit dans un catalogue, Dilicom ou Electre. Ce n’est pas du tout une obligation, mais toute maison d’édition le fait et les autoédités peuvent aussi inscrire leur livre dans ces catalogues. Quel est l’intérêt ? C’est grâce à ces deux organismes que le titre sera visible par tous les libraires, physiques ou en ligne. Et c’est donc ainsi qu’ils peuvent passer une commande pour faire un petit stock ou lorsqu’un lecteur demande un livre précis.
Si vous vous présentez avec votre livre autoédité dans une librairie, vous ne recevrez pas forcément un bon accueil. Il y a déjà beaucoup à gérer avec les livres de maisons d’édition, d’ailleurs celles indépendantes ont du mal à se faire une place dans les librairies, alors les autoédités… À moins de bien connaître le libraire, ou d’avoir écrit un livre totalement centré sur votre ville ou votre région.
Une difficulté supplémentaire sera de ne pas être inscrit sur Dilicom ou Electre. La gestion des stocks, des commandes et des ventes est facilitée par l’accès à ces catalogues. Difficile de gérer un livre qui n’apparaît nulle part, comptablement ce n’est pas très pratique. Cela coûte à nouveau de l’argent pour inscrire ses livres à l’un de ces deux catalogues, mais personne n’a dit que d’autopublier un livre était gratuit… quand on veut le faire bien ! Si vous avez signé avec une maison d’édition, vous aurez vérifié au préalable si elle inscrit bien ses livres dans l’un de ces deux catalogues pour assurer la distribution de ses ouvrages.
J-83 : le I de ISBN est pour International. Ce n’est pas un élément purement français ou européen, il est le numéro unique qui identifie un livre dans le monde entier. L’acronyme complet signifie : Numéro international normalisé du livre. Les maisons d’édition en possèdent toute une liste, de ces treize chiffres qui donnent beaucoup d’indications : 978 indique qu’il s’agit d’un livre, le pays d’origine, l’identification de l’éditeur, l’identification de la publication et la clé de contrôle.
Les autoédités peuvent aussi, et doivent d’ailleurs, en avoir un. On se le procure auprès de l’AFNIL, qui est un organisme très efficace. L’obtention de l’ISBN est assez rapide et on peut payer un peu plus pour l’avoir encore plus vite (même si l’anticipation est essentielle à toute publication efficace). Attention à celles et ceux qui utilisent l’ISBN qui est fourni gratuitement par des sites comme Amazon. C’est une facilité, mais ensuite le numéro leur appartient et contractuellement vous aurez l’interdiction de publier une version papier du livre ailleurs.
L’ISBN n’est pas encore obligatoire pour les versions numériques, mais on peut tout à fait en attribuer un. Ce qui compte, c’est d’avoir ce numéro d’identification pour la version papier qui doit obligatoirement être déposée à la Bibliothèque nationale de France : le dépôt légal. Tout manquement à cette obligation peut entraîner une amende de 75 000 euros, difficile de savoir si elle a déjà été appliquée. En tout cas, la BNF doit conserver un exemplaire de chaque livre publié en France. Le service est gratuit, hors coût du livre, l’envoi n’engendre pas de frais postaux. Il faut être patient, beaucoup de livres sont publiés chaque année en France, le traitement est long. Pour aller un peu plus vite, passez par l’enregistrement de votre livre sur le site internet de la BNF. Il faudra toujours envoyer une version papier, mais au moins vous aurez immédiatement une preuve de dépôt.
J-84 : la quatrième de couverture est ce qu’il y a, sans doute, de plus difficile à réaliser. Nous parlons ici de ce petit texte, que l’on trouve à l’arrière du livre, et dont l’objectif ultime est de donner envie à la lectrice ou au lecteur d’acheter le roman et de s’y plonger. Car un livre, ce n’est pas seulement de l’argent, bien évidemment, c’est aussi le temps qu’on lui consacre. Et la pire des choses est lorsqu’un lecteur se dit, après avoir lu un roman, qu’il a perdu son temps !
Le texte de la quatrième de couverture est de la responsabilité de la maison d’édition. Les autoédités qui doivent le rédiger eux-mêmes comprennent à quel point l’exercice est compliqué. Il ne s’agit pas de résumer le livre, on parle plutôt d’une accroche, puisque c’est la partie qui doit donner envie de choisir ce livre plutôt qu’un autre. Il faut en dévoiler assez, mais pas trop. Et surtout, il ne faut pas tromper le lecteur. Ne pas faire croire à un contenu qu’en réalité on ne retrouvera pas en lisant le livre.
L’accroche est composée de phrases percutantes, qui suscitent la curiosité. Le plus souvent on utilise la forme interrogative, et les bien pratiques points de suspension, qui laissent planer le mystère. Heureusement, il y a des modèles. En effet, il faut prendre l’habitude de lire les accroches des autres livres, dans le même genre littéraire que celui qu’on a choisi. Il n’y a pas de règles à suivre, c’est un exercice totalement libre, mais on peut quand même s’inspirer de ce qui a été fait.
