Dans cet article nous allons évoquer uniquement la mise en page du livre en version papier, souvent appelée version brochée pour le distinguer des reliures spécifiques pour les beaux livres ou les éditions limitées. En ce qui concerne l’intérieur de l’ouvrage, le texte lui-même, il existe une série de règles typographiques propres à la langue française. Toutes ces règles, vous pouvez les retrouver dans l’ouvrage intitulé « Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale », une sorte de bible pour ne pas se tromper. Car tout est bien cadré : présentation des dialogues, utilisation de la parenthèse, usages de la ponctuation, quand avoir recours à une partie en italique, comment présenter les citations… Rien n’est un hasard et même en autoédition, on veut un rendu professionnel du texte, il faut donc se renseigner et ne pas laisser libre cours à son originalité. Les lecteurs sont habitués à une certaine présentation, il ne faut pas trop les déstabiliser.

InDesign est le logiciel Adobe utilisé par toutes les maisons d’édition et d’ailleurs aussi par la presse. Il a été conçu spécifiquement pour ces métiers, possède toutes les ressources nécessaires, la mise en page se fait donc idéalement sur InDesign. Se baser uniquement sur un fichier Word ou même une version PDF de son tapuscrit ne donnera pas un résultat proche de l’excellence. Bien sûr, les autoédités se diront tout de suite qu’InDesign a un coût, il faut s’acquitter d’un abonnement mensuel. Si c’est juste pour un livre, ce n’est pas forcément rentable, mais si vous en avez déjà plusieurs et que vous voulez les mettre en forme d’une façon professionnelle, il faut y songer. Il existe bien évidemment des sites qui vous proposent de faire la mise en page à votre place, là aussi contre rémunération.

Car outre les règles typographiques, il existe bien d’autres éléments à prendre en compte. Les marges : à droite, à gauche, en haut, en bas. La numérotation des pages, sachant qu’il est d’usage de ne pas numéroter la dernière page de chaque chapitre, ce qui est difficile à faire sur Word mais ne nécessite qu’un clic sur InDesign. La justification, l’interlignage… tout doit être pensé pour présenter un texte harmonieux et agréable à lire, non du point de vue du fond mais de la forme. Attention aussi à un élément souvent oublié dans l’autoédition, et pour cause… La police de caractères utilisée doit être libre de droits. Officiellement, il est interdit d’utiliser des polices comme Times ou Arial, elles ont un copyright et il faudrait acheter les droits d’exploitation. Heureusement, sur Internet vous avez de nombreux sites qui vous proposent des polices gratuites, souvent proches de celles existantes, mais libres de droits.

Il faut aussi penser à toutes les normes propres à l’édition du livre. Les mentions obligatoires dont la plus importante est le numéro ISBN qu’il faudra commander auprès de l’AFNIL. Chaque livre doit avoir un ISBN propre, qui permet le dépôt (obligatoire) à la Bibliothèque Nationale de France. D’autres mentions sont obligatoires pour chaque livre, sachant que dans ce domaine on ne distingue pas un autoédité d’un édité. Il y a encore une fois Internet pour savoir exactement quelles mentions afficher, mais plus simplement vous pouvez regarder les livres de votre bibliothèque pour voir ce que vous ne devez pas oublier et surtout comment présenter tous ces éléments.

La mise en page intérieure d’un livre est primordiale. Je l’ai déjà évoqué, mais n’oublions pas que les lecteurs ont pris des habitudes, puisque tout le monde cherche à répondre aux mêmes normes. Il ne faut donc pas dérouter les lecteurs. Si votre mise en page est chaotique, par rapport à ce dont il a l’habitude, le lecteur risque d’être rebuté (même si le terme est un peu fort). Il faut donc apporter un soin particulier à tous les éléments de présentation. On peut évidemment se permettre quelques entorses, il y a des points de typographie qui, s’ils ne sont pas respectés, ne choqueront personne. Le but est de s’approcher au mieux de ce qui se fait habituellement pour garantir le confort de lecture, que personne ne s’arrête sur le forme et que chacun se concentre que sur le fond.

 

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