Il est difficile de résumer un recueil de nouvelles. La nouvelle est un art très spécifique et difficile à maîtriser. Arnaud Pétard a parfaitement réussi, en créant huit histoires totalement indépendantes, toutes intenses, toutes avec leur propre message, leur développement, leur intrigue, leur chute. Et un fil conducteur : les travers de notre monde. Plus précisément, les travers les plus pernicieux de l’être humain qui sont ici révélés de manière étonnante.

Car au premier abord, les nouvelles sont légères. Tout commence telle une description de la vie de tous les jours. Il y a même beaucoup d’humour. On s’attache très vite aux personnages, mais là réside le talent d’un auteur de nouvelles, celui d’attirer la sympathie ou l’antipathie du lecteur immédiatement. On se laisse donc porter par de jolies histoires puis soudain arrive ce moment où le lecteur réalise ce qu’il est vraiment en train de lire. Non, ce n’est pas une jolie histoire, c’est un drame qui se déroule sous nos yeux.

C’est très agréable cette capacité d’un auteur à nous tromper sur le véritable sens de ce qu’il écrit. On voudrait que la vie soit belle et drôle comme semble l’être chaque nouvelle à son démarrage. Mais en fait non, la nature humaine n’est pas si jolie et nous sommes capables de bien des perversités. Il y a tout ce que j’apprécie dans un recueil de nouvelles. Chacune est un récit complet et à part entière. Il vaut mieux en lire une par jour, car chacune a une force incroyable et après sa lecture il faut laisser le temps à la réflexion.

Surtout, et c’est ce que je préfère dans un livre, je sais que je me souviendrai longtemps de chacune de ces nouvelles. Quand une ou des histoires marquent l’esprit, c’est que l’auteur a réussi à écrire un texte puissant. Il y a bien des livres que l’on oublie dès la dernière page refermée. Ce recueil, il sera impossible de se l’enlever de la tête. Et du coup, il y a aussi cette envie d’y revenir pour reprendre chaque nouvelle en connaissant le véritable sens de chacune. C’est écrit avec beaucoup de précision et pour un premier recueil, c’est une réussite complète !

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