Sur la quatrième de couverture on peut également donner une courte biographie de l’auteur, mettre sa photo ou non (c’est plutôt une tradition anglo-saxonne), ajouter des critiques s’il y en a déjà de bonnes de la part de journalistes ou d’influenceurs. Les seuls éléments obligatoires sont, en France, d’indiquer le prix du livre, puisqu’il faut que tout le monde respecte la loi du prix unique. Et le code barre, dont les chiffres correspondent au numéro ISBN, dont nous parlerons demain.
J-85 : le choix du titre est tout aussi essentiel que le graphisme de la couverture. Une fois de plus, étant donné qu’il s’agit d’un élément de communication, il est de la pleine responsabilité de la maison d’édition, qui peut parfaitement l’imposer à l’auteur. Et généralement, le titre d’origine du manuscrit n’est pas celui qui figurera sur la couverture du livre.
D’abord, il faut qu’il soit original, du moins au maximum. Il est ainsi essentiel de le taper dans un moteur de recherche, ou directement sur un site de vente de livres, pour vérifier si le titre n’a pas déjà été utilisé. Si c’est le cas, il y a deux options. Soit le titre est celui d’un roman ayant connu un grand succès, dans ce cas il vaut mieux éviter de le réutiliser, pour ne pas tromper et mécontenter les lecteurs. Soit il est utilisé pour des livres qui n’ont pas trouvé leur public. Cela se produit, en général, quand le titre n’est pas très original, commun. Il faut aussi faire attention aux droits d’auteur. Certains titres sont devenus légendaires. Difficile d’appeler son livre « La peste » ou « Harry Potter et les courgettes », dans le deuxième cas on aurait d’ailleurs droit à des poursuites judiciaires.
Certains titres sont courts, parfois un seul mot. D’autres sont longs, une phrase entière. Disons qu’il n’y a pas vraiment de règle, à part une seule essentielle : il faut qu’il puisse se retenir facilement. Les auteurs bien établis peuvent faire à peu près ce qu’ils veulent, on dit par exemple « J’ai lu le dernier Musso ». Pour les auteurs en devenir, le choix est plus stratégique, puisqu’on évoquera le titre plus que l’auteur. Ce choix est difficile, quand on est publié dans une maison d’édition, il vaut mieux laisser faire l’éditeur. Même de grands noms de la littérature se laissent imposer un titre…
J-86 : comme hier nous parlions de la couverture, nous revenons aujourd’hui sur le sujet de l’intelligence artificielle pour cette partie du processus d’édition. Car c’est bien pour cette étape que l’IA est devenue la plus dangereuse. Désormais, il est possible de générer des images grâce à un logiciel, et il en existe déjà une dizaine. Certes, la qualité ne sera certainement pas la même, bien que parfois il soit difficile de faire la différence. Mais l’IA est consommatrice de temps, pas d’argent, il est ainsi normal que les ME s’y intéressent.
Et puis, les graphistes se tirent une balle dans le pied, ce qui devrait être une leçon pour tous les métiers qui sont menacés par l’IA. Sur un site comme 99design, il est possible de lancer un appel à projets de couverture, en décrivant ce que l’on veut et en laissant des dizaines de graphistes faire leurs propositions. C’est une méthode efficace et intelligente, de mettre en compétition plusieurs professionnels pour en choisir un seul à la fin, qui réalisera effectivement la couverture. Sauf que désormais, beaucoup de ces graphistes utilisent eux-mêmes l’IA pour générer la couverture. Pourquoi payer ce que l’on peut faire soi-même ?
Si l’on regarde du côté des sites qui proposent des stocks d’images, comme AdobeStock, là aussi l’erreur se reproduit. Quant à une époque il n’y avait que des images originales, des dessins ou des photos prises par de vraies personnes, désormais on trouve, dans ce stock, principalement des images générées par l’intelligence artificielle. Encore une fois, pourquoi payer pour ce que l’on peut avoir gratuitement ?
L’intelligence artificielle est une belle évolution, qui permet de grandement faciliter certaines tâches, et nous y reviendrons puisqu’il existe encore plusieurs domaines de l’édition dans lesquels elle peut intervenir. Mais comme toute technologie, il faut faire attention, si l’humain se laisse charmer par la facilité, s’il n’ajoute plus sa touche personnelle, sa créativité humaine, certains métiers vont disparaître…
J-87 : l’étape suivante est la réalisation de la couverture, en faisant appel à un graphiste. Dans l’édition, nous avons tendance à ne pas apprécier l’adage « On juge un livre sur sa couverture » et pourtant, il n’y a rien de plus vrai. Lorsque la lectrice ou le lecteur entre dans une librairie, ou laisse défiler les pages d’un site Internet, ce qui va attirer son regard, c’est de toute évidence la couverture. C’est elle qui fait s’arrêter le futur lecteur, pour qu’il prenne le livre en main et passe un peu de temps à considérer l’achat (vingt euros, ce n’est pas rien).
Certaines maisons d’édition ont opté pour des couvertures sobres, toujours les mêmes, avec par exemple un fond beige et, juste le titre, le nom de l’auteur et celui de l’éditeur. Mais nous remarquerons que ceux qui ont choisi cette option ajoutent, de plus en plus, un bandeau sur leurs livres avec… une image. Toujours avec cette idée qu’il faut d’abord attirer le regard, pour espérer intéresser la lectrice ou le lecteur.
