Au cours de ce blog nous avons dessiné les différentes étapes de la vie du livre. L’écriture, d’abord, de toute évidence. Les relectures, les corrections, la mise en page, le choix de la couverture, la décision de publier par une maison d’édition ou en autoédition… Il reste une étape avant que l’ouvrage ne se retrouve entre les mains du lecteur : la librairie.

Le plus simple est la mise en vente du livre dans sa version numérique par les plateformes qui le permettent. Elles sont nombreuses. Pour les autoédités, les vecteurs de distribution les plus évidents sont Amazon et Kobo. Ce sont, en France, les plateformes qui vendent le plus de livres numériques. Il en existe bien d’autres comme Vivlio, AppleBooks, GooglePlay… Il est bien entendu intéressant d’être présent sur la majorité de ces plateformes, même si cela est consommateur de temps car chacun demande des normes légèrement différentes. Le plus pertinent, selon moi, est de commencer par Amazon, puisque pendant les trois premiers mois de la vie du livre ce dernier peut intégrer le programme KDP et être lu par les abonnés à ce programme. Proposer cette option oblige à donner l’exclusivité à Amazon, donc c’est pas mal de se limiter à trois mois puis quitter le programme pour diffuser le livre numérique sur les autres plateformes.

En tant qu’autoédité, accéder aux librairies physiques est bien plus compliqué. Dans ce domaine, il existe tout un système auquel on a difficilement accès lorsqu’on se publie soi-même. Dans un premier temps il faudrait que le livre soit inscrit dans l’un des catalogues accessibles aux libraires : DILICOM ou ELECTRE. Le dépôt légal à la BNF ne suffit pas pour intégrer ces catalogues. Ensuite, les librairies fonctionnent avec le dépôt-vente. Les livres sont commandés, envoyés par les plateformes dédiées, mis en rayon puis le stock restant est retourné à l’expéditeur. Seuls les livres vendus sont facturés aux libraires, avec pour eux une marge de 30%.

Alors, pour l’autoédité, il faut mettre deux nouvelles casquettes. Celle du diffuseur. Cela va consister à aller démarcher les libraires autour de chez soi pour espérer pouvoir trouver un accord et permettre la mise à disposition du livre dans les rayons. Une tâche difficile, puisque cela demande un travail supplémentaire au libraire, qui en a déjà beaucoup pour suivre le rythme des publications des maisons d’édition. La deuxième casquette est celle du distributeur. Il va falloir apporter un stock de livres à la librairie, laisser s’écouler quelques mois et revenir pour voir le nombre de ventes, récupérer le stock restant et facturer la librairie.

Peu de libraires vont donc accepter des livres en autoédition. Ces derniers cumulent les lacunes et les difficultés (ils ne sont pas dans les catalogues officiels, il y a une réticence à accorder du crédit à l’autoédition). Cela nécessite aussi beaucoup de travail supplémentaire, les freins sont donc nombreux. Ce n’est pas pour cette raison qu’il faut baisser les bras. Ce sera difficile, mais pas du tout impossible. Reste à savoir si le jeu en vaut la chandelle. Si le libraire a lu l’ouvrage, l’apprécie et veut le mettre en avant, oui. Si c’est juste pour être dans les rayons sans aucune promotion autour, il ne se passera certainement rien. À moins d’organiser un événement, par là on entend une séance de dédicaces.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *