Une fois votre manuscrit accepté par la maison d’édition, vous allez recevoir le contrat d’édition. Celui-ci peut être plus ou moins long, entre trois et quinze pages. Simplement parce qu’il existe de nombreuses clauses obligatoires, du point de vue légal et que nul n’est censé ignorer la loi ! Donc, chaque maison d’édition rédige son contrat avec plus ou moins de détails. Pour avoir un aperçu du contrat type, la référence est le site de la Société des Gens de Lettres :

Guide pratique

Guide juridique

Regardez d’abord si le contrat est rédigé pour le seul manuscrit que vous avez envoyé ou si vous signez pour plusieurs livres. Bien tendu, au premier abord il semble plus flatteur et plus intéressant de signer pour trois ou cinq ouvrages d’un coup. Attention tout de même, il faut privilégier ce type de contrat si vous avez déjà des manuscrits en sommeil, prêts pour les futures publications. C’est aussi intéressant si vous souhaitez écrire toujours le même genre de livre. Si vous signez pour un polar, les livres suivants devront être des polars, dans le même style que le premier. Ce genre de clause peut vite devenir contraignant. D’abord parce qu’il vous faudra écrire à un certain rythme et « produire » des romans selon le planning de la maison d’édition. Certains auteurs finissent par se forcer à écrire et perdent ainsi la flamme de l’inspiration. Ensuite, si vous n’êtes pas satisfait du travail de la maison d’édition pour le premier ouvrage, il sera pénible de continuer avec eux pour les suivants.

Tous les contrats ne proposent pas un à-valoir. Les grosses maisons d’édition peuvent se le permettre, le montant varie énormément bien entendu. L’à-valoir est une avance sur droits d’auteur. Ainsi, si par exemple vous recevez trois mille euros lors de la signature du contrat, il faudra attendre d’avoir vendu l’équivalent en droits d’auteur de cette somme pour percevoir de nouveaux droits. C’est un risque principalement pour la maison d’édition, car si le livre ne se vend pas, évidemment, elle ne rentre pas dans ses frais. Et si elle n’entre pas dans ses frais, elle sera plus réticente à l’idée de continuer avec vous. À l’opposé, si le contrat ne prévoit pas d’à-valoir, il faut que la part des droits d’auteur soit plus élevée que la moyenne dès le premier ouvrage vendu. Le seuil de départ pour les droits d’auteurs est en moyenne de 8% du prix du livre hors taxes pour un premier roman. Si le contrat ne prévoit ni à-valoir et seulement 8% de droits d’auteurs, ce n’est de loin pas la panacée…

Faites aussi attention au délai de publication. Dans le contrat, la maison d’édition s’engage à publier le livre avant une certaine échéance, calculée à compter de la réception du manuscrit final. Ce délai peut varier de deux mois à un an. Il n’y a aucun piège à ce niveau, sachant bien entendu que si le délai est de deux mois il faut vous attendre à ce que tout aille très vite, vous devrez être disponible pour valider le bon à tirer. Ce point est aussi précisé dans le contrat : l’auteur donne son avis définitif sur le bon à tirer, ensuite aucune modification n’est plus possible. Sachant aussi que le contrat stipule autre chose : la maison d’édition est seule en charge de valider, sans le consentement de l’auteur, tous les éléments de promotion. En clair, la couverture et la quatrième de couverture sont décidées par la ME, sans consultation de l’auteur.

Depuis des années, beaucoup de contrats incluent directement une partie consacrée à la version numérique du livre. Quand la ME accepte le manuscrit elle veut le publier dans les deux versions. Cette partie est presque identique à la précédente, vérifiez simplement les droits que vous percevrez pour les exemplaires numériques et l’étendue de la distribution, si toutes les plateformes sont concernées ou non. Le délai pour publier la version numérique peut être différent de celui imposé pour la version papier. Il est parfois possible de refuser l’exploitation du livre en version numérique, il est toutefois fort peu probable qu’une maison d’édition accepte de ne publier que la version papier en renonçant aux autres formes.

Version audio, droits d’exploitation, les articles concernant la possibilité de rompre le contrat par l’une des parties… il y a énormément de notions à maîtriser. Prenez le temps de lire le contrat, renseignez-vous. Il existe beaucoup de conseils sur Internet, vous n’avez pas besoin de prendre un avocat. Posez des questions à d’autres auteurs, interrogez votre ME. Cette dernière doit pouvoir répondre à toutes vos questions concernant les différentes clauses. Si elle reste vague ou ne sait pas trop répondre, il faut commencer à avoir un doute sur son sérieux. Si vous avez des questions, rejoignez-nous sur notre page Facebook :

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