Dans une maison d’édition à compte d’éditeur, c’est l’éditeur qui décide de la couverture. Ceci est généralement mentionné dans le contrat : l’éditeur est responsable de l’ensemble de la partie commerciale, dont font partie la couverture, le titre et la quatrième de couverture. Quant au graphiste, il y a deux méthodes de travail. Soit il demande des indications, et c’est la ME qui dicte les différents éléments graphiques qui doivent apparaître. Soit il prend le temps de lire le manuscrit entièrement et réalise ainsi une couverture selon sa propre inspiration. Mais cette seconde méthode est assez rare.
Tout est possible au niveau de la couverture. Il est tout de même conseillé de faire le plus sobre possible, de ne pas perturber celui ou celle qui la regarde. La couverture doit résumer l’essence du livre, et non pas résumer le livre, une distinction essentielle. Le choix des couleurs est primordial, pour donner le ton du roman. D’un simple regard, on distingue facilement un polar d’un roman Fantasy…
J-88 : une fois la correction terminée, il est temps de passer à la mise en page du livre. Puisqu’il faut convertir le fichier Word pour aboutir à ce que les lecteurs tiendront entre leurs mains. Les livres peuvent avoir différentes tailles, habituellement ils sortent d’abord en grand format (chaque maison choisit ses dimensions), puis si un roman a assez de succès, quelques mois ou un an plus tard il est publié en version poche.
Pour réaliser la mise en page, il existe un seul logiciel : InDesign. Il fait partie de la suite des produits Adobe, dont le logiciel le plus connu est Photoshop. Mais InDesign est la référence en matière d’édition. Le logiciel est utilisé dans le monde entier par les éditeurs de tous bords, puisqu’il permet la mise en page du texte pour les journaux, les magazines et les livres. Il est ainsi indispensable à toute maison d’édition sérieuse.
C’est un logiciel conçu spécifiquement pour l’édition, peu intuitif, parfois difficile à maîtriser, mais dont les possibilités sont infinies. Et ceci pour pouvoir respecter toutes les normes typographiques de l’édition, qui sont bien établies : la numérotation des pages, l’utilisation des guillemets, la taille des tirets pour les dialogues, les marges à respecter pour chaque page, les retraits de paragraphes… Bien entendu, tout n’est pas recommencé de zéro à chaque livre, il est possible de programmer le logiciel selon ce que l’on veut comme présentation et, ensuite, la tâche est extrêmement facilitée. Même si chaque livre a ses particularités.
Il ne reste plus qu’à choisir la police d’écriture libre de droits, la taille de cette police, l’espacement entre chaque mot, ligne et paragraphe. On peut aussi ajouter des petites originalités, dans la présentation des titres de chapitres. À peu près tout est possible pour cette phase essentielle de l’édition. L’objectif est que le lecteur profite d’un confort de lecture, ne soit pas perturbé par la mise en page. C’est encore ce qui pèche du côté de l’autoédition, qui généralement échoue à proposer des textes parfaitement présentés, selon les normes en vigueur, dont les lecteurs ont l’habitude sans le savoir…
J-89 : hier nous évoquions la correction du manuscrit, en précisant que si l’on trouvait de plus en plus de fautes, enfin de coquilles (la subtilité est importante) dans les livres publiés, c’est par souci de réduire les coûts. Comment les maisons d’édition font-elles pour diminuer ce poste de dépense ? C’est là que nous évoquons pour la première fois, et pas la dernière, l’intervention de l’intelligence artificielle. Elle redistribue pas mal de cartes, dans de nombreux domaines, y compris dans l’édition.
Il y a l’intelligence artificielle de base, qui existe depuis un certain temps, et que l’on ne remarque même plus. Du correcteur automatique de Word à des logiciels plus puissants comme Antidote, pour repérer les fautes d’orthographe, de grammaire et de structure, nous avons affaire à des formes d’intelligence artificielle. Bien sûr, aujourd’hui les choses vont beaucoup plus loin. Car le principe de l’IA est… d’apprendre ! Chaque fois que quelqu’un la sollicite, elle apprend des humains.
Alors, se développent des logiciels encore plus performants, capables de maîtriser de mieux en mieux la correction des textes. Certaines maisons d’édition se contentent de l’intervention de la machine, pour dire que le manuscrit est corrigé. Cette tactique est encore l’apanage de ME à compte d’auteur, qui ne veulent engager aucun frais, puisque le but est de prendre l’argent des auteurs, sans aucun souci de la qualité finale du livre. Mais nous pouvons supposer que de plus en plus de ME vont faire appel à l’IA à mesure qu’elle se perfectionnera.
Pour l’instant, un correcteur professionnel humain est indispensable. De toute évidence à cause des subtilités de la langue, ces expressions qu’une machine ne peut pas comprendre, ces tournures de phrases qui ne sont pas dans ses données, l’émotion, l’humour ou l’ironie transpirant dans les textes et dont l’IA est dépourvue. Les correcteurs doivent tout de même rester vigilants, car la machine progresse à une vitesse incroyable et, pour des raisons financières, son utilisation est incitative…
J-90 : une fois que le contrat est signé, que le manuscrit a été relu et que les modifications demandées ont été acceptées ou non par l’auteur, il est temps de passer aux corrections. C’est un autre élément essentiel dans le processus de l’édition d’un livre. Nous assistons à un certain relâchement dans ce domaine, on trouve de plus en plus de coquilles dans les livres. Sans doute parce qu’un correcteur, ou plus souvent une correctrice, cela coûte cher. Et que, dans le contexte actuel, tout le monde cherche à réduire les coûts. Pourtant, c’est l’essence même du travail d’édition : proposer un livre sans fautes. Il y en aura toujours deux ou trois, puisque tout le processus est réalisé par des humains, qui ne sont pas infaillibles.
Il y a deux méthodes principales pour envisager la correction. D’abord, celle qui consiste à ne pas demander l’avis de l’auteur. Le texte est corrigé, certains passages sont modifiés, notamment pour éviter les répétitions. Puis l’auteur reçoit la version finalisée, qu’il relit, pour valider le bon à tirer, avec le droit seulement à quelques remarques. L’autre méthode est d’impliquer l’auteur dans les corrections. Lui montrer le fichier où apparaissent les corrections et lui demander de valider ou non les suggestions du correcteur. Cela se pratique plus souvent dans les maisons d’édition indépendantes, qui sont de petites structures, plus enclines à travailler en collaboration étroite avec les auteurs.
La phase de correction prend plus ou moins de temps, entre deux semaines et un mois, parfois plus selon la longueur et la complexité du texte. Puis, si le travail d’édition est bien fait, l’éditeur relit une nouvelle fois l’ensemble du livre, en même temps que l’auteur. L’ultime relecture est capitale, puisque c’est le dernier rempart pour détecter des coquilles avant l’impression.
J-91 : l’une des étapes capitales, dans le processus d’édition, c’est bien évidemment la signature du contrat. Votre manuscrit a été accepté, la maison d’édition à compte d’éditeur est intéressée, il faut désormais se mettre d’accord sur les termes du contrat. Certains éléments sont obligatoires, on retrouve ces contraintes légales sur le site de la SGDL. Mais la maison d’édition peut bien sûr ajouter des éléments, préciser certains points, limiter son champ d’action ou celui de l’auteur, sans faire moins que ce qui est légalement imposé.
La partie la plus intéressante, que l’on regarde évidemment tout de suite, est le paragraphe sur les droits d’auteur. Si vous avez cette chance, il y aura, au moment de la signature, le paiement d’un à-valoir. Une avance sur les droits d’auteur, mais en France c’est quand même encore assez rare, à l’exception bien entendu des têtes d’affiche qui vendent des milliers d’exemplaires. Pour ce qui est des droits d’auteur, ils oscillent entre 8 et 12 pour cent. Ce n’est pas énorme, et c’est l’un des problèmes du monde de l’édition, puisque c’est finalement l’auteur qui perçoit le moins d’argent sur son livre…
Il faut bien lire le contrat. Prendre conscience des obligations de l’auteur et de celles de la maison d’édition. Identifier quel est le distributeur, et éventuellement le diffuseur. Le premier est celui qui permet au livre d’être présent partout, en ligne et dans les librairies physiques. Le second est celui qui va faire la promotion du livre auprès des libraires pour qu’ils en commandent des exemplaires et soient motivés pour les vendre.
La promotion, les droits annexes, ce qu’il se passe au cas où un producteur voudrait adapter votre livre (un contrat à part), l’édition en version numérique et ses conditions… Certains contrats peuvent faire plus d’une dizaine de pages. Avec parfois des termes juridiques abscons. Il ne faut pas hésiter à poser des questions à sa maison d’édition, les plus sérieuses répondront sans rechigner. Regardez aussi pour combien de temps vous cédez les droits d’exploitation.
Il ne faut pas accepter n’importe quel contrat et ne pas se laisser envahir par la joie d’avoir une proposition de publication. L’engagement peut être lourd de conséquences. Ce qui ne veut pas dire que vous devez partir du principe que toutes les maisons d’édition veulent vous escroquer, il y en a une majorité qui est sérieuse de bout en bout.
J-92 : un livre, c’est avant tout un message. S’il manque cette dimension, un roman ne peut pas être réussi. Il ne devient qu’une succession de scènes, de péripéties, de retournements de situations, sans véritable saveur. Puisque sans cela, il manque ce qui fait un bon roman : toucher les lectrices et les lecteurs. Pour ce faire, dès le départ il faut penser au message que le livre doit transmettre. Cela peut être l’amour, la tolérance, le combat pour une cause, la lutte contre une maladie… les messages sont nombreux. Il faut en choisir un seul et s’y tenir, tout au long de l’écriture.
Ceci est certainement plus flagrant lors de l’exercice difficile de l’écriture d’une nouvelle. En quelques pages seulement, il faut poser un décor, un personnage, une intrigue, réussir à étonner, surprendre, intéresser, avec un point culminant et une chute qui frappe l’esprit du lecteur. Chaque nouvelle porte un message. Si le message ne transparaît pas de manière évidente, alors la nouvelle est ratée, simplement insipide, oubliée dès la lecture terminée.
Et cela vaut pour tout livre. Pourquoi certaines sagas provoquent-elles un tel engouement ? Le seigneur des anneaux, Star Wars, Harry Potter… Si ces histoires sont intemporelles, c’est qu’elles portent en leur cœur un message universel. Sans un message, qui transporte le lecteur, qui le fait se sentir impliqué pendant et après la lecture, il n’y a pas de succès.
Tous genres littéraires confondus, il faut que le récit, la nouvelle ou la pièce de théâtre portent un message puissant, qui transparaît dans l’écriture et qui permet à chaque lecteur de se dire : ce livre m’a apporté quelque chose, il m’a touché.
J-93 : les premiers romans, donc d’auteurs novices, ont un défaut commun, qui devient vite rédhibitoire lorsqu’une maison d’édition sélectionne les manuscrits. C’est un phénomène tout à fait naturel et compréhensible, humain, mais qui est rapidement dérangeant. Dans son premier roman, l’auteur a envie de tout mettre. Toutes ses idées, comme s’il n’allait plus jamais écrire après cela, qu’il voulait tout donner dans ce premier livre par crainte de ne pas pouvoir en écrire un deuxième. Or, à cause de cela, l’histoire est confuse, se résumant à un patchwork de situations et de personnages qui ne mènent nulle part.
Un bon roman c’est une intrigue, d’un jusqu’à trois personnages principaux, un fil rouge et une conclusion. Pas plus. S’il y a une multitude d’intrigues et de personnages, on perd le lecteur.
C’est un peu comme la cérémonie d’ouverture des JO de Paris. Ce n’était ni excellent ni mauvais, mais on a bien vu que les organisateurs ont voulu y mettre toutes leurs idées, pêle-mêle, sans véritable fil conducteur, sans essayer de passer logiquement et en douceur d’un tableau à un autre. Ici on colle Lady Gaga, là on fait apparaître Marie-Antoinette, puis il y a des drag queens… Les idées n’ont pas été mises en forme, il n’y a pas d’histoire, juste des scènes mises bout à bout, sans cohérence. C’est l’erreur majeure des premiers romans, vouloir y déployer toutes ses idées, sans les départager, sans les hiérarchiser, sans renoncer à aucune.
Pour éviter cet écueil, il faut une ligne de conduite simple et évidente, souvent oubliée, que nous évoquerons demain.
J-94 : il arrive que certains manuscrits soient impeccables dès le départ, dans le sens où ils n’ont besoin d’aucune retouche (hors corrections orthographe-grammaire). Les personnages sont parfaitement identifiés, distincts, très bien décrits et provoquent une empathie chez le lecteur. Il est essentiel qu’on se sente proche du ou des personnages principaux, pour vibrer avec eux au fil des pages. L’histoire est solidement construite, structurée, les événements coulent de source, il n’y a pas de temps morts, les passages descriptifs et d’action sont agréablement dosés. Il y a une intrigue forte et la fin est élégamment amenée, pour répondre à toutes les énigmes et questions posées pendant le roman.
Ce genre de manuscrit est exceptionnel, il y en a très peu. Et cela ne dépend pas de l’expérience de l’auteur. Certains, aguerris, n’atteignent pas ce niveau. D’autres, novices, y parviennent de façon presque naturelle. Dans la majeure partie des cas, même si un manuscrit a plu au comité de lecture, c’est surtout pour son potentiel. Après, une fois que le contrat est signé, le manuscrit doit être relu pour que la maison d’édition apporte ses commentaires, des pistes d’amélioration. L’auteur est le seul à décider si oui ou non il accepte ces changements, généralement il vaut mieux.
Parce que l’éditeur est un lecteur plus impartial que l’auteur lui-même. De plus, il a, logiquement, une grande expérience dans le domaine. Il sait ainsi parfaitement identifier les points faibles d’une histoire. Des descriptions trop longues ou inutiles, des imperfections dans les dialogues, des personnages qui ne sont pas assez bien caractérisés… Avant même la correction pure et dure, il y a toujours des passages à retravailler, réécrire, ajouter ou supprimer. Il s’agit là du travail fondamental de la maison d’édition : accompagner l’auteur pour que le roman soit le plus impeccable possible. C’est que l’on appelle éditer un texte !
J-95 : lorsqu’on ne connaît pas les coulisses d’une maison d’édition, on a tendance à imaginer que le manuscrit sélectionné par la ME est déjà prêt à imprimer. Qu’il n’y a pas à le retravailler, qu’il suffit de corriger les fautes et qu’ainsi, en quelques semaines, le roman peut être imprimé et vendu aux lecteurs. Cette vision du déroulement de la publication est vraie quand il s’agit d’une maison d’édition à compte d’auteur ou participative, c’est-à-dire quand l’auteur lui-même paie tout ou partie de l’édition du livre : les corrections, la mise en page, la réalisation de la couverture, les premières impressions. On comprend que le cœur de métier de ces maisons d’édition est de produire, en plus grand nombre possible, des livres. Puisque leur chiffre d’affaires ne découle pas des ventes, mais du nombre d’auteurs qui paient pour faire appel à leurs services. Dans ce contexte, les coûts doivent être minimisés, ainsi à peu près tout est accepté, il n’y a pas de retravail du manuscrit, les corrections sont généralement laissées à un logiciel…
Dans une maison d’édition à compte d’éditeur, où c’est bien l’éditeur qui prend tout en charge, le processus est beaucoup plus long et sérieux. Nous avons vu les étapes de la sélection des manuscrits. Elle est essentielle puisque dans ce cas le chiffre d’affaires dépendra des ventes, qui doivent au moins couvrir les investissements. L’étape suivante est le retravail du manuscrit, avec l’auteur. Il est rare de recevoir un texte parfait, sans aucun défaut de construction, sans nécessité d’améliorations. Nous verrons demain principe de la relecture critique.
J-96 : aujourd’hui, nous vous révélons la méthode qui permet de s’assurer qu’un manuscrit a le potentiel pour devenir un roman qui plaira aux lectrices et aux lecteurs. À ce stade, nous parlons d’un manuscrit qui a enthousiasmé les membres du comité de lecture. La méthode consiste à laisser passer un mois, puis de revenir vers les membres du comité de lecture pour poser une question simple : est-ce que vous vous souvenez de tel manuscrit ?
S’il faut que les lecteurs cherchent dans leurs fiches pour se remémorer l’histoire, c’est très mauvais signe. Par contre, si les membres du comité de lecture se souviennent instantanément du roman, c’est une très bonne nouvelle. Car un livre, quand il est bon, bien écrit, que l’histoire est intense, il marque l’esprit des lectrices et des lecteurs. C’est une des preuves de l’excellence du manuscrit, le fait de se souvenir de l’histoire sans avoir à rechercher dans ses fiches de lecture.
Il y a beaucoup de livres que l’on oublie peu de temps après la lecture terminée. Parce qu’on n’a pas apprécié le roman, ou simplement parce qu’il était trop banal. Lorsque les lecteurs se souviennent parfaitement de l’histoire plusieurs semaines après la lecture, cela signifie que le roman est solide, qu’il n’est pas juste un divertissement. Il y a une distinction entre la littérature, ces livres qui nous touchent et que l’on garde dans sa bibliothèque ; et le divertissement, ces livres qu’on apprécie pour se changer les idées pendant les vacances, mais qu’on oublie très rapidement, que l’on prête, que l’on donne, que l’on ne garde pas.
Au début ce cet article, nous évoquions le « potentiel pour devenir un roman », car le manuscrit envoyé à la maison d’édition est rarement le roman que les lecteurs tiennent finalement entre leurs mains. Voyons cela demain.
J-97 : nous sommes à l’étape de la lecture des manuscrits. Ne sont transmis au comité de lecture que les textes qui correspondent à la ligne éditoriale de la maison d’édition. Cela semble évident, mais on ne le répétera jamais assez : chaque maison d’édition sérieuse, à compte d’éditeur, a sa ligne éditoriale et prend son temps pour lire les manuscrits.
Le comité de lecture peut être composé de diverses manières. On distingue deux approches. Tout peut se faire en interne : ce sont les personnes qui travaillent pour la maison d’édition qui lisent les textes. Il est aussi possible de faire appel à des lectrices et des lecteurs externes. On voit d’ailleurs parfois passer des annonces de ME qui cherchent des bénévoles pour la relecture des manuscrits. En tout cas, il faut plusieurs avis avant de se décider, la publication d’un livre engage beaucoup de moyens, de temps et d’énergie.
Est-ce que tous les manuscrits sont lus entièrement ? Généralement, non. Les membres du comité de lecture lisent d’abord 20% du texte. Cela permet de savoir si le roman tient la route, si le style est solide, si l’intrigue est en place, si l’histoire est originale, si on s’attache au personnage principal. Dans le cas où, à la fin de cette lecture, cela ne donne pas envie de continuer, le manuscrit ne sera pas accepté. Si l’envie de continuer à tourner les pages est là, bien sûr, le manuscrit est lu intégralement.
Qu’est-ce qui fait dire, à un comité de lecture, qu’un roman plaira aux lectrices et aux lecteurs ? Il existe une technique quasi infaillible, que nous développerons demain.
J-98 : toutes les étapes du travail d’une maison d’édition ne sont pas toujours connues du public. Pourtant, il y en a beaucoup avant la publication d’un livre, jusqu’à ce que les lectrices et les lecteurs puissent tenir l’ouvrage entre leurs mains. Détaillons ces étapes.
La toute première est la sélection des ouvrages. Une maison d’édition qui débute lance un appel à textes, pour recevoir les premiers manuscrits (qui aujourd’hui sont des tapuscrits mais gardons le terme classique). L’afflux est rapidement important, puisque pas mal de personnes écrivent et ont un roman sommeillant sur le disque dur de leur ordinateur.
La sélection débute par cette question : est-ce que cette histoire correspond à la ligne éditoriale de la maison d’édition ? Car les auteurs ne lisent pas toujours les consignes, ne regardent pas ce que la ME publie et balancent leur texte juste pour tenter. On retrouve ainsi des écrits qui n’entrent pas du tout dans la ligne éditoriale, des recueils de poésies quand on ne demande que des romans… C’est une perte de temps pour la ME, qui du coup ne peut pas prendre la peine de répondre à chacun. Auteurs, il faut bien cerner la maison d’édition à laquelle vous envoyez votre manuscrit.
Ensuite, chaque maison d’édition a son comité de lecture. Mais est-ce que tous les manuscrits sont lus ? Nous répondrons à la question demain.
J-99 : Antinoüs est un personnage historique, qui a beaucoup inspiré les auteurs à travers les siècles. Pour ce qui est de la France, on peut citer Marguerite Yourcenar qui l’évoque dans ses Mémoires d’Hadrien. En réalité, ce sont surtout les auteurs et historiens anglais et allemands qui se sont intéressés à Antinoüs. Il a été l’amant de l’empereur Hadrien, nous sommes dans les années 100 de notre ère. Leur histoire d’amour a semble-t-il était d’une grande intensité. Car, après la disparition d’Antinoüs, l’empereur a fait réaliser de nombreuses statues de son amant pour que l’on se souvienne de lui. Il lui a même dédié une ville au bord du Nil. Antinoüs est rapidement devenu le stéréotype de l’éphèbe, symbole de l’amour. Il a même pris le statut de divinité, à Rome, en Égypte et dans bien d’autres panthéons à travers le monde. Sa mort reste mystérieuse : assassinat, suicide, rituel magique permettant à l’empereur de gagner quelques années de vie ? Il n’y a pas de bonne histoire sans un peu de mystère !
Pour toutes ces raisons, choisir son nom pour notre maison d’édition a semblé parfaitement logique. Et en plus, personne n’y avait pensé avant…
J-100 : aujourd’hui, un événement très spécial : on parle d’Antinoüs éditions et de la collecte dans les colonnes du magazine littéraire en ligne ActuaLitté !
Merci à Nicolas Gary et Clément Solym pour cette belle mise en avant.
J-101 : maintenant que nous avons défriché l’idée générale, revenons plus concrètement au processus de la création d’entreprise. Car il faut garder les pieds sur terre pour passer de l’idée à sa mise en application. Dans ce domaine, il faut dire que nous sommes bien armés en France. Nous pouvons critiquer pas mal de choses, parce que les Français adorent critiquer, surtout les politiciens, mais ces dernières années beaucoup d’aides ont été mises en place pour simplifier la création d’entreprise, afin de l’encourager, ce qui fonctionne puisque beaucoup de Français se lancent. Il est rassurant d’avoir toutes ces aides, pour ne pas prendre trop de risques, pour pouvoir assurer autant que possible la réussite de la future entreprise.
Tout commence par le choix du nom et par son dépôt, il faut le protéger. Cela se fait très simplement et entièrement en ligne par le site de l’INPI (Institut national de la propriété intellectuelle). On peut y vérifier que le nom n’est pas déjà pris, choisir ses catégories, bloquer l’utilisation du nom et même s’il faut quelques semaines pour la validation de ces étapes, étant donné qu’ils vérifient si le nom existe au niveau mondial ou non, c’est assez simple.
Dans notre monde moderne, avant de faire quoi que ce soit, on n’aura pas oublié de vérifier si l’adresse URL n’existe pas déjà avec le nom de la marque, c’est-à-dire si personne n’a acheté le nom de domaine du site. Sinon, on ne peut pas faire grand-chose par la suite. Pour cela, c’est aussi très simple, puisque le Whois répertorie tous les noms de sites Internet. On y accède par l’adresse https://who.is/. Mais au fait, comment s’est décidé le choix du nom Antinoüs ? Nous en parlerons demain.
J-102 : quelle sera la ligne éditoriale d’Antinoüs éditions ? Il a été établi que la maison d’édition publiera de la romance M/M. Dans cette nuance, il y a différentes teintes, depuis l’histoire d’amour réaliste jusqu’au roman de fantasy. Tout sera possible chez Antinoüs éditions, mais avec une ligne éditoriale qui se résume en un mot : originalité. Dans le sens où les différents thèmes devront être traités sous un angle qu’on ne lit pas ailleurs. Car en littérature, tout a déjà été écrit, ce qui compte c’est le style de l’auteur, la manière dont le sujet est abordé, pour surprendre la lectrice, pour l’étonner, pour l’émouvoir, pour lui donner envie de tourner les pages. Dans cette optique, trois romans de Max Walker sont en cours de traduction, nous reviendrons sur le processus de rachat des droits. Ces livres ont été sélectionnés parce que les histoires sortent de l’ordinaire, sont originales et procurent l’essentiel : le plaisir de lire et de passer du temps avec des personnages que l’on apprécie tout de suite et au côté desquels on traverse une multitude d’émotions.
J-103 : au mois de mars de cette année, le site Babelio a sorti une grande étude sur l’univers de la romance en France, ses différentes nuances et les habitudes de lecture de celles qui apprécient ce genre de littérature. Car ce sont en majorité des femmes qui lisent de la romance, ce qui n’est en rien une surprise, étant donné que de manière générale, tous livres confondus, ce sont principalement les femmes qui lisent. Parmi toutes ces nuances, il y a la romance M/M, dont l’intitulé fonctionne aussi bien en anglais quand français : male/male ou masculin/masculin. Sous ce terme sont ainsi regroupées des romances dont les deux personnages principaux sont des hommes, qui vivent une histoire d’amour. Le genre est déjà bien développé aux États-Unis, mais aussi en Allemagne et en Italie. Il prend de l’ampleur en France. Antinoüs éditions se spécialisera dans ce domaine, avec une ligne éditoriale précise, dont nous parlerons demain.
L’étude Babelio : https://www.babelio.com/article/2658/Compte-rendu–Babelio-publie-letude-de-reference
J-104 : la romance est un genre littéraire qu’il est de bon ton de dénigrer. Surtout on France, on l’on ne tolère que la « vraie littérature », sérieuse, digne des grands écrivains du passé. Je ne ferai pas de commentaire spécial sur cette vision des choses, il suffit de regarder les auteurs français les plus vendus pour comprendre que les médias font plus la promotion de livres de divertissement que de littérature. Ce qui n’est ni bien ni mal, l’essentiel est que les gens lisent. La romance, on la voit comme cette littérature de gare, pas très bien écrite, avec des couvertures suggestives… c’était avant. Le genre a bien évolué et surtout, il est très apprécié. Dans le monde de l’édition, la romance est le seul domaine (hors livres scolaires) qui est en constante progression, au niveau des ventes. Qui n’a pas entendu parler de Cinquante nuances de Grey ? Et justement, pour profiter du jeu de mots, la romance se décline en de nombreuses nuances (le terme est plus joli que « sous-genres »). New Romance, Dark Romance, Young Adult… ce n’est pas un hasard si les termes sont en anglais, de l’autre côté de l’Atlantique ils sont en avance sur nous, comme toujours. Et puis il y a le genre M/M, l’une de ces nuances, dont nous parlerons demain.
J-105 : quand on pense création d’entreprise, on imagine facilement l’ouverture d’une boulangerie, d’un magasin de fleurs, d’un garage, d’une salle de sport… quelque chose de concret. Une maison d’édition, cela paraît plus évanescent, et d’ailleurs ce n’est pas le plus simple. Pourtant, avec mon parcours, c’est ce qu’il y a de plus logique. Ceux qui me connaissent savent que je gravite dans le monde du livre depuis des années, essayons de ne pas compter, pour éviter le vertige… C’était donc une prise de décision tout à fait cohérente de vouloir créer ma propre maison d’édition. Grâce à Souffles Littéraires, j’ai plus que l’expérience nécessaire, puisque j’ai eu la chance de pouvoir porter toutes les casquettes indispensables pour créer et gérer une belle maison d’édition. C’est avec toutes ces connaissances que j’aborde ce nouveau navire. Mais avant d’entrer dans les détails, si vous avez jeté un œil à la collecte de fonds, vous devez vous demander pourquoi je m’oriente vers la romance M/M. Créons le suspense, je vous en parle demain.
J-106 : tout a commencé il y a un an, lorsqu’il a fallu prendre une décision concernant mon avenir professionnel. La Poste a décidé de ne plus subventionner les associations qui pendant si longtemps ont animé le côté social de l’entreprise. Certains ont connu l’ASPTT et ses nombreux clubs sportifs, dans lesquels beaucoup d’enfants et d’adultes étaient inscrits. C’est l’une de ces associations, mais il y en a bien d’autres, moi je fais partie de la Société littéraire, pour promouvoir l’écriture et la lecture. J’étais mis à disposition de cette association, c’est-à-dire toujours salarié de La Poste, mais travaillant pour la Société littéraire. Cette aventure prendra fin le 31 octobre 2024 (l’association continue d’exister, mais La Poste ne sera plus impliquée). J’ai ainsi dû faire un choix, et après de longues réflexions j’ai décidé de créer mon entreprise. De manière logique, cette entreprise sera une maison d’édition : Antinoüs éditions. Ici, je vous parlerai des détails de cette aventure, puisqu’en un an il s’est passé énormément d’événements et il y a encore beaucoup à faire ! Et peut-être que le processus de création d’une maison d’édition vous intéresse…
Bon vent! Tous nos vœux de réussite! MMJ
Merci 🙂
Je t envoie plein de pensées positives, c est une belle aventure!❤️
Merci, je prends toutes les ondes positives 🙂
Quelle fierté pour toi et les gens qui t’aiment (moi aussi).
Réussite et prospérité. Bravo
Merci pour tes vœux de réussite et de prospérité, je vais tout faire pour 🙂
Félicitations 🎉 Il ne peut y avoir meilleur éditeur que toi …
Merci beaucoup Sylvie, ça me touche énormément 🙂
Bravo. Quelle belle aventure. Nous sommes trop fiers de toi. De tout coeur avec toi.
Merci à tous les deux pour ce soutien, essentiel dans cette grande aventure.
Ce que JP veut, Dieu le veut.
Bravo à toi !
Merci, tu as une nouvelle fois parfaitement résumé la situation 😉